AMBASSADE DE FRANCE A CHYPRE
SERVICE ECONOMIQUE DE NICOSIE
Chypre - Situation économique et financière
Entrée en récession en 2009, l’économie chypriote a été confrontée à une crise majeure entraînant, début
2013, un plan de sauvetage de 10 Mds € alloués par l’UE et le FMI, afin d’éviter la faillite du système
bancaire et son impact néfaste sur l’économie chypriote. En contrepartie, Chypre s’était engagée dans un
programme de restructuration du secteur financier, d’assainissement des finances publiques et de réformes
structurelles achevé en mars 2016 à l’issue de la dernière revue diligentée par la Troïka.
Le programme d’ajustement chypriote, qui aura duré trois ans, a pris fin officiellement le 31 mars 2016
sur une note positive, avec (i) un retour de la croissance, plus forte qu’initialement prévu, (ii) une
exécution budgétaire prudente qui –bénéficiant d’un contexte plus favorable - a su dépasser les objectifs
assignés dans le cadre du programme d’ajustement.
D’importants progrès ont également été enregistrés en termes de stabilité financière, mais le secteur
bancaire doit encore relever un triple défi : (i) diminuer drastiquement les créances douteuses (ii)
maintenir les fonds propres à un niveau satisfaisant (iii) dégager les liquidités nécessaires au financement
de l’économie réelle.
1. L’économie chypriote s’est redressée plus rapidement qu’attendu
Après trois années de récession (-2,5% en 2012, -5,9% en 2013 et -2,5% en 2014), Chypre renoue avec
la croissance depuis 2015 (+1,6%) et enregistre l’une des meilleures performances de la zone euro (+2,7%
en glissement annuel) au premier semestre de l’année 2016. Les services du FMI ont récemment revu à
la hausse leurs anticipations, prévoyant une hausse de 2,8% du PIB pour l’année 2016.
Cette croissance est supérieure aux prévisions initiales (le gouvernement tablait sur une augmentation
de +0,5% en septembre dernier) et largement soutenue par le tourisme. Le regain d’activité dans le secteur
des services, le rebond de la consommation privée et l’augmentation des exportations, aidée par la
faiblesse de l’euro, contribue également positivement. Dans ce contexte, les prévisions initiales de
croissance pour l’année 2016 du ministère des Finances (+2,2%) seront probablement dépassées.
Le taux de chômage s’est significativement réduit passant de 15% en 2015 à 12,3% en octobre 2016 et
devrait encore continuer à reculer.
2. Poursuite de la consolidation des finances publiques
Le solde public, grâce à une exécution budgétaire prudente, est resté à un niveau de déficit
raisonnable en 2015 (-1,0% hors recapitalisations bancaires) et devrait être équilibré voire même
légèrement excédentaire en 2016 (+0,1% selon la Commission ; 0 % selon le FMI). La loi de finances
pour 2017 traduit la volonté du gouvernement de poursuivre cette politique budgétaire prudente (un
budget à l’équilibre a été voté le 15 septembre).
Le ratio dette/PIB demeure à un niveau élevé (à 108,9% en 2015 et attendu à 108,3% pour 2016 selon
la Commission), mais sans pour autant peser sur la dynamique de la dette et sa soutenabilité.