Séminaire Henri Cartan W EISHU S HIH Ensembles simpliciaux et opérations cohomologiques Séminaire Henri Cartan, tome 11, no 1 (1958-1959), exp. no 7, p. 1-10 <http://www.numdam.org/item?id=SHC_1958-1959__11_1_A7_0> © Séminaire Henri Cartan (Secrétariat mathématique, Paris), 1958-1959, tous droits réservés. L’accès aux archives de la collection « Séminaire Henri Cartan » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ . 7-01 Séminaire H. CARTAN E. N. S., 1958/59 18 janvier 1959 ENSEMBLES SIMPLICIAUX ET OPÉRATIONS COHOMOLOGIQUES par SHIH Weishu exposé est de montrer que la théorie des "opérations cohomologiques" dans la catégorie des espaces topologiques est équivalente (dans un sens qui sera précisé) à la théorie des opérations cohonologiques dans la catégorie des ensembles sinpliciaux" (anciennement dénommés "complexes semi-simpliciaux", ou encore "complexes C. S. s . " ). Le but de cet 1. Ensembles simpliciaux. Il s’agit d’un catégorie 0394 ,f,~ o ~ bref définie morphismes où ... ~ (0 , 1 , ... , n) . des suit : les comme ... , tions croissantes de notions maintenant rappel Les (au objets.de ~, n désigne morphismes 0394p Tout sens large). identiques 0394n ~ 0394n ~ 0394q classiques. Considérons la 6. forment une suite la suite des entiers sont, définition, par morphisme s’obtient par 6t des morphismes du applicacomposition . type suivant : désigne l’application strictement oroissante qui ne prend 6i l’application surjective qui prend deux fois la valeur i , et applications 03B6i sont "de dégénére.scsnC6". Soit maintenant G les morphisnes "de une fac6", catégorie quclconque. des foncteurs contravariants les 6i pas la valeur i . Les sont les On lui associe la dans C . Un objet de t;~ 2° pour d’objcts chaque entier K , n ~ 0, ... , Kn , ... de la -morphismes morphismes catégorie G est donc défini par la donnée : 1° d’unc suite les catégorie C ; qui satisfont relations déduites de cellcs qui existent entre les et ‘~i à savoir les 6i , Un morphisme pour aux chaque {Kn ~ {K’n} 0, On s’intéresse ici catégorie e0394 est défini par la donnée, -morphisme fn : Kn ~ K’n , de manière que n d’un de la (e des ensembles et des catégorie applications ensenblistes ; on notera ,5 la catégorie &#x26;0394 ; un objet de àù s’appelle un ensemble simplicial, un morphisme de S s’appelle une application simpliciale. On a un foncteur covariant C de la. catégorie S dans la ca té gorie des groupes différentiels gradués: si K { Kn} est un ensenble simplicial, on lui associe le groupe différentiel gradué C(K) = o C n (Ii) , où C n (K) où au cas est la = n~o désigne le groupe abélien libre ayant pour base l’ensemble ~~’~ A Iln , l’opérateur étant défini par ~* application simpliciale f : K 2014~K~ correspond de manière évidente un homomorphisme C(f) : C(K) 2014~C(K’) qui conserve les degrés et est compatible une avec les différentielles. On tiel gradué est le un quotient de les "simplexes dégénérés" de où u appartient à un K ; au cuoticnt à partir de celle () aussi a K , C(K/ par le sous-groupe engendré par c’est-à-dire les éléments de la forme u , s. la différentielle de de le groupe différen- autre foncteur C(K) . Il est classique Cela résulte par exemple du Corollaire de la p. 58 de sition 1 de [1 ] . est induite par () que [2]~ passage l’application et de la C(K) isomorphisme des groupes d’homologie (gradués) On notera simplement H le foncteur composé H C . ou H C : c’est un foncteur covariant de la catégorie S des ensembles simpliciaux dans la catégorie ç des groupes abéliens gradués. On a de même le foncteur cohomologie H* , qui est un foncteur contravariant de ~ dans ç . En réalité naturelle --~ induit un H (C(K)) il y a lien de coefficients choisi pour beaucoup de