27-000-A-10 Anatomie topographique du pied F. Bonnel, P. Teissier Les programmes mécaniques du pied sont multiples avec les situations qui se rencontrent lors de la marche aussi bien en terrain plat qu’en terrain irrégulier. Les deux fonctions principales sont la stabilité et la mobilité. « Structure déformable, organe tout terrain » le pied s’adapte aux forces, il représente le meilleur exemple de système architectural complet alliant : solidité, souplesse et stabilité. Il existe un compromis, entre l’armature osseuse rigide, les ligaments et les formations tendineuses. L’organisation anatomique didactique avec « arrière-pied, médio-pied et avant-pied » est artificielle. La cheville est un élément de transmission essentiel qui dirige les contraintes du plan horizontal au plan frontal. L’arrièrepied se trouve confronté à deux situations : l’une est l’adaptation lors de la marche aussi bien en terrain plat qu’en terrain irrégulier. Les structures fonctionnelles ont une disposition logique sans redondance avec un objectif de protection et d’efficacité permanente. Notre objectif est de préciser les rapports topographiques essentiels que l’on peut mettre en évidence par imagerie par résonance magnétique ou scanner. La connaissance des rapports cutanés est fondamentale dans l’examen pour évaluer les projections des structures sous-jacentes et les zones de conflit avec la chaussure. © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots-clés : Pied ; Anatomie ; Topographie ; Muscles ; Nerfs ; Artères Plan ■ Introduction 1 ■ Arrière-pied : cou-de-pied Région antérieure Région postérieure du cou-de-pied Gouttière rétromalléolaire médiale : canal calcanéen Gouttière rétromalléolaire latérale 1 2 3 3 5 ■ Médiopied et avant-pied Face dorsale Rapports topographiques de la sole plantaire 6 6 10 ■ Conclusion 12 de la chaussure, tantôt c’est un excès de pression latérale qui les dévie vers l’axe médian du pied et les fait chevaucher l’un sur l’autre, d’autres fois, c’est un défaut de longueur qui les empêche de s’étendre et les maintient fléchis à angle droit d’une manière permanente avec des orteils en marteau. L’aplatissement vertical du pied y détermine la formation de deux bords latéraux bien distincts d’où une morphologie en deux régions dorsale et plantaire. On doit insister sur le rôle discriminatif majeur que joue l’architecture voûtée du pied. L’objectif des arches ou courbures est, sur le plan mécanique, de permettre au pied de se déformer de façon élastique. Les éléments de stabilisation sont statiques, avec les ligaments et les aponévroses, et dynamiques avec les muscles et leurs tendons. Introduction Arrière-pied : cou-de-pied Le pied se rattache au membre pelvien par une portion rétrécie, le cou-de-pied. Son axe ne se prolonge pas exactement avec celui de la jambe, mais est un peu déjeté en dehors. Son examen clinique est basé sur l’apparence de structures dont la peau se modèle sur les éléments vasculaires, nerveux, lymphatiques, tendineux, musculaires et osseux. Sa largeur augmente graduellement, d’arrière en avant, jusqu’à la base des orteils. À cet accroissement du diamètre transversal correspond un aplatissement vertical de plus en plus prononcé. En avant les orteils se disposent de telle façon que leur extrémité libre forme une courbe assez régulière dont la convexité regarde en avant et en dehors. De nombreuses déviations sont imprimées aux orteils par la forme Les limites du cou-de-pied sont arbitraires. Malgaigne [1] distinguait les articulations tibiofibulaire, talocrurale, sous-talienne, talonaviculaire et calcanéocuboïdienne, dont les limites sont comprises entre deux plans passant, l’un à deux travers de doigt en amont des malléoles, l’autre à deux travers de doigt en dessous des malléoles. Jarjavay [2] le limitait en proximal par un plan horizontal passant par la base des malléoles, en distal par l’articulation talocalcanéenne, en arrière par le bord supérieur du calcanéus, en avant par un plan à 17 millimètres en avant de l’articulation talocrurale. Richet [3] et Velpeau [4] , le limitaient à l’aplomb des deux malléoles, à l’extrémité distale du tendon calcanéen, et des deux articulations talofibulaire distale et tibio-fibulo-talienne. EMC - Podologie Volume 8 > n◦ 4 > octobre 2012 http://dx.doi.org/10.1016/S0292-062X(12)53363-5 1 27-000-A-10 Anatomie topographique du pied Nous limitons le cou-de-pied, en proximal par un plan horizontal, passant immédiatement au-dessus de la base des malléoles, et en distal, par un second plan coronal à 2,5 centimètres en avant de l’articulation talocrurale (tibio-fibulo-talienne). Autour de cet axe, on distingue quatre régions : une antérieure pour les tendons extenseurs, une postérieure pour le tendon calcanéen, une médiale avec le canal calcanéen, et une latérale avec la gouttière des fibulaires. Dans chacune de ces régions, nos descriptions se répartissent plan par plan de la superficie à la profondeur jusqu’au contact osseux. Région antérieure Morphologie de surface Le cou-de-pied est l’angle formé par la jonction du pied et de la jambe (synonymes : région tibiotarsienne, région malléolaire). Certains auteurs [5, 6] l’appellent cou-de-pied, parce que le pied et la jambe, se réunissant à angle droit, forment, en arrière, une saillie comparable à celle du coude. Pour d’autres, le cou-de-pied signifie un rétrécissement qui marque l’attache du pied à la jambe [7–9] . Plan cutané La peau est mobile et de vascularisation précaire. Plan aponévrotique, fascias et ligaments rétinaculaires (annulaires) du cou-de-pied Cette région est dominée par la présence des ligaments rétinaculaires (annulaires) antérieurs du cou-de-pied qui stabilisent les tendons de passage de la jambe à la face dorsale du pied en empêchant les tendons de faire saillie. L’aponévrose et les fascias de la jambe se poursuivent avec l’aponévrose et les fascias dorsaux du pied. Ces structures sont renforcées par des faisceaux transversaux ou obliques, qui constituent les ligaments rétinaculaires antérieurs (frondiforme) du tarse, très résistants en avant de l’articulation talocrurale. Ils ont la forme d’une bandelette fibreuse, étendue en écharpe du côté latéral au côté médial. Il prend naissance, en latéral (dehors), sur la partie supérieure et latérale du tubercule (grande apophyse) du calcanéus et sur le tissu fibreux du sinus du tarse et se dispose en deux plans : un superficiel et un profond. Le plan superficiel arrivé à la partie moyenne du cou-de-pied se divise en deux faisceaux, l’un supérieur (proximal), l’autre inférieur (distal). Le faisceau supérieur ou rétinaculum supérieur des muscles extenseurs, obliquement ascendant, se dédouble au niveau du tendon du tibial antérieur qu’il enveloppe dans une gaine fibreuse et se fixe sur le bord antérieur et sur la face médiale du tibia, où il se continue avec l’aponévrose postérieure du cou-de-pied. Ses insertions tibiales sont essentiellement variables. Souvent, elles se font sur le bord médial de l’os et le ligament se trouve séparé de la face médiale du tibia par une couche celluleuse qui communique avec la gaine péritendineuse ; elles peuvent être absentes. Le faisceau inférieur ou rétinaculum inférieur des muscles extenseurs, obliquement descendant, s’écarte du précédent à angle aigu et vient se terminer sur le bord médial du pied, où il se continue avec le rétinaculum des fléchisseurs. La portion superficielle des ligaments rétinaculaires antérieurs du cou-de-pied, ressemble à un V couché (frondiforme). Le faisceau inférieur du rétinaculum des muscles extenseurs est situé en arrière des tendons du muscle long extenseur des orteils contre le plan squelettique de la région et atteint le bord médial du muscle court extenseur des orteils et s’unit au plan superficiel. Il s’engage en arrière des tendons du troisième fibulaire et de l’extenseur commun des orteils sur son bord médial. Une partie de ses fibres se porte en avant et vient se fusionner avec le plan superficiel. Le reste des fibres passe en arrière du tendon du long extenseur de l’hallux et, le contournant sur son bord médial, vient à son tour se réunir au plan superficiel. Une fois fusionnées avec la portion superficielle, ses fibres se recourbent en latéral vers leur point d’origine et reviennent s’insérer sur le calcanéus, formant des anses ou frondes, qui maintiennent en place les tendons à la manière de poulies de réflexion [9, 10] . 