AVRIL2013
PERSPECTIVES
CONOMIQUES MONDIALES
défense, dans tout le secteur de la santé et dans une
multitude de petites entreprises qui dépendent
directement des contrats gouvernementaux ou des
dépenses de l’administration publique.
D’après nos prévisions, la croissance américaine est
assez solide pour surmonter les effets négatifs de
réductions modestes des dépenses. Cependant, il est un
peu inquiétant de constater qu’en dépit d’une
expansion économique encore nettement inférieure aux
attentes, le débat porte toujours sur la force de freinage
à exercer.
Europe : des risques amoindris
L’économie européenne reste en récession, mais le risque
immédiat d’un désastre s’est estompé temporairement et
la région a apparemment plus de chances de se renforcer
que de s’affaiblir au cours de la prochaine année. Malgré
la persistance de problèmes politiques épineux, la
détermination des dirigeants de tous les pays, qui
souhaitent préserver l’euro, semble inébranlable à ce jour.
Les pressions politiques semblent maintenant pencher en
faveur d’un relâchement de l’austérité budgétaire dans
toute la zone euro; le desserrement des freins devrait
permettre une légère reprise.
Les décideurs politiques de la zone euro doivent
maintenant relever le défi d’élaborer un plan qui équilibre
l’austérité et la croissance, tout en conservant la confiance
des investisseurs. Par exemple, en réaction initiale aux
résultats de l’élection en Italie, les marchés ont fait
grimper en flèche les taux obligataires du pays, à un
sommet qui ne s’était pas vu depuis novembre dernier.
Même si ces taux sont bien en deçà des niveaux prohibitifs
de juillet dernier, les marchés semblent prêts à augmenter
les taux si le parlement italien n’arrive pas à former une
coalition politique proposant une solution viable aux
difficultés économiques. En effet, la force des marchés
internationaux est peut-être tout ce qui reste pour
concilier les résultats d’une élection démocratique et le
désir d’imposer une discipline budgétaire. Cette tension
entre l’économie et la démocratie plombe aussi la
situation de la Grèce, de l’Espagne, du Portugal et même
de la France.
Chine : la fin du ralentissement
Le ralentissement de l’économie chinoise est terminé, et
la vigueur retrouvée fait ressurgir des craintes au sujet
de l’inflation et d’une bulle immobilière. Comme
toujours, il n’est pas facile de voir la réalité économique
fondamentale à travers le brouillard statistique, mais les
autorités exercent apparemment un contrôle direct
suffisant sur plusieurs leviers pour réagir rapidement et
efficacement, sinon de manière optimale, à des chocs
imprévus.
À mesure que l’économie de la Chine poursuit son
développement, son taux de croissance, qui dépassait
récemment les 10 %, diminue entre 7 % et 8 % à
moyen terme.
Même s’il s’agit d’un changement de cadence important,
le taux de croissance absolu de la Chine restera élevé
chaque année. Vu l’augmentation rapide de la taille de
l’économie chinoise dans son ensemble, le montant
nécessaire pour ajouter un point de pourcentage au taux
de croissance du PIB s’accroît d’une année à l’autre. Le
ralentissement en Chine constitue un changement
modéré pour un pays qui continuera à produire et à
demander des ressources et des capitaux énormes.
Japon : des limites à l’affaiblissement du yen
Le Japon a adopté de nouvelles politiques
macroéconomiques, et la rhétorique, à tout le moins,
produit déjà un changement d’humeur frappant dans les
marchés financiers. Il reste à voir si les changements réels
seront aussi percutants, mais les perspectives à court
terme des exportations et des dépenses de consommation
se sont nettement améliorées.
La portée véritable des changements de politiques sera