foncteurs H ~~~ et des la catégorie dispose librement la cohomologie. car on l’homologie 2. Ensembles simpliciaux et espaces On note H* , et ou du groupe abé- topologiques. des espaces topologiques (non nécessairement séparés) continues. Soit applications le foncteur covariant qui associe à chaque X "complexe singulier" S(X) , et à chaque application continue f : X -+ Y l’application simpliciale S(f) : S(X) 2014~S(Y) ~ Rappelons la définition du complexe singulier S(X) : soit A le simplexe affine-type de dimension n ~ c’est-à-dire l’ensemble des ~ 0=k~n tk = 1 . Définissons points (to , ... , tn) ~ Rn+1 tels que tk ~ 0 et les applications espace son continues que voici : Un élément de un est S (X) une application continue 03C6: A n-simplexe singulier de X . Pour (X) , pour 03C6 ~ Sn munie des En sens on définit opérateurs ~i inverse, rn et définit si 03C6 = on 03C6 6i . si , est bien un ensemble fondeur covariant X, et s’appelle définit La collection un ~ S(X) des simplical. Sn (X) , à chaque ensemble qui, appelé la "réalisation f : --~ K t ~ K comment associe (cf . ~ 4 ~) . Soit simplicial K ~ géométrique" K un un et à de application une associe T(f) : T(K) --~- T (K t ) . Précisons continue ensemble topologique T(K) , chaque application simpliciale espace simplicial ; considérons la somme topolo- gique où l’ensemble est muni de la Kn d’équivalence ~ engendrée Par K ~ K’ nue f : K 2014~ K’ est T(f) : T(K) ~ la relation par définition, l’espace T(K) f : topologie discrète ; introduisons est le quotient de K par la relation ~ application simpliciale, f induit une application compatible avec les relations d’équivalence, d’où une Si conti- T(K’) . chaque k ~ kn , l’injection de An dans K définie par a ~ (k , a) induit une application continue A ~ T(K) , qu’on notera. jk) ; c’est un n de n-simplexe singulier T(K) . L’espace T(K) est réunion des images des applications jkj relatives aux k non dégénérés ~ et si k est non dégénérée l’application |k| induit un homéomorphisme de l’intérieur de A sur son image Pour T(K) (par contre, jkjÎ n’induit pas, en générale bord de A sur son image). La structure simpliciale de "décomposition cellulaire" de l’espace T(K) . dans A chaque simpliciale k un homéomorphisme K définit donc du une simplexe singulier jk) ; ceci est une application qui est évidemment "naturelle" ; autrement dit, on du foncteur 1~ dans le foncteur ST. Le morphisi-ie associons le vient de définir un ~’ morphisme est un gie d’un espace muni d’une meme, isomorphisme : cela résulte du calcul décomposition (classique) cellulaire (voir des groupes d’homolopar exemple [4]). De est isomorphisme~ un On va cial K maintenant définir, et d’un espace pour tout topologique (1 ) Hom ~(K , X~ effet en ’g’ : ~ 2014~ X g : est bien S (X) une application simpliciale ; définissons une avec . désignant l’image de a application continue~ et ~.A par le comme g g: continue ; pour est d’équivalence ~ dans K T(K) -2014~ X . Inversement, soit chaque k E simpliciale, n simplexe on ce qui prouve que les un tions, réciproques La bijection (1 ) teurs S et T deux applications l’une de l’autre. D’où g ~ g* (1). f et ~ adjoints, au sens K f# est une une appliappli- -~ ~ ~ ) x dont sont des bijec- _ est évidemment "naturelle". Par cette deviennent 2014~ X f : singulier de X ; d’où une application f ~~~~ : vérifie aussotôt qu’elle est simpliciale. On vérifie que est g 6t induit donc T(K) l’application composée K g(k) ; simplexe singulier la relation cation continue cation ~ naturelle X) . x(T(K) , par la formule le second membre compatible K formé d’un ensemble simpli- bijection une S(X)) ~ Hom Soit g (K , X) couple On de lopper quelques considérations générales relatives appliquera