Compétence 4 : « Mettre en œuvre des actions à visée diagnostique et thérapeutique » Unité d’enseignement : 2.6 « Processus psychopathologique » Plan Objectifs Troubles de la présentation Troubles du langage Troubles de la vigilance Troubles du schéma corporel Troubles des conduites instinctuelles Troubles du comportement Troubles de la pensée Caractérisation du délire Sémiologie Psychiatrique Objectifs : Développer auprès du patient : son sens de l’observation sa capacité d’écoute Lier « les signes » présents chez le patient et ses connaissances théoriques = mettre des mots sur ce que nous percevons ( utilisation des 5 sens : voyons, entendons, sentons, ressentons…) Acquérir les compétences permettant d’ assurer une prise en charge de qualité des patients présentant des troubles psychopathologiques. Les troubles de la présentation Les mimiques : ensemble des gestes ou des jeux de physionomie du corps et du visage qui exprime les différents états affectifs : exagérément mobile chez le maniaque : L’ hypermimie réduite chez le déprimé : L’ hypomimie dysharmonie entre le discours exprimé et son expression : Les mimiques discordantes imitation immédiate et quasi-automatique des mimiques de l’entourage : L’ échomimies Les troubles de la présentation (2) Tenue vestimentaire : Tenue excentrique Présentation incurique : définition incurie : indifférence et manque total de soins dans l’exercice d’une fonction ou l’application d’une tache ( appréciation sensorielle … ). Les troubles du langage (1) besoin irrésistible de parler. Flot précipité, prolixe. Surabondance de paroles organisées autour d’un thème dominant ou plus souvent dispersées : La logorrhée absence de langage, délibéré ou non, alors que n’existe aucune atteinte organique : Le mutisme répétition automatique du dernier mot prononcé par l’interlocuteur : L’écholalie passer d’un sujet à un autre Le coq à l’âne Les troubles du langage (2) brusque suspension du discours, souvent au milieu d’une phrase, l’activité verbale reprend après quelques secondes, parfois sur le même thème, parfois sur des sujets différents : les barrages. diminution rapide du débit et de l’intensité, puis interruption complète de la parole qui reprend de façon progressive : le fading. mots entièrement nouveaux créés par le malade pour son usage personnel, troubles du langage qui consiste à déformer les mots, en inventer, les utiliser dans un sens inhabituel etc. : les néologismes. Schizophasie Les troubles de la vigilance (1) Définition : La vigilance désigne la faculté d’un sujet à réagir de façon adaptée aux milieux extérieurs (stimuli). Troubles de l’attention :L’attention: action de se concentrer sur quelque chose ou quelqu’un ⇒ L’attention: -peut être augmentée -peut être diminuée il existe un déficit de l’attention dans tous les cas où la vigilance est perturbée. Les troubles de la vigilance (2) Troubles quantitatifs de la vigilance : où domine la sidération de la vie psychique qui paraît comme en suspens, rend inaccessible nombre de stimuli extérieurs: l’hébétude. engourdissement, torpeur intellectuelle, altération de la vigilance ( qui se trouve être à minima) , proche de la somnolence avec difficultés d’orientation temporo-spatiale. Perception et attention défectueuses : l’obnubilation. surexcitation psychique, généralement désordonnée et stérile, une attention dispersée : l’hyper vigilance. Les troubles de la vigilance (3) Troubles quantitatifs de la vigilance (2) : état aigu, en général réversible, caractérisé par une baisse de la vigilance avec un état de conscience estompé qui explique les troubles de la mémoire, la désorientation temporo-spatiale et l’anxiété qui en découle : la confusion. terme ultime d’hypovigilance caractérisé par la perte totale ou partielle de la réactivité aux stimulations : le coma. Les troubles de la vigilance (4) Troubles qualitatifs de la vigilance : altération de la conscience avec visions de scènes proches de celles apparaissant dans les rêves chez une personne vigile ; le sujet participe à ces scènes, il les vit intensément comme une réalité incontournable et pénible pouvant entraîner des troubles du comportement (état confusionnel d’origine toxique) : onirisme. troubles de la conscience qui comporte à la fois une impression de modification corporelle et de transformation de la personnalité. La personne a perdu le sentiment de familiarité avec