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Etats-Unis : falaise fiscale et croissance économique
A l’écran :
Cette vidéo est une émission d’actualité économique sur la falaise fiscale et la croissance
économique aux Etats-Unis. La vidéo commence avec l’apparition de divers symboles
économiques avant d’afficher un logo et des incrustations.
Incrustation :
Les clés pour comprendre/Actu Eco
21 décembre 2012 / Etats-Unis : falaise fiscale et croissance économique
Quel est le niveau d’endettement public américain ?
A l’écran :
Eric Buffandeau apparaît à l’écran. Pendant son discours, des séquences montrent un
graphique illustré par des incrustations, puis des images de billets de banque.
Incrustation :
Taux d’endettement des administrations publiques aux Etats-Unis : titres de dette, crédits,
dépôts au passif des APU (en % du PIB) : 90,9 %
Etats-Unis : falaise fiscale et croissance économique
Eric Buffandeau, directeur adjoint, Direction Veille, Etudes & Prospectives, BPCE
Eric Buffandeau :
Le taux d’endettement des administrations publiques américaines a dépassé 90 % du PIB
depuis le début de l’année 2012 : il se situe à 90,9 % du PIB au 2ème trimestre. Ce niveau
résulte de la mise en œuvre d’une politique budgétaire ultra-accommodante depuis janvier
2009. Celle-ci a été accompagnée par une politique monétaire également ultra-complaisante,
pour peser sur les taux longs, pour stimuler ainsi la prise de risque et indirectement aussi
pour faire baisser le dollar. Cette stratégie contra-cyclique vise surtout à prévenir,
impérativement, l’émergence d’un processus déflationniste dans lequel l’économie
américaine risquait de s’enfoncer dès 2008. Le déficit public américain était de 6,6 % en
2008. Il a été supérieur à 10 % du PIB de 2009 à 2011. Il sera probablement encore de 9 %
du PIB en 2012. De tels niveaux de déficits publics n’ont jamais été vus depuis 1946 aux
Etats-Unis.
A l’écran :
Une question s’affiche sous forme d’incrustation.
Incrustation :
Cette stratégie accommodante est-elle efficace ?
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A l’écran :
Eric Buffandeau répond à la question. Pendant son discours, l’écran affiche un graphique
illustré par des incrustations.
Incrustation :
Chômage aux Etats-Unis
Chômeurs en millions
Taux en %
Eric Buffandeau :
Il semble que le rôle joué par ces politiques contra-cycliques a surtout été décisif dans la
première phase de la reprise. Cette « Grande Récession » a commencé au 4ème trimestre
2007. Elle s’est achevée au 2ème trimestre 2009, soit une durée de contraction de l’activité de
18 mois, la plus longue depuis 1930, laquelle avait duré 43 mois. Le PIB américain a reculé
5 % durant ces 18 mois, contre près de 30 % durant les années 1930. Il n’a retrouvé son
niveau de la fin de 2007 qu’au 3ème trimestre 2011. Cependant, depuis 2011, il est de plus en
plus difficile de juger de l’efficacité du soutien public à la croissance. Les Etats-Unis
connaissent en effet un redémarrage économique encore beaucoup trop modeste pour
relancer véritablement l’emploi. La reprise de l’emploi est très lente. Fait nouveau, le
chômage tend à devenir structurel, car les chômeurs de longue durée ont beaucoup
augmenté. Ils perdent ainsi forcément en employabilité. La réduction du déficit public est
donc devenue incontournable, pour placer la dette publique sur une trajectoire soutenable,
même si une crise similaire à celle de la zone euro est peu probable, en raison de la
confiance des investisseurs dans la capacité structurelle des Etats-Unis à rebondir, donc à
rembourser leur dette. Il s’agit surtout d’éviter de compromettre la croissance potentielle à
long terme. C’est un phénomène souvent observé dans l’histoire économique quand
l’endettement public d’un pays dépasse 90 % du PIB.
A l’écran :
Une question s’affiche sous forme d’incrustation.
Incrustation :
Qu’en est-il de la falaise fiscale au 1er janvier 2013 ?
A l’écran :
Eric Buffandeau répond à la question. Pendant son discours, l’écran affiche des séquences
montrant le Capitole des Etats-Unis et le mémorial national du Mount Rushmore.
Eric Buffandeau :
Au 1er janvier 2013, les Etats-Unis vont se heurter à un mur budgétaire. Il pourrait provoquer
une grave récession et un effondrement du dollar, en cas de mésentente politique toujours
possible entre républicains et démocrates sur les modalités de réduction des dépenses
publiques à l’exemple du psychodrame de l’été 2011, dont l’accord in extremis avait
contribué au déclenchement du krach boursier. D’abord, la dette publique devrait de
nouveau atteindre le plafond autorisé, soit 16.394 Md$ en décembre. Ce plafond est
régulièrement ajusté depuis la création des Etats-Unis. Le danger serait que la décision soit
reportée dans 6 mois, après un accord à minima, ce qui entretiendrait durablement
l’incertitude. Deuxième risque : l’arrivée à échéance des réductions d’impôts venant de
l’époque Bush, environ 300 Md$, celle des baisses de cotisations sociales, ainsi que les
réductions automatiques dans les dépenses de l’Etat fédéral. C’est la falaise fiscale, dont
l’ampleur négative pourrait dépasser 4 % du PIB. Les deux partis politiques vont
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vraisemblablement éviter de prendre la responsabilité du déclenchement d’une nouvelle
récession, puisque les élections présidentielles sont passées. Un accord pourrait ainsi être
trouvé, visant une austérité limitée à 250 Md$. Cela représenterait alors moins de 1,5 % du
PIB. Des ajustements budgétaires sont donc probables en 2013 pour rassurer les
investisseurs, sans pour autant qu’il y ait une urgence à changer drastiquement de politique
budgétaire.
A l’écran :
Une question s’affiche sous forme d’incrustation.
Incrustation :
La croissance américaine sera-t-elle au rendez-vous en 2013 ?
A l’écran :
Eric Buffandeau répond à la question. Pendant son discours, l’écran affiche un graphique
illustré par une incrustation.
Incrustation :
Logements autorisés aux Etats-Unis
Milliers par an
Source : Census Bureau
Eric Buffandeau :
Les Etats-Unis représentent 19,5 % du PIB mondial, d’où leur importance dans le soutien de
l’activité mondiale. Selon le consensus, en l’absence d’un ajustement budgétaire trop brutal,
l’économie américaine devrait croître à un rythme modéré d’environ 2 % en 2013. Les Etats-
Unis bénéficient des effets d’une stratégie monétaire et budgétaire encore ultra-
accommodante, du reflux déjà amorcé du taux d’endettement des ménages, et d’un niveau
record des profits des entreprises, ce qui donne aux firmes une marge de manœuvre
considérable pour rajeunir leur appareil de production vieillissant, par l’investissement. S’y
ajoute désormais le redressement lent de l’immobilier, avec la hausse des logements
autorisés. C’est le chaînon encore manquant du cycle de reprise, après six années de chute
des prix des logements. Dernier facteur favorable : la production d’une énergie à très faible
coût, avec le pétrole et le gaz de schiste. Comme par le passé, ce gain majeur de
compétitivité pourrait favoriser une stratégie de réindustrialisation aux Etats-Unis.
A l’écran :
Une incrustation s’affiche en bas de l’écran.
Incrustation :
© Groupe BPCE / Communication interne décembre 2012
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