premiers avec n, à nprès, autrement dit, compter les éléments de Z/nZqui cor-
respondent à des nombres premiers avec n. Par Bézout, ce sont exactement les élé-
ments inversibles de Z/nZ.
Définition 6. On note φn, et on appelle fonction indicatrice d’Euler, le
nombre d’éléments inversibles de Z/nZ.
Contrairement à la fonction π, la fonction φse calcule explicitement. On com-
mence par remarquer que si pest premier, alors φ(p) = p−1 (il y a même équiva-
lence), puis que φ(pk) = pk−pk−1.
Pour le cas général, on commence par rappeler le théorème chinois :
Théorème 2. Si n=ab et que a,b sont premiers entre eux, alors pour tout
k∈Z/nZ, il existe un unique couple (k0,k00)∈Z/aZ×Z/bZtel que k≡
k0mod aet k≡k00 mod b.
Comme le nombre d’éléments de Z/aZ×Z/bZest n, on peut formuler la réci-
proque : à chaque (k0,k00) correspond un unique k.
Comment cette bijection se comporte-t-elle vis-à-vis les éléments inversibles ? Si
kest inversible, il existe ltel que kl ≡1 mod n. Ainsi kl ≡1 mod a, donc k0l0≡
1 mod a, et de même k00 est inversible modulo b. Donc à un inversible correspond
un couple d’inversibles. Réciproquement, si ka un facteur commun avec n, alors il
a un facteur commun avec a, ou avec b. Donc au moins l’un des deux éléments k0
ou k00 n’est pas inversible.
On peut donc conclure en :
Proposition 7. Si n=ab et si aet bsont premiers entre eux, alors φ(n) =
φ(a)φ(b).
En utilisant la décomposition d’un nombre en facteurs premiers, de la proposi-
tion précédente on déduit :
Proposition 8. Si n=pα1
1···pαk
kest la décomposition en facteurs premiers
de n, alors
φ(n) =
k
Y
i=1
pαi
i−pαi−1
i=n
k
Y
i=1 1−1
p!.
1.2.2 Estimations
L’expression précédente a l’avantage d’être explicite, mais ne dit pas grand chose
sur la taille de φ(n). On aimerait encadrer φ(n) par des fonctions explicites. Mal-
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