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L'ÉGLISE ET L'ÉTAT
SOUS LES PREMIERS ROIS DE BOURGOGNE.
Les Bourguignons, originaires de la Germanie, étaient
venus d'abord, en des temps obscurs', s'établir aux fron-
tières de la Gaule et aux sources du Rhin, sur les terres des
Helvétiens et des Séquanais. Plus tard, vers l'année 450,
cette date même n'est pas précise, ils levaient de nouveau
leurs tentes souvent inquiétées, franchissaient les Alpes Pen—
nulles, et descendaient vers le pays des Salasses, sur la rive
droite de l'Isère. On les voit ensuite définitivement fixés sur
ce territoire, qui sera leur dernière patrie, s'avancer de
lit
vers le nord
j
usqu a Langres, vers l'ouest
j
usqu'à Nevers, vers
le sud jusqu'à Marseille, et dominer quelque temps sur
vaste étendue de la Gaule, où étaient de grandes et opulent
cités : Dijon, Besançon, Autun, Mâcon, Genève, Lyon.
Vienne, Embrun, Arles et Montpellier.
Les historiens qui nous font assister à ce rapide déve1i
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-pement de la puissance bourgui
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de dévastations, de massacres. Nos Gaulois, en particulier
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la noblesse, amollis
et
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par le goût
et la recherche de toutes les élégances, s'accoutumèrent dif-
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licilemeut, cela n'étonne guère, au contact (le ces rustiques
étrangers. Sidoine Apollinaire nous les représente comme
(les géants,
giqantes, ou
du moins des hommes de sept pieds,
septipecies,
inondant de beurre rance leur luxuriante chevelure,
u(fundens acido comaïn butyro,
et offensant les narines gau-
[oises par une forte odeur d'ail et d'oi
g
non'. Ainsi notre évê-
que délicat et bel esprit ne pardonne pas à une nation de
lorestiers, de bûcherons, d'avoir conservé sa vigueur et ses
moeurs natives cri quittant ses tanières (les montagnes noi-
res; niais il n'a rien (le plus dur à dire contre elle, même en
vers, même dans une épître confidentielle à un ami. 11 est
Gaulois, il a l'orgueil (le sa race il déteste et fuit tous les bar-
bares, sans discerner, comme il le confesse à Philagrius, les
bOnS
des méchants. Quoi qu'il en soit, il n'accuse pas, lui
non plus, les Bourguignons d'avoir eu, comme d'autres bar-
bares, le goût du meurtre, et d'avoir inarc1ué leur passage dans
les Gaules par une longue trace (le sang.
Alors même qu'ils habitaient leurs forêts et leurs cavernes,
ces géants, qui ii'étaient pas des guerriers nomades, mais des
artisans sédentaires, ne s'étaient fait connaître dans le monde
latin que par leur humeur paisible. L'historien Socrate dit sim-
plement sur les Bourguignons : n lis mènent une vie toujours
« tranquille. » Paul Orose, instruit, vers ['année 416, de leurs
bons rapports avec les Gaulois rhénans, nous atteste qu'ils les
raitaient, après avoir conquis leur pays, non comme des vain-
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douceur,
blande, mansuete,
sans jamais leur faire aucune offense,
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est d'ailleurs connu qu'un décret impérial leur
attribua, dès clans la plus florissante région
(le la Gaule, une part considérable des esclaves et des terres.
Ce qui a permis de supposer que les Romains, résignés, de-
puis qu'ils sentaient ic
(léClifl
de leurs forces, à pactiser même
avec les barbares, avaient eux-mêmes appelé sur la frontière
des Alpes les robustes, vaillants, mais pacifiques Bout gui-
gnons, pour opposer cet obstacle aux bandes féroces des Francs
et des Huns.
Si les rois bourguignons rencontrèrent d'abord clans les
Gaules une résistance dont les anciens auteurs ne parlent pas,
ils eurent, on le reconnaît, la sagesse de se concilier assez vite,
et du moins pour quelque temps, la plèbe gauloise et son clergé.
Cependant ils étaient ariens.
Orose dit que, de son temps, ils étaient catholiques. Ce (lui
semble douteux à dom Bouquet. Aussi fait-il observer qu'ils
ne tardèrent pas trop, après la mort d'Orose, è changer de
religion.
u
Catholiques, dit M. Fauriel, dans leurs premières
t
stations entre le Rhin et les \Tosges, ils étaiet arrivés ou
brusquement devenus ariens dans leurs stations définitives
«
entre le Rhône et les Alpes'.
»
On ne s'explique pas la brus-
querie en une telle affaire. Un peuple vaincu se soumet,
et
se convertit ensuite, avec plus ou moins de facilité, à la reli-
gion de ses vainqueurs; tuais un peuple qui marche de con-
quêtes eu conquêtes, conduit par des chefs entreprenants
et
habiles, ne rejette pas brusquement sa religion, lorsqu'elle Pst
celle du pays où il s'implante, où il vent vivre en paix, poui
P. Orosii
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lib. VIL, c. xxxii.
l'histoire de France
lettre 6. --
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Les deux tiers
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1
des esclaves. (A ugustin Thierry,
Lettres «ru
1.
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adopter précisément celle que ce pays déteste le plus. Cela est
au moins invraisemblable. Ne suppose-t-on pas plus volontiers
que Paul Orose, prêtre espagnol, qui passa toute sa vie hors
d'Espagne, en Afrique, en Asie, qui n'a raconté, comme il l'a-
voue, que sur des rapports, tics rapports très-peu fidèles, les
principaux événements dont l'Espagne elle-même fut alors le
-théâtre, s'est trompé sur la religion d'une peuplade barbare
nouvellement établie aux frontières de la Gaule, et dont la
mansuétude arienne ne pouvait être comprise par un catho-
lique de son temps?
L'opinion de dom Plancher est que la conversion des Bour-
guignons à l'arianisme fut moins brusque, c'est-à-dire beau-
coup plus tardive. Non-seulement, en effet, il prétend que ce
peuple, gagné très-anciennement par des apôtres latins,
ne sait lesquels, à la religion catholique, ignorait la thèse
même d'Anus lorsqu'il pénétra dans le coeur de la Gaule, et
vint se mêler sur les champs de bataille aux trop subtils
Wisigoths; mais il ajoute que les premiers rois de notre Bour-
gogne, Gundiokh et Chilpéric, vécurent fermement attachés
â la croyance de leurs ancêtres, et que l'arianisme infecta leur
nation après eux; ce qui est une autre hypothèse, encore
moins admissible, à notre avis, que la première'.
Il est vrai que Gundiokh et Chilpéric se présentent à nous,
dans les légendes, avec un tout autre visage que celui tic ces
farouches sectafres, l'un arien, l'autre catholique, Lune et
Clovis. ils accueillent avec faveur les moines gaulois, se plai-
sent à les entretenir, leur donnent de riches domaines, et con-
ril)uent avec une bienveillance persévérante à la fondation
Dans sa thèse remarquable qui a pour
celte opinion de dom Plancher; mais il la
De l'uriaiusmc
des
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propose Plutô
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qu'il n'essaye de la justi-
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