Les commotions cérébrales en quelques mots Guide à l’intention des journalistes préparé par le Centre canadien science et médias. Qu'est-ce qu'une commotion cérébrale? Il s'agit d'un traumatisme crânien provoqué par un coup porté à la tête ou ailleurs sur le corps. les sports, il arrive souvent que l’athlète heurte la surface de jeu ou un autre athlète. À l'intérieur du crâne, le cerveau subit le contrecoup et il vient frapper la boîte crânienne. Les collisions à haute vitesse peuvent endommager gravement les tissus. Le cerveau se déplace autour des saillies osseuses à l'intérieur de la boîte crânienne, et des neurones risquent d'être arrachés et brisés par le fait même. Le cerveau, donc les neurones, encaisse le choc : les réactions chimiques qui s’enchaînent à toute allure à ce moment-là entraînent un trouble des fonctions cérébrales. Après l’impact, le cerveau libèrerait rapidement du potassium à l'extérieur de la membrane des cellules, puis la production d’autres substances chimiques s’enclenche dans le but de rétablir l'équilibre entre les cellules. On observe une accumulation d'acide lactique localisé dans le cerveau et une altération de la circulation sanguine cérébrale. À la suite d'une commotion cérébrale, différents symptômes physiques, psychologiques et cognitifs apparaissent. Habituellement, la commotion entraîne immédiatement de la confusion et de l'amnésie. Dans certains cas, d’autres symptômes ne tardent pas à apparaître : nausées ou vomissements, étourdissements, fatigue, maux de tête, bourdonnements dans les oreilles et irritabilité, de même que perte de conscience. Il est important de savoir que la perte de conscience ne survient pas toujours lors d’une commotion cérébrale. Dans la plupart des cas, ces symptômes s’estompent complètement dans un délai de deux jours à un mois. Quelle est la différence entre une commotion cérébrale et une lésion cérébrale? Depuis dix ans, on connaît mieux les commotions cérébrales. Dans le domaine des sports et des soins de santé notamment, on parle de plus en plus de commotion liée à un sport plutôt que de traumatisme cranio-cérébral léger. Ce n’est peut-être qu’une question de mots, mais la lésion cérébrale se reconnaît la plupart du temps à une tuméfaction, à des ecchymoses et à des hémorragies dans le cerveau, qui observent facilement sur une IRM ou un tomodensitogramme. En faisant les mêmes tests après une commotion cérébrale, on obtient des résultats normaux. Voilà pourquoi la commotion cérébrale est considérée comme une lésion fonctionnelle, plutôt que comme une lésion structurale. (Certains spécialistes dans le domaine depuis des dizaines d'années parlent de lésion cérébrale légère quand il s'agit de commotion cérébrale, mais on remarque que cette terminologie a tendance à disparaître.) Fréquence des commotions liées à un sport au Canada Les athlètes risquent plus de subir une commotion cérébrale s’ils pratiquent des sports de contact, comme le hockey, le football et la lutte. Dans une étude sur les commotions cérébrales, effectuée en 2006 auprès des Canadiens, les chercheurs ont établi que dans la moitié des cas, il s'agissait de commotions liées à un sport. Les hommes âgés entre 16 et 34 ans étaient surreprésentés, et 85 % d'entre eux avaient subi une commotion liée au sport. Dans une autre étude sur les traumatismes crâniens auprès des Canadiens, 28 % des traumatismes crâniens subis par des enfants et des jeunes ayant dû être hospitalisés étaient des commotions liées à des sports et à des activités récréatives. Risques pour la santé à court et à long terme Dans la semaine qui suit une commotion, la plupart des gens éprouvent des difficultés de concentration, souffrent de défaillances de la mémoire, ont du mal à s'acquitter de tâches multiples, manifestent des symptômes de confusion mentale et se sentent fatigués. Heureusement, dans 80 % à 90 % des cas, les symptômes disparaissent complètement dans les 7 à 10 jours qui suivent, dans 95 % à 97 %, les blessés sont complètement guéris après trois mois et ils ont récupéré leurs capacités de Dernière mise à jour : 20 décembre 2011 Les commotions cérébrales en quelques mots Guide à l’intention des journalistes préparé par le Centre canadien science et médias. réflexion normales. Chez les 3 % à 5 % qui restent, l'affaiblissement des capacités cognitives, la douleur, l'anxiété ou la dépression subsistent, bien que ces gens soient remis de la commotion elle-même. Les spécialistes ignorent si les symptômes qui