2 Cloisons sagittales et coulisses tendineuses Ces cloisons partagent l’espace compris entre ces deux portions en quatre espaces secondaires. Au niveau du sinus du tarse, cet espace est occupé par l’extrémité postérieure du muscle court extenseur des orteils qui prend une partie de ses insertions. En dedans de la loge du muscle court extenseur des orteils un deuxième espace pour les tendons du muscle troisième fibulaire et des tendons du muscle long extenseur des orteils, un troisième espace avec la coulisse du tendon du muscle long extenseur de l’hallux, un quatrième espace, occupé par le tibial antérieur. Les gaines sont au nombre de trois : en dedans, celle du tibial antérieur, au milieu, celle du long extenseur de l’hallux, et en dehors, celle du muscle long extenseur des orteils et du tendon du troisième fibulaire. Le feuillet postérieur de la gaine du tibial antérieur est très épais et occupe toute la hauteur de la malléole médiale. La gaine des tendons du muscle long extenseur des orteils manque de paroi postérieure au devant du tibia ; cette paroi n’existe qu’au niveau de la synoviale talocrurale qu’elle renforce. C’est en arrière de la gaine du long extenseur de l’hallux que passent les vaisseaux et le nerf fibulaire profond compris dans le tissu adipeux interposé entre le feuillet profond du rétinaculum des muscles extenseurs et à la synoviale articulaire. Le paquet vasculonerveux de la région ne s’engage dans aucune des coulisses et passe, en arrière de la portion profonde du ligament, en dedans du tendon du muscle long extenseur de l’hallux. Bourses conjonctives péritendineuses Le passage des tendons au contact des ligaments rétinaculaires du cou-de-pied se fait par l’intermédiaire de bourses conjonctives. La bourse du tibial antérieur, qui est la plus médiale, remonte, en proximal à 3 ou 4 centimètres au-dessus du rétinaculum supérieur des muscles extenseurs et s’arrête, en distal, au niveau de l’articulation talonaviculaire. La bourse du muscle long extenseur de l’hallux commence en amont de l’interligne articulaire talocrural et en aval au niveau du premier métatarsien ou jusqu’à la première phalange de l’hallux. La bourse du muscle long extenseur des orteils remonte, en proximal à 2 et 3 centimètres en amont de l’articulation talocrurale et s’étend en distal jusqu’au naviculaire. Rapports topographiques La région antérieure du cou-de-pied ne renferme qu’un tout petit nombre de vaisseaux et de nerfs qui lui appartiennent en propre. Les plus importants ne font que la traverser pour se rendre à la face dorsale du pied. Quatre artères cheminent à la région antérieure du cou-de-pied : la tibiale antérieure, les deux malléolaires et la fibulaire antérieure. L’artère tibiale antérieure s’engage en arrière des ligaments rétinaculaires du cou-de-pied, entre le tendon du muscle long extenseur des orteils en dehors, et le tendon du muscle long extenseur de l’hallux. Elle occupe le milieu de l’espace intermalléolaire croisant verticalement, au voisinage de son sommet, l’espace angulaire que circonscrivent en s’écartant l’une de l’autre, les deux branches de bifurcation des ligaments rétinaculaires du cou-de-pied. Accompagnée de deux veines et du nerf fibulaire profond, qui chemine sur son bord médial, l’artère repose sur la face latérale du tibia recouverte par la peau et les deux plans des ligaments rétinaculaires du cou-de-pied et en arrière de ces ligaments, elle prend le nom d’artère dorsale du pied. Les deux artères malléolaires médiale et latérale naissent de l’artère tibiale antérieure en amont du ligament rétinaculaire du cou-de-pied. La malléolaire médiale, oblique en bas et en dedans, s’engage entre le tibia et le tendon du tibial antérieur et au contact de la malléole médiale se divise en plusieurs rameaux divergents : les uns, profonds ou articulaires pour les parties molles de l’articulation, les autres, superficiels, pour la malléole médiale et la peau. L’artère malléolaire latérale se dirige en bas et en dehors, descend sur la malléole latérale et se divise en un certain nombre de ramifications pour la partie antérieure et la partie latérale du cou-de-pied. EMC - Podologie Anatomie topographique du pied 27-000-A-10 L’artère fibulaire antérieure après avoir traversé d’arrière en avant le ligament interosseux, descend en avant de l’articulation talocrurale pour se terminer à la partie latérale de la région dorsale du pied, en s’anastomosant avec les divisions de la malléolaire latérale et de la dorsale du tarse. Les veines se divisent en superficielles et profondes. Les veines superficielles cheminent de distal en proximal dans le tissu cellulaire sous-cutané. La plus importante d’entre elles est la grande veine saphène, qui chemine en regard de la malléole médiale, puis sur la face médiale du tibia. Elle s’anastomose constamment, avec les veines tibiales antérieures, situées en arrière de l’aponévrose. Les veines profondes, au nombre de deux, accompagnent les branches artérielles. Les lymphatiques se divisent en superficiels et profonds : les premiers sous-cutanés se drainent dans les nœuds lymphatiques superficiels de l’aine ; les seconds, situés en arrière de l’aponévrose, se drainent dans les nœuds lymphatiques tibial antérieur et poplités. Le nœud lymphatique sus-tarsien, à la partie antérieure du cou-de-pied, sur le trajet des vaisseaux tibiaux antérieurs est extrêmement rare. Les nerfs superficiels, destinés à la peau, proviennent en grande partie des deux branches terminales du nerf fibulaire superficiel (musculocutané), avec en dedans et en dehors, quelques fins rameaux fournis par le nerf saphène et le cutané dorsal latéral. Le nerf fibulaire profond (nerf tibial antérieur), avec ses deux branches de bifurcation, accompagne l’artère dorsale du pied, le plus souvent en dedans d’elle ou il est situé immédiatement en arrière du tendon du muscle long extenseur de l’hallux. Tous ces éléments reposent sur le squelette de la mortaise tibiofibulaire et la face correspondante du talus par l’intermédiaire de la capsule articulaire et du tissu celluloadipeux [11–13] . Région postérieure du cou-de-pied La région postérieure du cou-de-pied est caractérisée par la saillie du talon en continuité avec le tendon calcanéen fortement convexe, encadrée par les deux malléoles médiale et latérale. Plan cutané La couverture cutanée plus rigide se plisse en flexion plantaire, sauf à la partie distale du talon où elle est très mobile sur les parties sous-jacentes. La couche celluleuse sous-cutanée riche en graisse est plus épaisse que dans la région antérieure. Dans la partie proximale de la région, le tissu cellulaire affecte une forme lamelleuse constituant un véritable fascia superficialis. Gouttière rétromalléolaire médiale : canal calcanéen Plan cutané et celluleux aponévrotique Dans la région médiale du cou-de-pied, on note la présence de la malléole médiale, saillie osseuse large proéminente, située en son milieu. La peau est très fine au niveau de la malléole, un peu plus épaisse en avant et surtout en arrière, vers le tendon calcanéen (tendon d’Achille). Le tissu conjonctif permet quelques glissements, au-devant de la malléole, et il est infiltré de graisse et adhère intimement au fascia avec parfois une bourse conjonctive au niveau de la malléole médiale. En avant et en arrière, se situent deux dépressions ou creux malléolaires. La vascularisation cutanée provient de l’artère malléolaire médiale. Les veines superficielles font suite aux veines collatérales de l’hallux, et à des veinules en regard du bord médial du cou-de-pied. Quelques-unes traversent obliquement la face postérieure et se rendent à la petite veine saphène ; mais la plupart se réunissent pour constituer le tronc de la grande veine saphène, qui chemine en avant de la malléole médiale en direction de la jambe. Deux ou trois veines communicantes perforent l’aponévrose et se jettent dans les veines profondes de la jambe. Les lymphatiques superficiels, plus nombreux que les veines, occupent tous les points de la couche sous-cutanée et forment un réseau à mailles serrées. Quelques-uns suivent la face postérieure de la jambe pour aboutir aux nœuds lymphatiques poplités. Le plus grand nombre se disposent sur la face médiale du tibia, et se jettent dans les nœuds lymphatiques inguinaux. Le nerf saphène, branche du nerf fémoral couvre de ses ramifications toute la région médiale du cou-de-pied et assure la sensibilité des téguments en regard. C’est la seule branche du plexus lombaire qui se prolonge aussi bas [14, 15] . Plan aponévrotique L’aponévrose se continue, d’une part, avec l’aponévrose jambière, et, d’autre part, avec le fascia de la face dorsale du pied et en quelques points présente des pertuis pour le passage des veines communicantes. Elle est mince à la partie postérieure de la région et forme, au tendon calcanéen, une gaine transparente dont les fibres sont transversales. Au-dessous de la malléole, elle est beaucoup plus épaisse, ses fibres, disposées en éventail, partent du sommet de la malléole et gagnent le bord médial du pied où elles vont se confondre avec l’aponévrose plantaire médiale et se fixer sur la face médiale du calcanéus. Cette portion de l’aponévrose fait partie du rétinaculum inférieur des extenseurs et convertit en un canal ostéofibreux la gouttière formée par la face médiale du calcanéus. Plan celluloaponévrotique Une aponévrose tendue du bord postérieur de la malléole médiale se dirige en dehors vers le tendon calcanéen, qu’elle contourne en passant sur sa face postérieure, et se termine sur la malléole latérale. En proximal, l’aponévrose du cou-de-pied se continue, sans ligne de démarcation, avec l’aponévrose postérieure de la jambe, dont elle est une dépendance. En distal, elle se fusionne avec l’aponévrose plantaire. En arrière des malléoles, l’aponévrose du cou-de-pied est renforcée par des faisceaux, dont l’ensemble constitue le rétinaculum des muscles fibulaires qui recouvre les tendons fibulaires. Le rétinaculum des muscles fléchisseurs (ligament annulaire médial) forme avec la face médiale du calcanéus, excavée en gouttière, un large canal, qui se continue en proximal avec la loge médiale du cou-de-pied, puis avec la loge profonde de la région jambière postérieure et qui se continue en distal avec la loge moyenne de la plante du pied : c’est dans ce canal appelé canal tarsien que passent les tendons des fléchisseurs, les vaisseaux et nerfs tibiaux postérieurs. Couche sous-aponévrotique En arrière de l’aponévrose, entre elle et le plan osseux, se disposent deux tendons, le tendon calcanéen et le tendon du plantaire grêle sur son bord médial. EMC - Podologie Plan sous-aponévrotique malléolaire : tendino-vasculo-nerveux Le creux malléolaire antérieur est le plus profond et topographiquement correspond à la synoviale de l’articulation talocrurale. Il est limité en avant par le relief du tendon du tibial antérieur, apparent lorsque le pied se porte en adduction. Plus en avant, une petite dépression sépare le tendon du tibial antérieur du tendon du muscle long extenseur de l’hallux. Du creux malléolaire antérieur se dispose une gouttière dont la concavité embrasse le sommet de la malléole. Cette gouttière aboutit, en arrière, au creux malléolaire postérieur compris entre la malléole et le tendon calcanéen avec à la palpation les battements de l’artère tibiale postérieure. Le creux malléolaire postérieur ne disparaît jamais, même en cas d’épanchement dans l’articulation talocrurale parce que les tendons situés en arrière de cette articulation sont solidement maintenus par des gaines fibreuses. Le plan sous-jacent à l’aponévrose renferme les tendons de réflexion de plusieurs muscles de la jambe, des vaisseaux et des nerfs. Il se trouve divisé en deux parties, par la saillie de la malléole médiale, et ces deux parties correspondent, l’une aux ligaments rétinaculaires du cou-de-pied, l’autre au rétinaculum des muscles fléchisseurs. 