ROC : dérivée et propriété fonctionnelle page 1 de 1 ROC : dérivée et propriété fonctionnelle 1. Démontrer que, si ln(a) = ln(b), alors a = b (avec a > 0 et b > 0). En déduire que, si a=b, / alors ln(a)= / ln(b) Soit A = ln(a). Alors a = eA . Soit B = ln(b). Alors b = eB . Donc si ln(a) = ln(b), alors A = B, donc eA = eB , donc a = b. Donc, par l’absurde, si a=b, / alors ln(a)= / ln(b). 1 2. Démontrer que ln est dérivable et que ln0 (x) = pour tout x > 0 x ln(x + h) − ln(x) Soit x > 0. On étudie la limite de t(h) = lorsque h tend vers 0 h en restant différent de 0. On pose X = ln(x) et H = ln(x + h) − ln(x), soit x = eX et x + h = eX+H . Alors ln(x + h) − ln(x) = X + H − X = H et h = (x + h) − x = eX+H − eX H = ln(x+h)−ln(x) donc si h=0 / alors H =0 / d’après la question précédente. D’autre part, la fonction ln est continue (car elle est dérivable), donc lorsque h tend vers 0, H tend vers 0. eX+H − eX H . C’est l’inverse du taux d’accroissement , qui tend t(h) = X+H e − eX H 0 vers exp (X) = exp(X) lorsque H tend vers 0 en restant différent de 0. 1 1 Donc, par composition des limites, la limite de t(h) est = . exp(X) x 1 Donc f 0 (x) = x 3. Démontrer que la fonction ln transforme la multiplication en addition et que ln(1) = 0 On veut prouver ln(ab) = ln(a) + ln(b) pour a et b strictement positifs. Soit A = ln(a) et B = ln(b). C’est équivalent à : a = eA et b = eB . Alors ln(ab) = ln(eA eB ) = ln(eA+B ) = A + B puisque ln est la réciproque de exp. Donc ln(ab) = A + B = ln(a) + ln(b) D’autre part ln(1) = 0 car ln est la réciproque de exp et exp(0) = 1. 4. Soit f une fonction dérivable sur ]0; +∞[ transformant la multiplication en addition : k f (ab) = f (a) + f (b). Démontrer qu’il existe k réel tel que, pour tout a > 0, f 0 (a) = . a Résumé : on considère a comme constante et b comme variable (b = x). On dérive l’équation par rapport à x, puis on applique le résultat à une valeur particulière x = 1. Soit u la fonction définie par u(x) = f (ax) et v la fonction définie par v(x) = f (a) + f (x). Alors u0 (x) = af 0 (ax) (dérivée d’une fonction composée, a est une constante). v 0 (x) = f 0 (x) (dérivée d’une somme, f (a) est une constante). Puisque u = v, on a u0 = v 0 , donc af 0 (ax) = f 0 (x) pour tout a > 0 et tout x > 0. f 0 (1) On applique cette égalité à x = 1 : af 0 (a) = f 0 (1). Donc f 0 (a) = . a k Donc il existe k réel tel que, pour tout a > 0, f 0 (a) = (avec k = f 0 (1)). a 5. Démontrer que si une fonction f dérivable sur ]0; +∞[ transforme la multiplication en addition alors elle est de la forme f (x) = k ln(x), où k est une constante réelle. On a vu à la question précédente que nécessairement f 0 doit être de la forme k f 0 (x) = . x 1 Soit g(x) = k ln(x). Alors g 0 (x) = k × donc f 0 (x) = g 0 (x), donc f − g est une x fonction constante (dérivée nulle). Cette constante vaut f (1)−g(1) = 0−k ln(1) = 0. Donc f − g = 0, donc f (x) = g(x) = k ln(x) 6. Conclusion : déterminer l’ensemble des fonctions f dérivables sur ]0; +∞[ qui transforment la multiplication en addition. On a déterminé une condition nécessaire à la question précédente : si f transforme la multiplication en addition, alors f est de la forme f (x) = k ln(x) Condition suffisante (réciproque) : si f (x) = k ln(x), alors f (ab) = k ln(ab) = k(ln(a) + ln(b)) = k ln(a) + k ln(b) = f (a) + f (b) (puisqu’on a vu aussi que ln transforme la multiplication en addition). Donc la réciproque est bien vérifiée. L’ensemble cherché est donc l’ensemble des fonctions de la forme f (x) = k ln(x). Parmi ces fonctions, la fonction ln est la seule qui vérifie f 0 (1) = 1.