Énoncé de position sur les ratios infirmière-patients Introduction Le Canada fait face à une grave pénurie de personnel infirmier – situation qui ne va que s’envenimer dans les prochaines années – ainsi qu’à des problèmes irrésolus associés au maintien en poste et au recrutement de ce même personnel. De plus, la pénurie est aggravée par la tension au sein même de la profession générée par les lourdes charges de travail, les blessures au travail, le haut taux de roulement, l’absentéisme, et l’épuisement chez le personnel infirmier. Ces pressions, ont, à leur tour, entraîné la retraite anticipée des infirmières et infirmiers d’expérience, des problèmes de recrutement et de maintien en poste de nouvelles infirmières, et des inquiétudes par rapport à la sécurité des patients. Les recherches menées dans le but de régler ces problèmes ont démontré que les ratios infirmière-patients sont une des solutions permettant d’établir des niveaux adéquats de dotation en personnel infirmier et d’améliorer la qualité de vie au travail ainsi que la qualité des soins prodigués aux patients. Position La Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers (FCSII) reconnaît que de meilleurs ratios infirmière-patients sont un moyen pour améliorer la sécurité des patients ainsi que le mieux-être de l’effectif infirmier car ils permettent de s’attaquer à plusieurs problèmes exaspérants associés aux lourdes charges de travail, blessures au travail, haut taux de roulement, absentéisme, et épuisement chez le personnel infirmier. Des études menées aux États-Unis et en Australie démontrent que, parmi les avantages des ratios infirmière-patients, on peut citer une amélioration du maintien en poste et du recrutement du personnel infirmier, une diminution du roulement et de l’absentéisme et une augmentation de la sécurité des patients. Toutefois, pour que ces ratios se traduisent en succès, il faut que le plan de dotation en personnel et le ratio minimal infirmière-patients soient flexibles et tiennent compte des caractéristiques uniques de l’organisation, de la technologie, de l’éventail de qualifications, et de l’acuité des besoins du patient. Les ratios minimum officiels infirmière-patients doivent aussi prévoir des infirmières pour participer à la prise de décisions qui affectent les soins, sinon des facteurs pourraient ne pas être considérés avant d’établir les ratios, notamment les inquiétudes encore présentes par rapport à la capacité d’un modèle de ratios à tenir compte des régimes de travail et de l’aménagement des unités de soins, ainsi que des autres questions non résolues, par exemple la complexité des soins requis. En se basant sur ces données, la FCSII est d’avis que les ratios infirmière-patients peuvent représenter une solution aux problèmes de maintien en poste et de recrutement auxquels se heurte la profession infirmière. Toutefois, la FCSII comprend qu’il faut s’assurer de voir comment les ratios infirmière-patients s’appliqueront au contexte canadien. Recommandation Qu’un projet pilote sur les ratios infirmière-patients soit mené dans le but de mettre à l’essai des ratios obligatoires infirmière-patients en tant que modèle de dotation pour les régions du Canada. Approuvé, 17 juin 2006