3 27-000-A-10 Anatomie topographique du pied Le passage de la loge postérieure et profonde de la jambe vers la plante du pied se fait par l’intermédiaire du canal calcanéen, la multiplicité des éléments constitutifs laisse prévoir sa complexité. Portion sus-malléolaire : axe tendineux Les trois tendons des muscles postérieurs et profonds de la jambe présentent au cours de leur trajet deux croisements : l’un proximal rétrotibial, où le tendon tibial postérieur passe en avant du tendon du muscle long fléchisseur des orteils, l’autre distal et plantaire, où le tendon précédent s’insinue au-dessous du tendon du muscle long fléchisseur de l’hallux. En raison d’une telle disposition, ces tendons pourvus d’une gaine propre sur la plus grande partie de leur trajet, n’auront plus qu’une gaine commune à l’endroit de leurs croisements. La gaine commune des tendons du muscle tibial postérieur et long fléchisseur des orteils apparaît macroscopiquement comme une dépendance de l’aponévrose postérieure et profonde de la jambe. Le croisement de ces deux tendons effectué, chacun d’eux glisse dans une gaine ostéofibreuse propre. Ces gaines propres, constituées du point de vue macroscopique par l’aponévrose postérieure et profonde de la jambe, ont entre elles (plan ostéoarticulaire tibiotarsien et tarsien postérieur) des rapports variables. La gaine du tendon tibial postérieur, individualisée en arrière du pilon tibial, devient rétromalléolaire. Cette disposition rétromalléolaire imprime sur la face postérieure de la malléole tibiale une gouttière plus ou moins accusée sur les lèvres médiale et latérale de laquelle se fixe la gaine du tendon. En dedans, vers la lèvre médiale de cette gouttière, cette gaine, dépendance de l’aponévrose postérieure et profonde de la jambe, apparaît formée par le rétinaculum des muscles fléchisseurs résultant de l’accolement des deux aponévroses postérieures profonde et superficielle de la jambe. En dehors, cette gaine reste limitée à la gouttière osseuse rétromalléolaire ou au contraire la dépasse vers l’interligne articulaire talocrural au contact avec les fibres postérieures du ligament collatéral médial. Les rapports topographiques de cette gaine avec le ligament de l’articulation talocrurale sont essentiels. La gaine du tendon tibial postérieur avec ses connexions avec le ligament collatéral médial en arrière de la malléole médiale, se fixe sur ce ligament avec lequel elle reste en contact jusque près de sa partie terminale. Ce glissement vers le bas de la gaine du tendon tibial postérieur l’amène soit en regard de l’articulation sous-talienne, soit au niveau de la partie haute du sustentaculum tali (petite apophyse du calcanéus). Portion sous-malléolaire : axe tendineux Dans ce segment sous-malléolaire, la gaine est constituée profondément par le ligament collatéral médial de l’articulation talocrurale et plus en avant au ligament calcanéonaviculaire plantaire renforcée par le rétinaculum inférieur des muscles extenseurs. Cette aponévrose dorsale et son renforcement, comme le rétinaculum des muscles fléchisseurs, en arrivant sur le bord supérieur du muscle adducteur de l’hallux se divisent pour l’engainer en une lame superficielle qui renforce la portion médiale de l’aponévrose plantaire superficielle et en une lame profonde qui contribue à former la gaine du tendon tibial postérieur. À ce niveau, le tendon adhère par sa face superficielle à la gaine qui le contient, jouant le rôle de tenseur de cette gaine et émet par son bord profond des expansions tendineuses, parmi lesquelles l’expansion récurrente ou calcanéenne et, en rejoignant le sustentaculum tali, renforce la gaine commune des tendons longs fléchisseurs des orteils et long fléchisseur de l’hallux. La gaine propre du long fléchisseur des orteils, dérivée de la gaine commune de ce tendon et de celui du tibial postérieur montre des rapports et une constitution plus variable par rapport à celle du tendon tibial postérieur. Cette gaine peut en arrière de la malléole médiale, garder cette situation qui lui fait recouvrir la moitié latérale de la gaine du tendon précédent ou au contraire se placer plus en dehors et, suivant le cas, rester postérieure au tendon tibial postérieur ou le laisser complètement découvert. En conséquence de ce glissement plus ou moins accentué de la gaine de ce tendon long fléchisseur des orteils et son tendon se mettent en rapport avec la capsule articulaire talocrurale, à moins que la gaine du tendon tibial postérieur soit assez étroite pour permettre à la gaine du tendon long fléchisseur des orteils de rester 4 rétromalléolaire. Le tendon long fléchisseur des orteils peut imprimer son passage sur la face postérieure de la malléole médiale et y déterminer une gouttière. Cette gaine du tendon long fléchisseur commun des orteils comme celle du tendon tibial postérieur est formée macroscopiquement par le rétinaculum des muscles fléchisseurs, plus particulièrement par les éléments profonds de l’aponévrose postérieure et profonde de la jambe. À la pointe de la malléole médiale, ce tendon et sa gaine correspondent à la face médiale du talus et entrent en contact avec l’insertion talienne postérieure du ligament collatéral médial de l’articulation talocrurale. L’étendue de ces rapports dépend pour une part de l’importance de la gaine du tendon tibial postérieur : si celle-ci est réduite, haut située, elle aura un contact plus large avec le ligament collatéral médial, si la disposition inverse est relevée, cas le plus fréquent, la gaine du tendon long fléchisseur commun des orteils est repoussée et rapidement placée en regard de l’orifice médial du sinus du tarse, fermé par le faisceau tibiocalcanéen du ligament collatéral médial. Le tendon se place sur le bord du sustentaculum tali où il creuse de façon inconstante une gouttière. Le tendon et sa gaine dépassent parfois vers le haut ce sustentaculum tali et entrent en rapport avec l’articulation talocrurale au contact du ligament collatéral médial de l’articulation talocrurale et du ligament calcanéonaviculaire plantaire. Au contact du bord médial du calcanéus oblique en avant et en dehors du sustentaculum tali, le tendon long fléchisseur des orteils rejoint le tendon fléchisseur de l’hallux à l’extrémité antérieure du calcanéus où les deux tendons seront dans une gaine fibreuse commune. La gaine du tendon long fléchisseur de l’hallux se forme à la partie distale de la jambe, en amont de l’interligne talocrural ou à son niveau. En arrière du talus, le tendon est maintenu dans un canal ostéofibreux étroit dont les éléments fibreux unissent les deux tubercules postérieurs du talus. Au cours de son trajet, la gaine amène ce tendon long fléchisseur de l’hallux successivement sur l’interligne sous-talien où la gaine s’accole à la capsule articulaire puis dans un canal ostéofibreux serré dont la gouttière osseuse est toujours nettement visible à la face plantaire du sustentaculum tali. Cette gouttière osseuse s’efface près de l’extrémité antérieure du calcanéus et les deux gaines ostéofibreuses des tendons longs fléchisseurs des orteils et de l’hallux, s’accolent puis perdent leur paroi commune. La gaine commune des deux tendons est fixée profondément au calcanéus ou superficiellement à la gaine du muscle adducteur de l’hallux, formée par le dédoublement de l’aponévrose dorsale superficielle plus ou moins renforcée par le rétinaculum inférieur des muscles extenseurs. Son épais plafond, au contact du ligament calcanéonaviculaire plantaire est constitué d’une forte lame fibreuse unissant le calcanéus à la gaine du muscle adducteur de l’hallux que renforcent les fibres de l’expansion récurrente du tendon tibial postérieur. Rapports tendineux et axes vasculonerveux Les trois tendons des muscles postérieurs et profonds sont accompagnés par le paquet vasculonerveux tibial postérieur qui se divise dans le canal calcanéen. Le paquet vasculonerveux tibial postérieur d’abord contenu dans la partie basse de la jambe dans la loge du muscle long fléchisseur de l’hallux s’isole de ce dernier en amont de l’interligne talocrural ou à son niveau le tendon devient pourvu d’une gaine propre. À la hauteur de la partie haute du calcanéus, la loge des vaisseaux et des nerfs s’élargit, s’allonge. Son plan de couverture d’abord constitué par le rétinaculum des muscles fléchisseurs comprend le muscle adducteur de l’hallux que ce ligament engaine. Sa paroi profonde est constituée en avant des gaines des deux tendons longs fléchisseurs des orteils et de l’hallux, qui s’appliquent sur la face médiale du calcanéus, du muscle carré plantaire qui recouvre progressivement cette paroi médiale de l’os et refoule en arrière et en distal l’aponévrose postérieure et profonde de la jambe, élément constitutif du rétinaculum des muscles fléchisseurs. À ce niveau, le paquet vasculonerveux, prêt à se diviser, reste au contact des deux gaines des deux tendons longs fléchisseurs des orteils et de l’hallux au contact de la partie plantaire du talus puis avec l’interligne sous-talien. EMC - Podologie Anatomie topographique du pied 27-000-A-10 Parvenu en regard de la face médiale du calcanéus, le paquet vasculonerveux se divise en deux paquets, l’un plantaire médial et l’autre plantaire latéral, la division du nerf précède celle de l’artère. Ainsi, apparaît dans la fourche créée