4
représentent 83,5 % des actifs occupés. Si on considère leur appartenance aux groupes socio-professionnels,
on peut interpréter ( à travers les rubriques cadres et employés) les données disponibles comme révélatrices
d'un plafond de verre pour les femmes et d'un large emploi de celles-ci dans le tertiaire; agriculture , industrie
et surtout construction restant très masculinisées. 86, 5% des salariés sont en CDI, 9, 6% en CDD, 2, 2% en
intérim et 1,7% en apprentissage. Le temps partiel qui concerne 18 % des personnes en emploi est très
largement féminisé (30,3% pour les femmes contre 6,9 pour les hommes). Le chômage touche surtout les
jeunes (23,9%), les ouvriers (14,4%) , les moins diplômés (17,1%). Si le chômage est plus élevé chez les
jeunes il est plus durable chez les plus âgés (54, 6% des plus de 5O ans sont à la recherche d'un emploi depuis
plus d'un an et 34,9% depuis plus de deux ans).tiennent Les firmes multinationales tiennent bien évidement
compte de ces données pour recruter du personnel qui sera employé dans des statuts variés :CDI ou CDD
certes, mais aussi dans de nouvelles formes d'emploi qui se développent actuellement : travail par mission,
détachement, prêt de main d'œuvre, portage salarial, embauche par des groupements d'employeurs ou pratique
des coopératives d'activité qui permettent de créer de l'emploi au sein d'une entreprise que l'on partage avec
d'autres entrepreneurs.
Disposant de ces quelques données qui constituent l'univers dans lequel elles opèrent, il est maintenant temps
de cerner les caractéristiques essentielles de ces firmes multinationales
18
qui, selon un rapport de la CNUCED
de 2005 étaient au nombre de 7000 en I960 mais sont aujourd'hui 75.OOO contrôlant 800.OOO filiales
assurant plus du tiers de la production mondiale et qui, selon le BIT occupaient au milieu des années quatre
vingt environ 65 millions de personnes dont 43 millions dans les pays d'origine et 22 millions à l'extérieur..
L'entreprise multinationale est multifonctionnelle. Sa chaîne de valeur comprend d'une part des activités
hiérarchisées au sein du processus de production (logistique interne, production , logisttque externe,
commercialisation et vente, services) et d'autre part des activités de soutien à ce même processus de production
(fonctions d'achat, de recherche, de gestion des ressources humaines) fonctions qui peuvent être réparties de
façon diverse entre entreprise mère et filiales. La firme multinationale est en même temps multiproduits qui
peuvent être les uns et les autres à différents stades de leur cycle de vie (émergence, croissance; maturité,
déclin) pouvant générer là aussi des processus éventuels de délocalisation. Pour acquérir le statut de
multinationale l'entreprise doit disposer d'atouts initiaux, absolus ou relatifs, qui peuvent être de nature divers
(détention d'une marque, avantage technologique ou savoir faire spécifique, accès privilégié aux marchés,
obtention d'économies d'échelle ou de gamme, politiques gouvernementales favorables) et disposer ensuite de
ressources pour surmonter les barrières à l'entrée. Cette implantation à l'étranger " répond à des motivations
très variées: faciliter la pénétration des marchés (en achetant une part de marché, en produisant à proximité des
débouchés, en satisfaisant la clientèle en matière d'après vente); accéder à des ressources rares, comme un
réseau de distribution ou un potentiel d'innovation; diminuer les coûts (salariaux, énergétiques, de transport);
imiter les concurrents (suivre pour être informé, bénéficier des mêmss avantages (bassin de sous traitants
locaux, école française…); renforcer la gamme de produits; contourner certains obstacles protectionnistes
tarifaires ou non (marchés militaires, normes sanitaires)
19
, motivations pouvant en définitive être regroupées
en trois catégories: recherche de meilleures conditions d'offre, de coûts, de position concurrentielle . Les
relations qui s'établissent entre la maison mère et ses filiales peuvent se répartir entre quatre cas de figure " -
Ethnocentrique: la culture organisationnelle de la société mère est supposée meilleure que celle des filiales. En
vertu de ce principe, toutes les décisions stratégiques sont prises au niveau du siège, les filiales sont dirigées
par des expatriés et la gestion du personnel est centralisée; - Polycentrique: dans ce cas, chaque filiale
étrangère a sa propre stratégie, le nombre d'expatriés est faible et il n'existe pas de politique du personnel
unifiée; -Régiocentrique: dans ce cas d'entreprise, le monde est divisé en régions supposées plus ou moins
homogènes culturellement. Seules les décisions très importantes sont prises au niveau mondial, les autres,
selon leur degré, l'étant au niveau du siège régional ou national. La mobilité est importante à l'intérieur d'une
région, et la politique du personnel est déterminée au niveau régional: -Géocentrique: dans cas de figure
souvent présenté comme un ideal type à approcher, il y a égalité des chances pour toutes les nationalités
représentées dans le groupe. Les décisions stratégiques sont prises dans un siège supposé mondial. La politique
du personnel se veut globale et ne doit pas exprimer les préférences d'une nationalité particulière"
20
II Comportements
18
Jean Louis Mucchielli, Multinationales et mondialisation, , Editions du Seuil 1998
19
E. Marthieu, Introduction: l'industrie en première ligne, SESSI Collection , chiffres, clés analyse 1998, extraits in Problèmes
économiques n°2586 du 14 octobre I998
20
A. Mendez, Vers une globalisation de la gestion des ressources humaines ? Les cahiers français n°333 p.39