Les commotions cérébrales en quelques mots Guide à l`intention

Les commotions cérébrales en quelques mots
Guide à l’intention des journalistes préparé par le Centre canadien science et médias.
Dernière mise à jour : 20 décembre 2011
Qu'est-ce qu'une commotion cérébrale?
Il s'agit d'un traumatisme crânien provoqué par un coup porté à la tête ou ailleurs sur le corps. les sports,
il arrive souvent que l’athlète heurte la surface de jeu ou un autre athlète. À l'intérieur du crâne, le
cerveau subit le contrecoup et il vient frapper la boîte crânienne. Les collisions à haute vitesse peuvent
endommager gravement les tissus. Le cerveau se déplace autour des saillies osseuses à l'intérieur de la
boîte crânienne, et des neurones risquent d'être arrachés et brisés par le fait même.
Le cerveau, donc les neurones, encaisse le choc : les réactions chimiques qui s’enchaînent à toute
allure à ce moment-là entraînent un trouble des fonctions cérébrales. Après l’impact, le cerveau
libèrerait rapidement du potassium à l'extérieur de la membrane des cellules, puis la production
d’autres substances chimiques s’enclenche dans le but de rétablir l'équilibre entre les cellules. On
observe une accumulation d'acide lactique localisé dans le cerveau et une altération de la circulation
sanguine cérébrale.
À la suite d'une commotion cérébrale, différents symptômes physiques, psychologiques et cognitifs
apparaissent. Habituellement, la commotion entraîne immédiatement de la confusion et de l'amnésie.
Dans certains cas, dautres symptômes ne tardent pas à apparaître : nausées ou vomissements,
étourdissements, fatigue, maux de tête, bourdonnements dans les oreilles et irritabilité, de même que
perte de conscience. Il est important de savoir que la perte de conscience ne survient pas toujours lors
d’une commotion cérébrale. Dans la plupart des cas, ces symptômes s’estompent complètement dans
un délai de deux jours à un mois.
Quelle est la différence entre une commotion cérébrale et une lésion cérébrale?
Depuis dix ans, on connaît mieux les commotions cérébrales. Dans le domaine des sports et des soins de
santé notamment, on parle de plus en plus de commotion liée à un sport plutôt que de traumatisme
cranio-cérébral léger. Ce n’est peut-être qu’une question de mots, mais la lésion cérébrale se reconnaît
la plupart du temps à une tuméfaction, à des ecchymoses et à des hémorragies dans le cerveau, qui
observent facilement sur une IRM ou un tomodensitogramme. En faisant les mêmes tests après une
commotion cérébrale, on obtient des résultats normaux. Voilà pourquoi la commotion cérébrale est
considérée comme une lésion fonctionnelle, plutôt que comme une lésion structurale.
(Certains spécialistes dans le domaine depuis des dizaines d'années parlent de lésion cérébrale légère
quand il s'agit de commotion cérébrale, mais on remarque que cette terminologie a tendance à
disparaître.)
Fréquence des commotions liées à un sport au Canada
Les athlètes risquent plus de subir une commotion cérébrale s’ils pratiquent des sports de contact,
comme le hockey, le football et la lutte. Dans une étude sur les commotions cérébrales, effectuée en
2006 auprès des Canadiens, les chercheurs ont établi que dans la moitié des cas, il s'agissait de
commotions liées à un sport. Les hommes âgés entre 16 et 34 ans étaient surreprésentés, et 85 % d'entre
eux avaient subi une commotion liée au sport. Dans une autre étude sur les traumatismes crâniens
auprès des Canadiens, 28 % des traumatismes crâniens subis par des enfants et des jeunes ayant
être hospitalisés étaient des commotions liées à des sports et à des activités récréatives.
Risques pour la santé à court et à long terme
Dans la semaine qui suit une commotion, la plupart des gens éprouvent des difficultés de
concentration, souffrent de défaillances de la mémoire, ont du mal à s'acquitter de tâches multiples,
manifestent des symptômes de confusion mentale et se sentent fatigués. Heureusement, dans 80 % à
90 % des cas, les symptômes disparaissent complètement dans les 7 à 10 jours qui suivent, dans 95 % à
97 %, les bless sont complètement guéris après trois mois et ils ont récupéré leurs capacités de
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réflexion normales. Chez les 3 % à 5 % qui restent, l'affaiblissement des capacités cognitives, la douleur,
l'anxiété ou la dépression subsistent, bien que ces gens soient remis de la commotion elle-même. Les
spécialistes ignorent si les symptômes qui persistent sont induits par des facteurs psychologiques ou
chimiques, ou encore une combinaison des deux.
