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cette intervention entraîne. Il est généralement admis, que, sauf circonstances
exceptionnelles, l’austérité budgétaire, par la baisse des dépenses publiques ou par la
hausse des impôts, ampute la croissance. Réciproquement, des mesures de relance prises
par l’Etat, qu’il s’agisse des baisses d’impôts ou des hausses des dépenses publiques, dopent
la croissance. Le multiplicateur est généralement évalué à 0,5 pour les pays avancés, selon
des estimations effectuées entre 1970 et 2009. Ainsi, si un gouvernement veut réduire au
préalable son déficit public d’un point de PIB, la croissance ne se contractera a priori que de
seulement 0,5 point de PIB. Si les recettes fiscales représentent environ 50 % du PIB, la
perte de recettes fiscales engendrée par la contraction de l’activité de 0,5 point de PIB sera
donc de 0,25 point de PIB. Ex post, le déficit public diminuera alors finalement de 0,75 point
de PIB au lieu d’un point de PIB attendu, en raison de la détérioration des recettes
publiques. Dans ce cas, le processus nécessaire de restriction budgétaire peut être mené à
bien, car il ne crée pas de spirale dépressive sur l’économie, par un accroissement en retour
du déficit public dans des proportions beaucoup trop importantes.
A l’écran :
Une question s’affiche sous forme d’incrustation.
Incrustation :
Pourquoi ce multiplicateur est-il désormais beaucoup plus élevé ?
A l’écran :
Eric Buffandeau répond à la question. Pendant son discours, l’écran affiche des séquences
montrant des billets de banque recouvrant la carte de la Grèce ainsi que la carte de l’Europe
illustrée par des incrustations.
Incrustation :
Les plans d’austérité de l’Europe
Royaume-Uni : 95 milliards d’€
Pays-Bas : 18 milliards d’€
Irlande : 15 milliards d’€
Allemagne : 80 milliards d’€
France : 45 milliards d’€
Portugal : 12 milliards d’€
Grèce : 30 milliards d’€
Espagne : 15 milliards d’€
Italie : 24 milliards d’€
Plan de sauvetage financier UE-FMI
Eric Buffandeau :
D’après le FMI et selon les recherches récentes, qui portent sur les huit dernières décennies,
le multiplicateur à court terme serait désormais situé entre 0,9 et 1,7 donc bien supérieur à
0,5. Le FMI reconnaît ainsi avoir sous-estimé, depuis le début de la crise, les effets pervers
de ses recommandations d’assainissement budgétaire pour l’emploi et la croissance. Ce
constat semble actuellement s’imposer en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Italie, voire
en France. Pire, en Grèce et en Espagne, les mesures d’austérité budgétaire ont un effet si
dépressif qu’elles ne permettent pas de réduire le déficit public. Une stratégie trop
systématique et trop rapidement poussée de désendettement public risque donc d’accroître
les déficits publics par une spirale dépressive. Pour l’éviter, le FMI préconise à l’avenir des
objectifs budgétaires structurels. Ce relèvement des multiplicateurs d’austérité budgétaires
trouve plusieurs explications conjointes. D’abord, la synchronisation des politiques