Transcript réalisé par Ipedis
Eric Buffandeau :
On oppose trop souvent à tort retraite par répartition et par capitalisation. En effet, la valeur
actuelle des retraites perçues par chaque génération est supérieure à celle des cotisations
versées, si le taux d’intérêt du marché reste inférieur à la somme du taux d’inflation, du taux
de croissance des salaires réels et du taux de croissance du nombre d’actifs par rapport à
celui des retraités. De plus, le rendement de la capitalisation dépend du taux d’intérêt auquel
est placée l’épargne accumulée, tandis que le rendement de la répartition est égal au taux
de croissance de l’économie. Le rendement des deux systèmes est donc égal lorsque le taux
d’intérêt est égal au taux de croissance, qui est en fait la condition d’équilibre à long terme
de l’économie d’un pays. Les deux systèmes sont donc confrontés aux mêmes problèmes de
financement en cas de vieillissement de la population, puisque la croissance potentielle
dépend finalement de la progression de la population active occupée et de la productivité
apparente du travail, même si une partie non négligeable de l’épargne accumulée peut être
placée à l’international. Capitalisation et répartition sont ainsi des droits de tirage sur la
richesse future produite à long terme. Dans le cas de la répartition, c’est un droit mutualisé
sur la globalité de la richesse produite. Dans le cas de la capitalisation, c’est un droit
personnalisé sur la richesse future, avec des risques de pertes en capital.
A l’écran :
Une incrustation s’affiche sous forme de question.
Incrustation :
Quels risques majeurs pour ces deux systèmes ?
A l’écran :
Eric Buffandeau répond à la question.
Eric Buffandeau :
Les incertitudes qui pèsent sur les deux systèmes de retraite ne sont pas de même nature.
La répartition est plus vulnérable aux risques démographiques, car elle dépend plus
directement du nombre d’actifs occupés. La capitalisation est plus vulnérable à la
dépréciation du capital accumulée, qui peut survenir du fait de l’inflation, de crises
boursières ou immobilières ou encore en raison de niveaux faibles, voire négatifs, des taux
d’intérêt réels à long terme. S’y ajoutent les risques de catastrophe naturelle, de fraude ou
de guerre.
A l’écran :
Une incrustation s’affiche sous forme de question.
Incrustation :
Peut-on aller en France vers plus de capitalisation ?
A l’écran :
Eric Buffandeau répond à la question.