138 O. Teuli´e
d’un nombre alg´ebrique α, not´ee H(α), est la hauteur de son polynˆome
minimal sur Z.
Le r´esultat principal est le suivant :
Th´
eor`
eme 1. Soient n≥2un entier et ξun ´el´ement de Qpqui n’est
pas un nombre alg´ebrique de degr´e au plus dn. Alors il existe une infinit´e de
nombres alg´ebriques αdans Qpde degr´e exactement n−1tels que
|ξ−α|pH(α)−νn.
Si de plus ξ∈Zp,alors il existe une infinit´e d’entiers alg´ebriques αde degr´e
exactement ntels que
|ξ−α|pH(α)−νn.
La notation |·|pd´esigne la valeur absolue p-adique normalis´ee par |p|p=
p−1. La constante num´erique sous-entendue par le symbole ne d´epend
que de ξ,pet n.
Remarques. Pour l’approximation par des nombres alg´ebriques, l’ex-
posant est l´eg`erement moins bon que celui trouv´e par J. F. Morrison [4]
(dans le cas g´en´eral, pour l’approximation par des nombres alg´ebriques de
degr´e au plus n, l’exposant de J. F. Morrison est (n+3)/2 alors qu’ici il n’est
que [n/2 + 1]) mais on peut assurer, outre le fait que le nombre alg´ebrique
αapprochant ξest de degr´e exactement n, que αest dans Qp, ce que la
m´ethode de J. F. Morrison n’assure que pour les petites valeurs de n.
Pour d´emontrer le th´eor`eme 1, on peut se limiter, sans perte de g´en´era-
lit´e, au cas o`u ξ∈Zp. La d´emonstration se fait, comme dans le cas r´eel (cf.
[1] et [3]), en deux ´etapes d´ecrites par les deux th´eor`emes suivants :
Th´
eor`
eme 2. Soient n≥2un entier et ξun entier p-adique qui n’est
pas un nombre alg´ebrique de degr´e au plus dn,et soit
λn= 1 −1/νn.
Alors il existe une constante c > 0et une infinit´e d’entiers positifs htels
que les in´egalit´es
max(|x0|,...,|xn−1|)≤cpnλnh,
|xm−x0ξm|p≤p−hn pour m= 1,...,n−1
n’aient pas de solutions enti`eres (x0,...,xn−1)autres que (0,...,0).
Th´
eor`
eme 3. Soient n≥2un entier et ξun entier p-adique. S’il existe
un r´eel λ > 0, une constante c > 0et une infinit´e d’entiers naturels htels
que le syst`eme d’in´equations
max(|x0|,...,|xn−1|)≤cpnλh,
|xm−x0ξm|p≤p−nh pour m= 1,...,n−1