Les comorbidités cliniques de l`autisme : une interface entre le

Les comorbidit´es cliniques de l’autisme : une interface
entre le syndrome autistique et ses causes
Vincent Guinchat
To cite this version:
Vincent Guinchat. Les comorbidit´es cliniques de l’autisme : une interface entre le syndrome
autistique et ses causes. Neurosciences [q-bio.NC]. Universit´e Pierre et Marie Curie - Paris VI,
2014. Fran¸cais. <NNT : 2014PA066366>.<tel-01139236>
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THESE DE DOCTORAT DE
L’UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE
Spécialité
Cerveau, Comportement, Cognition
(Ecole doctorale 3C)
Présentée par
Monsieur Vincent GUINCHAT
Pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE
Sujet de la thèse :
LES COMORBIDITES CLINIQUES DE L’AUTISME :
UNE INTERFACE ENTRE LE SYNDROME AUTISTIQUE
ET SES CAUSES.
Thèse dirigée par Monsieur le Professeur David COHEN et soutenue publiquement à la Faculté
de Médecine de la Pitié Salpêtrière le 2 octobre 2014, devant un jury composé de :
Madame le Docteur Catalina BETANCUR, Présidente du Jury.
Monsieur le Professeur Vincent DESPORTES, Rapporteur.
Madame le Professeur Sylvie TORDJMAN, Rapporteur.
Monsieur le Professeur Alain VERLOES, Examinateur.
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Qu’il me soit permis de remercier Madame le Professeur Sylvie TORDJMAN, Monsieur le
Professeur Alain VERLOES et Monsieur le Professeur Vincent DESPORTES de l’honneur
qu’ils me font en acceptant d’être membre de ce jury de thèse.
Qu’il me soit permis d’exprimer ma reconnaissance à Monsieur le Professeur David COHEN,
qui continue encore chaque jour à façonner mon regard sur la pédopsychiatrie, en me faisant
douter avec bon sens des évidences trompeuses, en acceptant que je comprenne toute chose un
temps après lui, en distillant généreusement son dynamisme proactif sur chacun d’entre nous.
Qu’il me soit permis d’exprimer ma gratitude au Dr Catalina BETANCUR pour ces dix ans de
collaboration tumultueuse dont l’aboutissement relève d’un «happy ending» salvateur.
Qu’il me soit permis de remercier Brigitte CHAMAK et Beatrice BONNOT, de m’avoir permis
de me joindre aux travaux qu’elles avaient initiés dans une perspective sociologique et, grace à
leur esprit d’ouverture et à notre dialogue bienveillant, d’en tirer un materiel clinique a nourri
une partie de mon travail..
Je remercie chaleureusement toute l’équipe de l’USIDATU pour sa fraicheur, son courage et
son soutien.
Je remercie Nicolas BODEAU pour son aide et sa disponibilité, ainsi qu’Erwan FLOCH.
Je remercie Angèle, Didier, Jean, Emmanuelle, Julie et Olivier pour le plaisir que je ressens à
les fréquenter chaque jour.
J’ai également une pensée tendre pour mes trois enfants, la prodigieuse Céleste, l’épatant
Ruben, le petit Charlie président, pour Judith, la maman de ce petit cirque, pour mes parents,
pour mes frères, Yves et André, mes neveux, Jimena, Clementine, Théophile, et mes amis.
Merci Marie
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RESUME
Les redéfinitions successives de l’autisme n’ont pas réduit l’étendue de son hétérogénéité
clinique. Cela limite les progrès dans la compréhension de ses fondements étiologiques, ainsi
que la mise en place de stratégies thérapeutiques ciblées. Pour remédier à cette complexité, il
faut pouvoir déterminer des sous-groupes étiologiques en décrivant l’ensemble des causes
majeures de l’autisme, puis prendre en compte les facteurs de risque génétiques et
environnementaux, au sein d’études épidémiologiques à grande échelle, et les associer à une
description phénotypique complète. La valeur des troubles concomitants à l’autisme est ici une
question complexe car leur fréquence est l’une de ses composantes essentielles. Nous faisons
l’hypothèse qu’ils constituent un meilleur indice étiologique que la clinique comportementale
du syndrome autistique.
Notre première étude explore ainsi les premiers signes d’inquiétude spontanée des parents
d’enfants autistes, à partir de 459 questionnaires ouverts. Elle indique que ceux-ci repèrent très
précocement un ensemble de symptômes comorbides d’apparition précoce (passivité, trouble
affectifs, hypotonie, trouble moteurs et symptômes comportementaux) qui devraient être inclus
dans la description d’un phénotype autistique complexe.
La seconde étude est une revue de la littérature reposant sur 85 publications. Elle liste
l’ensemble des facteurs de risque pré, péri et néonatals auxquels on assigne un effet significatif,
bien que modéré, sur l’autisme. Nous retenons la primiparité, l’âge parental, la transplantation
géographique d’un des deux parents, la césarienne programmée, la présentation par le siège, le
faible poids de naissance, la prématurité, l’hyper-bilirubinémie, le score d’APGAR bas, et les
encéphalopathies néonatales.
La troisième étude a permis de réaliser un descriptif détaillé de l’ensemble des causes majeures,
dans un échantillon clinique épidémiologique de 183 enfants présentant un autisme typique.
Les 36 diagnostics génétiques retrouvés représentent 58 % de l’ensemble des causes, ce qui
laisse une proportion significative de troubles neurodéveloppementaux d’origine
environnementale ou cryptogènique. La plupart des diagnostics sont rares et reflètent bien
l’hétérogénéité étiologique de l’autisme, sans qu’il soit exclu que certaines causes ne
convergent vers des mécanismes physiopathologiques communs.
Les différences cliniques, génétiques et environnementales que nous identifions entre l'autisme
syndromique (avec comorbidités) et non syndromique valident l’hypothèse que les
comorbidités contribuent à distinguer les étiologies et fournissent des informations pratiques
3
sur le pronostique. Les troubles de la motricité et les malformations gastro-intestinales
constituent en particulier des indices pertinents.
Il apparait au final qu’un symptôme autistique peut résulter d’une multiplicité de mécanismes
et qu’un même mécanisme peut donner lieu à plusieurs symptômes. La clinique
comportementale de l’autisme décrit un phénomène trop polymorphe, sous tendu par des
fonctions trop complexes pour indiquer à elle seule une voie etiopathogènique. Les symptômes
autistiques doivent être mis en lien avec une dysfonction plus générale, qui pourra être l’objet
d’une approche thérapeutique ciblée ou orienter vers un diagnostic précoce. L’approche
dimensionnelle, intégrant les troubles comorbides, est donc la mieux à même d’établir une
taxonomie plus fine et d’orienter sur des processus étiopatogèniques distincts.
MOTS CLEFS
Autisme ; cause ; comorbidité ; retard mental ; nétique ; environnement ; facteur de risque ;
troubles neurodéveloppementaux ; épidémiologie ; diagnostic précoce ; nosographie.
LABORATOIRE
Institut des Systèmes intelligents et Robotique CNRS UMR 7222.
Directeur : Docteur Philippe BIDEAUD
Université Pierre et Marie Curie, Pyramide-T55/65, CC 173 Place Jussieu, 75005, Paris.
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