Transcript réalisé par Ipedis
A l’écran :
Eric Buffandeau répond à la question. Pendant son discours, l’écran affiche un graphique
illustré par des incrustations.
Incrustation :
Chômage aux Etats-Unis
Chômeurs en millions
Taux en %
Eric Buffandeau :
Il semble que le rôle joué par ces politiques contra-cycliques a surtout été décisif dans la
première phase de la reprise. Cette « Grande Récession » a commencé au 4ème trimestre
2007. Elle s’est achevée au 2ème trimestre 2009, soit une durée de contraction de l’activité de
18 mois, la plus longue depuis 1930, laquelle avait duré 43 mois. Le PIB américain a reculé
5 % durant ces 18 mois, contre près de 30 % durant les années 1930. Il n’a retrouvé son
niveau de la fin de 2007 qu’au 3ème trimestre 2011. Cependant, depuis 2011, il est de plus en
plus difficile de juger de l’efficacité du soutien public à la croissance. Les Etats-Unis
connaissent en effet un redémarrage économique encore beaucoup trop modeste pour
relancer véritablement l’emploi. La reprise de l’emploi est très lente. Fait nouveau, le
chômage tend à devenir structurel, car les chômeurs de longue durée ont beaucoup
augmenté. Ils perdent ainsi forcément en employabilité. La réduction du déficit public est
donc devenue incontournable, pour placer la dette publique sur une trajectoire soutenable,
même si une crise similaire à celle de la zone euro est peu probable, en raison de la
confiance des investisseurs dans la capacité structurelle des Etats-Unis à rebondir, donc à
rembourser leur dette. Il s’agit surtout d’éviter de compromettre la croissance potentielle à
long terme. C’est un phénomène souvent observé dans l’histoire économique quand
l’endettement public d’un pays dépasse 90 % du PIB.
A l’écran :
Une question s’affiche sous forme d’incrustation.
Incrustation :
Qu’en est-il de la falaise fiscale au 1er janvier 2013 ?
A l’écran :
Eric Buffandeau répond à la question. Pendant son discours, l’écran affiche des séquences
montrant le Capitole des Etats-Unis et le mémorial national du Mount Rushmore.
Eric Buffandeau :
Au 1er janvier 2013, les Etats-Unis vont se heurter à un mur budgétaire. Il pourrait provoquer
une grave récession et un effondrement du dollar, en cas de mésentente politique toujours
possible entre républicains et démocrates sur les modalités de réduction des dépenses
publiques à l’exemple du psychodrame de l’été 2011, dont l’accord in extremis avait
contribué au déclenchement du krach boursier. D’abord, la dette publique devrait de
nouveau atteindre le plafond autorisé, soit 16.394 Md$ en décembre. Ce plafond est
régulièrement ajusté depuis la création des Etats-Unis. Le danger serait que la décision soit
reportée dans 6 mois, après un accord à minima, ce qui entretiendrait durablement
l’incertitude. Deuxième risque : l’arrivée à échéance des réductions d’impôts venant de
l’époque Bush, environ 300 Md$, celle des baisses de cotisations sociales, ainsi que les
réductions automatiques dans les dépenses de l’Etat fédéral. C’est la falaise fiscale, dont
l’ampleur négative pourrait dépasser 4 % du PIB. Les deux partis politiques vont