Le point sur les commotions cérébrales

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Le point sur les commotions cérébrales
Football, hockey, vélo ou ski, quel que soit le sport pratiqué, personne n’est à
l’abri d’une commotion cérébrale. Si l'on en entend énormément parler depuis quelques
mois, ce n’est pas parce qu’elles sont plus fréquentes, mais bien parce qu’on en comprend
mieux les conséquences aujourd’hui qu’il y a quelques années. On sait également que les
conséquences peuvent être graves lorsque la commotion cérébrale n’est pas traitée et que
le retour au jeu est trop hâtif. C’est pourquoi il est important d’informer et de sensibiliser
les athlètes et les entraîneurs à ce sujet.
Qu'est-ce qu'une commotion cérébrale?
Une commotion cérébrale est un type courant de
traumatisme crânien et cérébral qui peut être causé par un
coup porté à la tête, au visage, au cou ou au corps. La
plupart des commotions cérébrales résultent d’une collision
à haute vitesse avec un objet ou une personne, comme un
solide plaqué au football ou une sévère mise en échec au
hockey. Souvent, les athlètes ont l’impression d’avoir été « sonnés ». Bien qu’elles soient
fréquentes dans le sport, les commotions cérébrales peuvent également survenir dans
d’autres contextes, comme lors d’une chute ou d’une collision en voiture. Elles peuvent
également être provoquées par un secouement vigoureux. Ce sont les tissus mous qui,
après avoir subi un choc, peuvent se déplacer à l'intérieur de la boîte crânienne et se
heurter contre les os durs. Cela peut causer des ecchymoses, de même que la rupture de
vaisseaux sanguins et des lésions aux cellules nerveuses.
Signes et symptômes
Contrairement à la croyance populaire, commotion cérébrale n’est pas
nécessairement synonyme de perte de conscience. En fait, près de 90 % des traumatismes
crâniens cérébraux légers n’engendrent pas de perte de conscience (Bolduc-Teasdale &
Le Bouthillier, 2013). Les joueurs et les entraîneurs doivent donc être attentifs aux autres
signes des commotions cérébrales. Il est important de se rappeler que certains symptômes
peuvent apparaître plus tard dans la journée ou même quelques jours plus tard.
Parmi les symptômes physiques les plus fréquents, mentionnons les maux de tête, la
somnolence, la fatigue, les étourdissements, la vision trouble, l’hypersensibilité aux bruits
et à la lumière, la nausée et les vomissements. Les commotions cérébrales peuvent
également entraîner à court terme des problèmes cognitifs (confusion, désorientation,
amnésie, problèmes d’attention et de concentration) et neuromoteurs (pertes d’équilibre,
difficultés neuromotrices), de même que des troubles psychophysiologiques tels que
l’anxiété, l’agitation, l’irritabilité, la frustration, l’impatience, les changements d’humeur
et la diminution de la capacité à travailler ou à jouer.
Dans la majorité des cas (80-90%), les symptômes de commotions cérébrales se résorbent
d’eux-mêmes dans une période de sept à dix jours. Cependant, la durée de la récupération
peut être plus grande chez les enfants et les adolescents (McCrory & al., 2013).
Diagnostic
Il n’est pas rare de voir un athlète, de peur de ne pas
jouer le prochain match, de rater une sélection ou de perdre
des bénéfices financiers, masquer les symptômes associés à
une commotion cérébrale. Or, si elle n'est pas traitée
correctement, la commotion peut entraîner des dommages
permanents et nuire grandement à la qualité de vie. De plus, dans les minutes qui suivent
une commotion cérébrale, voire dans les jours suivants, les cellules du cerveau demeurent
plus vulnérables et plus sensibles à un second traumatisme. Le syndrome du second
impact – un œdème au cerveau – peut même être mortel. Il est donc essentiel que
l’athlète se retire du jeu immédiatement à la suite de tout coup porté à la tête ou au corps.
En présence de signes ou symptômes de commotion cérébrale, il doit en aviser son
entraîneur afin d’obtenir des conseils médicaux dès que possible. De plus, le joueur
touché ne devrait jamais être laissé seul dans les heures suivant la blessure afin qu’une
détérioration de son état puisse être notée rapidement si elle se produisait.
Plusieurs systèmes d'évaluation des commotions cérébrales ont été proposés (tests de
mémoire, de concentration, de coordination, de réflexes, d’équilibre, etc.) et validés.
