Réflexions de la Société Française de Chirurgie Thoracique

Réfl exions de la Société Française
de Chirurgie Thoracique et Cardio-Vasculaire
(SFCTCV) à propos des Valves percutanées
La dilatation percutanée est devenue pour certains
patients atteints de sténose pulmonaire ou mitrale une
option thérapeutique de premier ordre envisagée en
première intention.
En revanche, en cas de sténose valvulaire aortique
calcifi ée, la dilatation au ballonnet, compte tenu de
ses résultats médiocres, ne peut plus éventuellement
s’envisager actuellement qu’en tant que première
étape du traitement avant un remplacement valvulaire
aortique conventionnel.
Ces résultats sont a mettre en parallèle avec les
excellents résultats du Remplacement valvulaire
aortique chirurgical ainsi dans les données de la
base nationale de la SFCTCV : 9 164 patients ont
été traités par remplacement valvulaire aortique en
2005 avec un âge moyen de 70 ans et une mortalité
hospitalière de 4 % ; 25 % des opérés ont des lésions
coronaires associées traitées par pontages.
L’implantation percutanée d’une prothèse aortique
est en apparence moins invasive pour traiter des
sujets âgés avec comorbidités associées graves et risque
opératoire élevé (Euroscore supérieur à 10).
Les experts du groupe valves percutanées (GPV)
émanant du comité d’évaluation de la SFCTCV
considèrent que même si le remplacement ou la
réparation valvulaire percutanée paraissent prometteurs
ils n’en sont pas moins en phase préliminaire de
développement. Beaucoup d’interrogations demeu-
rent, vis à vis de la chirurgie valvulaire conventionnelle
qui, jusqu’à preuve indiscutable du contraire, demeure le
« gold standard ».
Avant d’être proposée comme alternative à la chirurgie
conventionnelle, l’implantation percutanée doit être
soumise à des évaluations cliniques rigoureuses visant
à démontrer la faisabilité sans augmentation du risque
par rapport à l’innocuité des techniques existantes
et éprouvées, la qualité des résultats fonctionnels
l’accroissement de la durée de vie des sujets traités.
Comme pour toute nouvelle technique, le
remplacement valvulaire aortique par voie
percutanée doit répondre à des principes
généraux stricts qui permettront de garantir la Sécurité
de la prise en charge des patients.
En conséquence, la SFCTCV considère que ces
procédures thérapeutiques en évaluation :
• devront être réalisées en milieu chirurgical pour
assurer un environnement sécuritaire optimal:
vis à vis du risque vital de défaillance cardiaque
aiguë, de l’infection sur valve, du risque de
conversion chirurgicale immédiate avec sternotomie
et mise sous circulation extra-corporelle. Ce
traitement ne pourra être réalisé qu’en milieu
opératoire doté des moyens de visualisation
nécessaires, par une équipe pluridisciplinaire
composée de chirurgiens cardiaques, de cardiologues
et/ou radiologues interventionnels, d’anesthésistes,
de perfusionnistes et des personnels spécifi ques
(sur un modèle proche de celui utilisé pour la
mise en place des endoprothèses couvertes
aortiques).
Par ailleurs ces nouvelles thérapeutiques
doivent être évaluées avec la plus grande rigueur
méthodologique afi n de garantir la valeur
scientifi que des investigations. Ceci suppose la
création d’un comité scientifi que pluri-disciplinaire
indépendant comportant obligatoirement un
chirurgien cardiaque, un cardiologue et un
radiologue interventionnel, un cardiologue
généraliste et un anesthésiste-réanimateur.
L’absence de confl it d’intérêt avec l’industrie de
chacun des investigateurs et/ou membre du comité
scientifi que est naturellement requis.
Ce comité aura pour mission de valider le dessin
des études, la défi nition du groupe contrôle, la
caractérisation des « end-points », de tenir compte de
l’évolution des technologies, de labelliser les centres
évaluateurs et leurs investigateurs et enfi n de vérifi er
la stricte application des règles sécuritaires
L’évaluation des implantations de prothèses
valvulaires par voie percutanée ne pourra
concerner que les dispositifs ayant un marquage
Réfl exion
Le CA de la SFCTCV
Nouvelles de la société
127Chirurgie Thoracique Cardio-Vasculaire - 2007 ; 11 : 127-128
Le CA de la SFCTCV
CE et sera encadrée par un comité d’évaluation
composé d’experts désignés par la Haute Autorité
de Santé (HAS) comprenant au moins un des
acteurs des groupes sus-cités.
• Des études randomisées devront être mises en place
afi n de valider les différents dispositifs avant que les
différents organismes offi ciels responsables de la
santé approuvent leur mise sur le marché de façon
élargie.
Ces études devront concerner des patients chez
lesquels la symptomatologie est invalidante et la
survie sévèrement compromise.
Enfi n, le GPV s’est fi xé pour mission d’être partie
prenante des discussions sur les modes de tarifi cation
de ces traitements moins invasifs et de rémunération
des différents intervenants.
Réfl exion
Le CA de la SFCTCV
Nouvelles de la société
128 Chirurgie Thoracique Cardio-Vasculaire - 2007 ; 11 : 127-128
CNU
Les épreuves d’inscription sur les listes aux fonctions
de PU-PH et de MCU-PH de chirurgie Thoracique
et cardiovasculaire ont eu lieu les mercredi 4 et jeudi
5 avril à Lille.
Les 5 candidats à l’inscription sur la liste d’aptitudes
aux fonctions de PU-PH ont été admis. Il s’agit
de Elie FADEL, chirurgien thoracique à l’hôpital
Marie Lannelongue, Pascal LEPRINCE, chirurgien
cardiaque à l’Hôpital de la Pitié-Salpétrière, Massimo
MASSETTI, chirurgien cardiaque au CHU de Caen,
Olivier RAISKY, chirurgien cardiaque à l’hôpital
Necker et Jean Philippe VERHOYE, chirurgien
cardiovasculaire au CHU de Rennes. Un candidat a
aussi été inscrit sur la liste d’aptitudes aux fonctions
de MCU-PH. Il s’agit d’Alexandre Le GUYADER,
chirurgien cardiovasculaire au CHU de Limoges.
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