son corps qu’il perçoit comme étranger à lui-même ; il a également l’impression de ne plus se reconnaître, de ne plus posséder ses pensées : la dépersonnalisation. Les troubles du schéma corporel perte de la conscience d’une partie ou de la totalité de son corps : asomatognosie. crainte ou certitude obsédante et douloureuse d’être laid, difforme ou d’avoir un organe anormal. Dans les cas extrêmes : impression de changement de forme, de taille. Idées de négation d’organe (souvent dans la mélancolie délirante, syndrome de Cottard) : dysmorphophobie. sensations corporelles anormale plus gênante que douloureuse intéressant un organe ou un territoire (trouble du pré DT, hallucinations) : cénesthopathie. Les troubles des conduites instinctuelles (1) Sommeil : Insomnies (difficultés d’installation ou de maintien du sommeil) d’endormissement réveils matinaux ou précoces, réveils nocturnes multiples etc. augmentation du temps de sommeil ; la personne se réfugie dans le sommeil : hypersomnies. tendance pathologique à rester au lit qui traduit souvent un désintérêt et /ou la crainte d’affronter les difficultés, la réalité : Clinophilie. Les troubles des conduites instinctuelles (2) Alimentation : restriction alimentaire, diminution ou perte d’appétit : anorexie. troubles psychiques avec un refus d’aliments ( amaigrissement) : anorexie mentale. aménorrhée, besoin impérieux contraignant la personne à absorber rapidement une grande quantité d’aliments avec un vécu d’angoisse et de culpabilité : boulimie. excès d’ingestion d’aliments lié à un déséquilibre psychique : hyperphagie. Les troubles des conduites instinctuelles (3) Alimentation : rumination alimentaire avec ou sans régurgitation : mérycisme. un trouble du comportement alimentaire caractérisé par l'ingestion de substances non nutritives (terre, craie, sable, papier, etc.) : pica action de manger ses excréments : coprophagie Vis-à-vis des boissons : nécessité d’absorber de grandes quantités de liquide (eau en général) : potomanie besoin irrésistible de boire de fortes quantités de boissons alcoolisées : dipsomanie Les troubles des conduites instinctuelles (4) Elimination : troubles sphinctériens : Énurésie Encoprésie Les troubles du comportement C’est l’expression motrice de l’excitation psychique : L’agitation. Manifestation extrêmement brutale d’agressivité s’accompagnant le plus souvent de destruction d’objets et de coups : La crise clastique. C’est un besoin impérieux et brutal, d’accomplir un acte irraisonné à caractère agressif, délictueux, dangereux ou parfois simplement incongru, sans possibilité de maîtrise volontaire, sans motivation claire : L’impulsion Les troubles du comportement (2) perte de l’intérêt à agir qui limite l’action et la rend pénible : L’apragmatisme diminution ou insuffisance, voire disparition de la volonté. Le sujet éprouve des difficultés à faire des efforts, à prendre des décisions. Toute activité lui devient pesante ou même impossible : L’ aboulie. le sujet n’est plus capable de ressentir du plaisir dans les activités ou les situations habituellement agréables : L’anhédonie. Les troubles du comportement (3) Lenteurs des gestes, des mouvements, pauvreté des expressions, diminution de l’activité globale : La bradykinésie. Perte brutale du tonus musculaire (avec chute) de durée brève sans prodromes ni pertes de connaissances (sous l’influence d’une émotion) à différencier de la comitialité et de l’épilepsie : La cataplexie. La succession répétitive des mêmes gestes de façon inutile et inadaptée aux circonstances. Répétition d’un geste complexe (demande la collaboration d’un ensemble de muscles, exemple : balancement… rain man) : La stéréotypie motrice. Les troubles du comportement (4) Il s’agit d’une mauvaise coordination, d’une dysharmonie des mouvements, qui donne l’impression de maladresse : Le maniérisme. Succession répétitive des mêmes mots, de façon inutile et inadaptée aux circonstances: La stéréotypie verbale. Flexibilité cireuse, perte de l’initiative motrice, persévération des attitudes imposées ou spontanées : La catalepsie. Les troubles du comportement (5) Le malade résiste aux sollicitations de l’entourage, voire présente une opposition active. Absence d’initiative motrice, immobilité, mutisme (par exemple : si on interroge le malade, il serre les lèvres, prend une attitude butée ou même se détourne, la figure enfoncée dans