ensuite à la présente situation. bijection aux va foncteurs les deux fonc- maintenant déve- adjoints, qu’on 3. Foncteurs adjoints. DÉFINITION. S : donné: Soient et deux oatégories, des foncteurs covariants. On dit pour tout naturelles couplc formé et soient qu’ils d’un ~ 03B2 et adjoints si l’on s’est 03B2 , deux applications sont B~ T : et si ces applications sont des bijections, réciproques EXEMPLE. - Le lecteur observera "suspEnsion’~ adjoints. et le au foncteur"espace PROPOSITION 1. - La donnée d’une morphisme En supposons S(B) ; de naturel vis-à-vis des lacets" ont été application un un Réciproquement, un ~ soit donné soit g = 03C6 (f) . le g On définit ainsi et elle est "naturelle". On laisse une au définis foncteurs comme à celle d’un TS(B) ce morphisme un tel morphisme idenmorphisme est 16 soit du foncteur morphisme 03A6 ; TS dans et soit f morphisme compose application lecteur le soin de vérifier que la corres- pondance ainsi définie entre applications On le foncteur naturelle 03C6 équivaut l’application 03C6 donnée ; morphisme ~’de ~i SB ~B. ~ On) est obtient donc ’la foncteur posons l’exposé 5, de foncteurs effet, tique début de l’une de l’autre. 03C6 et morphismes 03A6 est bijective. prouve de même : application naturelle 03C8 équivaut PROPOSITION 1 bis. - La donnée d’un6 à celle d’un morphisme de foncteurs PROPOSITION 2. - Soient données des applications naturelles 03C6 et 03C8 , et soient 03A6 : TS ~ 103B2 et 03C8 ; 1 ~ ST les morphismes do fonct6urs correspondants. Pour que l’application composée 03C8 o 03C6 soit l’identité, il faut et 03B1 il suffit qU6 le soit le morphisme composé morphisme identique du foncteur S . 1 DEMONSTRATION. - Partons de est lE Pour le cxplicitant, (f ) ) = donc le doit être soit g = 03C6(f) ; alors mrophisme composé en est S (B)) ; f morphisme composé pour tout f~ il faut qu’il soit ainsi en f lorsque composé l’identité, autrement dit le (S 03A6) morphisme Cette condition nécessaire est aussi suffisante : le car (y S ) o est l’identité. diagramme suivant est commutatif ~ et alors ls Par composé des morphismes (2) dualité, on a sera bien la PROPOSITION 2 bis. - Pour que l’application il faut et il suffit que le morphisme composé soit le morphismo f , identique du foncteur composée ~ o morphisme morphi sme c ompo s é .( l# bP ) Si maintenant ùe morphisme et titre composé (S % ) ’(I’ ’flÎ ) nous revenons aux ’)" : 1 ~ qui associe à chaque T (K) . À , o o T et (Q/ S) ’ s oit 1 ’ identi té. deux foncteurs ’est a,utre que celui k ~ Kn le n-simplexe qui d ’«xrCiC«, n T a du paragraphe 2, déj à été explici té, singulier|k| 16 foncteurs adjoints soi t l’ identi té et que le ct ST comme " S -* l’identité, T. Nous pouvons maintenant conclure.86 donner S revient à se donner deux morphismes de foncteurs de manière que le soit lecteur explicitera 16morphisme de " : l’espace TS -+ .o 4. Opérations cohomologiques. Soient donnés deux entiers opération cohomologique de type chaque ensemble simplicial K , d6 manjère que si K f : soit commutatif. Si de K ~ chaque pour on de la plus dit que G) Considérons catégorie ,5’ -~- K’ on considère (n ~ ces et G’ . Une q , U(K) est un homomorphisme de groupes’ abéliens l’opération cohomologique U est additive. G’) et dans la G G , GI) consiste dans la donnée, pour d’une application U(K) : est une application simpliciaie, le diagramme catégorie n’est pas autre chose second. Si q , et deux groupes abéliens et n comme des foncteurs des ensembles. On voit qu’un morphisme du premier (contravariants) qu’une opération cofoncteur dans le prenant leurs va16urs dans la plus des ensembles), alors un morphisme deux foncteurs comme catégorie des groupes abéliens (et non est une opération cohomologique