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est retrouvée à la fois dans des cellules somatiques (les
cellules de Sertoli) et germinales (les spermatozoïdes)
chez l’homme [24]. Chez la souris, Dpl est également
retrouvée majoritairement au niveau testiculaire et princi-
palement au niveau des cellules germinales. De manière
surprenante, des souris mâles inactivées pour prnd présen-
tent une stérilité, suggérant que la protéine Dpl pourrait
jouer un rôle dans la fertilité masculine [25, 33]. Cepen-
dant, les premiers travaux menés dans ce domaine n’ont
pas permis à l’heure actuelle de montrer de variation qua-
litative de prnd chez des hommes présentant une infertilité
(Peoc’h K, Patrat C, Laplanche JL, communication per-
sonnelle).
Il semble donc, à l’issue de cette première série de tra-
vaux, que la première protéine prion like ne participe pas
à la neurodégénération mais à la fertilité masculine.
Conclusion
Les maladies à prions humaines sont des maladies à décla-
ration obligatoire depuis le décret du 19 avril 1996. Tout
matériel utilisé dans l’examen, le diagnostic (endoscope)
ou le traitement (matériel chirurgical) de ces malades
nécessite un traitement spécifique modulé en fonction du
risque et suivant les directives de la circulaire
DGS/C/DHOS/E2/2001/138 du 14 mars 2001. Le dia-
gnostic d’exclusion de ces maladies est donc important en
matière de prévention et d’hygiène hospitalière et doit être
mené en fonction du contexte clinique (tableau 1). La
connaissance de l’épidémiologie et le suivi de ces patholo-
gies doit également permettre d’éviter la survenue de for-
mes iatrogènes. Bien que rares à l’heure actuelle, les mala-
dies à prions s’intègrent également dans le cadre du
diagnostic différentiel des démences dont le nombre aug-
mente avec le vieillissement de la population.
Les progrès de la recherche permettent de voir se dessiner
de nouvelles perspectives dans le diagnostic ante mortem.
Des travaux sont réalisés afin d’optimiser la détection de
marqueurs déjà disponibles avec notamment la mise au
point des techniques Elisa pour la détection de la protéine
14-3-3. Une voie d’avenir est bien sûr représentée par le
développement de tests de détection de PrP
Sc
dans les
liquides biologiques. Par ailleurs, une meilleure connais-
sance de l’agent pourrait permettre de mieux connaître ces
maladies et de mieux les diagnostiquer ; l’étude de la pre-
mière protéine prion like, si elle n’a pas permis de mieux
connaître la protéine prion à ce jour, ouvre de nouvelles
perspectives dans l’étude des mécanismes moléculaires de
l’infertilité masculine.
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Les protéines prions
Ann Biol Clin, vol. 63, n° 2, mars-avril 2005 125
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