– sécuriser le fichier (ex. : assurer les reports automatiques de charges) ;
– résoudre les problèmes de stockage et d’espace (suppression des fiches
papier dont le nombre était en constante progression et avaient atteint
le nombre de 185 millions).
La constitution du fichier immobilier informatisé repose sur l’identification
des personnes, des immeubles et l’annotation du descriptif de la formalité
qui correspond à l’annotation qui était portée sur les fiches.
L’informatisation des conservations des hypothèques a reposé sur
deux opérations : la première a consisté à reprendre les fiches du stock,
puisque la publicité foncière doit renseigner sur une profondeur historique
de cinquante années ; la deuxième a consisté à créer une base de
données pour l’avenir. C’est en 1998 que le projet a pu voir le jour et, après
une première expérimentation, son déploiement s’est déroulé sur une
durée de cinq ans. Fidji comprend donc une base d’images (BIA) et une
base de données. La base image (appelée également dans les bureaux
Fidji stock) regroupe l’ensemble des fiches tenues entre 1956 et la date
de l’informatisation qui ont été numérisées lors du déploiement de l’appli-
cation.
L’ensemble des tâches des conservations des hypothèques a été infor-
matisé : tenue du registre des dépôts, tenue de la comptabilité, enregis-
trement et taxation des formalités, procédure du refus du dépôt ou de
rejet de la formalité, mise à jour du fichier et délivrance de renseignements.
La publicité foncière en chiffres (2006)
Flux
10,68 millions de formalités déposées
6,42 millions de demandes d’informations
4,26 millions de publications
10,72 millions de formalités traitées
Effectif
5 138 agents 2006-2005 - 95
Qualité de service
Délai moyen de publication de 10 à 19 jours
Réponse aux demandes de renseignements
99,9 % délivrées dans les 10 jours
66 % délivrées dans les 5 jours
Performance
Productivité : 2 800 formalités/an par agent
Gain 2006-2005 + 3,5 %
Coût : 380 millions
Gain 2006-2005 - 4 millions
L’informatisation a conduit à une adaptation du cadre législatif et régle-
mentaire de la publicité foncière par la loi nº 98-261 du 6 avril 1998, les
décrets nos 98-516 du 23 juin 1998, 98-553 du 3 juillet 1998 et 2000-489 du
29 mai 2000.
Pour les usagers, elle s’est concrétisée par une délivrance des renseigne-
ments sous une nouvelle forme.
Le respect de règles rigoureuses
Avant ou après son informatisation, la documentation est constituée selon
des règles rigoureuses :
– identification certaine des personnes : l’identité des personnes doit être
certifiée par le rédacteur de l’acte (extrait d’acte de naissance par
exemple) ;
– désignation certaine des biens : chaque bien faisant l’objet d’une muta-
tion doit être désigné par sa référence cadastrale comprenant le nom de
la commune, la section et le numéro de plan cadastral ainsi que l’indica-
tion du numéro de lot pour les immeubles en copropriété. Pour désigner
précisément l’immeuble, le rédacteur de l’acte doit se procurer en ligne
sur le serveur professionnel des données cadastrales (SPDC) un extrait qu’il
doit joindre à l’acte pour justifier de la bonne identification de l’immeuble
auprès de la conservation des hypothèques. Cette procédure permet
d’assurer la concordance entre la documentation cadastrale et le fichier
immobilier. Corrélativement des liaisons informatiques entre les applica-
tions Fidji et l’application Majic 2, qui gère le cadastre, ont été créées à
travers une troisième application, la Base nationale des données patrimo-
niales (BNDP), afin de pouvoir mettre à jour, en quasi temps réel, les rede-
vables de la taxe foncière ;
– vérification de l’effet relatif des formalités : aucun titre ne peut être
publié si le droit du disposant (vendeur par exemple) n’a été lui-même
précédemment publié. Cette exigence permet au conservateur de
s’assurer de la chaîne des opérations publiées.
Un contrôle des dépôts effectué
par les conservateurs des hypothèques
Plusieurs contrôles sont effectués avant la publication d’une formalité :
– seuls les actes authentiques (actes de notaires, actes administratifs) ou
les décisions judiciaires, peuvent être publiés au fichier immobilier ;
– le contenu des actes est étroitement réglementé : toutes les indications
indispensables pour procéder à la publication des actes doivent être com-
prises dans une première partie de l’acte dite partie normalisée.
Dans cette partie, se trouve la nature de l’acte, la qualité du rédacteur,
la date de l’acte, la désignation des parties et des immeubles, les réfé-
rences à l’effet relatif, la date d’entrée en jouissance, le prix et ses moda-
lités de paiement et toutes les énonciations et déclarations fiscales obli-
gatoires.
Afin de faire respecter ces règles, le conservateur des hypothèques dis-
pose des sanctions du refus et du rejet qui lui permettent d’écarter de la
publicité les documents incomplets ou erronés.
La procédure du refus fait échec au dépôt de la formalité, qui ne prend
donc pas rang. Elle est réservée au cas où l’acte ne contiendrait pas les
éléments essentiels pour assurer sa publicité (absence de désignation des
parties ou de désignation des immeubles par exemple).
La procédure de rejet est effectuée après la prise au dépôt de la formalité
à publier et est prononcée en présence de renseignements incomplets
ou en cas de discordance entre les énonciations de l’acte et les rensei-
gnements contenus au fichier immobilier. Le rédacteur de l’acte dispose
d’un mois pour régulariser son acte et permettre au conservateur de pro-
céder à la publication. A défaut, le conservateur prononce un rejet définitif
et le dépôt perd son rang.
La finalité de ces sanctions est de contribuer à la sécurité et à la fiabilité
du système de publicité foncière. Un recours pour contester les décisions
de rejet et de refus prononcées est possible auprès du juge dans le délai
de huit jours qui suit les suivent.
Une brigade nationale d’enquête en publicité foncière
(BNEPF)
En raison de la particularité de cette mission et notamment l’applica-
tion de règles civiles et la responsabilité du conservateur, la publicité
foncière dispose d’un corps d’audit dédié. Les travaux de contrôle,
d’audit et d’enquête sont confiés à une brigade ad hoc composée
de trois employés supérieurs qui peuvent intervenir dans les bureaux
des hypothèques sur demande du directeur des services fiscaux dont
dépend le conservateur qui sollicite ou du bureau métier.
Cette brigade a accompagné la modernisation de la mission en par-
ticipant à la conduite du changement. Elle a notamment proposé des
schémas d’organisation des bureaux en fonction de leur taille et du
degré de polyvalence des agents. Lors de ses audits sur place, les
auditeurs préconisent des modes de pilotage et de fonctionnement
les mieux à même d’accroître la performance.
fiscalité
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