IMAGE COMMENTÉE Un pincement au cœur A. Azarine Service de radiologie cardiovasculaire, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris. U ne femme âgée de 65 ans sans antécédent connu de tuberculose a été admise pour l’exploration d’une insuffisance cardiaque d’apparition progressive. L’échographie cardiaque transthoracique retrouvait de petits ventricules de cinétique plutôt normale, avec une dilatation biauriculaire, évoquant ainsi une pathologie constrictive péricardique. Un scanner cardiaque avec injection de produit de contraste iodé a été réalisé dans le cadre de l’exploration de cette insuffisance cardiaque, retrouvant des calcifications péricardiques circonférentielles formant un anneau constrictif, “pinçant” le tiers apical du cœur (figure 1). L’étude cinétique a montré que l’expansion diastolique ventriculaire droite et gauche était gênée par cet anneau calcique. A posteriori, cet anneau se voyait déjà sur un simple cliché thoracique (figure 2). Une décortication chirurgicale a été réalisée avec succès, et les suites opératoires ont été simples. Outre l’échographie cardiaque, l’angiographie du ventricule droit à la recherche du fameux DIP-plateau, et, bien sûr, l’IRM pour l’appréciation des glissements et des adhérences péricardiques, le scanner reste un bon outil complémentaire pour apprécier essentiellement la présence ou non de calcifications péricardiques, aidant à la decision d’une éventuelle chirurgie de decortication. Pour cela, un scanner sans injection à basse dose suffit souvent, en complément des autres examens suscités. ■ I M A G E S A B Figure 1. A : vue 4 cavités. B : reconstruction 3D. RA : oreillette droite, LA : oreillette gauche. Figure 2 La Lettre du Cardiologue • n° 436 - juin 2010 | 33