Actuellement, les questionnaires les plus utilisés sont le SCAT3 (Sport Concussion
Assessment Tool) et le SCAT3 pour enfant (5 à 12 ans). Dès que les premiers soins ont
été prodigués à l’athlète, une évaluation de la commotion cérébrale devrait être réalisée
par un médecin spécialiste à l’aide du SCAT3 ou d’un autre outil d’évaluation. Le
médecin basera son diagnostic sur l’examen neurologique et sur l’interrogatoire du sujet.
Il tiendra également compte dans son évaluation de a) l’âge du sujet, car plus le patient
est jeune, plus le risque de troubles cognitifs est marqué après une commotion, et b) du
nombre de commotions subies par le patient, car il semble exister un effet cumulatif des
lésions qui fait que la répétition des commotions a des effets délétères à long terme.
Traitement et retour au jeu
Le repos physique et mental est la meilleure façon de traiter une commotion
cérébrale. Toutefois, la fin des symptômes n’égale pas la fin de la période de
récupération. Il est donc important que le retour aux activités soit progressif et surveillé
par un professionnel de la santé. Bien que les symptômes se résorbent dans la plupart des
cas de façon graduelle après quelques semaines, dans certains cas, la guérison d'une
commotion cérébrale peut prendre beaucoup de temps. À la suite de l'accident, un
syndrome postcommotionnel peut s'installer, et la personne atteinte connaitra des maux
de tête, des étourdissements, de la fatigue, des changements d'humeur, des troubles du
sommeil et des problèmes de mémoire.
La durée de l’arrêt sportif, les modalités de reprise et le moment du retour à la
compétition varient pour chaque individu en fonction de l’évaluation faite par le médecin,
mais un repos complet, physique et intellectuel de 24 à 48 heures est toujours
recommandé. Par la suite, le sportif asymptomatique et ayant une fonction cérébrale
normale reprend ses activités selon le programme de reprise progressive décrit dans le
tableau ci-dessous. Chaque phase devrait durer 24 heures (48 heures pour les enfants), ce
qui fait qu’approximativement une semaine est nécessaire pour passer par toutes les
étapes du processus de réhabilitation. Cette démarche s’entreprend pas à pas, et si lors
d’un degré d’effort les symptômes réapparaissent, le patient doit revenir à la phase
antérieure d’activité après un repos de 24 heures (McCrory & al., 2013).
Programme de reprise progressive
Repos complet
Phase 1
Exercice léger de type aérobie (marche, nage, vélo
Phase 2
stationnaire, etc.)
Entraînement physique spécifique au sport (exercices de
Phase 3
patinage au hockey, exercices de course au soccer, etc.)
Entraînement sans contact
Phase 4
Entraînement avec contact après avis médical
Phase 5
Retour au jeu
Phase 6
Les commotions cérébrales peuvent avoir des conséquences immédiates très graves, mais
il semble également qu’elles peuvent entraîner des problèmes à long terme, tels que
l’apparition d’un syndrome dépressif chronique, une atteinte antéhypophysaire avec
insuffisance en hormones de croissance ou un déclin à long terme des fonctions
cérébrales. Ainsi, il est très important que les entraîneurs et les athlètes soient conscients
de toutes les conséquences possibles et qu’ils ne les négligent pas dans leur façon de
gérer les commotions cérébrales.
Références
McCrory, P., & al. (2013). Consensus statement on concussion in sport : the 4th
International Conference on Concussion in Sport held in Zurich, November 2012. British
Journal of Sports Medicine, 47, 250-258
Bolduc-Teasdale, J. & Le Bouthillier, É. (2013, mai). Le travail interdisciplinaire : une
façon d’optimiser la récupération des commotions cérébrales. Communication présentée
au 25e congrès de la Fédération des Kinésiologues du Québec, Orford.
Vidalin, H., Chermann, J.-F., Stiernon, T. & Valy, G. (2012). Commotion cérébrale et
sport. Science & Sports, 27, 382-390.
(2009). La commotion cérébrale. Repéré à
http://pilule.telequebec.tv/occurrence.aspx?id=582
Commotion cérébrale. Repéré à http://sante.canoe.ca/
condition_info_details.asp?channel_id=0&relation_id=0&disease_id=354&page_no=2
Information sur les commotions cérébrales pour athlètes. Repéré à
http://www.thinkfirst.ca/downloads/
concussion/Q%20et%20R%20de%20commotions%20pour%20le%20public.pdf
Images
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Correction effectuée par : François Bouchard
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