Maladie de Morton

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Définition
La Maladie ou Névrome de Morton est une affection du nerf
inter-osseux plantaire du pied.
Nous avons 4 nerfs inter-osseux plantaires pour chaque
pied, ces nerfs cheminent comme leur nom l'indique, entre
les 5 os métatarses.
Ils assurent la sensibilité de la petite zone de peau située
entre les orteils.
Dans la Maladie de Morton un ou plusieurs ce ces nerfs interosseux plantaires est trop à l'étroit à un endroit de son
passage entre les os métatarses.
Il frotte contre les os et à cet endroit se forme
un renflement sur le nerf irrité.
Ce renflement est appelé le Névrome de Morton.
différence pour certains auteurs (après chirurgie) entre
- maladie de Morton si névrome
- syndrome de Morton si pas de lésions intrinsèques du nerf
très fréquent.
Le diagnostic essentiellement clinique adulte de 20 à 80
ans, prédominance féminine (3/4), atteinte du 3e espace la
plus fréquente, celle du 1er la plus rare. Possible atteinte
bilatérale
IRM permet de diagnostiquer si asymptomatique
Etiologie
• hypothèse de tumeur primitive (1943) mise en doute
car lésion nerveuse n'a pas de caractère tumoral vrai
• théorie vasculaire ischémique :constat des lésions
de nécroses, notion d'endartérite (inflammation de
l’intima) mais on retrouve le même type de problème
chez des personnes de 17 ans
• théorie mécanique considérations anatomobiomécaniques, fixité relative du N plantaire digital du 3e
espace par convergence des N plantaire méd et lat
• s'il est fixe, il ne peut pas fuir devant les contraintes
3e espace délimite le pied calcanéen du pied talien donc
contraintes mécaniques importantes
• proximité entre la 3e tête et le nerf augmente encore le
risque
• rapport ligamentaire étroits avec le nerf: canal inter méta
fermé par le lgt transverse inter méta, le nerf est
cloisonné, étiré par les phalanges et comprimé contre ce
ligament
>>>ensemble de troubles morphostatiques et dynamiques
de l'AVP
LES FACTEURS FAVORISANTS :
Un terrain neurologique (antécédents de sciatique, canal
carpien….)
Un trouble statique : pied creux, griffes d’orteils, hallux
valgus,polyarthrite…
Le mode de vie : piétinements, marches prolongées,
chaussures
Clinique
Le diagnostic se fait essentiellement sur l’interrogatoire :
• le patient décrit une douleur importante à type de
brûlure, décharge électrique, «clou » localisée à la face
plantaire de la région des têtes métatarsiennes, parfois
très précise, pouvant irradier vers les orteils ou au
contraire vers la jambe (prise à tort pour une sciatique)
• Elle est souvent déclenchée par la station debout, une
marche prolongée, un footing, ou un sport sollicitant la
flexion dorsale des orteils, le port de chaussures
étroites ou à talons hauts, parfois par un traumatisme
aigu (marche sur un objet pointu, chute sur l’avantpied).
• Typiquement, cette douleur cède lorsque le patient se
déchausse et masse la zone douloureuse.
• La douleur peut ensuite devenir permanente et s’accompagner
d’une modification de la sensibilité des orteils concernés.
• Parfois, il s’agit de crampes ou de fourmillements au niveau
des orteils
• Fourmillements
Ils ne sont pas systématiques mais lorsqu'ils sont présents
c'est très typique d'un Morton. Paresthésies
ressenties entre deux orteils. Cela peut aussi être une
sensation d'engourdissement.
Examen
- signe de Mulder : perception lors de la compression de l'AVP
d'une sensation physique de ressaut dû à la masse du névrome
lors du rapprochement brutal de 2 têtes métatarsiennes
- - signe de la sonnette : pression digitale ou percussion de la
partie antérieure de l'espace inter méta à sa face plantaire qui
reproduit les phénomènes douloureux fulgurant avec
l'irradiation douloureuse ou une paresthésie des orteils
- notion de Lasègue: flexion dorsale des orteils et de la
Talo-crurale
- - hypoesthésie en feuillet de livre : les 2 faces latérales
de l'espace correspondant
- - douleur à compression totale de la palette pour
simuler le serrage de la chaussure
- + bilan global AVP pour troubles statiques
Examen complémentaire
• L’échographie spécialisée confirme l’existence d’un
névrome (ou d’une bursite), le mesure et élimine d’autres
pathologies de l’avant-pied pouvant contre-indiquer une
infiltration.
• La radiographie du pied en charge évalue d’éventuels
troubles statiques associés ( pas d'utilité pour le névrome juste
pour volume de l'espace ou déformations)
• L’IRM est un examen coûteux et souvent décevant pour
ce diagnostic.
• L’électromyogramme est exceptionnellement utile en
cas de doute (recherche d'une augmentation du temps de
latence ou d'une absence de réponse des nerfs digitaux (traduction
clinique d'une souffrance nerveuse)
Traitements
• Médical: plus efficace s’il est précoce ( < 4mois)
Infiltrations de cortocoides dans les cas rebelles à condition
d’une certitude diagnostique
(échographie préalable) : 1 à 2 en général.
• Kiné
libération de l'AVP par rapport à l'ARP et au genou
toutes les tensions musculaires intrinsèques, diminution des
griffes
travail des muscles IO pour une meilleure stabilité de la
palette
• Podologique
ARC sommet sous l'espace concerné, possible languette
entre les têtes + rééquilibration dynamique de l'AVP
•
Conseil de chaussage
empeigne large pour éviter le serrage de la palette,
pas de talon haut (mais diminution progressive)
Chirurgie: (après échec d’un traitement médical adapté au
moins 6 mois).
• La neurolyse ou libération du nerf comprimé (comme le
canal carpien à la main).
Elle supprime la douleur violente mais peut laisser persister un
inconfort pendant parfois 2 ans .
C’est la 1° intervention recommandée. Le résultat peut être
insuffisant, une récidive à long terme reste possible.
On peut la réaliser soit classiquement, en ouvrant entre les
orteils à la face dorsale du pied, soit par méthode percutanée
en sectionnant par une incision de 2mm le ligament
responsable de la striction, soit par méthode endoscopique,
en contrôlant par la vue cette section
• La chirurgie percutanée
combinant neurolyse et ostéotomie des 3ème et 4ème
métatarsiens ( parfois aussi du 2ème ) pour régler les appuis
antérieurs.
C’est actuellement la technique la plus logique en cas de
troubles statiques de l’avant-pied
• La neurectomie ou résection du nerf est une solution
ultime
Elle entraîne une anesthésie des orteils concernés
Elle peut se compliquer d’un névrome cicatriciel sur la
tranche de section du nerf et nécessiter une reprise
chirurgicale.
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