radiaires. Il faut éviter les incisions obliques externes
communes aux tumorectomies des quadrants supéro-exter-
nes avec curage axillaire (ou ganglion sentinelle). Il convient
de penser à un futur tracé de mastectomie, notamment dans
les carcinomes intracanalaires. Le tracé de l’incision de
tumorectomie doit pouvoir permettre une mastectomie à
peau conservée si besoin.
Remodelage glandulaire
Dans les tumorectomies peu importantes, on peut s’abstenir
de tout remodelage glandulaire, mais il faut éviter le drai-
nage de la loge de tumorectomie. Pour les tumeurs plus
importantes, le capitonnage, voire le remodelage est sou-
vent nécessaire afin de ne pas laisser de défect car toute
invagination sera majorée par la radiothérapie.
Il est fait après décollement de la glande mammaire du
grand pectoral et du plan superficiel cutané, avec réalisation
de deux lambeaux glandulaires permettant un rapproche-
ment des berges après enroulement (Fig. 3). Il se conçoit
quand le volume de la tumorectomie ne dépasse pas un
quadrant du sein. Si l’importance du remodelage dépend
de la taille de la tumeur rapportée au volume du sein, il
diffère en fonction de la localisation tumorale.
Au niveau des quadrants inférieurs, il est indispensable
pour éviter la dépression et la rétraction des tissus, même
pour des tumorectomies de faible volume.
Techniques chirurgicales en fonction de la
localisation tumorale
Tumeurs des quadrants supérieurs
La technique utilisée en dehors de la plastie mammaire type
round-block ou technique verticale est la technique en V ou
« ailes de mouette » ; il s’agit d’une résection cutanéoglan-
dulaire emportant la tumeur selon un dessin en V, l’exérèse
emporte la peau en regard et vajusqu’au pectoral. L’avantage
est que cette technique est simple, l’inconvénient est qu’elle
ascensionne l’aréole et que la cicatrice est inesthétique.
Pour les tumeurs du QSE, la résection glandulaire se fait
par une incision radiaire externe et une désépidermisation
interne périaréolaire(Fig. 4), avec réaxation de l’aréole
[15,16]. En effet, la résection glandulaire du QSE entraîne
une attraction de l’aréole vers les quadrants externes (QE),
pour la corriger, on pratique une désépidermisation péria-
réolaire interne qui recentre l’aréole au milieu du cône
mammaire. C’est une technique simple et fiable.
Tumeurs du quadrant supéro-interne sur sein de
petit volume
La tumorectomie du quadrant supéro-interne, sur des seins
de petit volume, entraîne une déformation importante qu’il
est très difficile de combler. Nous utilisons une technique
personnelle : le lambeau musculaire partiel de grand pecto-
ral. Il est prélevé sur les pédicules accessoires, après section
partielle du tendon musculaire, la partie externe et
inférieure du muscle est retournée et fixée à la face
antérieure du grand pectoral, au niveau du quadrant
supéro-interne pour combler cette perte de substance.
Tumeurs proches du sillon sous-mammaire
C. Nos a décrit une technique utilisant un lambeau fasciocu-
tané prélevé au niveau de l’hypochondre pour combler les
défects des quadrants inférieurs sur des seins de petitvolume.
L’intervention consiste à aborder la tumeur par voie sous-
mammaire et à réaliser un lambeau dermograisseux, après
tumorectomie, dont la pointe vient combler le défect (Fig. 5).
Tumorectomies centrales
Les tumeurs centrales se définissent comme des tumeurs
rétroaréolaires inférieures à 3 cm, siégeant à moins de 2 cm
de l’aréole. Pour cette localisation, la mastectomie est
longtemps restée le traitement de référence à cause du
risque de multicentricité et des résultats esthétiques aléa-
toires des tumorectomies. En effet, l’envahissement
fréquent de l’aréole, lieu de convergence des canaux galac-
tophores, nécessite son exérèse de manière systématique
avec la glande rétroaréolaire et ce jusqu’au plan musculaire
créant une perte de substance et une déformation secon-
daire.
106 I. Cothier-Savey, F. Rimareix
Figure 7 Tumorectomie centrale : exérèse en ellipse (a, b).