Séméiologie psychatrique

publicité
18/04/17
SEMEIOLOGIE
PSYCHATRIQUE
Science de l’étude des signes des troubles psychiatriques.
Pas de maladies en psychiatrie contrairement à la séméiologie organique mais des troubles (disorders). Cela reste une médecine syndrome.
3 apprentissages des signes :
-
Sémiologie proprement dite.
Les signes (nosographie), on les rencontre une deuxième fois quand on apprend les maladies
Conduite à tenir (par exemple : trouble du sommeil dans le sens des insomnies, on peut nous apprendre que dans certaines
pathologies psy on peut avoir une insomnie du petit matin avec une angoisse et une amélioration le soir  dépression sévère de type
mélancolique. On peut aussi nous expliquer l’insomnie selon un arbre pour poser le diagnostic)
Ce sont 3 phases indispensables et nécessaires pour savoir quels examens complémentaires faire et quelles thérapeutiques appliquer.
Exemple :
quelqu’un se présente avec un aspect figé, sans mouvement, mutique  inhibition psychomotrice observée par le comportement du
sujet, c’est un signe de la présentation.
Dans la dépression, on a de la tristesse, de l’inhibition, des idées suicidaires, des signes somatiques. L’inhibition se voit de manière
majeure dans un sous-type de dépression qui est la forme endogène
CAT : inhibition majeure constatée chez un patient et là on nous expliquera comment poser des questions pour poser un diagnostic et
donc trouver l’étiologie et donc la thérapeutique.
Exemple de l’arbre diagnostic de l’inhibition majeure :
1ere question que l’on va poser : s’il a un trouble de la vigilance ? Est-il en contact avec le réel ou si son degré de compréhension est faible.
-
Trouble de la vigilance ?
o Oui : confusion
o Non : trouble délirant ?

Oui : BDA stuporeuse

Non : trouble de l’humeur ?

Oui : mélancolie.
On obtient les 3 diagnostics que l’on peut rencontrer à partir d’un symptôme
I. Troubl es de la prés entation
A. La présentation et le contact
Correspond à la première impression devant un patient. La tenue, quelle est la tenue ?
hyperconformiste
extravagante
adaptée à l’âge ? au sexe ? aux impératifs sociaux ou climatiques ?
Est-ce qu’on observe des cicatrices ?
Le premier type de signes est la tenue. Le deuxième que l’on peut observer sont les tremblements :
sudation excessive ?
propreté de la personne ? excessive ou pas ?
Est-ce que la personne est maniérée ou pas ?
La présentation est importante car elle peut nous orienter vers des diagnostics importants.
B. La mimique
Déviation dans le sens de l’exagération, dans le sens de l’insuffisance et perturbation
hypermimie : généralisée ou polarisée
hypomimie ou amimie : est atténué
dysmimie (mimique bizarre non adéquate et curieuse) ou paramimie
Exemple : hypomimie associée à tremblement dans maladie de Parkinson. Difficulté à la mimique, ralentissement et tremblement. Les sujets ont
un aspect figé.
–1–/4
C. Troubles psychomoteurs
Agitation :
expression motrice désordonnée, plus ou moins explosive et qui réalise des actes hors d’un plan élaboré.
La caractéristique principale c’est que c’est désordonné, pas adapté.
L’impulsion :
tendance irrésistible à l’accomplissement d’un geste, un acte, à caractère dangereux ou incongru, et dont l’exécution échappe au
contrôle de la volonté
Le raptus :
réponse à l’instant dans l’instant
impulsion particulière
raptus particulier : suicidaire
Le tic :
-
mouvement bref en éclaire répétée, involontaire, intempestif et sans nécessité objective
Parakinésie :
mouvement anormal qui parasite, gène, caricature ou remplace un mouvement normal.
La stupeur :
suspension de toute activité motrice, arrêt sur image, touche la mimique, le geste, le langage mais souvent persistance du cours actif
de la pensée. Aucune réaction au stimulus extérieur. Le sujet paraît engourdi, figé.
Catalepsie :
perte de l’initiative motrice avec rigidité musculaire particulière, le sujet est immobile, il réagit à la mobilisation passive comme de la
« cire molle » (et il peut ainsi conserver longtemps l’attitude imposée) soit résiste à la mobilisation passive avec une hypertonie très
marquée évoquant une franche opposition.
II. Troubl es des conduites instinctuelles
A. Sphincters
-
énurésie (perte d’urine)  primaire ou secondaire ? le sujet contrôlait-il son sphincter ?
Encoprésie (perte fécale)
Pertes
Coprophagie (manger ses matières fécales).
B. Sommeil
Les insomnies :
perte de sommeil
chercher leurs formes :
insomnie d’endormissement ?  liée à hyper-angoisse
angoisse ?
insomnie de fin de nuit  s’endort normalement, avec sueur = signe de dépression
micro-réveil répété
fréquence ?
ancienneté ?
influence sur la journée ?
pathologie associée ?
angoisse pour aller au lit ?
rituel au moment de l’endormissement ?
Les hypersomnies :
excès de sommeil
est-ce que c’est fréquent, permanent, que la nuit, paroxystique ?
Va de la clinophilie (rester dans son lit éveillé) de certains dépressifs à certains sommeils parahypnotiques dans l’hystérie.
se voit dans plein de pathologie :

