BILLET ÉCONOMIQUE 18 mars 2016 Aperçu du budget 2016 : Les cinq nombres les plus importants Le gouvernement de Justin Trudeau dévoilera le budget fédéral 2016 à 16 h, mardi le 22 mars. Je suis heureuse d’être parmi les invités au ‘dévoilement à huit clos du budget’ (article en anglais)1. Il compte quelque 500 pages et des travailleurs et professionnels de tous les horizons pourront y analyser le contenu qui les touche. Pour ce qui est des économistes toutefois, une question décisive se pose : les dépenses du fédéral en 2016 et dans les années ultérieures stimulerontelles la croissance? Cinq nombres en particulier nous aideront à formuler la réponse. Le présent billet économique reflète l’opinion de Frances Donald, économiste principale à Gestion d’actifs Manuvie Frances Donald, Économiste principale 1. Déficits dans les cinq prochaines années L’ampleur du déficit de 2016 est ce qui a le plus attiré l’attention, principalement en raison des attentes qui se sont emballées suivant le déficit initialement proposé de 10 milliards $2, qui s’établit maintenant entre 25 et 40 milliards $. Le montant réel du déficit de 2016 importera aux journalistes et aux experts politiques, mais son incidence sur les perspectives économiques au Canada sera négligeable, à tout le moins à court terme. En tant que pourcentage du produit intérieur brut (PIB), un déficit de 25 ou de 40 milliards de dollars ne change pas grand-chose, particulièrement en contexte historique (voir le tableau ci-dessous). Nous nous attendons à ce que le déficit s’établisse entre 30 et 40 milliards de dollars, ce qui représente 1,5 à 2 % du PIB. De notre point de vue, ce qui importe le plus est la façon dont les déficits évolueront au cours des cinq prochaines années. C’est cette évolution qui mettra en relief l’aspect plus structurel des dépenses de l’État à moyen terme. 1 2 CBC, « Budget Day in Ottawa an Elaborate $500K affair », 15 mars 2016 Parti libéral, Plan financier du Parti libéral et établissement des coûts, p. 6, septembre 2015. BILLET ÉCONOMIQUE | MARS 2016 ECON Des déficits élevés permettront de contenir le ratio déficit-PIB au Canada Ratio déficit-PIB (%)* 3% 2% 1% déficits de 25 milliards$ 0% -1 % Deficits de 40 milliards $ -2 % -3 % -4 % -5 % -6 % -7 % 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 -8 % * Le calcul du PIB se fonde sur les prévisions concernant le PIB nominal avant rajustement en fonction du risque (2,4 % et 4,6 % pour 2016 et 2017, respectivement) contenues dans la mise à jour de février du ministère des Finances. Sources : Ministère des Finances Canada et Gestion d’actifs Manuvie, mars 2016 2. Valeur en dollar des nouvelles dépenses C’est la valeur différentielle des nouvelles dépenses qui comptera davantage que le montant annoncé du déficit, et qui représente en quelque sorte la valeur des mesures de stimulation financière. Le 22 février, le ministre des Finances, Bill Morneau, a déclaré que le déficit totaliserait 18,4 milliards $3 avant que les nouvelles initiatives en matière de dépenses ne s’ajoutent. Notre prévision des dépenses se chiffrant entre 10 et 20 milliards $ (0,5 à 1 % du PIB), nous arrivons à un déficit total d’environ 30 à 40 milliards $. Cependant, chaque dollar dépensé n’a pas les mêmes répercussions sur la croissance. L’affectation des sommes pourrait être aussi importante que le montant dépensé. À notre avis, affecter une plus grande part des dépenses à l’infrastructure et aux régions dépendantes du secteur de l’énergie comme l’Alberta serait préférable étant donné la conjoncture. 3. Ratio dette PIB Pas plus tard qu’en janvier, les économistes s’attendaient à une baisse du ratio dette-PIB, que le gouvernement avait annoncé dans sa plateforme électorale puis dans sa mise à jour de novembre4. Toutefois, maintenant que les déficits projetés sont beaucoup plus élevés, ce scénario de base est beaucoup moins susceptible de se concrétiser. Le gouvernement semble désormais tenir à garder le ratio dette-PIB à tout le moins stable, et considère cette issue comme favorable et plus réaliste. Une légère hausse du ratio dette-PIB serait politiquement impopulaire, mais n’aurait probablement pas d’incidence notable sur la note de la dette souveraine ou les coûts de financement; les pays homologues du Canada ont des ratios dette-PIB plus élevés et n’ont pas de contraintes en matière d’emprunt. Toutefois, un ratio dette-PIB croissant est généralement perçu comme une voie peu durable, à éviter pour le long terme. 3 4 Ministère des Finances Canada, Perspectives de l’économie canadienne, 22 février 2016 Ministère des Finances Canada, Mise à jour des projections économiques et budgétaires, p. 39, novembre2015 BILLET ÉCONOMIQUE | MARS 2016 ECON 4. Échéancier Le montant total et la composition des dépenses budgétaires permettront d’évaluer l’incidence totale des mesures de stimulation sur l’économie. Cela dit, le moment où les Canadiens en ressentiront les effets reste à déterminer. Le gouvernement met l’accent sur les projets « prêts à démarrer », c’est-à-dire ceux qui peuvent être lancés assez rapidement. Toutefois, même ce type de projet peut prendre toute une année à s’amorcer. Les échéanciers de dépenses aideront à déterminer si les mesures de stimulation porteront leurs fruits plus tard en 2016, ou en 2017 comme nous le prévoyons 5. Hypothèses liées à