Le prix Nobel de physique a été décerné, mardi 5 octobre, aux
chercheurs russes Andre Geim et Konstantin Novoselov pour leurs
travaux sur le graphène, un cristal de carbone bidimensionnel,
extrêmement fin et résistant, transparent et bon conducteur de
l'électricité et de la chaleur. Leurs travaux ont été qualifiés de
"révolutionnaires" par le comité Nobel, qui se réunissait en Suède.
Les premiers travaux sur le graphène de ces deux scientifiques de
l'université de Manchester ont été publiés en 2004. Ils avaient réussi
à obtenir une feuille de graphène à partir de graphite, qui n'est rien
d'autre que la structure cristalline de carbone qui compose les mines
de crayons. "Le graphite est composé de 'feuilles' de carbone d'une
épaisseur d'un atome", explique Mark Goerbig, chercheur au
laboratoire de physique du solide du CNRS. Andre Geim, 51 ans, et
Konstantin Novoselov, 36 ans, sont les premiers à avoir réussi à
"éplucher du graphite pour obtenir du graphène", selon les mots du
chercheur. Depuis lors, le nombre d'équipes scientifiques travaillant
sur ces résultats a crû exponentiellement, suscitant une avalanche
de publications dans les revues, tant sur l'aspect fondamental que
sur ses possibles applications.
PROPRIÉTÉS INHABITUELLES
"On s'est aperçu que le graphène avait des propriétés inhabituelles
en matière de mobilité des électrons", rappelle M. Goerlig, qui
précise que ces derniers "ne se comportent pas vraiment comme
dans les autres matériaux". Ces propriétés ouvrent de nouvelles
perspectives pour "les phénomènes décrits par la physique
quantique", s'est réjoui le comité Nobel.
Il devrait permettre de "créer de nouveaux matériaux et de
produire des composants électroniques innovants", imagine le
comité Nobel, qui prédit en particulier que "les transistors au