par la bifurcation du paquet vasculonerveux le bord libre, falciforme, d’une lame interfasciculaire, qui sépare l’un de l’autre les deux paquets vasculonerveux plantaires. Cette lame interfasciculaire d’abord assez large, puis diminuant progressivement sa hauteur au fur et à mesure qu’elle descend vers la partie basse du canal calcanéen se fixe primitivement par son bord latéral ou profond le long de la gaine du tendon long fléchisseur propre de l’hallux au voisinage du muscle carré plantaire sur le revêtement duquel elle va s’insérer. Ce bord profond de la lame interfasciculaire la coupe obliquement jusqu’à sa terminaison correspondant au sillon plantaire médial. Par son bord médial, cette lame interfasciculaire prend d’abord insertion sur le rétinaculum des muscles fléchisseurs pour atteindre le muscle adducteur de l’hallux revêtu de sa gaine. Ce bord croise obliquement le feuillet profond de cette gaine successivement constituée par les feuillets de dédoublement profonds du rétinaculum des muscles fléchisseurs puis de l’aponévrose dorsale et superficielle du pied, enfin du rétinaculum inférieur des muscles extenseurs. Au cours de ce trajet, cette lame, sensiblement horizontale à sa partie proximale, devient réduite à sa terminaison. Son bord supérieur, concave vers la fourche vasculaire, par son extrémité profonde remonte le long de la gaine du tendon long fléchisseur de l’hallux jusqu’à la face supérieure du calcanéus, cependant que par son extrémité superficielle, elle se fixe sur la partie basse du rétinaculum des muscles fléchisseurs prêt à se dédoubler pour engainer le muscle adducteur de l’hallux. Par sa terminaison, très étroite, cette lame unit le bord médial du muscle carré plantaire au sillon plantaire médial. Les deux paquets vasculonerveux plantaire médial et plantaire latéral, ainsi séparés dès leur origine par la lame interfasciculaire vont s’écarter l’un de l’autre et cheminer chacun dans un conduit fibreux. Le conduit fibreux plantaire médial, triangulaire à la coupe, offre à considérer une paroi supérieure ou antérosupérieure, répondant d’abord aux gaines des deux tendons long fléchisseur des orteils et long fléchisseur de l’hallux et à l’espace qui les sépare, puis au plancher de la gaine commune à ces deux tendons ; une paroi médiale ou superficielle, faite de la partie basse du rétinaculum des muscles fléchisseurs, puis du feuillet profond de la gaine du muscle adducteur de l’hallux successivement constitué par le feuillet de dédoublement profond du rétinaculum des muscles fléchisseurs puis de l’aponévrose dorsale et superficielle du pied et du rétinaculum inférieur des muscles extenseurs [16, 17] . Gouttière rétromalléolaire latérale Morphologie de surface La peau est moins fine que dans la région médiale, elle devient très épaisse au niveau du tendon calcanéen. En regard de la peau se situe une saillie osseuse formée par la malléole latérale un peu plus arrière que celle de la malléole médiale. Elle est plus longue, plus proéminente et moins large que cette dernière. Le creux malléolaire antérieur est à peine prononcé et disparaît complètement dès que la synoviale talocrurale est le siège d’un épanchement. Plus en avant, se situe une surface régulièrement arrondie, lorsque les muscles sont au repos ; il suffit de faire exécuter quelques mouvements aux orteils pour y apercevoir les reliefs tendineux du fibulaire antérieur et des tendons du muscle long extenseur des orteils. Le creux malléolaire postérieur forme une gouttière verticale, peu profonde, plus large en distalité. Il se poursuit par le creux malléolaire antérieur sous la forme d’une dépression qui contourne le sommet de la malléole. La contraction des tendons fibulaires détermine, en arrière de la malléole latérale, la formation de deux saillies qui soulèvent la peau. L’une, oblique en bas et en avant, va de la malléole à l’extrémité postérieure du cinquième métatarsien pour le tendon du court fibulaire. L’autre, beaucoup moins oblique, se dirige vers le cuboïde et correspond au long fibulaire. Plus en arrière, le tendon calcanéen devient d’autant plus proéminent que les gastrocnémiens et le soléaire sont contractés [18] . EMC - Podologie Figure 1. Vue latérale de la gouttière rétromalléolaire latérale avec les deux tendons des muscles fibulaires. Plan celluleux aponévrotique Le tissu sous-cutané est rarement graisseux sur la malléole et donne aux téguments une certaine mobilité. Le pannicule adipeux s’amasse en avant et en arrière de la malléole. L’aponévrose présente quelques orifices destinés au passage des artérioles cutanées et des veines communicantes. Elle se continue, en proximal avec l’aponévrose jambière et en distal avec l’aponévrose plantaire latérale. Dans la partie postérieure de la région, elle forme la gaine du tendon calcanéen. À la hauteur de l’interligne talocrural, ses fibres se tassent et forment deux bandelettes bien apparentes. L’une se fixe sur le bord antérieur du creux talocalcanéen pour constituer les ligaments rétinaculaires du cou-de-pied. L’autre est le rétinaculum des muscles fibulaires et se confond avec le périoste de la malléole latérale, se dirige en bas, en arrière, et se rend sur la face latérale du calcanéus. Les artérioles cutanées proviennent de la malléolaire latérale. Les veines superficielles, situées en avant de la malléole, se rendent presque toutes dans la grande veine saphène. Les autres se réunissent et constituent le tronc de la petite veine saphène qui suit le bord postérieur de la malléole latérale et passe dans la région jambière postérieure. Les lymphatiques superficiels suivent le trajet des veines. On peut quelquefois suivre, jusqu’au cou-de-pied, les rameaux de la branche cutanée fibulaire du fibulaire commun. En avant de la malléole, la branche cutanée latérale du nerf fibulaire superficiel et en arrière le nerf cutané sural médial accompagnent la veine dont les rameaux se répandent dans la peau du cou-de-pied et du bord latéral du pied. Plan rétromalléolaire : tendineux La portion est occupée par les deux tendons fibulaires. D’abord verticaux et appliqués contre la face postérieure de la malléole, ils se réfléchissent, le long fibulaire, en direction de la gouttière plantaire du cuboïde et le court fibulaire en direction du processus styloïde du cinquième métatarsien. Ces deux tendons sont entourés d’une bourse conjonctive de glissement commune qui remonte à 2 centimètres en amont de la limite supérieure du coude-pied. À 1 centimètre en aval du sommet de la malléole, au point où les deux tendons commencent à diverger, il se détache, de la face profonde du rétinaculum des muscles fibulaires, une cloison qui s’implante sur une crête de la face latérale du calcanéus et qui sépare les deux tendons l’un de l’autre. C’est à partir de ce point que la bourse conjonctive de glissement devient bifide dans son ensemble sous la forme d’un Y renversé. Les tendons des fibulaires sont maintenus dans des coulisses ostéofibreuses très résistantes (Fig. 1, 2). La face latérale du cou-de-pied ne renferme pas de vaisseaux importants en avant, seule l’artère malléolaire latérale qui naît de l’artère tibiale antérieure au niveau des ligaments rétinaculaires du cou-de-pied, quelquefois plus haut, passe en arrière des tendons du muscle long extenseur des orteils et se termine en donnant des rameaux malléolaires, articulaire et calcanéens latéraux, sur le côté latéral du tendon calcanéen, le rameau terminal postérieur de l’artère fibulaire. 5 27-000-A-10 Anatomie topographique du pied Figure 2. Vue latérale de la région malléolaire avec les tendons fibulaires et les branches de division du nerf cutané sural. Médiopied et avant-pied Les structures anatomiques de l’avant-pied s’étendent de l’interligne tarsométatarsien (Lisfranc) à la partie antérieure du pied. Face dorsale Plan cutané La peau est mince dans toute l’étendue de la région et devient surtout extrêmement fine sur le bord médial du pied. Au milieu de cette surface, on observe par transparence des traînées bleuâtres formées par les veines superficielles. Sur les orteils, le derme augmente sensiblement d’épaisseur. Les poils, très peu abondants, même chez l’homme adulte, se développent principalement sur la phalange proximale des orteils. La face dorsale du pied est convexe en arrière, mais cette convexité diminue, d’arrière en avant, et se termine par un véritable méplat, au niveau de la racine des orteils. Son bord médial, très surélevé, forme une voûte étendue du calcanéus à l’extrémité antérieure du premier métatarsien, son bord latéral, beaucoup plus aplati, porte sur le sol dans toute son étendue. Chez les jeunes enfants, chez les sujets obèses, ou lorsque le tissu sous-cutané est infiltré, cette région devient uniformément arrondie. Dans les conditions opposées, le tégument se trouve tellement rapproché du squelette qu’il est facile d’apprécier, par le palper, la forme des os et la plupart des lésions dont ils peuvent être le siège. Lorsque les muscles de la région antérieure de la jambe se contractent, leurs tendons soulèvent le tégument comme des cordes. Ces saillies tendineuses sont, en allant de dedans en dehors : celles des muscles du tibial antérieur, de l’extenseur de l’hallux, de l’extenseur des orteils et du muscle troisième fibulaire. En arrière et en dehors se situe une saillie du corps charnu du muscle court extenseur des orteils. Plan celluloaponévrotique Le tissu conjonctif sous-cutané est souple, très extensible, rarement adipeux chez l’homme adulte. L’aponévrose, assez mince, se moule exactement sur les parties sous-jacentes. En continuité avec les ligaments rétinaculaires antérieur du cou-de-pied, du rétinaculum des muscles fléchisseurs et des fibulaires du tarse, elle recouvre toute la face dorsale du pied en se dédoublant et engainant tous les tendons. Soulevée au niveau de chaque métatarsien, déprimée dans les espaces