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Flash Sucre et Santé
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NEWSLETTER DU DEPARTEMENT SCIENTIFIQUE DU CEDUS
Quitter les sodas
pour la bière : les
effets inattendus
d'une taxe sur les
boissons sucrés.
Source : From Coke to Coors:
A Field Study of a SugarSweetened Beverage Tax and
its Unintended Consequences,
Wansink B et al, Social Science
Research Network
Août
2012
Une étude de terrain de l'Université de Cornell (USA) s'est penchée sur une taxe
alimentaire et ses conséquences inattendues.
Les auteurs se sont intéressés au concept de densité nutritionnelle (à ne pas
confondre avec la densité énergétique). Lorsque la teneur en micronutriments
(vitamines, minéraux…) est élevée et que l’apport énergétique est faible, on parle
de densité nutritionnelle élevée. C’est notamment le cas des fruits et légumes. Au
contraire, lorsque l’apport de micronutriments est faible mais que l’apport
énergétique est important, la densité nutritionnelle est basse.
Cette expérience de six mois a été réalisée dans une petite ville des États-Unis.
L'objectif était d'étudier l'impact d'une taxe sur les boissons sucrées sur l'achat de
ces boissons. 113 clients d'une épicerie ont été recrutés et leurs achats ont été
observés durant un mois. Puis, chaque participant a été assigné au hasard à l'un
des deux groupes expérimentaux : un groupe soumis à une taxe de 10% sur tous
les aliments à faible densité nutritionnelles (dont les sodas) et un groupe témoin
non soumis à cette taxe.
L'étude a révélé que, même si la vente de sodas a légèrement diminué dans le
premier mois, aucun changement notable n'a été constaté au bout de trois ou six
mois (malgré la répétition d'informations autour de la taxe). Les auteurs ont noté
que les consommateurs se sont livrés à certaines substitutions des aliments
taxés. Les foyers qui achetaient fréquemment de la bière en ont acheté encore
plus et de la même façon, les consommateurs réguliers de nectars (jus de fruits
avec sucres ajoutés) ont augmenté leur consommation. La taxe a également
déclenché des ventes d'eau mais les éventuels bénéfices sur la santé ont été
totalement annulés par le surplus de calories provenant des nectars de fruits.
Cette étude présente plusieurs limites telles que le critère de la taxe (densité
nutritionnelle), la taille de l'échantillon et la durée de l'expérience (période de
contrôle et période de test limitées), le fait que seule une chaîne de
supermarchés ait été étudiée ou encore que l'évaluation porte sur les achats et
non la consommation réelle. Elle permet cependant de souligner que ce type de
taxe peut avoir des effets inattendus ; les auteurs de ces travaux recommandent
d'ailleurs de continuer à analyser ces effets involontaires de substitution.
1
Allégations
nutritionnelles de
produits
alimentaires : que
comprennent les
consommateurs ?
Source : Patterson N.J., Sadler
M.J., Cooper J.M.
Consumer understanding of
sugars claims on food and drink
products.
Nutrition Bulletin, 2012, vol. 37,
pp. 121-130.
Depuis 2006, un règlement européen encadre les allégations nutritionnelles et de
santé. Un des points-clés de ce texte est d’assurer une bonne compréhension des
messages par le consommateur moyen. Or, force est de constater que peu de
travaux ont étudié la perception du consommateur et que les résultats disponibles
sont peu concluants. D’où l’intérêt de cette étude, qui s’est attachée à évaluer 4
critères principaux : les connaissances générales concernant les allégations sur les
aliments et les boissons ; le lien établi dans l’esprit des consommateurs entre le
sucre et les notions de "teneur réduite en sucres" et "sans sucres ajoutés" ; le
contenu énergétique supposé de différents aliments et l’association présumée
entre teneur en calories et allégation de charge réduite en sucres ; enfin, la
connaissance des ingrédients utilisés comme substituts au sucre.
Les résultats obtenus ont mis en lumière un certain niveau de connaissance des
consommateurs dans différents domaines, ceux-ci étant conscients notamment
qu'une "teneur réduite en sucres" implique le remplacement des sucres par
d’autres substances. Ils sont cependant peu informés du degré de réduction
calorique atteint dans ce cas. En effet, les sujets interrogés associent clairement
"sucres" et "calories" et attendent une réduction en énergie proportionnelle à la
réduction de la teneur en sucres. Ils sont donc surpris que ce ne soit pas toujours
le cas ; la valeur énergétique pouvant même augmenter si la réduction de la teneur
en sucres se traduit par une augmentation de la proportion de lipides.
L'apport énergétique des différents nutriments est mal appréhendé ; les lipides
saturées sont perçus comme plus caloriques que les lipides en général (or ils
apportent tous 9 kcal/g) et les sucres plus caloriques que les glucides en général
(or ils apportent tous 4 kcal/g).
Il ressort donc de ce travail que les allégations nutritionnelles et de santé telles que
"teneur réduite en sucres" peuvent s’avérer trompeuses pour le consommateur
non-averti.
2
Consommer plus de
glucides, moins de
graisses et de
protéines animales
pour faire baisser le
risque de diabète
Source : Similä M.E., Kontto
J.P., Valsta L.M., Männistö S.,
Albanes D., Virtamo J.
Carbohydrate substitution for fat
or protein and risk of type 2
diabetes in male smokers.
Eur J Clin Nutr, 2012, vol. 66,
No. 6, pp. 716-721.
Une étude portant sur 25 943 hommes finlandais fumeurs, suivis pendant 12 ans, a
évalué l’impact sur le risque de survenue d’un diabète, de la substitution d’une
partie des lipides ou des protéines de l’alimentation par des glucides, sans modifier
l’apport calorique journalier total.
Les principaux résultats obtenus ont été, d’une part, que la consommation de
glucides alimentaires était inversement associée au risque de diabète, et d’autre
part, que la substitution des lipides et des protéines alimentaires par des glucides
(à hauteur de 2% des apports énergétiques quotidiens) , était liée à une moindre
exposition au risque de diabète. En détaillant selon le type de glucides, les auteurs
ont trouvé que la relation inverse concernait les glucides d’index glycémique
moyen. Ces résultats semblent aller dans le sens d’autres données récentes,
associant de manière inverse la consommation de sucre (index glycémique
moyen) avec le risque de diabète. En distinguant les types d'acides gras (acides
gras mono- et polyinsaturés, trans ou à courte chaîne), il a été mis en évidence
que seul le remplacement des acides gras trans ou à courte chaîne par des
glucides se trouvait associé à un risque de diabète réduit. Enfin, les auteurs ont
identifié que le remplacement des protéines d’origine animale par des glucides se
trouvait inversement relié au risque de diabète, et dans ce cas, quel que soit le
niveau d’index glycémique. Ils évoquent à ce sujet les problèmes potentiels
soulevés par les régimes amaigrissants à forte charge en protéines animales
exposant à la survenue d’un diabète.
Les auteurs concluent que la modification de l’alimentation d’une population du
type de celle étudiée (hommes fumeurs) pourrait faire baisser le risque de diabète.
Ils préconisent d'augmenter les apports en glucides aux dépens des acides gras
trans, des acides gras à courte chaîne et des protéines animales.
3
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