l’économie Le ministère des Finances s’en remet aux économistes du secteur privé en ce qui a trait aux perspectives économiques, donc les hypothèses formulées dans le budget devraient refléter assez fidèlement le consensus. Cela dit, certains sont d’avis que les hypothèses de croissance sont exagérément optimistes et qu’elles pourraient être revues à la baisse. Nous nous pencherons tout particulièrement sur les hypothèses du ministère visant le dollar canadien et les prix du pétrole, qui, à notre avis, pourraient avoir une incidence considérable sur les revenus et les dépenses. Nous avons exprimé nos attentes quant à ce qui pourrait découler du budget à venir; toutefois, ce sont peut-être les éléments imprévus qui risquent vraiment de faire réagir les marchés et d’entraîner la croissance. Le 22 février, le ministre des Finances, Bill Morneau, a déclaré : « Je suis heureux de vous dire que le budget du 22 mars vous réserve de bonnes surprises. Toutefois, sachez qu’il n’est pas possible de repenser l’économie canadienne en une seule année avec un seul budget5. » (traduction libre) Nous ne pouvons qu’être d’accord. 5 Gouvernement du Canada, Transcription du discours prébudgétaire (en anglais), 22 février 2016. BILLET ÉCONOMIQUE | MARS 2016 ECON Une hausse des taux d’intérêt entraîne habituellement une baisse des cours obligataires. Plus l’échéance des obligations détenues dans un fonds est éloignée, plus le fonds est a priori sensible aux variations des taux d’intérêt. Le taux de rendement dégagé par un fonds varie en fonction des changements de taux d’intérêt. Les turbulences mondiales ont provoqué, et peuvent continuer à provoquer, une volatilité anormalement élevée sur les marchés des capitaux, au pays et à l’étranger. Le risque de change s’entend du risque que les variations des taux de change nuisent à la valeur des placements d’un fonds. Le présent document est réservé à l’usage exclusif des personnes ayant le droit de le recevoir aux termes des lois et des règlements applicables des territoires de compétence; il a été produit par Gestion d’actifs Manuvie et les opinions exprimées sont celles de Gestion d’actifs Manuvie au moment de la publication, et pourraient changer en fonction de la conjoncture du marché et d’autres conditions. Bien que les renseignements et analyses fournis dans le présent document aient été compilés ou formulés à l’aide de sources jugées fiables, Gestion d’actifs Manuvie ne donne aucune garantie quant à leur précision, leur exactitude, leur utilité ou leur exhaustivité, et n’accepte aucune responsabilité pour toute perte découlant de l’utilisation du présent document ou des renseignements et analyses qu’il contient. Les renseignements fournis dans le présent document, y compris les énoncés concernant les tendances des marchés des capitaux, sont fondés sur la conjoncture, qui évolue au fil du temps. Ces renseignements peuvent changer à la suite d’événements ultérieurs touchant les marchés ou pour d’autres motifs. Gestion d’actifs Manuvie n’est nullement tenue de mettre à jour ces renseignements. 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Les fonds de placement ne sont pas garantis, leur valeur liquidative varie fréquemment et les rendements passés peuvent ne pas se reproduire. Les Fonds Manuvie, les Catégories de société Manuvie et les Portefeuilles Leaders Manuvie sont gérés par Investissements Manuvie, une division de Gestion d’actifs Manuvie Ltée. BILLET ÉCONOMIQUE | MARS 2016 ECON Gestion d’actifs Manuvie Gestion d’actifs Manuvie, la filiale mondiale de gestion d’actifs de Manuvie, propose des solutions globales de gestion d’actifs aux investisseurs. Son expertise en placement englobe une large gamme de catégories d’actifs publics et privés, ainsi que des solutions de répartition de l’actif. Au 31 décembre 2015, l’actif géré pour Gestion d’actifs Manuvie se chiffrait à environ 417 milliards de dollars canadiens (301 milliards de dollars américains). L’expertise en placement des unités de Gestion d’actifs Manuvie spécialisées dans les marchés publics englobe une gamme complète de catégories d’actifs, dont les actions et les titres à revenu fixe cotés, de même que les stratégies de répartition de l’actif. Gestion d’actifs Manuvie possède des bureaux de placement dotés de toutes les capacités nécessaires en matière de placement aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, au Japon, à Hong Kong, à Singapour, à Taïwan, en Indonésie, en Thaïlande, au Vietnam, en Malaisie et aux Philippines. Elle exerce aussi en Chine des activités de gestion d’actifs par l’intermédiaire de sa coentreprise Manulife TEDA. Les unités de Gestion d’actifs Manuvie spécialisées dans les marchés publics fournissent également des services de gestion de placements aux particuliers par l’intermédiaire des produits de Manuvie et de John Hancock. John Hancock Asset Management et Declaration Management and Research sont des unités de Gestion d’actifs Manuvie. Des renseignements supplémentaires sur Gestion d’actifs Manuvie sont disponibles sur le site GAmanuvie.com. Les noms Manuvie et Gestion d’actifs Manuvie, le logo qui les accompagne, les quatre cubes et les mots « solide, fiable, sûre, avant-gardiste » sont des marques de commerce de La Compagnie d’Assurance-Vie Manufacturers qu’elle et ses sociétés affiliées utilisent sous licence.