
autorités chinoises espèrent voir le yuan intégrer «prochainement» le panier de monnaies composant
les DTS du FMI. Enfin, le régime de quotas auquel sont encore soumis les investissements de
portefeuille des étrangers en Chine et des Chinois à l'étranger était en voie d'assouplissement jusqu'à la
récente détérioration de la situation économique en 2015. Si l'on s'en tient aux équilibres monétaires et
financiers extérieurs, ce pari - si c'est bien celui des autorités chinoises - serait risqué. La Chine doit en
effet gérer la transition entre une situation dans laquelle l'essentiel des excédents extérieurs était
recyclé sous formes de réserves de change par la Banque centrale (jusqu’à près de 4000 milliards de
dollars), à une situation dans laquelle du fait de la libéralisation des mouvements de capitaux, l'actif
extérieur du pays se diversifie : une part croissante est détenue par des investisseurs privés, les actifs
étrangers détenus sont de moins en moins des titres émis par les gouvernements et les agences
gouvernementales et de plus en plus des investissements sous forme diverses dans le secteur privé
(risques d’amplification des variations du taux de change du yuan).
2 - Une internationalisation du yuan progressive mais conditionnelle
Le processus d'internationalisation du yuan présente un certain nombre d'aléas.
L'assouplissement des contrôles de capitaux conduira à court terme à une volatilité accrue du taux de
change et des taux d'intérêt, à laquelle aucun des acteurs économiques ne sont aujourd'hui parfaitement
préparés. Face à ces risques, les autorités doivent agir de façon prudente afin de pouvoir acclimater
progressivement ces acteurs aux possibilités mais aussi aux risques accrus de flux de capitaux plus
libres, notamment celui de dépréciation du yuan induite par des fuites de capitaux. La libéralisation
progressive des taux d'intérêt et la possibilité pour les résidents d'obtenir une meilleure rentabilité pour
leur épargne devraient réduire le risque de sorties nettes de capitaux que permettrait une plus grande
ouverture du compte de capital. Ce développement des marchés financiers chinois devrait modifier le
mode de financement des firmes en offrant des alternatives aux prêts bancaires. De plus, pour limiter le
risque d'effets déstabilisateurs sur le change, l'ouverture du compte de capital devrait survenir à un
moment où le taux de change est proche de son niveau d'équilibre et s'accompagner d'une plus grande
flexibilisation du change. En clair, la date de convertibilité complète du yuan est donc indéterminée.
Conclusion
- La crise de 2008 aurait pu amorcer un cycle d’appréciation du dollar mais ce sont les variables
influençant sa dépréciation qui se sont imposées par rapport aux devises tierces. La monnaie chinoise,
quant à elle, a enregistré une appréciation relative de son taux de change par rapport au dollar.