interdigitaux, elle se termine en formant à chaque orteil une gaine dorsale. Les veines superficielles du pied réunies sur la face dorsale tirent leur origine des veines collatérales des orteils qui viennent aboutir à la convexité d’une arcade, située à la partie antérieure du 6 Figure 3. phatique. Vue dorsale du pied avec mise en évidence du réseau lym- métatarse. De l’extrémité médiale de cette arcade part une veine dorsale médiale du pied qui, réunie à quelques autres branches veineuses, forme la grande veine saphène. En dehors, la petite veine saphène se trouve constituée, d’une manière analogue, par la veine marginale latérale. Tout ce lacis veineux communique, sur les parties latérales, avec les veines superficielles, très peu développées, de la région plantaire [19–21] (Fig. 3). Le réseau lymphatique superficiel couvre de ses innombrables ramifications toute la face dorsale des orteils, du métatarse et du tarse, s’anastomosant largement avec le réseau de la plante du pied, et se continuant, du côté de la jambe, par des troncs qui suivent le trajet des veines, principalement des veines dorsales médiales. Plan nerveux Les rapports topographiques des nerfs sont essentiels à connaître dans le cadre des techniques d’anesthésies locales et en raison des voies d’abord chirurgicales. Les variations observées sont une des caractéristiques de ces branches [22–24] . Le nerf fibulaire profond passe, le plus souvent en dehors avec l’artère dorsale du pied, en arrière des ligaments rétinaculaires du cou-de-pied. Il se situe, comme l’artère, entre le premier faisceau du muscle court extenseur des orteils et le tendon du muscle long extenseur de l’hallux. Puis, il passe en arrière du premier tendon du muscle court extenseur des orteils, suit d’un bout à l’autre la face supérieure du premier interosseux dorsal, et, parvenu dans le premier espace interdigital, se divise en deux branches terminales : le collatéral dorsal profond latéral du premier orteil et le collatéral dorsal profond médial du second orteil. Le nerf fibulaire superficiel se divise en deux branches terminales : le nerf cutané dorsal intermédiaire (ou nerf cutané dorsal latéral) et le nerf cutané dorsal médial. Le nerf cutané dorsal médial est la branche la plus importante, passant au milieu de la ligne bimalléolaire et se dirigeant parallèlement au muscle long extenseur du premier orteil. Durant ce trajet, ce nerf se divise en de nombreuses branches cutanées au voisinage de l’articulation talonaviculaire et se subdivise en trois rameaux en direction du premier métatarsien. Tous ces rameaux s’entrelacent avec les veines superficielles de la face dorsale du pied qui sont superficielles, par rapport aux rameaux nerveux au niveau du médiopied, l’inverse se produit au niveau de la partie distale de l’avant-pied. Les branches de division du nerf cutané dorsal médial sont au nombre de trois : rameaux médial, moyen et latéral. EMC - Podologie Anatomie topographique du pied 27-000-A-10 La branche médiale ou nerf cutané dorsal médial est la division la plus constante, elle passe entre le milieu de la ligne intermalléolaire et la jonction tiers médial/tiers moyen de cette ligne, toujours à plus de 2 centimètres de la malléole médiale. Il se dirige vers le côté médial de l’articulation métatarsophalangienne de l’hallux, en avant et en dedans, pour donner le nerf digital dorsomédial de l’hallux (nerf collatéral médial du premier métatarsien). Il naît en arrière du rétinaculum inférieur des muscles extenseurs et ne dépasse jamais la phalange proximale de l’hallux. Le rameau moyen se dirige vers le premier espace interosseux où il s’anastomose avec le nerf fibulaire profond pour donner le nerf digital dorsolatéral de l’hallux et le nerf dorsomédial du second métatarsien. Ce rameau naît, en regard du faisceau médial du muscle court extenseur des orteils. Le rameau latéral se dirige vers le deuxième espace interosseux pour donner les nerfs digital, dorsal, latéral du deuxième métatarsien et, digital dorsal médial du troisième métacarpien. Le nerf cutané dorsal intermédiaire constitue la branche latérale du nerf fibulaire superficiel, et chemine à l’aplomb du troisième espace interosseux pour donner les nerfs digitaux dorsolatéraux du troisième métatarsien et, dorsal-médial du quatrième métatarsien et les nerfs digitaux dorsolatéraux du quatrième métatarsien et dorsolatéraux du cinquième métatarsien. Il croise l’extenseur commun des orteils. Les branches terminales sont destinées aux sept ou neuf premiers nerfs digitaux-dorsaux des métatarsiens et des filets cutanés sont destinés aux téguments de la face dorsale du pied, mais les variations anatomiques sont nombreuses, pas moins de douze variantes sont décrites. Le nerf fibulaire superficiel présente des anastomoses par convergence avec quatre branches sensitives : nerf cutané sural latéral, nerf fibulaire profond (tibial antérieur), nerf sural et nerf saphène. Le nerf cutané dorsal latéral ou saphène fibulaire traverse le fascia crural au niveau de la partie moyenne du mollet pour se distribuer aux téguments de la malléole latérale et au niveau des faces latérale et postérieure du talon. Il chemine en dehors de la petite veine saphène et s’unit en avant du cou-de-pied au rameau malléolaire latéral du fibulaire superficiel. Il suit le bord latéral du pied et donne presque toujours un collatéral latéral au cinquième orteil, alors même que cet orteil en a déjà reçu un du nerf fibulaire superficiel. Il fournit assez souvent les trois derniers collatéraux dorsaux. Les anastomoses avec le nerf fibulaire profond sont constantes. La branche terminale devient sous-aponévrotique et se dirige vers le premier espace interdigital à une distance moyenne de 6 cm par rapport au nerf fibulaire profond. L’anastomose avec le nerf sural est constante, située au voisinage de l’angle du rétinaculum inférieur des extenseurs. L’anastomose avec le nerf saphène est inconstante (25 % des cas) située au voisinage de l’articulation métatarsophalangienne du premier métatarsien. Le bord médial de la région est longé par le nerf saphène, dont les dernières ramifications ne dépassent généralement pas la partie postérieure du métatarse. Quelquefois ce nerf se prolonge bien plus en avant, et va former le collatéral médial de l’hallux (Fig. 4). Le nerf saphène s’anastomose avec le rameau médial au voisinage de l’articulation métatarsophalangienne du premier métatarsien, il fournit rarement le nerf digital dorsal médial du premier métatarsien. Le nerf fibulaire accessoire profond prolonge le nerf du muscle fibulaire et ne s’anastomose pas avec le nerf fibulaire superficiel. La division s’effectue toujours en deux branches, en amont du rétinaculum supérieur des muscles extenseurs. Plan tendineux Leur individualisation est un des éléments de base permis par leur contraction et constitue un repère anatomique précis pour les voies d’abord chirurgicales. Leur disposition est constante. Le tendon tibial antérieur traverse obliquement, de dedans en dehors et de haut en bas, la partie postérieure de la région. Le tendon du muscle long extenseur de l’hallux suit la face dorsale du premier métatarsien, puis recouvre la première phalange de l’hallux, en envoyant une expansion sur les deux côtés EMC - Podologie de cette phalange et se fixe, en s’épanouissant, sur l’extrémité postérieure de la phalange unguéale. Sa bourse conjonctive descend jusqu’au niveau de l’articulation médiotarsienne, souvent plus distale. Les tendons du long extenseur des orteils et le muscle troisième fibulaire peuvent être considérés comme un seul et même muscle ; ils sont contenus dans la même coulisse et accompagnés d’une même bourse conjonctive qui va jusqu’à l’articulation tarsométatarsienne, ou jusqu’à la partie moyenne du métatarse, selon les sujets. Le muscle troisième fibulaire s’insère à l’extrémité postérieure du cinquième métatarsien. Les tendons du long extenseur des orteils croisent très obliquement la direction du muscle court extenseur des orteils qui leur est sous-jacent, puis ils gagnent la face dorsale des articulations métatarsophalangiennes des quatre derniers orteils, en s’accolant au bord médial des tendons correspondants du muscle court extenseur des orteils. À partir de ce point, ils se comportent comme les tendons du muscle long extenseur des orteils et reçoivent les expansions des lombricaux, formant une gaine fibreuse à la face dorsale de la phalange proximale, et se divisent en trois languettes sur l’articulation interphalangienne proximale. La languette médiane se fixe à l’extrémité postérieure de la phalange intermédiaire. Les deux languettes latérales se fusionnent sur la face dorsale de la phalange intermédiaire, et vont s’implanter à la base de la phalange distale. Le muscle court extenseur des orteils recouvert par les tendons de l’extenseur et du troisième fibulaire, forme une petite masse quadrilatère dont le grand axe se dirige en avant et en dedans. Son extrémité postérieure s’insère dans le creux talocalcanéen et à toute la partie du calcanéus qui est en avant de ce creux. Son extrémité antérieure se divise en quatre faisceaux dont les tendons aboutissent au côté latéral des tendons du muscle long extenseur des orteils des quatre premiers orteils. Par sa face superficielle, le muscle court extenseur des orteils n’est pas immédiatement en rapport avec l’aponévrose dorsale du pied, il en est séparé par une aponévrose qui lui forme une gaine propre et qui se prolonge, en dedans, jusqu’au bord médial du pied, en passant en avant de l’artère dorsale du pied. Le muscle court extenseur des orteils recouvre une portion du tarse, du métatarse et des muscles interosseux dorsaux. Son premier faisceau longe d’abord le côté latéral de l’artère dorsale du pied, puis il la croise, au moment où cette artère va s’enfoncer dans le premier espace interosseux, pour atteindre la région