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Concilier rigueur budgétaire et croissance économique ?
A l’écran :
Cette vidéo est une émission d’actualité économique sur la rigueur budgétaire et la
croissance économique. La vidéo commence avec l’apparition de divers symboles
économiques avant d’afficher un logo et des incrustations.
Incrustation :
Les clés pour comprendre/Actu Eco
19 novembre 2012 / Concilier rigueur budgétaire et croissance économique ?
Pourquoi les perspectives de croissance en zone euro sont revues à la baisse ?
A l’écran :
Eric Buffandeau apparaît à l’écran. Pendant son discours, des incrustations s’affichent à côté
de lui.
Incrustation :
Concilier rigueur budgétaire et croissance économique ?
Eric Buffandeau, directeur adjoint, Direction Veille, Etudes & Prospectives, BPCE
Eric Buffandeau :
Le FMI et la Commission européenne ont récemment revu à la baisse leurs perspectives de
croissance pour la zone euro en 2013 : 0,2 % pour le FMI et 0,1 % pour la Commission
européenne. L’une des principales raisons évoquées concerne la simultanéité des politiques
drastiques d’austérité budgétaire engagées dans de nombreux pays. Leur synchronisation
aurait pour conséquence d’augmenter ce que les économistes appellent le multiplicateur
budgétaire.
A l’écran :
Une question s’affiche sous forme d’incrustation.
Incrustation :
Comment peut-on définir le multiplicateur budgétaire ?
A l’écran :
Eric Buffandeau répond à la question. Pendant son discours, l’écran affiche des séquences
montrant une vue en plongée d’un homme pointant un stylo sur un graphique affiché sur
ordinateur.
Eric Buffandeau :
Le multiplicateur budgétaire mesure le lien mathématique qui existe entre d’une part,
l’intervention budgétaire et fiscale de l’Etat, et d’autre part, la croissance économique que
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cette intervention entraîne. Il est généralement admis, que, sauf circonstances
exceptionnelles, l’austérité budgétaire, par la baisse des dépenses publiques ou par la
hausse des impôts, ampute la croissance. Réciproquement, des mesures de relance prises
par l’Etat, qu’il s’agisse des baisses d’impôts ou des hausses des dépenses publiques, dopent
la croissance. Le multiplicateur est généralement évalué à 0,5 pour les pays avancés, selon
des estimations effectuées entre 1970 et 2009. Ainsi, si un gouvernement veut réduire au
préalable son déficit public d’un point de PIB, la croissance ne se contractera a priori que de
seulement 0,5 point de PIB. Si les recettes fiscales représentent environ 50 % du PIB, la
perte de recettes fiscales engendrée par la contraction de l’activité de 0,5 point de PIB sera
donc de 0,25 point de PIB. Ex post, le déficit public diminuera alors finalement de 0,75 point
de PIB au lieu d’un point de PIB attendu, en raison de la détérioration des recettes
publiques. Dans ce cas, le processus nécessaire de restriction budgétaire peut être mené à
bien, car il ne crée pas de spirale dépressive sur l’économie, par un accroissement en retour
du déficit public dans des proportions beaucoup trop importantes.
A l’écran :
Une question s’affiche sous forme d’incrustation.
Incrustation :
Pourquoi ce multiplicateur est-il désormais beaucoup plus élevé ?
A l’écran :
Eric Buffandeau répond à la question. Pendant son discours, l’écran affiche des séquences
montrant des billets de banque recouvrant la carte de la Grèce ainsi que la carte de l’Europe
illustrée par des incrustations.
