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adopter précisément celle que ce pays déteste le plus. Cela est
au moins invraisemblable. Ne suppose-t-on pas plus volontiers
que Paul Orose, prêtre espagnol, qui passa toute sa vie hors
d'Espagne, en Afrique, en Asie, qui n'a raconté, comme il l'a-
voue, que sur des rapports, tics rapports très-peu fidèles, les
principaux événements dont l'Espagne elle-même fut alors le
-théâtre, s'est trompé sur la religion d'une peuplade barbare
nouvellement établie aux frontières de la Gaule, et dont la
mansuétude arienne ne pouvait être comprise par un catho-
lique de son temps?
L'opinion de dom Plancher est que la conversion des Bour-
guignons à l'arianisme fut moins brusque, c'est-à-dire beau-
coup plus tardive. Non-seulement, en effet, il prétend que ce
peuple, gagné très-anciennement par des apôtres latins,
ne sait lesquels, à la religion catholique, ignorait la thèse
même d'Anus lorsqu'il pénétra dans le coeur de la Gaule, et
vint se mêler sur les champs de bataille aux trop subtils
Wisigoths; mais il ajoute que les premiers rois de notre Bour-
gogne, Gundiokh et Chilpéric, vécurent fermement attachés
â la croyance de leurs ancêtres, et que l'arianisme infecta leur
nation après eux; ce qui est une autre hypothèse, encore
moins admissible, à notre avis, que la première'.
Il est vrai que Gundiokh et Chilpéric se présentent à nous,
dans les légendes, avec un tout autre visage que celui tic ces
farouches sectafres, l'un arien, l'autre catholique, Lune et
Clovis. ils accueillent avec faveur les moines gaulois, se plai-
sent à les entretenir, leur donnent de riches domaines, et con-
ril)uent avec une bienveillance persévérante à la fondation
Dans sa thèse remarquable qui a pour
celte opinion de dom Plancher; mais il la
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