syndrome de Gelineau

maladie de Picwick
Noter la cataplexie qui est une perte brutale du tonus musculaire (totale avec chute ou partielle avec sensation de très grande fatigue, ptose
palpébrale, dysarthrie) sans perte de conscience. Elle dure quelques minutes et se voit dans le syndrome de Gelineau. On a maintenant des
produits permettant d’éviter la cataplexie.
–2–/4
Parasomnie :
autour du sommeil
somnambulisme (automatisme déambulatoire pendant le sommeil)
somniloquie (automatisme verbal)
bruxisme (grincement des dents)
hallucinations hypnagogiques (à l’endormissement) ou hypnopompiques (au réveil)
myoclonies d’endormissement ou de milieu de nuit (mouvement neurologique anormal)
On s’intéressera à la chambre : est-ce que le sujet s’enferme dans sa chambre ? Objets particuliers ? Clinophilie ? Miroir ?
Une insomnie totale sans retentissement est observée dans les syndromes maniaques (avec hyperagitation et état d’euphorie).
C. Alimentation
-
refus alimentaires : sitiophobie
restrictions alimentaires : anorexie, hyporexie, inappétence
L’anorexie mentale essentielle de la jeune fille (surtout dans les pays développés)  arrêt de manger parce qu’elle se trouve trop grosse
(Triade : amaigrissement, aménorrhée, anorexie).
-
Excès alimentaire : sitiomanie, phagomanie, gloutonnerie, voracité
Boulimie = sensation anxieuse de faim, impulsion, dégoût.
Perversions : coprophagie, scatophagie
Mérycisme : fonctionner comme les vaches, remonter le bol alimentaire et le re-avaler.
Dipsomanie, potomanie : impulsion à boire de grande quantité de liquide. Visible en pathologie psychiatrique et en pathologie
organique.
D. Conduites sexuelles
-
perturbations quant à la réalisation de l’acte
déviations et perversions

soit des choix d’objet différents

soit la réalisation de l’acte en dehors du coït « normal »
1. Perturbation de la réalisation de l’acte
-
troubles du désir :

par excès = satyriasis chez l’homme, nymphomanie chez la femme

par défaut : absence de désir avec ou sans aversion pour l’activité sexuelle, frigidité, anhédonie (perte de plaisir)
-
troubles des moyens

impuissance

vaginisme (douleur rendant impossible la pénétration)

éjaculation précoce

dyspareunie : douleur vaginale pendant l’acte
Se voit dans un certain nombre de pathologie psychiatrique ou organique.
2. Perturbation quand à l’objet ou au but



perversion
objet : pédophilie, gérontophilie, nécrophilie, zoophilie
but : visuel (voyeurisme, exhibitionnisme), douleur (sadisme, masochisme), autre partie du corps (fétichisme)
III. Troubl es des conduites sociales
Dans la vie quotidienne : dépendance, indépendance, isolement, opposition, jalousie, haine, claustration, fugue, errance.
Réactions antisociales :
suicide
fugues : inconsciente ou consciente
vols (acte médico-légale)
attentats aux mœurs
–3–/4
-
homicide

inconscient : confusion, épilepsie

consciente avec altération du jugement : déments

délire : paranoïa (persécuteur), schizophrénie (meurtre immotivé)

psychopathie, ivresse

perversion sexuelle
A. Troubles au contact du médecin
-
Confiance et coopération excessive : docilité, familiarité (maniaque), suggestibilité (pathologie hystérique)…
Opposition : réticence, protestation, obstination, désespoir (dépression)
Indifférence : insouciance, passivité
IV. Troubl es des émotions
Agressivité et colère : impulsive, auto-agressive. L’agressivité est un symptôme psychiatrique. Toujours se méfier d’une modification de
caractère  signe de perturbation.
Peur (sentiment anxieux dirigé vers quelque chose de précis) : sidération, syncope
Angoisse : peur sans objet
Crise (sentiment de mort imminente par exemple)
expression somatique (tremblement, tachycardie…)
fonds anxieux (peur tout le temps)
Phobies : peur spécifique liée à un objet ou une situation non dangereux eux-mêmes, pas de caractère anxieux particuliers, et conscience du
caractère non morbide.
Obsessions : idées incongrues assiégeant le cerveau, désaccord avec la pensée, persistent malgré la lutte anxieuse => TOC (Trouble
Obsessionnel Compulsif)
Conversion somatique : signes somatiques divers non liés à une pathologie organique mais exprimant un malaise inconscient.
V. CAT Conduite hétéro-agressive
C’est un trouble du comportement, de la présentation, de la posture, agitation + agressivité.
Question 1 : comment est la vigilance ?
-
altération avec désorientation, avec confusion mentale temporo-spatial se caractérise par un trouble primitif de la vigilance  toutes
les fonctions sont ralenties, des fonctions normalement inhibées vont être libérées
altération sans désorientation temporo-spatiale : état second ou état crépusculaire (se voit dans épilepsie et hystérie)
Question 2 : quand sa vigilance est normale, délire ?
-
-
délire systématisée ou non

systématisé (cohérent, organisé) : paranoïa

non systématisé (désorganisé) : schizophrénie, mélancolie délirante
pas de délire : psychopathie…
VI. Syndr ome d’agitation
Excitation psychique et motrice. Parle très vite, dit pleins de choses différentes.
Question 1 : compréhension en fonction du contexte du sujet ? Pourquoi est-elle excitée (suite à un choc, une agression …)
-
-
incompréhensive

si baisse de la vigilance : confusion

vigilance normale :
o délire
o pas de délire : trouble de l’humeur, si versant triste  dépression
compréhensible : hystérie, psychopathie
(Biblio : site CHU Rouen cours des psychiatres de France)
–4–/4
Téléchargement