Une fois qu'un athlète a été victime d'une commotion, il risque davantage d'en subir d'autres. D'après
certaines études, trois commotions ou plus peuvent induire des changements irréversibles dans la
chimie du cerveau, ce qui dans certains cas, peut entraîner des déficiences cognitives. Généralement,
plus le nombre de commotions subies par l'athlète est élevé, plus les symptômes sont graves, et la
convalescence, longue.
D'après des études récentes portant sur les boxeurs de carrière et les joueurs de football professionnel,
les commotions à répétition induisent la démence, la maladie d'Alzheimer ou la maladie de Parkinson
plus tard dans la vie. Cependant, on ne sait pas vraiment si l'apparition de ces maladies neurologiques
est attribuable aux commotions multiples ou à d'autres facteurs, notamment d'autres blessures ou
encore le style de vie de l'athlète.
D'après les autopsies pratiquées sur le cerveau d'athlètes ayant subi des commotions répétées pendant
leur carrière, ces derniers auraient plutôt souffert d’une maladie neurodégénérative associée à des
troubles cognitifs et à des changements de personnalité, l'encéphalopathie traumatique chronique
(ETC). Les dissections ont permis d'établir la présence de la protéine tau, protéine qui en s'accumulant
dans les neurones, empêche les connexions avec les autres neurones de se former normalement. La
protéine tau s'observe également dans la maladie d'Alzheimer, mais dans l'encéphalopathie
traumatique chronique, elle ne s'accumule pas de la même façon que dans la maladie d'Alzheimer.
Les spécialistes affirment que les athlètes ne doivent pas retourner au jeu le jour même où ils ont é
blessés. Ils ont besoin de se reposer sur le plan physique et cognitif jusqu'à la disparition complète de
tous leurs symptômes. On les autorise alors à faire des exercices d’aérobie légers, comme la marche, le
vélo ou la natation, et ils peuvent faire de l'entraînement plus intensif, comme de la course, si leurs
symptômes ne subsistent pas. Les joueurs de football et de hockey peuvent reprendre les exercices
d'entraînement sans contact, puis avec contact et se remettre à jouer si les symptômes ont disparu.
Prévention des commotions
Le port d'un casque peut réduire considérablement les traumatismes crâniens et les lésions cérébrales
chez les cyclistes, les skieurs et les planchistes. Mais le casque ne protège pas nécessairement le
cerveau des commotions cérébrales, parce que la commotion est le résultat du contrecoup subi par le
cerveau après le choc. Les spécialistes affirment qu'en apportant simultanément des changements
dans les comportements, les règles et l'équipement de protection dans des sports, on réduirait le
nombre de commotions liées à un sport.
La Fédération Internationale de Football Association (FIFA) a constaté que l'une des principales causes
des commotions pendant les parties de soccer, ce sont les coups de coude sur la tête donnés par les
joueurs. D’autre part, des recherches plus poussées seront nécessaires sur les blessures à la tête dans ce
sport, puisquon a récemment rapporté, de façon anecdotique, que les coups de tête (frapper le
ballon au moyen de la tête) répétés causeraient des symptômes similaires à ceux dune commotion
cérébrale. Dans le sport amateur, quelques cas de commotions cérébrales ont été enregistrés suivant
des coups de tête. Cela suggère quune bonne technique lors de ces coups est essentielle. La FIFA a
modifses règlements afin que les coups de coude entraînent automatiquement la suspension
pendant au moins deux parties.
Pour de plus amples renseignements
Willem Meeuwisse, Université de Calgary, Calgary, Alberta.
Stewart Longman, neuropsychologue spécialisé en réadaptation, Foothills Medical Centre, Calgary,
Alberta.
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McCrory, P. et al. Consensus Statement on Concussion in Sport. 3 rd International Conference on
Concussion in Sport. Clin J Sport Med 2009;19:185200.
Thinkfirst, organisme sans but lucratif spécialisé dans la prévention des lésions cérébrales et de la moelle
épinière : www.thinkfirst.ca
Clinique Mayo : MayoClinic.com/health/concussion
Document rédigé par Natalie St-Denis pour le Centre canadien science et médias.
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