persistent sont induits par des facteurs psychologiques ou chimiques, ou encore une combinaison des deux. Une fois qu'un athlète a été victime d'une commotion, il risque davantage d'en subir d'autres. D'après certaines études, trois commotions ou plus peuvent induire des changements irréversibles dans la chimie du cerveau, ce qui dans certains cas, peut entraîner des déficiences cognitives. Généralement, plus le nombre de commotions subies par l'athlète est élevé, plus les symptômes sont graves, et la convalescence, longue. D'après des études récentes portant sur les boxeurs de carrière et les joueurs de football professionnel, les commotions à répétition induisent la démence, la maladie d'Alzheimer ou la maladie de Parkinson plus tard dans la vie. Cependant, on ne sait pas vraiment si l'apparition de ces maladies neurologiques est attribuable aux commotions multiples ou à d'autres facteurs, notamment d'autres blessures ou encore le style de vie de l'athlète. D'après les autopsies pratiquées sur le cerveau d'athlètes ayant subi des commotions répétées pendant leur carrière, ces derniers auraient plutôt souffert d’une maladie neurodégénérative associée à des troubles cognitifs et à des changements de personnalité, l'encéphalopathie traumatique chronique (ETC). Les dissections ont permis d'établir la présence de la protéine tau, protéine qui en s'accumulant dans les neurones, empêche les connexions avec les autres neurones de se former normalement. La protéine tau s'observe également dans la maladie d'Alzheimer, mais dans l'encéphalopathie traumatique chronique, elle ne s'accumule pas de la même façon que dans la maladie d'Alzheimer. Les spécialistes affirment que les athlètes ne doivent pas retourner au jeu le jour même où ils ont été blessés. Ils ont besoin de se reposer sur le plan physique et cognitif jusqu'à la disparition complète de tous leurs symptômes. On les autorise alors à faire des exercices d’aérobie légers, comme la marche, le vélo ou la natation, et ils peuvent faire de l'entraînement plus intensif, comme de la course, si leurs symptômes ne subsistent pas. Les joueurs de football et de hockey peuvent reprendre les exercices d'entraînement sans contact, puis avec contact et se remettre à jouer si les symptômes ont disparu. Prévention des commotions Le port d'un casque peut réduire considérablement les traumatismes crâniens et les lésions cérébrales chez les cyclistes, les skieurs et les planchistes. Mais le casque ne protège pas nécessairement le cerveau des commotions cérébrales, parce que la commotion est le résultat du contrecoup subi par le cerveau après le choc. Les spécialistes affirment qu'en apportant simultanément des changements dans les comportements, les règles et l'équipement de protection dans des sports, on réduirait le nombre de commotions liées à un sport. La Fédération Internationale de Football Association (FIFA) a constaté que l'une des principales causes des commotions pendant les parties de soccer, ce sont les coups de coude sur la tête donnés par les joueurs. D’autre part, des recherches plus poussées seront nécessaires sur les blessures à la tête dans ce sport, puisqu’on a récemment rapporté, de façon anecdotique, que les coups de tête (frapper le ballon au moyen de la tête) répétés causeraient des symptômes similaires à ceux d’une commotion cérébrale. Dans le sport amateur, quelques cas de commotions cérébrales ont été enregistrés suivant des coups de tête. Cela suggère qu’une bonne technique lors de ces coups est essentielle. La FIFA a modifié ses règlements afin que les coups de coude entraînent automatiquement la suspension pendant au moins deux parties. Pour de plus amples renseignements Willem Meeuwisse, Université de Calgary, Calgary, Alberta. Stewart Longman, neuropsychologue spécialisé en réadaptation, Foothills Medical Centre, Calgary, Alberta. Dernière mise à jour : 20 décembre 2011 Les commotions cérébrales en quelques mots Guide à l’intention des journalistes préparé par le Centre canadien science et médias. McCrory, P. et al. Consensus Statement on Concussion in Sport. 3 rd International Conference on Concussion in Sport. Clin J Sport Med 2009;19:185–200. Thinkfirst, organisme sans but lucratif spécialisé dans la prévention des lésions cérébrales et de la moelle épinière : www.thinkfirst.ca Clinique Mayo : MayoClinic.com/health/concussion Document rédigé par Natalie St-Denis pour le Centre canadien science et médias. Dernière mise à jour : 20 décembre 2011