Rupture du ligament croisé antérieur chez l`enfant et l`adolescent

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Rupture du ligament croisé
antérieur chez l’enfant et
l’adolescent
H. LARKEM- A. ZEMMOURI- R. BENBAKOUCHE
CHU LAMINE DEBAGHINE BAB EL OUED
SACOT 2015
INTRODUCTION
- Rupture du LCA chez l’enfant :
problème d’actualité
- Longtemps sous estimées
- Nette évolution vu l’augmentation des activités sportives des enfant et
adolescents notamment en compétition
- Expérience chez adulte, IRM, arthroscopie = lésion du LCA appréhendée à sa juste valeur.
INTRODUCTION
A une époque antérieure : Grands Principes de l’Orthopédie Infantile
• Ligaments + solides que os
• Pas de lésion ligamentaire chez l’enfant, pas de luxations
• Fragilité des cartilages de conjugaison
• Décollements épiphysaire
• traumatiques avant la fermeture du cartilage de croissance
INTRODUCTION
La lésion du LCA existe chez l’enfant : mais rare
• Force musculaire insuffisante
• Faible taille du LCA
• Probable manque de coordination
DIAGNOSTIQUE CLINIQUE EN PHASE AIGUE
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Accident sportif
Mécanisme de torsion
Douleurs, sensation de rupture
Hémarthrose (inconstante)
Tiroir antérieur = signe de Lachman
Recherche de ressaut dynamique (+/-)
Recherche autres lésions ménisques: palpation interlignes (50% des cas)*
LLI, LLE : laxité en varus et valgus
*Woods GW, O'Connor DP.. Am J Sports Med. 2004
DIAGNOSTIQUE CLINIQUE A DISTANCE
• Evaluer le retentissement
douleur (évoque lésion méniscale)
instabilité
. Recherche laxité
. Evaluer le potentielle de croissance restant
Caractères sexuels secondaires (régles, pilosité)
Age osseux (Atlas de Greulich et Pyle)
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
En phase aigue:
Rx F + P et inc échancrure: recherche fracture des épines tibiales
IRM : utile mais pas indispensable en urgence
A distance:
IRM : nécessaire pour évaluer la lésion du lca et des ménisques
anomalie signale LCA
Angle lca -blumensaat >10°
IRM
ANGLE DU LCP
CONTUSION DU CONDYLE LATERAL
IRM
Anse de seau
Anse de seau
signale lineaire ouvert a l’articulation (grade 3)
Évolution naturelle rupture LCA
Une lésion méniscale ne cicatrise pas sur genou instable
Évolution dégénérative RAPIDE ++
50% de radiographies anormales à 5 ans !
Mizuta HKK JBJS Br 1995
Aichroth PM JBJS Br 2002
Évolution naturelle rupture LCA
Graf BK Arthroscopy1992
60% à 97% instabilité à 3-4 ans de recul
Instabilité = virage évolutif
Mizuta HKK JBJS Br 1995
Mc Carroll JR Sport Med 1995
Aichroth PM JBJS Br 2002
=> lésions méniscales secondaires
60% des patients => lésions secondaires à 10 mois de recul
Discussion / Lésions méniscales
• Lésions secondaires : Influence du délai accident chirurgie
Millet (39 cas) : délai > 6 semaines = augmentation des lésions MI
Woods (13 cas ) : pas d’influence du délai accident-chirurgie
J-Henry, F-Chotel SOFCOT 2007(76 cas) : augmentation significative du
nombre de lésion MI avec le délai AC, stabilité des lésion ME
Histoire naturelle…
…accélérée
Laxité
Accident d’instabilité
Lésions méniscales
Méniscectomie
Aggravation de la laxité et de l’instabilité
Arthrose à moyen terme
Il faut préserver ou reconstruire le ménisque à tout prix !!
Importance de la préservation des ménisques
Résultats des méniscectomies chez l’enfant
90 % de radios anormales après 21 ans de recul
Graf (Arthroscopy 1992)
Il faut préserver ou reconstruire le ménisque à tout
prix !!
Le traitement en phase aigue
• La suture simple du LCA est inefficace: (abandonnée)
• La reconstruction en urgence: mauvais résultats (DeLee 1983, Engebretsen 1888)
• Le traitement conservateur initial est de règle en attendant le bon moment
pour la reconstruction
Phase 1 : immobilisation antalgique / 1 à 2 sem.
Phase 2 : travail musculaire / 6 sem.