plantaire. Plan artériel L’artère dorsale du pied constitue l’axe du réseau de vascularisation dorsale. Elle naît à plein canal de la tibiale antérieure, qui prend le nom d’artère dorsale du pied au niveau du cou-de-pied, en regard du bord inférieur du rétinaculum inférieur des fléchisseurs qu’elle sous-croise, au point où le tendon du long extenseur de l’hallux devient médial à l’axe artériel [25] . De son origine, l’artère dorsale du pied chemine sur le dos du tarse, prenant une direction sensiblement parallèle à l’axe du pied, légèrement oblique d’arrière en avant et de dehors en dedans. Elle suit un trajet à peine curviligne dont la concavité, supérointerne, présente un coude au niveau de la naissance de l’artère tarsienne latérale. L’artère dorsale du pied est tendue du milieu de la ligne intermalléolaire, à l’extrémité postérieure du premier espace intermétatarsien dans lequel elle plonge en formant un genou à concavité postérieure. Elle traverse verticalement les muscles interosseux, vers la région plantaire, pour s’anastomoser à plein canal avec l’artère plantaire latérale. Dans son trajet dorsal, l’artère dorsale du pied est accompagnée de deux veines satellites et du nerf fibulaire profond. Elle repose sur les os du tarse et leurs articulations, encadrée par le tendon du long extenseur de l’hallux en médial et le corps charnu du muscle court extenseur des orteils en latéral. Dans sa portion proximale, elle est recouverte par le double feuillet du fascia dorsal du pied et de l’aponévrose du muscle court extenseur des orteils, dans sa portion distale par le premier faisceau du muscle court extenseur des orteils qui la croise obliquement. L’artère dorsale du pied est un axe superficiel, palpable au bord latéral du tendon du long extenseur de l’hallux. Le calibre de l’artère dorsale du pied très variable est ordinairement proportionné à celui de la tibiale antérieure. 7 27-000-A-10 Anatomie topographique du pied Figure 4. Vue dorsale du pied destinée à montrer les variations des nerfs sensitifs : nerf fibulaire superficiel (1), nerf cutané dorsal latéral (2), nerf fibulaire profond (3), branche profonde émergeante du nerf fibulaire profond (4). Types I à IV : différents types de division du nerf fibulaire superficiel au dos du pied avec nombre rencontrés dans nos dissections (30 cas). Type I = 24 cas ; type II = 3 cas ; type IV = 3 cas. Types V à VII : autres types de division du nerf fibulaire superficiel. Les vaisseaux sont longés par quelques troncs lymphatiques profonds qui passent, avec eux, en arrière des ligaments rétinaculaires du cou-de-pied. L’artère dorsale du pied fournit deux branches au niveau du tarse, l’une sur sa face médiale, l’autre sur sa face latérale. L’artère 8 sus-tarsienne médiale se dirige en avant et en dedans, jusqu’à l’extrémité postérieure du premier métatarsien et forme la collatérale médiale de l’hallux, le plus souvent, elle s’abouche avec la plantaire médiale. L’artère tarsienne latérale transversalement en dehors passe en arrière du muscle court extenseur des orteils, EMC - Podologie Anatomie topographique du pied 27-000-A-10 3 1 2 A B Figure 5. A. Coupe coronale de l’articulation métatarso-phalango-sésamoïdienne de l’hallux et des têtes métatarsiennes. B. Coupe sagittale de l’articulation métatarso-phalango-sésamoïdienne de l’hallux. 1. Phalange ; 2. sésamoïde ; 3. métatarse. fournit des rameaux à tout le côté latéral du tarse et s’anastomose, d’une part, avec la malléolaire latérale et d’autre part, avec les branches sus-métatarsiennes. Au niveau de l’extrémité proximale du métatarse naissent deux branches l’une médiale, très petite, avec la métatarsienne médiale, l’autre, beaucoup plus importante, avec la tarsienne latérale. Elle se détache de l’artère dorsale du pied très près du premier espace interosseux pour constituer l’artère arquée à concavité postérieure. L’interosseuse du premier espace fait directement suite à l’artère dorsale du pied qui peut être considérée comme une branche terminale. Barre métatarsienne Elle est l’objet d’une pathologie fréquente avec des protocoles thérapeutiques multiples par abord chirurgical à ciel ouvert ou en percutané. La surcharge mécanique de cette zone induit des réactions des structures périarticulaires que les moyens d’explorations cliniques et radiographiques doivent mettre en évidence. Structures osseuses Classiquement, on considère que les cinq têtes métatarsiennes dessinent une arche dans le plan frontal dont la clé de voûte est la deuxième tête. En statique il n’y a pas d’arche antérieure, mais un appui global des têtes métatarsiennes par l’intermédiaire des tendons fléchisseurs avec le sol modifiant ainsi les pressions sous les têtes métatarsiennes. C’est le premier espace qui est toujours le plus large, l’écart le moins important étant celui du deuxième espace. Les articulations métatarsophalangiennes sont à la base des mouvements de ce clavier métatarsien. Deux régions s’individualisent avec l’axe métatarsophalangien de l’hallux et la palette des métatarsiens latéraux : 2, 3, 4, 5 [26, 27] . Colonne de l’hallux. L’articulation métatarso-phalangosésamoïdienne subit des contraintes mécaniques considérables en raison de sa topographie fonctionnelle entre le triangle statique postérieur et le triangle dynamique antérieur. Son fonctionnement qui associe une articulation condylaire et une ginglyme n’est pas parfaitement élucidé et intervient dans la physiopathologie des déséquilibres de l’avant-pied. Toute anomalie de positionnement et de déplacement des sésamoïdes sous la tête du premier métatarsien peut être à l’origine d’une déformation du premier rayon avec apparition d’un métatarsus varus et d’un hallux valgus. Les sésamoïdes sont inclus dans la plaque située à la face plantaire de l’articulation métatarso-phalango-sésamoïdienne de l’hallux. Cette plaque sésamoïdienne, concave d’avant en arrière, s’inscrit dans un arc de cercle frontal asymétrique et présente deux empreintes pour les sésamoïdes qui sont interposés entre la tête du premier métatarsien et le sol. Sur une coupe frontale on retrouve plusieurs éléments : le plan cutané est de même épaisseur que sous le talon et constitue le dernier contact avec le sol lors du décollement des orteils à la fin du pas. La graisse plantaire basale est de même structure qu’à la face palmaire de la main. À l’état EMC - Podologie Figure 6. Vue latérale des têtes métatarsiennes en regard de l’articulation métatarsophalangienne avec le trajet du nerf collatéral digital et son rapport avec le ligament transverse inter-capito-métatarsien. normal, le tissu conjonctif sous-sésamoïdien est très adhérent à la peau et s’adapte aux contraintes de cisaillement qui, à cet endroit, sont très importantes. La première tête métatarsienne est entourée de nombreuses bourses conjonctives, parmi lesquelles les bourses sésamoïdiennes. Dans certaines circonstances se crée, par délamination du tissu conjonctif, une bourse conjonctive entre les sésamoïdes et la peau (Fig. 5) Palettes des métatarsiens latéraux : espace inter-capitométatarsien [28] . Les articulations métatarsophalangiennes dominent la pathologie régionale avec l’espace inter-capitométatarsien. Cette espace se situe à l’aplomb des têtes des métatarsiens et possède deux étages, un étage plantaire et un étage dorsal. L’étage plantaire ou canal fibreux inter-capitométatarsien est limité en haut par le ligament transverse inter-capito-métatarsien et en bas par les fibres transversales de l’aponévrose plantaire superficielle, puis par le ligament palmant interdigital : les bandelettes sous-tendineuses envoient, au niveau de chaque articulation métatarsophalangienne, deux languettes latérales qui passent sagittalement de part et d’autre des tendons fléchisseurs qui perforent le ligament intermétatarsien transverse (Fig. 6, 7). Ces fibres qui constituent les parois latérales du tunnel fibreux inter-capito-métatarsien, ménagent entre elles deux sortes d’arcades fibreuses horizontales. Les arcades digitales se situent à la face plantaire de chaque articulation métatarsophalangienne et sont en contact avec les tendons fléchisseurs, les arcades interdigitales entre les précédentes forment le plancher du canal fibreux. Le nerf digital est dans le premier, deuxième, quatrième espace plus proche de la tête métatarsienne latérale. Alors que dans le troisième espace, il est plus proche de la tête métatarsienne médiale. La bifurcation du nerf digital en nerfs collatéraux se fait toujours 9 27-000-A-10 Anatomie topographique du pied rattachés pour les premier, deuxième et troisième au talus et les quatrième et cinqiuième au calcanéus. Classiquement, on considère que les cinq têtes métatarsiennes dessinent une arche dans le plan frontal dont la clé de voûte est la deuxième tête. Plan cutanéocelluleux Figure 7. Coupe anatomique coronale des espaces inter-capitométatarsiens avec les rapports articulaires, vasculaires et nerveux. en avant du bord antérieur du ligament transverse intermétatarsien dans les deuxième, troisième et quatrième espaces, à une distance variant entre 10 et 5 mm. Le plus souvent, le nerf interdigital croise, en arrière de la métatarsophalangienne, le bord distal du ligament intermétatarsien, puis se bifurque en nerfs collatéraux qui croisent, en avant de l’articulation métatarsophalangienne, le bord postérieur puis la face profonde du ligament palmant interdigital. Dans chacun de ces canaux on trouve le paquet vasculonerveux plantaire et le muscle lombrical. Les artères interosseuses qui, par division, donnent les artères collatérales des orteils, viennent de l’arcade plantaire et se disposent à la face plantaire du ligament transverse. L’artère satellite du nerf se place en dorsal par rapport au nerf. Les muscles lombricaux, au nombre de quatre, se détachent des tendons du long fléchisseur des orteils et sont placés du côté de l’espace intermétatarsien