iv
Calcul de Malliavin
L’objet de ce travail est de calculer explicitement la strat´egie optimale dans
le cas d’un passif d’assurance vie. L’outil que nous utilisons `a cette fin est l’un
des joyaux de l’analyse stochastique, le calcul de Malliavin.
Tentons d’esquisser une intuition `a propos de cette strat´egie de couverture.
Comment d´ecrire le nombre d’unit´es de l’actif
A
que l’assureur doit d´etenir pour
couvrir au mieux son passif
L
sur le march´e ? Remarquons qu’il est fortement li´e
`a la fa¸con dont
L
´evolue lorsque la valeur de
A
change. Cette quantit´e correspond
en fait exactement `a la sensibilit´e des valeurs de
L
par rapport aux valeurs de
A
.
Il semblerait ainsi l´egitime d’´etudier la d´eriv´ee de
L
par rapport `a
A
, si cette
d´eriv´ee avait un sens quelconque. Et c’est justement l`a qu’intervient le calcul de
Malliavin : il permet de d´efinir – et de calculer explicitement – la d´eriv´ee d’un
processus stochastique par rapport `a un autre.
Principaux r´esultats
Le mariage de la d´ecomposition de F¨ollmer-Schweizer et du calcul de Malliavin
nous permet ainsi d’obtenir explicitement :
–
la strat´egie optimale de couverture pour le passif (composition du por-
tefeuille r´epliquant la partie couvrable du passif, en tenant compte de
l’information disponible) ;
–
la description statistique de la partie non-couvrable du passif (distribution
et donc moments, quantiles, etc.) ;
– la fair value du passif hors risk margin ;
– la risk margin li´ee au passif, tel que d´efinie dans Solvency II
et ce `a tout instant.
Le calcul de Malliavin constitue aussi un formidable outil pour le calcul des
sensibilit´es (grecques). Nous profitons donc de ce cadre pour calculer la sensibilit´e
du passif par rapport aux diff´erents param`etres du march´e qui l’influencent
(param`etres de taux, param`etres de l’actif, param`etres de la mortalit´e,. . .).
Un ensemble de simulations num´eriques clˆot ce travail, donnant vie aux
r´esultats th´eoriques ´evoqu´es ci-dessus.
Ce m´emoire se concentre sur l’´etude d’un passif d’assurance vie simple, mais
il est possible d’´etendre nos r´esultats `a des passifs plus compliqu´es, aussi bien
d’assurance vie que d’assurance non-vie. Le cadre calculatoire que nous pr´esentons
pourrait int´eresser une large classe de professionnels du monde de l’actuariat,
puisqu’il permet de maˆıtriser (`a travers la d´ecomposition, la mod´elisation et la
simulation du bilan) les risques auxquels le secteur de l’assurance doit faire face.