Nouveau positionnement des patients pour l`analyse

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Nouveau positionnement des
patients pour l'analyse
scannographique du
descellement glénoïdien des
prothèses totales d'épaule
F Taillieu, T Grégory, C Mutschler, V
Vuillemin, E Vandenbussche, G Frija
HEGP, Paris
► Après
mise en place d’une prothèse totale
d’épaule (PTE) les complications sont
fréquentes, estimées à 14,7% (1)
ƒ Descellement aseptique : 39% (dont 83 % sur
le composant glénoïdien)
ƒ Instabilité : 30%
ƒ Fracture périprothétique : 11%
ƒ Lésion de la coiffe des rotateurs, infection
1. Méta-analyse (1996 à 2005) portant sur 33 études
(2540 prothèse totale d’épaules)
- Complications of total shoulder arthroplasty.
Bohsali, JBJS (Am); Oct 2006, vol 88, Issue 10, p2279-2292
►
►
►
Dans la pratique courante,
l’évaluation de ces prothèses est
basée sur l’examen clinique et les
radiographies standard.
Sur ces clichés, un liseré clair est
très fréquemment observé autour
du composant glénoïdien (dans
80% des cas après plus de 10
ans1).
Aucune explication scientifique
n’existe jusqu’à présent sur la
signification exacte de ce liseré. Sa
corrélation avec la clinique n’est
pas démontrée.
► Quelques
scanner :
études ont essayé d’analyser ce liseré en
ƒ Le scanner est plus sensible et plus reproductible pour
la détection des liserés périprothétiques
ƒ Mais souffre d’un handicap majeur : les importants
artéfacts créés par la tête prothétique métalliques, se
projetant sur la glène
Radiographic and computed tomography analysis of
cemented pegged polyethylene glenoid components
in total shoulder replacement. JBJS 2005 E H . Yian
► Nous
proposons un nouveau positionnement
des patients et un protocole adapté à la
réalisation de scanner pour étude d’une
prothèse totale d’épaule,
► Pour s’affranchir au maximum des artéfacts
métalliques de la tête prothétique.
► Comme
on le voit sur ces images réalisées sur des
prothèses d’épaule, ex vivo, les artéfacts de la tête
prothétique se projettent sur la glène lorsque
l’interligne est perpendiculaire à l’anneau.
► En revanche, la glène est en grande partie
épargnée par les artéfacts lorsque l’interligne est
parallèle à l’anneau
► Lorsque
l’on installe traditionnellement le patient
au scanner en décubitus, bras le long du corps,
l’interligne gléno-huméral est proche de la
perpendiculaire à l’anneau. Les artéfacts de la tête
prothétique se projettent alors dans le plan de
l’acquisition et gènent la visualisation de l’implant
glénoïdien.
► Le
but de notre positionnement est de mettre
l’interligne gléno-huméral au maximum parallèle
au plan de l’anneau, ce qui permet de réduire ces
artéfacts.
► Ce
positionnement
est rendu possible
par :
ƒ l’abduction scapulohumérale,
ƒ la bascule de la
scapula
ƒ et la flexion du dos,
permettant à la glène
de se positionner
dans un plan
transverse, parallèle
au plan d’acquisition.
► Le
patient est donc installé en décubitus latéral
ou oblique de ¾ avec une élevation et une
antépulsion maximale du bras
► On obtient ainsi une bascule de la scapula (25 à
50°) et incurvation rachidienne
► Le
positionnement est vérifié sur le scout view :
► L’interligne gléno-huméral doit être proche de la
parallèle à l’anneau.
► Si
l’installation est correcte, l’acquisition est
réalisée :
► Nous utilisons un scanner GE 64 barrettes et un
protocole optimisé:
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
140 kV
modulation automatique du milli ampérage
Épaisseur de coupe/gap : 1,25/1,25mm
Rotation : 1sec
Pitch : 0,531
Algorithme de reconstruction standard
► L’acquisition
est centrée sur la glène sans inclure
la totalité de la prothèse humérale (celle-ci étant
rarement en cause en pratique clinique)
Voici un exemple d’image
obtenue
En comparaison : une image
obtenue chez un patient
positionné les bras le long du
corps
Bilan de notre expérience
► Nous
avons réalisé cette acquisition sur 10
patients opérés de juin 2002 à janvier 2005.
► Le suivi moyen est de 45 mois (33 à 63).
► Il s’agissait uniquement de femmes, d’âge médian
de 70 ans (48 – 83 ans), opérées pour omarthrose
► Tous
ces patients avaient un liseré clair à la radio
(n=9) ou des résultats cliniques imparfaits.
► En
moyenne, l’angle obtenu entre le plan de
la glène et le plan d’acquisition du scanner
était de 27°
► La
position a donc pu être correctement
obtenue même chez des patients qui
avaient une mobilité gléno-humérale
réduite, grâce à la mobilité de la scapula et
la flexion du dos.
► Un
liseré clair a été visualisé pour tous les patients
à l’interface os-ciment.
► Le plan de la glène n’étant pas toujours
parfaitement parallèle à celui d’acquisition, des
artéfacts se projetaient parfois encore sur les
parties supérieure et postérieure.
► Cependant la fixation de la queue et une majeure
partie des berges de la prothèse glénoïdienne
étaient visualisées sans artéfacts.
► Exemple
de reconstructions obtenues dans
les 3 plans :
► La
dose d’irradiation globale a été calculée
à partir du logiciel CT-Expo V 1.6®.
► L’acquisition
étant limitée à la glène, la dose
délivrée mesurée était en moyenne de 2,6
mSv (SD 0,8), ce qui reste limité en
comparaison à la dose délivrée par exemple,
selon les recommandations, par un scanner
thoracique (5 mSv)
En conclusion:
► Lors
de la réalisation d’un scanner de
prothèse d’épaule, nous recommandons
d’installer les patients en décubitus latéral
ou oblique de ¾ avec une élévation et une
antépulsion maximale du bras, afin de
positionner l’interligne au maximum tangent
à l’anneau.
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