Université Paris-Dauphine DUMI2E 1e année Analyse 2 11 avril 2008 Examen Partiel Corrigé Question de cours 1 (5 points). Donner la définition de fonction uniformément continue et montrer que toute fonction continue sur un sous-ensemble fermé et borné de R est uniformément continue. Voir cours. Exercice 2 (4 points). Calculer, si elle existe, en justifiant sa réponse, la limite sin(sin(x)) − arctan(x) . x→0 x5 lim u3 u5 + + o(u5 ) à l’ordre 5, au voisinage 6 120 de u = 0, le développement au même ordre de u = sin x au voisinage de x = 0, on trouve : En substituant dans le développement de sin u = u − sin(sin x) = x − x3 x5 + + o(x5 ) 3 10 En soustrayant le développement à l’ordre cinq de arctan x, on déduit le développement à l’ordre cinq, au voisinage de x = 0, du numérateur : sin(sin x) − arctan x = − x5 + o(x5 ) 10 qui fournit la limite −1/10 du quotient. Exercice 3 (3 points). Soit f : [−2, 21 ] → R la fonction donnée par f (x) = x3 + |x|. Trouver, si ils existent, les valeurs de minimum et de maximum globaux de f , ainsi que les points où elles sont réalisées. La fonction f est continue sur l’intervalle [−2, 12 ], donc atteint son maximum et son minimum sur cet intervalle. Les extrema cherchés sont atteints : – soit en l’une des extrémités −2 ou 1/2 de l’intervalle considéré. – soit en l’unique point : x = 0 de non dérivabilité de f . – soit, s’il en existe, en un point x de l’intervalle [−2, 1/2] en lequel f est dérivable et f 0 (x) = 0. La dérivée f 0 (x) = 3 x2 + 1 de f aux points x de l’intervalle ]0, 21 [ n’est jamais nulle. La dérivée √ f 0 (x) = 3 x2 − 1 de f aux points de√l’intervalle [−2, 0[ est nulle pour : x = −1/ 3. Il y a donc a priori quatre candidats : −2, −1/ 3, 0, et 1/2. En comparant les valeurs de f en ces points, on trouve que le maximum 5/8 est atteint en x = 21 , et le minimum −6 en x = −2. 1 Exercice 4 (9 points). Si f : [a, b] → R est une fonction intégrable et n ∈ N, considérons l’intégrale suivante : Z b In := f (t) sin(nt)dt. a 1. Demontrer que cette intégrale est bien définie, c’est-à-dire que la fonction intégrande t 7→ f (t) sin(nt) est bien intégrable ; La fonction ϕ : t 7→ sin(nt) est continue sur R, donc intégrable sur tout intervalle borné de R. Si f est intégrable sur [a, b], le produit des fonctions intégrables f et ϕ l’est aussi. 2. calculer la valeur de cette intégrale dans le cas où f est la constante 1 ; b Z b 1 1 sin(nt) dt = − cos(nt) = [cos(na) − cos(nb)] Si f est la constante 1 : In = n n a a 3. montrer que limn→∞ In = 0 pour toute fonction constante f ; Si f est une constante C, la question précédente donne : In = particulier : |In | ≤ 2/n → 0. C [cos(na) − cos(nb)]. En n 4. montrer que limn→∞ In = 0 pour toute fonction étagée f ; Soit t0 = a < t1 < . . . < tK = b une subdivision de l’intervalle [a, b] adaptée à f , et, mk (k = 0, . . . , K − 1) la valeur constante de f sur l’intervalle ]tk , tk+1 [. La relation de Chasles donne : Z b K−1 K−1 X Z tk+1 1 X In = f (t) sin(nt) dt = f (t) sin(nt) dt = mk [cos(ntk ) − cos(ntk+1 )] n a tk k=0 d’où : |In | ≤ 2/n PK−1 k=0 k=0 |mk | → 0. 5. montrer que limn→∞ In = 0 pour toute fonction f ∈ C 1 ([a, b]) ; Lorsque f est C 1 ([a, b]), on obtient, en intégrant par parties : Z Z b 1 1 b 0 f (t) cos(nt) dt − [f (t) cos(nt)]ba In = f (t) sin(nt) dt = n a n a qui implique : |In | ≤ L = |b − a|. L C2 + 2C1 → 0, où C1 majore |f (t)|, C2 majore |f 0 t)| sur [a, b], et n 6. montrer que limn→∞ In = 0 pour toute fonction intégrable f (il peut être utile approcher Rb f par une fonction étagée g telle que a |g(t) − f (t)|dt < ε) ; Rb Soient ε > 0 donné, g une fonction étagée telle que : a |f (t) − g(t)| dt < ε/2, et n assez R b grand pour que : a g(t) sin(nt) dt < ε/2. Il vient : Z b Z b Z b ε |In | ≤ [f (t) − g(t)] sin(nt) dt + g(t) sin(nt) dt ≤ |f (t) − g(t)| dt + ≤ ε 2 a a a Le résultat valant pour tout ε > 0 : In → 0. 7. calculer la valeur de In si b = −M et a = M (pour un M > 0), n ≥ 1 et f est paire ; Si f est paire, l’intégrande f (t) sin(nt) est impaire, et son intégrale sur tout intervalle [−M, M ] centré en t = 0 est nulle. 2 8. calculer la valeur de In pour [a, b] = [0, π] et f (t) = t. Les fonctions : u(t) = t et v(t) = −(1/n) cos(nt) sont de classe C 1 sur l’intervalle [0, π], donc : Z π Z π Z π h iπ 0 u0 (t)v(t) dt + u(t)v(t) u(t)v (t) dt = − t sin(nt) dt = In = 0 π π 1 π t t 1 π cos(nt) dt − cos(nt) = sin(nt) − cos(nt) = (−1)n+1 2 n 0 n n n n 0 0 Z = 0 0 0 3