Phase 3 : reprise contrôlée des activités
Traitement à distance
Tenir compte des spécificités de l’enfant
• 65% de la croissance du MI vient du genou
•La fermeture des cartilages de croissance est centrifuge
• La fusion de la tubérosité tibiale ant. est très tardive : 16 à 18 ans
Prendre en compte l’âge osseux et l’âge pubertaire
- Fille : âge osseux : 13,5 ans - Risser 1 âge pubertaire : réglée – Tanner4
- Garçon : âge osseux : 15,5 ans - Risser 1 - Tanner 4
( Anderson M, Green WT JBJS Am 1963)
TECHNIQUES
-Un tunnel transfixiant le C de C doit être
rempli par du tissu fibreux (transplant
tendineux)
-Éviter ancrage osseux transphysaire et la
fixation par vis d’interférence
- Tibia Le diamètre des tunnels < à 7mm
(10% du diamètre de la plaque conjugale)
- Fémur ne pas léser la virole péricondrale
garder une distance de sécurité de 2mm .
Discussion/Trouble de croissance
• L'étude américaine du groupe HERODICUS ( étude de pratique concernant 140
chirurgiens rapportée par KOCHER 2002)
fait état de 11% de troubles de croissance "majeurs" sans qu'elle ne la rapporte à
une technique définie ni ne précise la notion d'intervention secondaire liée au
trouble de croissance.
(11 fémur valgus,3 tibia recurvatum,1 raccourcissement 3 cm)
Fautes techniques ++
• L'étude française symposium de la SOFCOT 2006
se base sur des critères strict d'analyse concernant 92 dossiers.
fait état de 12% de troubles de croissance secondaires
(1 seul réopéré pour fémur valgus)
Techniques sans tunnel
Ischio-Jambiers 2 brins pédiculés
et plastie externe
•Simplicité technique
•Peu de risques pour la croissance si respect de
la virole péri chondrale (éviter gorges ou passage sous
périosté)
•Non anatomique / Non isométrique
• Résultats objectifs insuffisants
Techniques avec tunnel
Au fémur Privilégier un tunnel épiphysaire
Au tibia : un tunnel transfixiant le C de C est possible
Technique de chotel
Rupture du ligament croisé antérieur chez l’enfant et l’adolescent : faut-il attendre la fusion
des cartilages de croissance pour opérer ?
Doi : 10.1016/S0035-1040(07)79475-8
Julien Henry 1, Franck Chotel 2, Julien Chouteau, Michel-Henry Fessy, Bernard Moyen
Vol 93 - N° S9071
1 Service de chirurgie orthopédique et de médecine du sport ,centre hospitalier Lyon-sud.
2 Service de chirurgie orthopédique et pediatrique, Hôpital Debrousse Lyon-sud
PARIS - SOFCOT 2007
Etude rétrospective 74 patients ,2 centres
19 patients opérés à physe ouverte, 27 différés à maturité,30 témoins.
• Augmentation des lésions MI si chir différée
• Pas de troubles majeurs de la croissance si chir précoce
• Si non, résultats équivalents
INDICATIONS
• Soit reconstruction immédiate sur squelette immature
Risque troubles de la croissance.
• Soit reconstruction différée à maturité
Risque méniscal.
QUELLE TECHNIQUE ?
• Difficile de choisir car études peu nombreuses et effectifs
faibles
• Les techniques sans tunnel sont insuffisantes biomécaniquement :
non isométriques, non anatomiques
• Préférer les tunnels épiphysaires, en s’aidant de la
radioscopie
• Privilégier les techniques arthroscopiques
• On peut traverser un cartilage de croissance dans certaines
conditions (pas de vis d'interférence, pas la TTA ……)
Choix thérapeutique selon l’age osseux
Vitesse de
croissance
Croissance restante:
Attente ?
05 Cm
01Cm
0Cm
INDICATIONS
Tenir compte :
• Des signes fonctionnels : douleur, instabilité
• Des désirs de reprise d’une activité sportive
• Du risque méniscal
• De l’âge de l’enfant
• En fin croissance, peu sportif, pas instabilité nette,
Surveillance, kiné
• De toute façon, préférer reconstruction à maturité
CONCLUSION
• A discuter au cas par cas
• Débuter par un traitement conservateur
• savoir attendre chez le grand
• Instabilité ou lésions méniscales : reconstruction
précoce.
• Sinon : éventuelle reconstruction à maturité
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