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L’Association internationale pour
l’Étude de la douleur dé nit ainsi
le processus douloureux comme:
« une expérience sensorielle et
émotionnelle désagréable liée à
des lésions tissulaires, réelles ou
potentielles, ou décrites en termes
de telles lésions ».
Ainsi, la composante émotionnelle
participe à l’origine de la douleur. La
douleur ne se limite donc pas à la
perception d’une simple sensation.
Cela souligne le caractère subjectif
de toute perception douloureuse, qui
est modulée par le contexte dans
lequel elle intervient, sa signi cation,
les expériences antérieures, la
culture et l’état psychologique du
sujet (anxiété, dépression, etc.).
But du soin
Mettre en évidence l’existence d’une
douleur.
Reconnaître les différentes expressions
de la douleur.
Évaluer de manière objective la nature,
la localisation, la fréquence, l’intensité
de la douleur.
Participer à la prévention, à la prise en
charge et au suivi de la douleur.
L’évaluation de la douleur doit être
effectuée à différents moments de la
journée en fonction des objectifs de prise
en charge du malade dans le service:
à l’arrivée du patient dans le service
(point de référence) ;
au retour du bloc opératoire (ou de la
SSPI19) ;
à heure  xe a n de véri er l’ef cacité
d’un traitement antalgique ;
19. Service de soins et de surveillances post-
interventionnelles (ex.: salle de réveil).
avant et après les soins douloureux ;
après chaque modi cation d’un
traitement antalgique.
Préparation du matériel
L’évaluation de la douleur dépend
impérativement du degré de
participation du patient. Lorsque celui-ci
est en mesure d’évaluer objectivement sa
douleur, on emploie plusieurs outils.
Les outils d’auto- évaluation
Échelle visuelle analogique: EVA
Échelle numérique: EN
Échelle verbale simple: EVS
Les outils d’hétéro- évaluation
Les échelles comportementales: elles
permettent d’évaluer les répercutions de
la douleur sur les activités du malade.
Elles sont plutôt utilisées pour des
patients moins coopérants ou moins
conscients qui ne seraient pas en mesure
d’utiliser les outils d’auto- évaluation.
Ces échelles ont l’avantage commun de
rendre possible des mesures rapides,
répétées qui permettent d’étudier
l’évolution de la douleur dans le temps.
L’échelle visuelle analogique (EVA) est
souvent préférée du fait de sa plus
grande sensibilité liée au plus grand
nombre de réponses possibles. Elle se
présente sous forme de réglette qui
concrétise auprès du malade une sorte
de « thermomètre » de la douleur.
Description des outils
L’échelle visuelle analogique (EVA)
L’EVA se présente sous la forme d’une
réglette en plastique de 10 cm graduée en
millimètres, qui peut être présentée au
patient horizontalement ou verticalement.
Sur la face présentée au patient se trouve
un curseur qu’il mobilise le long d’une
ligne droite dont l’une des extrémités
correspond à « Pas de douleur », et l’autre
La surveillance de la douleur
La surveillance de la douleur
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MODULE 2 Les paramètres vitaux
extrémité à « Douleur maximale ».
Le patient doit, le long de cette ligne,
positionner le curseur à l’endroit qui
correspond le mieux à sa douleur.
Sur l’autre face se trouvent des
graduations millimétrées vues seulement
par le soignant. La position du curseur
mobilisé par le patient permet de lire
l’intensité de la douleur, qui est mesurée
en millimètres.
Fig.22 Réglette EVA.
L’échelle verbale simple (EVS)
C’est une échelle catégorielle constituée
d’une liste de 4 ou 5 quali catifs classés
dans un ordre croissant d’intensité (par
exemple: douleur absente, modérée,
moyenne, forte, insoutenable).
Ses inconvénients sont un manque de
sensibilité (nombre limité de réponses)
et des réponses suggestives du patient
pouvant orienter les réponses de
l’évaluateur.
Fig.23 L’EVS.
L’échelle numérique (EN)
Cette méthode permet d’évaluer
l’intensité de la douleur par affectation
d’un pourcentage.
Sa présentation peut être verbale ou
écrite. Elle est facile à comprendre et bien
adaptée à la personne âgée. On demande
au patient de quanti er sa douleur avec
des notes de 0 à 10, 0 étant l’absence de
douleur et 10 une douleur insupportable20.
L’échelle comportementale
Les échelles comportementales sont des
outils d’hétéro- évaluation (réalisés par
un tiers).
Elles évaluent indirectement l’existence
et l’intensité douloureuse d’un patient
ayant des troubles de la communication
verbale ou présentant des troubles
sévères des fonctions supérieures.
Elles reposent sur l’observation par les
soignants des modi cations des attitudes
corporelles, du comportement ou des
attitudes du patient susceptibles d’être
présentées par un patient douloureux.
Il existe de nombreuses échelles
comportementales, mais peu sont
validées à cause de leur fréquente
complexité (ex.: Doloplus).
On propose plutôt des échelles
comportementales dites simpli ées (ECS)
dont il existe plusieurs variantes.
L’ECS se présente sous la forme d’un
tableau comportant plusieurs items
observés par les soignants et qui
permettent d’apprécier le retentissement
de la douleur sur le comportement
du patient. Elle est moins sensible et
moins précise que l’EVA et suppose la
connaissance préalable de l’état du
patient.
