internes. Les modifications des organes profonds seront en rapport avec celles qu’auront éprouvées la
musculature des bras, de l’articulation scapulo-humérale et du thorax. Ce genre de travail musculaire
est l’apanage aussi de certains métiers. Il peut alors déterminer des maladies professionnelles caractéristiques,
ainsi qu’on en rencontre entre autres chez certains porteurs, débardeurs, etc.
Dans l’enseignement technique ou les manipulations d’objets lourds provoquent fréquemment l’effort
thoraco-abdominal des exercices de relâchement musculaire et des étirements légers de la musculature du
thorax, des épaules et des bras, sont à recommander pour remédier au développement d’une musculature
globuleuse et courte.
3o) La morphologie normale de la base du tronc est le résultat de l’équilibre des régions lombo-dorsale
et abdominale. Or, le travail en contraction concentrique de la musculature lombo-dorsale avec forte
résistance, tel qu’il se produit dans le renversement sans élan sur les mains, déforme la région lombaire
et provoque la lordose de force des gymnastes acrobates*.
D’autre part, le fait d’exécuter fréquemment l’exercice dénommé a pont » ** non seulement contracte
fortement toute la musculature dorsale et surtout lombo-dorsale, mais encore étire la musculature abdomi-
nale superficielle dans des proportions qu’aucune fonction physiologique, ni aucune raison d’ordre utilitaire
ne peut expliquer.
La musculature abdominale superficielle tient du système statico-cinétique équivalent. Or, dans l’exercice
dénommé a pont », elle est étirée outre mesure. Il s’ensuit que ces possibillités cinétiques augmentent,
mais aussi que sa morphologie normale s’altère et que les vertus statiques de la sangle abdominale diminuent.
La répétition de ces étirements de la sangle abdominale détermine un certain relâchement de celle-ci. Le
tonus ne suffit pas à ramener la musculature à la longueur normale. Seul, un travail musculaire abdominal
en contraction statique énergique pourrait réagir.
Cependant, l’entraînement aux deux exercices menés de front, à savoir le renversement sans élan sur les
mains et le pont, provoque, dans le premier cas, le raccourcissement de la musculature lombo-dorsale,
dans le second cas, l’étirement de la musculature abdominale superficielle. Cet entraînement rompt ainsi
l’équilibre dorso-abdominal, c. a. d. postéro-antérieur, modifiant profondément la morphologie de la base
du tronc. De profil, le corps prend l’aspect si caractéristique de l’acrobate « le ventre horizontal ».
Conclusions
1°) la morphologie spécifique des groupes musculaires doit servir d’indication dans le choix
des exercices physiques.
2o) Ni les fantaisies acrobatiques, ni les mièvreries d’une esthétique douteuse ne peuvent,
même temporairement, égarer le professeur dans le choix des mouvements. Seuls,
certains exercices utilitaires susceptibles de provoquer des déformations physiques,
peuvent être occasionnellement tolérés.
3o) Cependant, toute activité musculaire capable de modifier la morphologie normale du
corps doit aussitôt être suivie d’un correctif énergique permettant de ramener la mus-
culature à sa morphologie propre.
* ) Afin de ne pas couper l’exposé, j’ai reporté la démonstration de ce point en appendice.
* *) Cet exercice consiste à le courber en arriére, les mains prennent appui sur le sol, ou bien à se renverser sur les mains
pour se laisser choir en arrière sur les pieds.
Appendice.
Dans cet exercice (voyez exemple 3) la contraction presque statique et particulièrement intense de toute le musculature
de l’épaulé de la poitrine et de la nuque. se ramasse pour amener le centre de gravité au-dessus de l’appui des mains
d’abord, vera la pulpe des doigts ensuite. Ceci détermine une position d’équilibre relatif, le tronc faisant contrepoids aux
membres inférieurs.
Le fait d’amener, dans un effet thoroco-abdominal, le poids du corps davantage en avant, fait basculer le système. Tout
le corps est porté sur les mains, les pieds quittent le sol. C’est à ce moment que, prenant point fixe sur la partie posté-
rieure du thorax, sur une partie de la colonne vertébrale et même sur les bras pu le grand dorsal toute le masse commune
se contracte très fortement pour soulever le bassin, et par l’intermédiaire des muscles fessiers notamment, le poids con-
sidérable des membres inférieurs. C’est pourquoi les hommes au tronc fortement musclé et aux jambes courtes et grèles.
exécutent cet exercice sans grande difficulté. Les femmes, dont l’épaule est plus faible et le bassin plus lourd, ne par-
viennent qu’exceptionnellement à exécuter le renversement sans élan sur les mains.
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