Incrustation :
Les plans d’austérité de l’Europe
Royaume-Uni : 95 milliards d’€
Pays-Bas : 18 milliards d’€
Irlande : 15 milliards d’€
Allemagne : 80 milliards d’€
France : 45 milliards d’€
Portugal : 12 milliards d’€
Grèce : 30 milliards d’€
Espagne : 15 milliards d’€
Italie : 24 milliards d’€
Plan de sauvetage financier UE-FMI
Eric Buffandeau :
D’après le FMI et selon les recherches récentes, qui portent sur les huit dernières décennies,
le multiplicateur à court terme serait désormais situé entre 0,9 et 1,7 donc bien supérieur à
0,5. Le FMI reconnaît ainsi avoir sous-estimé, depuis le début de la crise, les effets pervers
de ses recommandations d’assainissement budgétaire pour l’emploi et la croissance. Ce
constat semble actuellement s’imposer en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Italie, voire
en France. Pire, en Grèce et en Espagne, les mesures d’austérité budgétaire ont un effet si
dépressif qu’elles ne permettent pas de réduire le déficit public. Une stratégie trop
systématique et trop rapidement poussée de désendettement public risque donc d’accroître
les déficits publics par une spirale dépressive. Pour l’éviter, le FMI préconise à l’avenir des
objectifs budgétaires structurels. Ce relèvement des multiplicateurs d’austéri budgétaires
trouve plusieurs explications conjointes. D’abord, la synchronisation des politiques
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budgétaires restrictives dans tous les pays, surtout dans le cas de la zone euro. Ensuite,
l’impossibilité de compenser l’ajustement budgétaire par une dévaluation des monnaies
nationales ou par une politique monétaire encore plus accommodante. S’y ajoute
globalement l’impact de la faiblesse du cycle mondial d’activité, ce qui empêche la demande
privée de tirer la croissance. Enfin, la durabilité et l’ampleur du processus de désendettement
public diminuent la confiance et augmentent les comportements d’attentisme des ménages
et des entreprises, surtout si ces programmes d’ajustement budgétaire passent
principalement par une hausse de la pression fiscale. Dans ce dernier cas, à partir d’un
certain seuil d’imposition, les recettes fiscales peuvent se réduire davantage. Cela peut aussi
accroître l’importance de l’économie souterraine, comme en Grèce, avec également un effet
très négatif sur les ressources fiscales.
A l’écran :
Une question s’affiche sous forme d’incrustation.
Incrustation :
Cela remet-il en question le processus de désendettement public ?
A l’écran :
Eric Buffandeau répond à la question. Pendant son discours, l’écran affiche un graphique
illustré par une incrustation.
Incrustation :
Dette française au sens de Maastricht des administrations publiques en point de PIB
Eric Buffandeau :
Le processus de désendettement public ne peut pas être remis en cause quand la dette
publique d’un pays tend à dépasser 90 % du PIB. Il en va de la croissance potentielle future,
de la crédibilité de la signature de l’Etat concerné, c’est-à-dire de sa prime de risque sur les
marchés financiers, et, dans le cas de l’Europe, de la poursuite progressive de l’intégration
économique, fiscale, budgétaire et bancaire. A contrario, des solutions existent pour éviter
une spirale dépressive, en particulier dans la zone euro. Elles passent par la mise en place de
programmes d’austérité budgétaire, mieux calibrés dans le temps et plus spécifiques à
chaque pays, notamment dans le cadre d’une stratégie cohérente et partagée de
coopération économique. Elles passent également par la priorité donnée à la réduction des
dépenses publiques sur les hausses d’impôts, pour apporter suffisamment de crédibilité au
processus de désendettement public. Il s’agit d’empêcher que les agents économiques se
mettent durablement à épargner et à différer leurs investissements, par manque de
confiance dans la politique budgétaire menée, surtout quand la pression fiscale et le poids
des dépenses publiques dans le PIB sont déjà très élevés. La condition est toutefois d’éviter
de diminuer les dépenses publiques d’investissement, qui sont utiles au développement de la
croissance potentielle.
A l’écran :
Une incrustation s’affiche en bas de l’écran.
Incrustation :
© Groupe BPCE / Communication interne novembre 2012
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