par référence à l’axe de l’hallux. À la face dorsale du ligament transverse intermétatarsien se situe une bourse conjonctive de glissement qui assure le glissement et le contact intermittent entre les têtes des métatarsiens (bourse inter-capito-métatarsienne). Cette bourse jusqu’ici méconnue, n’est ni une synoviale ni une séreuse, mais un simple tissu conjonctif de glissement, placé entre les têtes métatarsiennes leur assurant une parfaite mobilité dans le sens vertical : grâce à elles (véritable « roulement à bille ») les têtes métatarsiennes assument leurs fonctions. Rapports topographiques de la sole plantaire Morphologie globale La stabilité du corps humain passe par un appui au sol par l’intermédiaire de la sole plantaire. Deux composantes interviennent les unes mécaniques, et les autres sensorielles, qui sont intimement coordonnées par les capteurs multiples cutanés, vasculaires, musculaires, tendineux et ostéoarticulaires. Si la morphologie du métatarse est « ancestrale », ou « embryonnaire », la brièveté excessive du premier métatarsien provoque une rupture angulaire du cintre antérieur de l’assise dont le sommet correspond habituellement à la projection de la deuxième tête. Au-delà de l’assise plantaire et séparée d’elle, la pulpe de chaque orteil marque son empreinte. En position bipodale équilibrée, les petits orteils s’inclinent vers le bas, l’hallux tend discrètement à regarder en dorsal. La douleur, la crispation pourront transformer ces tendances naturelles en griffes des petits orteils, érection de l’hallux, sources en elles-mêmes de conflits avec la chaussure. La constitution osseuse de ces arches est régie par les contraintes mécaniques lors de la croissance. Le pied se doit de laisser un vide avec le sol. Ce vide s’atténue-t-il : le pied est plat ; s’exagère-t-il : le pied est creux. Il existe deux arches longitudinales principales : l’une médiale, l’autre latérale. Entre ces deux arches, il faut ajouter les arches propres à chaque rayon tarsométatarsien deuxième, troisième et quatrième. Dans le plan sagittal, les métatarsiens sont 10 La peau de la plante du pied se caractérise par sa fixité. Il existe entre la sole plantaire et l’aponévrose des cloisons de tissu conjonctif qui empêchent tout cisaillement de se produire. Entre ces cloisons, se trouve un tissu cellulaire graisseux qui constitue un coussinet de transmission élastique qui éponge toutes les contraintes. Les éléments sensitifs cutanés qui informent sur la position sont constitués de mécanorécepteurs à adaptation rapide ou lente. La répartition de la sensibilité est variable selon le site plantaire. Il apparaît que la sensibilité des orteils et du bord latéral du pied est plus développée que celle des autres régions. La peau de la région plantaire est entièrement glabre. Elle diffère beaucoup d’aspect suivant les points où on la considère : lisse et fine dans les points qui répondent au creux plantaire et qui ne se trouvent pas comprimés pendant la marche et la station debout, elle est, au contraire, dure et cornée dans ceux qui correspondent aux points d’appui, plus particulièrement au niveau du talon et de la tête des premier, troisième et cinquième métatarsiens. Il se forme parfois, en ces points, de véritables durillons. La peau de la plante du pied est dépourvue de glandes sébacées avec de très nombreuses glandes sudoripares. La sécrétion de ces glandes peut, chez certains sujets, devenir pathologique en déterminant une macération de l’épiderme qui aboutit souvent à une fissuration (hyperhidrose plantaire). Tissu cellulaire sous-cutané La peau est doublée d’une couche graisseuse, mince au niveau de la voûte, très épaisse au contraire au niveau des points d’appui et notamment au niveau du calcanéus, où elle atteint 2 centimètres. Les lobules adipeux sont emprisonnés dans des sortes de cloisons fibreuses qui vont du derme à l’aponévrose plantaire et les empêchent de s’affaisser en s’étalant. Vaisseaux et nerfs superficiels Les artères proviennent, à la partie toute postérieure de la région, des branches calcanéennes de l’artère tibiale postérieure, à la partie moyenne et à la partie antérieure, de la plantaire médiale et de la plantaire latérale. Les veines superficielles sont petites, mais extrêmement nombreuses sous le nom de semelle veineuse. Les troncs et troncules qui naissent de ce réseau suivent les trajets les plus divers : en arrière, du côté du talon ils gagnent la région postérieure de la jambe ; en dedans et en dehors, ils contournent le bord correspondant du pied pour passer à la région dorsale ; en avant, ils se portent vers les espaces interdigitaux, qu’ils traversent de bas en haut pour se jeter dans le réseau veineux dorsal. Toutes ces veines superficielles sont adhérentes à la face profonde de la peau. Les lymphatiques superficiels forment un abondant réseau qui occupe toute l’étendue de la région. La plus grande partie des troncs qui en émanent se portent à la face dorsale du pied en contournant soit le bord médial, soit le bord latéral et gagnent les nœuds lymphatiques superficiels de l’aine. Les nerfs superficiels destinés à la peau proviennent de plusieurs sources : pour le tiers postérieur de la région, du rameau calcanéen et du rameau plantaire du tibial postérieur ; pour les deux tiers antérieurs, du plantaire médial (en dedans) et du plantaire latéral (en dehors). Plan aponévrotique proprioceptif extrinsèque : aponévroses calcanéoplantaires Elles représentent le deuxième facteur de stabilisation polyarticulaire qui prend en compte à la fois le genou, la cheville et toutes les articulations du pied. Il existe trois feuillets aponévrotiques avec trois parties : une aponévrose plantaire moyenne, une latérale et l’autre médiale. EMC - Podologie Anatomie topographique du pied 27-000-A-10 Le muscle triceps sural est le moteur du système calcanéoplantaire avec le tendon calcanéen qui s’implante sur la tubérosité du calcanéus et se poursuit par l’aponévrose plantaire moyenne, qui est la plus importante, qui recouvre le court fléchisseur des orteils avec l’insertion de ses fascicules musculaires. Elle se résout en avant en cinq bandelettes prétendineuses qui s’amarrent, au niveau des articulations métatarsophalangiennes, sur les gaines des fléchisseurs et envoient des fibres aux plans profonds et au derme plantaire. Transversalement, les bandelettes sont réunies par des fibres qui constituent le « ligament transverse superficiel », au niveau des têtes des métatarsiens. L’aponévrose plantaire médiale recouvre le muscle abducteur de l’hallux dont les fascicules musculaires s’insèrent sur toute sa longueur. L’aponévrose plantaire latérale recouvre le muscle abducteur du petit orteil dont les fascicules musculaires s’insèrent sur toute sa longueur. Latéralement ces aponévroses possèdent des expansions qui s’insèrent sur le bord latéral du pied et stabilisent ces structures limitant les contraintes de cisaillement. Ces aponévroses remplissent le contrat mécanique de suspension, soutènement, adhérence au sol, transmission et propulsion. Plan musculotendineux proprioceptif Plan musculoaponévrotique Les muscles du pied se répartissent en extrinsèques et intrinsèques. Les extrinsèques ont leur action définie par rapport au plan des malléoles tibiale et fibulaire avec les muscles de la flexion plantaire passant en arrière des malléoles et ceux de la flexion dorsale en avant. La flexion plantaire est assurée de façon prioritaire par le muscle triceps sural qui, sur le genou en extension, entraîne une surélévation du talon. Les muscles tibial postérieur, court fibulaire et long fibulaire latéral, tout en assurant indirectement une flexion plantaire, sont essentiellement des muscles de soutènement de la voûte. Le fléchisseur tibial et le fléchisseur fibulaire par leur terminaison phalangienne voient leur action de fléchisseur limitée aux phalanges et aux métatarsiens. La flexion dorsale est sous la dépendance du tibial antérieur qui représente l’élément le plus puissant avec le troisième fibulaire et équilibre la flexion en dehors. Les muscles extenseurs de l’hallux et commun des orteils deviennent à leur maximum de contraction des fléchisseurs dorsaux du pied sur la jambe. Les muscles intrinsèques se divisent en deux groupes : ceux médians avec la chair carrée de Sylvius qui réaxent les tendons du fléchisseur tibial et fibulaire et le muscle court fléchisseur plantaire qui agit spécifiquement en fléchissant la deuxième phalange. Les muscles latéraux internes avec l’abducteur de l’hallux et externes avec l’abducteur du cinquième orteil sous-tendent les arches interne et externe du pied. Profondément situés, les muscles interosseux et lombricaux complètent la fonction des muscles extrinsèques et assurent la flexion de P1 et l’extension de P2 et P3 des quatre derniers orteils. Le muscle pédieux, seul muscle intrinsèque dorsal, réaxe les tendons de l’extenseur commun et entraîne la flexion dorsale des orteils. Le maintien de l’équilibre en appui uni- ou bipodal met en jeu deux groupes de muscles opposés. Les muscles suspenseurs ont pour rôle d’augmenter la concavité de l’arche interne et externe. Ils sont représentés par le tibial antérieur (qui s’insère principalement sur le premier cunéiforme et la base du premier métatarsien) et le fibulaire antérieur (situé sur le bord externe du pied et se terminant sur la base du cinquième métatarsien). Les muscles de soutènement s’opposent à l’affaissement de la voûte plantaire. Sous l’effet de la charge, les structures ostéoarticulaires s’affaissent dans le but d’augmenter le polygone de sustentation. Cet affaissement est limité et rend l’ensemble élastique et adaptable grâce à des éléments de soutènement passif représentés par le grand ligament calcanéocuboïdien plantaire. À cet élément passif, se surajoutent des éléments de soutènement actifs qui vont agir dans le plan sagittal sous l’action