additive. Ce qui va suivre s’appliquera aussi bien aux opérations cohomologiques générales qu’aux opérations cohomologiques qu’on vient de définir, ce sont les opérations cohomologiques pour la catégorie dcS ensembles simpliciaux. Mais on a aussi uns notion d’opération cohomoCe logique pour la catégorie des espaces topologiques : pour espace topologique X ~ on se donne une application V(X) : G) Hq(S(X) ; G’) , de manière que si g : X est une application continue, un diagramme évident soit commutatif. Autrement dit, V est un morphisme du fondeur Hn S dans le foncteur Hq S (le premier étant pris à coefficients dans G ~ le second à coefficients dans On se propose d’établir G’). une correspondance bijective naturelle 201420142014201420142014201420142014201420142014-- opérasimplioiaux, entre ’~ ’ L~ - ._ - - ~ _ , ~ . ~ r cohomologiques de type (n ~ q , G , G’) sur les ensembles 6t opérations cohomologiques de type (n ~ q , G , G’ ) sur les espaces topologiqU6S. Cette correspondance doit évidemment associer à chaque morphisme U : H~ -+ Hq le morphisme US : HnS ~ HqS . tions ’ ~ ~ THEOREME. - morphisme L’application qui, US: à est DEMONSTRATION. - chaque morphisme U, associe le morphisme de foncteurs des morphismes me Hn du foncteur associe le bijective. S l’application qui; Notons U : à chaque morphisme de foncteurs Hq) US . Et notons dans le fondeur On a l’ensemble évidemment un diagram- commutatif On veut montrer que l’application suffit de montrer que et (ST)* applications 1° du diagramme L’application (ST)* S* (TS)* seront des est de gaucho est sont des bijection. Pour cela, bijections (alors toutes les une il bijections). bijective. - En effet~ considérons le diagramme commutatif où les flèches verticales sont des isomorphismes (cf. paragraphe 2, calcul de la cohomologie d’un espace T(K) nuni d’une décomposition cellulaire). Ce diagramme montre que toutBorphism6 V : H~ ST définit un morphisme U : H~ -~ H~ , et que l~on 2° a par alors L’a plication suffit de V = (TS) UST ~ est bijective. - Par montrer que le diagramme un raisonnement analoguc, il 7-10 est les flèches verticales sont des commutatif, puisque rons le isomorphismes. Or considé- diagramme Le carré composés des flèches verticales sont les applications identiques Hn S ~X ) --~ Hn S (X ) et H~ S (X ) S(X) ~ puisque (S ~~ ) o (’~ S ) est l’application identique du foncteur S . Il en résulte que H~ S ~’ (X ) est l’isomorphisne réciproque de et H~ (X) l’isomorphisme réciproque de S(X) ; de plus, le carré inférieur est supérieur est les commutatif ; ’ commutatif. C. Q. F. D. REi,iARQUE. - En réalité, on PROPOSITION 3. - Soient vi6nt de démontrer lE résultat suivant : T : ~ --~ et S : ~) 2014~ C:L des foncteurs covariants Soient : deux morphismes de identique de la foncteurs, du foncteur catégorie tels que S . Soient dans H o ct H’ catégorie C , S) soit le deux foncteurs morphisme mène variance) (de 6t supposons que les morphismes soient des isomorphismes (i.e. pour chaque objet H 03C8 t A d6 C , H 03C8 (A) et H’ 03C8 (A) sont des isomorphismes de la catégorie e) Alors l’application qui, à morphisme de foncteurs U : H ~ H’ , associe le morphisme de fonct6urs HS ~ M’S , cst bijective. de foncteurs et une Ht BIBLIOGRAPHIE [1] CARTAN [4] MILNOR (Henri). - Sur la théorie de Kan, Séminaire H. Cartan, t. 9, 1956/57 Quelques questions de topologie, exposé n° 1. [2] DOLD (Albrecht). - Homology of symmetric products and other functors of complexes, Annals of Math., Series 2, t. 68, 1958, p. 54-80 [3] KAN (Daniel M.). - Adjoint functors, Trans. Amer. math. Soc., t. 87, 1958, p. 294-329 (John). - The geometric realization of a semi-simplicial complex, Math., Series 2, t. 65, 1957, p. 357-362. Annals of :