silicium qui est un matériau qui est extrêmement important. Donc vous voyez des courbes et ce que vous pouvez
remarquer c'est qu'il y a sur cette courbe des énergies pour lesquelles il n'y a aucun vecteur d'onde possible c'est
ce qu'on appelle la bande interdite ou le gap. Lorsque l'énergie des électrons est dans cette bande d'énergie, il
n'y a pas de propagation possible, c'est un isolant.
La courbe de dispersion du graphène est représentée sur cette figure. Vous voyez qu'elle est extrêmement
différente de celle du silicium. On peut remarquer plusieurs choses. On remarque tout d'abord la présence de ces
cônes qui se touchent et qui montrent qu'il n'y a pas de gap dans le graphène. Donc cette absence de gap va
poser des problèmes pour faire de la commutation avec du graphène. Une autre chose qui est assez
surprenante, c'est que la variation de l'énergie près de ces cônes est linéaire en k. Et cela est très surprenant
parce que dans la plupart des matériaux, l'énergie varie de façon quadratique avec k dans ces points de zone.
Alors cette variation linéaire en k est extrêmement surprenante et n'apparait en physique que dans des cas très
particuliers et c'est le cas notamment des particules relativistes de masse nulle. C'est pour cela qu'on a donné le
nom de cônes de Dirac à ces cônes car c'est Dirac qui au début du 20ème siècle a écrit le premier l'équation de
particule relativiste de masse nulle et a montré que l'énergie variait proportionnellement avec k. Alors tout se
passe dans le graphène comme si les électrons avaient une masse nulle. Alors ils ne se déplacent pas avec la
vitesse la lumière comme les particules relativistes ou proches de celle de la lumière mais à une vitesse qui est
de l'ordre de 300 fois plus faible que celle de la lumière.
Alors que se passe t'il si on applique un champ électrique au graphène ? On peut construire ce dispositif qui est
montré sur cette diapositive qui ressemble un peu à ce qu'on ferait pour un MOSFET Silicium. On a posé une
feuille de graphène sur un substrat de silicium dopé recouvert d'une couche isolante de SiO2 et on contacté le
graphène de part et d'autre. On peut donc appliquer une tension dite de grille sur le silicium dopé qui va produire
un champ électrique sur le graphène. Lorsque la tension est fortement négative, on repousse, les électrons.
Ceux-ci sont repoussés dans le cône de Dirac inférieur. Il y a un assez grand nombre d'électrons qui peuvent
participer au transport, ce nombre d'électrons est lié à la surface du cône qui a été coupé. Et la résistance est
relativement faible. Maintenant si on augmente la tension, on va diminuer cette surface, on va diminuer le nombre
d'électrons qui peuvent participer au transport électrique et donc la résistance augmente. Elle augmente de plus
en plus jusqu'à atteindre un maximum lorsqu'on aura situé l'énergie exactement au milieu des deux cônes.
Ensuite lorsqu'on continue à augmenter la tension cette fois-ci positive, on va peupler le cône supérieur d'une
petite surface, puis d'une plus grande, etc., jusqu'à obtenir enfin une résistance à peu près similaire à celle qu'on
avait avec la même tension négative. Donc on voit qu'on arrive à moduler la résistance d'un feuillet de graphène,
malheureusement on ne peut pas avoir de véritable effet ON/OFF c'est à dire que la différence de résistance
entre la résistance la plus faible et la résistance la plus forte n'est pas suffisante pour faire de la commutation
comme on le fait avec un MOSFET. Par contre cette modulation peut-être utilisée pour faire des transistors à très
haute fréquence, effectivement la très forte mobilité du graphène permet de monter très fortement en fréquence
et n a réussi à fabriquer des transistors radio fréquence haute fréquences de très bonne qualité avec du
graphène.
Le graphène est un matériau à deux dimensions c'est à dire qu'il est très sensible à tout son environnement.
Donc pour avoir vraiment du graphène intrinsèque, vraiment lié à lui et pas à son environnement, on a envie de
l'isoler. Un des matériaux de chois pour l'isoler est le BN. Le BN est un matériau qui ressemble beaucoup au
graphène c'est à nouveau des plans hexagonaux de bore et d'azote et cette fois ce matériau est isolant. C'est
même un très bon isolant. Donc on peut réaliser des sandwichs avec des plans de BN et un plan de graphène et
par dessus des plans de BN, donc un espèce de sandwich BN-graphène-BN ce qui permet de bien isoler le
graphène du monde extérieur, et grâce à ces systèmes on a obtenu des mobilités record sur le graphène qui
étaient plusieurs centaines de fois supérieure à celle du silicium. Cet engouement pour les 2D évidemment ne
s'est pas arrêté au graphène, les physiciens ont eu envie de chercher tous les matériaux lamellaires qui
existaient. Un qui est très bien connu des mécaniciens est le bisulfure de Molybden. Ce sont des plans de
Molybden entourés de soufre donc là encore dans un réseau hexagonal mais cette fois-ci il n'y a pas un atome
mais trois atomes d'épaisseur. Il est bien connu des mécaniciens parce que ses plans glissent facilement entre
eux et donc font un excellent lubrifiant. Pour les physiciens, son avantage est que cette fois-ci il présente un gap.
Alors il n a pas de cônes de Dirac donc il n'aura pas des mobilités très fortes comme celles du graphène mais
l'idée est de combiner la mobilité excellente du graphène avec cette propriété d'avoir un gap. Parce que si vous