du muscle court fléchisseur plantaire. Parmi les muscles extrinsèques, le tibial postérieur dont l’action est à la fois sagittale et transversale (se terminant sur le tubercule inférieur du naviculaire, la face plantaire du premier cunéiforme, les bases des deuxième, troisième et quatrième métatarsiens), le EMC - Podologie long fibulaire (se terminant sur le tubercule externe de la base du premier métatarsien, le premier cunéiforme et la base du deuxième métatarsien) et le court fibulaire (qui s’insère sur le processus styloïde du cinquième métatarsien) sont des facteurs de soutènement actifs. Les muscles intrinsèques interviennent à leur tour pour augmenter la stabilité élastique sagittale par le court fléchisseur plantaire et la stabilité élastique transversale de la base du triangle par l’adducteur de l’hallux. Les modifications apportées par la chaussure sont considérables, surtout si la semelle est rigide car elle empêche les actions musculaires destinées à maintenir le pied souple. Après la phase d’appui statique, entre en jeu le triangle antérieur propulsif qui nécessite des structures élastiques mais également rigides pour être suivi d’un déplacement avec force et rapidité. L’action de ces muscles est particulièrement sollicitée dans le saut. L’impulsion est donnée par la contraction du court fléchisseur plantaire, du triceps sural, du quadriceps et du moyen fessier. La force de l’élan final dépend de la force des interosseux, des muscles intrinsèques du premier et du cinquième orteil, et en dernier lieu de la contraction des fléchisseurs tibial et fibulaire qui servent de détente finale (Fig. 8). Plan de soutènement articulaire tendineux extrinsèque Sous l’effet de la charge, les structures ostéoarticulaires transverse du tarse, sous-talienne du tarse, tarsométatarsienne s’affaissent dans le but d’augmenter le polygone de sustentation. Cet affaissement est limité et rend l’ensemble élastique et adaptable grâce à des éléments de soutènement passif représentés par le grand ligament calcanéocuboïdien plantaire. À cet élément passif se surajoutent des éléments extrinsèques de soutènement actifs avec les muscles extrinsèques tibial postérieur (dont l’action est à la fois sagittale et transversale) et long fibulaire et court fibulaire. Plan vasculonerveux Plan artériel L’artère tibiale postérieure se termine dans le canal calcanéen, 1 à 1,5 cm en amont de l’articulation sous-talienne par une bifurcation à angle aigu formée par la naissance des deux artères plantaires : l’artère plantaire médiale, l’artère plantaire latérale plus volumineuse et paraissant constituer le prolongement de l’artère tibiale postérieure. Dans 60 % des cas, l’artère tibiale postérieure se termine par une trifurcation avec l’artère calcanéenne, l’artère plantaire latérale et l’artère plantaire médiale. L’artère plantaire latérale est l’artère principale de la plante du pied. Suivant une direction oblique en avant et latéralement, elle chemine jusqu’à l’extrémité dorsale du cinquième métatarsien, entre le court fléchisseur des orteils et le muscle carré plantaire. Là, en s’infléchissant sur elle-même, elle décrit un coude à concavité médiale et devient transversale, plus profonde, entre les interosseux plantaires d’une part, l’adducteur et le court fléchisseur de l’hallux d’autre part. Elle se termine dans le premier espace intermétatarsien en s’anastomosant à plein canal avec l’artère dorsale du pied. L’artère plantaire médiale se trouve dans la loge plantaire médiale recouverte par l’abducteur puis le court fléchisseur de l’hallux. Au bord latéral du tendon du long fléchisseur de l’hallux, elle se bifurque en une branche médiale dont la direction prolonge celle de la plantaire médiale et une branche latérale qui croise la face profonde du tendon pour longer son bord latéral. Au cours de son trajet, la plantaire médiale émet de nombreux rameaux à destinée musculaire : rameaux latéraux pour le court fléchisseur des orteils et rameaux inférieurs pour la semelle plantaire. Ces deux groupes constituent un riche réseau d’anastomoses interplantaires : rameaux médiaux pour l’abducteur et le court fléchisseur de l’hallux, et anastomoses latéroplantaires avec le réseau dorsal du pied. Plan nerveux Les systèmes d’information très sensibles de la sole plantaire sont sous la dépendance de muscles intrinsèques qui réagissent en premier aux contraintes de traction ou de torsion. Les nerfs de la plante du pied proviennent du nerf tibial postérieur qui se divise en deux branches. À la plante du pied, le 11 27-000-A-10 Anatomie topographique du pied A B Figure 8. A. Coupe sagittale de la sole plantaire centrée sur l’aponévrose plantaire moyenne et le mode d’insertion des muscles intrinsèques plantaires avec leur angle de pennation aigu. B. Tendon des muscles extrinsèques plantaires : tendon du muscle tibial postérieur (flèche blanche) ; grand ligament plantaire (tête de flèche), long fibulaire (flèche noire). C. Vue schématique plantaire des tendons extrinsèques et intrinsèques à la plante du pied par référence à l’axe du 2e métatarsien. 1. Abducteur de l’hallux ; 2. abducteur du 5e orteil ; 3. adducteur transverse de l’hallux. nerf plantaire médial est en rapport avec, en latéral le muscle court fléchisseur des orteils, en médial l’adducteur de l’hallux, en proximal les tendons du muscle long fléchisseur des orteils et fibulaire et en distal l’aponévrose plantaire médiale. Il émet deux branches collatérales avec un rameau cutané plantaire médial et un rameau musculaire pour le muscle court fléchisseur des orteils et l’adducteur de l’hallux. Parmi les branches terminales, l’on distingue une branche médiale qui innerve le court fléchisseur de l’hallux et donne le nerf collatéral digital médial de l’hallux. La branche terminale latérale se divise à l’aplomb de l’interligne cunéométatarsien en nerf interosseux du premier espace, nerf interosseux du deuxième espace et nerf interosseux du troisième espace. Chaque nerf interosseux arrivé au niveau de la commissure digitale se divise en deux branches pour former les nerfs digitaux collatéraux médial et latéral des orteils adjacents à l’espace considéré. Les nerfs interosseux du premier espace et du deuxième espace assurent l’innervation des premier et deuxième muscles lombricaux. Le troisième nerf interosseux reçoit constamment une anastomose du nerf plantaire latéral. Les nerfs interosseux et leurs branches de divisions occupent un espace qui est soumis à des contraintes mécaniques importantes qui vont être supportées par des structures ligamentaires résistantes qui sont en rapport avec l’espace inter-capito-métatarsien. Le nerf plantaire latéral, accompagné de l’artère plantaire latérale, croise la face plantaire du muscle court fléchisseur des orteils et se dirige en latéral et en avant jusqu’au quatrième espace interosseux. Il émet des branches collatérales pour le muscle court fléchisseur des orteils, les muscles abducteur et court fléchisseur du cinquième orteil. Ses branches terminales sont au nombre de deux avec une branche profonde et une superficielle. La branche profonde, accompagnée de l’artère plantaire latérale, chemine transversalement à la face profonde de l’avant-pied de latéral, en médial. Elle innerve tous les muscles interosseux plantaires et dorsaux, l’abducteur oblique et transverse de l’hallux et les troisième et quatrième lombricaux. La branche superficielle donne un rameau latéral pour constituer le nerf collatéral digital latéral du cinquième orteil, le rameau 12 médial forme le nerf interosseux du quatrième espace qui va se diviser en nerf collatéral digital médial du cinquième orteil et latéral du quatrième orteil. Conclusion Le pied représente une structure qui doit s’adapter sur le plan statique pour maintenir l’appui et aux forces dynamiques pour assurer le déplacement. Il existe un compromis mécanique entre l’armature rigide représentée par un système osseux suppléé par les ligaments, et les structures qui assurent la dynamique par l’intermédiaire des éléments musculotendineux. Les tendons, outre leur fonction propulsive, ont une participation permanente à la maintenance articulaire qui, sans eux, serait vouée à l’instabilité mécanique et à l’affaissement structural. Les programmes mécaniques du pied sont multiples avec les situations qui se rencontrent lors de la marche aussi bien en terrain plat qu’en terrain irrégulier. Ces fonctions peuvent être regroupées sous deux rubriques : assurer la stabilité générale du corps à l’état de repos et au cours de la marche, adapter et amortir la transmission des forces descendantes ou ascendantes. « Structure déformable, organe tout terrain » le pied s’adapte aux forces, il représente le meilleur exemple de système architectural complet alliant : solidité, souplesse et stabilité. Références [1] [2] [3] [4] [5] Malgaigne JF. Traité d’anatomie chirurgicale et de chirurgie expérimentale. Paris: JB Bailliere; 1838. Jarjavay JF. Traité d’anatomie chirurgicale (vol I). Paris: Labé; 1852. Richet P. Cité par Paulet V. In: Traité d’anatomie topographique V. Paris: Masson; 1867. Velpeau AL. Traité complet d’anatomie chirurgicale. Paris: Méquingnon-Marvis; 1837. Cruveilhier J. Traité d’anatomie descriptive. 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Service orthopédie traumatologie, Clinique Beau Soleil, 117, avenue de Lodève, 34070 Montpellier, France. P. Teissier, Interne des Hôpitaux. Laboratoire anatomie, 2, rue de l’école de médecine, 34000 Montpellier, France. Toute référence à cet article doit porter la mention : Bonnel F, Teissier P. Anatomie topographique du pied. EMC - Podologie 2012;8(4):1-13 [Article 27-000-A-10]. Disponibles sur www.em-consulte.com Arbres décisionnels EMC - Podologie Iconographies supplémentaires Vidéos/ Animations Documents légaux Information au patient Informations supplémentaires Autoévaluations Cas clinique 13