Que faire?
La TDM a un triple intérêt en urgence ou de façon diffé-
r é e: le bilan plus précis des lésions (fracture postérieure
méconnue ou discordance radioclinique); la recherche de
déformations de l’anneau pelvien génératrices de cals
vicieux hautement invalidants chez la femme jeune pour
les grossesses futures; la recherche d’hématome et de
lésion viscérale.
Les traumatismes uro-génitaux sont associés aux ruptures
de l’arc antérieur avec cisaillement du plancher pelvien.
L’embrochage vésical par une esquille osseuse est anec-
dotique alors qu’une déchirure, voire une section de l’urètre
sont fréquentes chez l’homme.
Les lésions directes des vaisseaux iliaques ou de l’hypo-
gastrique par cisaillement ou par perforation osseuse sont
en fait assez rares. Une hémostase en urgence ou un ges-
te d’embolisation de l’artère fessière ou du tronc de l’hypo-
gastrique sont alors nécessaires. Parfois la stabilisation en
urgence par un fixateur externe permet, à elle seule, de
stabiliser l’hémorragie.
Les fractures du cotyle (3)
Lors des chocs postérieurs du bassin, les forces traumatiques
sont transmises à la tête fémorale qui se comporte com-
me “enclume”; dans les impacts antérieurs transmis à
travers le col fémoral, la tête se comporte comme “butoir”.
Le siège des lésions dépend alors du degré d’abduction
et de flexion de la hanche au moment de l’impact (frac-
tures postérieures), ou de son degré de rotation externe
(fractures antérieures).
Quatre types de fractures constituent plus de 75 % des
fractures du cotyle (paroi postérieure 27 %, transverse
9%, associées entre elles 20%; colonne antérieure 5% ,
colonne postérieure 4%, associées entre elles 20% ) .
Fracture de la paroi postérieure
En raison de leur mécanisme de survenue, elles sont sou-
vent secondaires à une luxation fémorale postérieure
( F i g .3-2). La constatation d’une fracture de la paroi pos-
térieure doit faire penser à une luxation spontanément
réduite. Le trait de fracture est sagittal oblique alors que
tous les autres repères sont intacts. La découverte d’une
tête fémorale luxée ou excentrée doit faire rechercher une
zone d’impaction ou un fragment incarcéré (Fig.3 -3) .
Fracture de la colonne postérieure
Les luxations postérieures de la tête fémorale y sont fré-
quentes ainsi que les risques de lésion du nerf sciatique.
Le trait de fracture frontal court généralement de la région
de la grande échancrure sciatique vers la partie posté-
rieure de l’arrière fond du cotyle pour finir sur la branche
ischiopubienne. La colonne postérieure est déplacée en
arrière et en rotation interne.
Fracture de la paroi antérieure
Comme les fractures de la colonne antérieure, cette lésion
résulte de forces latérales appliquées sur le grand tro-
chanter. Le trait naît au niveau du sourcil cotyloïdien anté-
rieur et se termine sur la partie externe de la branche ilio-
pubienne. Le trait est en général comminutif et emporte
la partie antérieure du toit. Souvent, cette fracture est
associée à un volet de surface quadrilatère refoulé en
dedans et en arrière, alors que la paroi antérieure se dépla-
ce en avant et en dedans.
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Fig 3-1: Fracture comminutive du toit du cotyle gauche.
a: 3/4 obturateur
b: TDM du cotyle, coupe axiale
c: Reconstruction frontale; absence d’impaction osseuse de la
tête fémorale. Présence d’un petit corps étranger intra-articu-
laire inférieur.
a
b c