115
90
97 100
107 107 106
114
80
90
100
110
120
Mexique Chine É-U Espagne R-U Canada Italie
Coût de production du secteur manufacturier
(États-Unis = 100)
2014 2015
Source: BostonConsulting Group, VMBL Rech. écon. et stratégie
Importations des États-Unis: part de marché des pays
Chine
Canada
Mexique
15
1005
0095
90
85
Source: Haver Analytics
0.24
0.20
0.16
0.12
0.08
0.04
0.00
0.24
0.20
0.16
0.12
0.08
0.04
0.00
Impact de la dévaluation du yuan sur l’économie canadienne
La Banque du Canada compte sur une relance des exportations autres que les produits de base pour relancer l’économie canadienne et
compenser les effets de la baisse du prix des ressources et du pétrole sur les provinces de l’Ouest. Or la dévaluation de 2 % du yuan face au
dollar américain annoncé plus tôt aujourd’hui par la banque centrale de Chine pourrait être particulièrement néfaste pour les exportateurs
canadiens qui font concurrence, non seulement aux producteurs américains, mais de plus en plus à la Chine et au Mexique sur leur marché
le plus important, les États-Unis. Le coût de production du secteur manufacturier au Canada était déjà 8% plus élevé qu’en Chine selon une
étude du Boston Consulting Group publié plus tôt en 2015 (voir graphique). Cette dévaluation ne peut qu’accroître le désavantage compétitif
des exportateurs canadiens, dont la part du marché aux États-Unis était déjà sur une pente descendante (voir graphique). Par exemple, les
ventes de véhicules automobiles en Chine baissent cette année alors que la capacité
de production y est en constante progression. En dévaluant le yuan, la Chine pourra
désormais écouler plus facilement son surplus de production de véhicules automobiles
aux États-Unis et ailleurs sur la planète.
En raison des nombreux défis socio-économiques auxquels fait face la Chine, il
semble que la transition d’une économie basée sur la croissance des exportations à
une économie davantage axée sur la croissance de la consommation intérieure soit
plus difficile que prévu. Une dévaluation du yuan pourrait rehausser la croissance
économique chinoise, mais elle nuira vraisemblablement à l’ensemble des
manufacturiers exportateurs canadiens.
La Chine a adopté une politique monétaire plus expansionniste récemment pour
stimuler son économie en perte de vitesse. Dans ce contexte, la dévaluation du yuan
était éventuellement inévitable : Dans la mesure où la Chine tient toujours à faire du
yuan une monnaie convertible et qu’elle relâche son contrôle sur les mouvements de
capitaux afin d’y parvenir, le yuan doit flotter par rapport aux autres devises. Comme
la Réserve fédérale américaine s’apprête à monter les taux d’intérêt aux États-Unis,
d’autres dévaluations du yuan sont à prévoir (même si la banque centrale de Chine
souligne par communiqué aujourd’hui qu’il s’agit d’un ajustement unique); et par
ricochet le dollar canadien devrait connaître d’autres pressions à la baisse pour que
son économie s’ajuste aux gains de compétitivité de ses concurrents.
Quelques jours auparavant, pour la Chronique Sur Le Radar de Martin Vallières
publiée dans La Presse+ dimanche le 9 août, nous avions identifié la dévaluation du
yuan comme étant le risque que les marchés sous-estiment le plus actuellement :
http://plus.lapresse.ca/screens/8100eb56-7cee-4f9c-bea7-04547353cd5d%7C_0.html.
Luc Vallée, Ph. D. | Stratège en chef
Le présent document est publié à titre d’information seulement. Il ne doit pas s’interpréter comme un guide de placement ni comme une offre de vente ou une sollicitation d’achat des titres qui y sont mentionnés. L’auteur est au service de Valeurs mobilières Banque Laurentienne (VMBL), une filiale
en propriété exclusive de la Banque Laurentienne du Canada. L’auteur a pris toutes les mesures usuelles et raisonnables pour vérifier que les renseignements qui y figurent sont tirés de sources considérées comme fiables et que les procédures utilisées pour les résumer et les analyser sont
fondées sur les pratiques et les principes reconnus dans le secteur des placements. Toutefois, les forces du marché sous-jacentes à la valeur des placements peuvent évoluer de façon soudaine et importante. Par conséquent, ni l’auteur ni VMBL ne peuvent donner quelque garantie que ce soit en
ce qui concerne l’exactitude ou l’intégralité de l’information, de l’analyse et des opinions qui y figurent ou leur utilité ou pertinence dans une situation donnée. Vous ne devriez pas effectuer de placement ni procéder à une évaluation de portefeuille ou à une autre opération en vous fondant sur le
présent document, mais devriez au préalable contacter votre conseiller en placement, qui peut analyser les facteurs pertinents à un placement ou à une opération proposés. VMBL et l’auteur se dégagent de toute responsabilité de quelque nature que ce soit à l’égard de tout préjudice découlant de
l’utilisation de ce document ou de son contenu contrairement à la présente clause. Le présent rapport, incluant l’information, les opinions et les conclusions, en totalité ou en partie, ne peut être distribué, publié, mentionné ou reproduit sans le consentement écrit préalable de Valeurs mobilières
Banque Laurentienne.