l’oreiller), maintien de posture. Refus de communiquer, de s’alimenter, de la main tendue : Le négativisme. Stéréotypies, impulsions verbales ou gestuelles, décharges motrices souvent clastiques : L’ hyperkinésie. Les troubles de la pensée Accélération de tous les processus psychiques. Le débit est précipité, souvent une logorrhée, l’attention soutenue est impossible, la pensée s’éparpille (fuite des idées, coq à l’âne) : La tachypsychie. ralentissement de tous les processus psychiques. La personne a du mal à se concentrer, les mêmes idées reviennent souvent : La bradypsychie. Les troubles de la pensée (2) Elle se manifeste par des stéréotypies verbales, des barrages, des bizarreries, des associations d’idées rendant le discours plus ou moins hermétique : La discontinuité. État mental où la personne éprouve ou exprime en même temps deux sentiments opposés (aime et hait, a peur et désire, affirme et nie …) : L’ ambivalence. Les troubles de la pensée (3) Trouble de la personnalité où la personne perd le sentiment de sa réalité personnelle, de la réalité de son environnement. Très proche de la dépersonnalisation : Le sentiment de l’étrangeté. La personne se retranche de la réalité et s’abandonne à la rêverie intérieure : Le détachement. Les troubles de la pensée (4) Elle s’exprime à travers l’ambivalence, l’étrangeté, le détachement qui marque le registre intellectuel et affectif mais aussi le comportement. (rupture de l’unité psychique) : La discordance. État pathologique où l’individu ne fonctionne plus comme un tout intégré mais comme un assemblage d’éléments mal connectés ; désagrégation de la personnalité et de la vie psychique qui se révèle dans l’expression de la pensée, le comportement, les relations affectives. (Discordance idéo-affective, discordance entre le contenu verbal et l’expression de l’émotion) : La dissociation. Les troubles de la pensée (5) S’impose avec une constance et une intensité suffisante pour envahir la pensée contrairement à l’obsession, elle est en accord avec les tendances conscientes actuelles du sujet : L’ idée fixe. irruption dans la pensée d’un sentiment, d’une idée, d’une tendance apparaissant à la personne comme un phénomène morbide en désaccord avec son moi conscient qui émane pourtant de sa propre activité psychique et persiste malgré tous ses efforts pour s’en débarrasser. Elles ont un caractère incoercible, répétitif. Elles sont à l’origine d’une lutte anxieuse. Obsession idéative, phobique, impulsive. Les obsessions. Les troubles de la pensée (5) crainte angoissante déclenchée par un objet ou une situation, n’ayant pas eux-mêmes un caractère objectivement dangereux, disparaissant en dehors de la présence de l’objet ou de la situation : Les phobies. ensemble d’idées fausses qui envahissent le psychisme d’une personne qui n’a pas conscience de son état et a la conviction qu’elle est dans le vrai : Les idées délirantes. Caractérisation du délire Thème Structure (systématisé ou non) Mécanismes Mode d’extension Durée et mode d’entrée Niveau d’adhésion Caractérisation du délire Thème Persécution Mégalomaniaque Influence (possession) Passionnel (érotomanie…) Hypocondriaque Indignité (culpabilité) Mystique Caractérisation du délire Structure (systématisé ou non) Ou degré de systématisation Cohérent Logique Structuré Polymorphe (plusieurs thèmes non cohérents) Caractérisation du délire Mécanismes : Interprétation (paranoïa) Intuition Imagination Hallucinations Caractérisation du délire Mécanisme : Hallucinations : Psychosensorielles: Auditives Visuelles Olfactives Gustatives Tactiles Cénesthésiques Psychiques : Intrapsychique : voies intérieures Pouvant aller (intensité) syndrome d’influence (marionnette) Caractérisation du délire Mode d’extension : En secteur : se limite à 1 aspect (1 domaine ) de la vie du patient ( exemple : scolaire , professionnel , personnel ) En réseau : touche plusieurs , voire l’ensemble des secteurs de l’environnement du patient . Caractérisation du délire Durée et mode d’entrée : Mode d’installation : Brutale Insidieuse Délire aigu (BDA) VS chronique Évolution : sur courte période VS plusieurs mois, années Caractérisation du délire Niveau d’adhésion (degré d’adhésion) : Patient critique vis-à-vis de son délire Participation émotionnelle : Degré de conviction Intensité du délire + la participation est grande + le risque de passage à l’acte est élevé