et, comme f(n)est continue en a, on d´eduit de l’´egalit´e (∗) que lim
x→aǫ(x) = 0.
On a le r´esultat plus fort suivant:
Th´eor`eme 3.2 * Soit a∈I. On suppose que la fonction f:I→IR admet une d´eriv´ee
d’ordre nau point a. Alors il existe une fonction ǫ:I→IR v´erifiant lim
x→aǫ(x) = 0 telle
que, pour tout x∈I,
f(x) = f(a) +
n
X
k=1
f(k)(a)
k!(x−a)k+ (x−a)nǫ(x).
Preuve* La preuve se fait par r´ecurrence sur n. Soit donc n∈N∗et notons Hnl’assertion:
pour toute fonction f:I→IR, nfois d´erivable au point a, on a :
lim
x→a,x6=a
1
(x−a)n f(x)−f(a)−
n
X
k=1
f(k)(a)
k!(x−a)k!= 0
H1est clairement vraie : c’est la d´efinition de la d´erivabilit´e au point a. Supposons donc
Hnvraie et consid´erons une fonction f:I→IR, d´erivable `a l’ordre n+ 1 au point a. La
fonction d´eriv´ee f′, d´efinie sur un certain J=I∩]a−η1, a +η1[, est donc nfois d´erivable
en a. Soit ǫ > 0. Il existe ηǫ>0 tel que, pour tout t∈I∩]a−ηǫ, a +ηǫ[, on a :
|f′(t)−f′(a)−
n
X
k=1
f(k+1)(a)
k!(t−a)k| ≤ ǫ|t−a|n
On d´efinie sur I∩]a−ηǫ, a +ηǫ[ les fonctions d´erivables het gpar
h(t) = f(t)−f(a)−
n+1
X
k=1
f(k)(a)
k!(t−a)k
et
g(t) = ǫ
n+ 1|t−a|n(t−a)
Le fait que Hnest vraie implique que
∀t∈I∩]a−ηǫ, a +ηǫ[,|h′(t)| ≤ g′(t)
Il r´esulte de l’in´egalit´e des accroissements finis que
∀x∈I∩]a−ηǫ, a +ηǫ[,|h(x)−h(a)| ≤ |g(x)−g(a)|
c’est-`a-dire
∀x∈I∩]a−ηǫ, a +ηǫ[,1
|x−a|n+1
f(x)−f(a)−
n+1
X
k=1
f(k)(a)
k!(x−a)k≤ǫ
n+ 1 ≤ǫ
et Hn+1 est vraie.
3.2 Applications
Cette formule de Taylor, contrairement aux deux pr´ec´edentes, n’a qu’un caract`ere
local. Elle ne pourra donc ˆetre utile que pour r´esoudre des probl`emes locaux. Elle donne
une condition suffisante pour qu’une fonction fposs`ede un d´eveloppement limit´e `a
l’ordre nen un point a: il suffit qu’elle admette en ce point aune d´eriv´ee d’ordre n. On
peut, par exemple, s’attaquer aux probl`emes suivants :
•d´etermination de limites;
•´etude de la position de la courbe repr´esentative d’une fonction au voisinage d’un
point par rapport `a sa tangente en ce point.