Fig.24 L’échelle HEDEN.
20. Certains utilisent des échelles numérotées de 0 à 100.
La surveillance de la douleur
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Informations données
au patient
Mettre le patient en con ance, lui dire
qu’il n’est pas normal de souffrir et que
sa douleur va être prise en compte.
Expliquer l’importance des différents
outils de validation de la douleur et leur
impact dans la prise en du processus
douloureux.
Déroulement du soin
Avant d’effectuer une évaluation de la
douleur, le soignant doit:
s’informer du degré de participation du
patient ;
connaître les chiffres des évaluations
antérieures et le type d’outil utilisé ;
s’informer sur les traitements
antalgiques du patient et sur la
modi cation de ceux- ci ;
accepter l’idée que seul le patient peut
être juge de sa propre douleur et que
toute douleur verbalisée doit être prise
en compte ;
se montrer disponible et à l’écoute des
demandes du patient ;
questionner le patient pour connaître
la localisation de la douleur, l’heure
approximative de début…
lui proposer ensuite d’évaluer
sa douleur en utilisant l’échelle
d’évaluation retenue par le service21 ;
selon l’outil utilisé, soit on lui demande
de déplacer le curseur de l’EVA jusqu’à
l’endroit représentant au mieux la
douleur ressentie, soit on lui demande
de quanti er sa douleur de 0 à 10. Si
le service emploi l’EVS, demander au
malade de choisir parmi les items
proposés ;
noter la date, l’heure et le chiffre ou
l’item obtenu ;
prendre les paramètres vitaux à la
recherche d’une tachycardie, d’une
polypnée ou d’une élévation de la
pression artérielle qui peuvent être
21. La douleur doit être cotée avec les mêmes outils et à
peu près dans les mêmes conditions pour que les résultats
soient  ables.
des éléments renforçant les outils
d’évaluation de la douleur22 ;
noter sur la feuille de suivi de la
douleur: les soins, les positions ou les
gestes qui augmentent ou diminuent la
douleur, les positions antalgiques prises
par le patient ;
noter tout changement de
comportement du patient (repli sur soi,
apathie, agitation, agressivité) ;
dire au patient que vous avez noté sa
douleur et que vous allez en référer à
l’in rmier ;
réinstaller le patient confortablement
(coussins, mousses, arceaux) et mettre
ses affaires personnelles et la sonnette
à portée de mains avant de quitter la
chambre.
Dans la pratique, les outils d’auto-
évaluation:
ne donnent pas d’information sur la
nature de la plainte douloureuse ;
ne permettent que des comparaisons
intra- individuelles uniquement ;
aident à identi er le malade exigeant un
traitement de la douleur ;
ont une implication limitée pour la
décision thérapeutique ;
facilitent le suivi du patient23.
Complément d’informations
Selon l’ANAES24, les échelles numériques
cotées de 0 à 10 doivent être interprétées
de la manière suivante:
de 0 à 1: simple inconfort ;
de 1 à 3: douleur légère ;
de 3 à 5: douleur modérée ;
de 5 à 7: douleur intense ;
de 7 à 10: douleur très intense.
22. Il est extrêmement rare qu’un patient décrive sur un
outil auto- évaluation une douleur intense alors que les
résultats de sa fréquence cardiaque et respiratoire sont
normaux.
23. Sources: Direction générale de la santé.
24. Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en
santé.
La surveillance de la douleur
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MODULE 2 Les paramètres vitaux
Fig.25 L’échelle des visages.
Cette échelle des visages est surtout
utilisée en pédiatrie où l’on demande
aux enfants en âge de l’utiliser (de
4ans à 10ans) de montrer qu’elle est le
visage qui correspond le mieux à leur
douleur: « Montre- moi le visage qui a
mal commetoi ».
On peut également utiliser cette échelle
dans des services où les patients
sont conscients, mais ont du mal à
communiquer (réanimation, soins
intensifs, neurologie, etc.).
Le patient entoure sur le schéma les
zones douloureuses. Ce document est
ensuite inclus dans le dossier de soins.
Fig.26 Schéma topographique des zones
douloureuses.
TRANSMISSIONS
Signaler à l’in rmier toute douleur verbalisée par le patient.
Retranscrire les mots exacts cités par le patient pour exprimer sa douleur.
Localiser précisément la douleur et son mode d’apparition.
Transmettre l’évaluation de la douleur en fonction de l’outil choisi.
Transmettre les signes cliniques associés: visage crispé et douloureux, positions
antalgiques prises par le malade, tachycardie, sueurs, changement de comportement
ou d’humeur, etc.
Remplir la feuille d’évaluation de la douleur dans le dossier de soins.
Transmettre toutes les informations lors des transmissions interéquipes.
Fig.27 Fiche d’évaluation comportementale de la
douleur chez la personne non- communicante.
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ÉTAPE
ÉTAPE
PAR
La surveillance de la douleur
12
… Ou encore grâce à différents outils comme l’échelle visuelle analogique.
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Le patient peut exprimer sa douleur grâce à un geste (par exemple, en fronçant les
sourcils, en mettant la main devant sa bouche ou sur sa poitrine, ou encore sur sa tête).
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