Module 15 – Item 337
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9.1. Mécanismes et étiologies:
Différents mécanismes physiopathologiques sont en cause :
- les atteintes articulaires
- les atteintes musculaires
- les atteintes des nerfs assurant l’innervation du larynx
- les atteintes du système nerveux assurant le contrôle des mouvements laryngés
Sur le plan étiologique, les atteintes des nerfs sont les plus fréquentes avec :
- les traumatismes chirurgicaux et non chirurgicaux (22 à 38% en fonction des
auteurs) : thyroïdectomie, pneumectomie, abords cervicaux…
- les tumeurs (17 à 36%) comprimant ou infiltrant le nerf vague, le nerf récurrent
et/ou le nerf laryngé supérieur : tumeurs de la base du crâne, tumeur cervicale, tumeur
thoracique (dominé par le poumon), médiastinale…
- les formes idiopathiques (13 à 20%)
- les neuropathies inflammatoires ou infectieuses (tuberculose, sarcoïdose, diabète,
lupus, VIH…).
Les paralysies unilatérales représentent 90% des paralysies laryngées. Elles sont plus
fréquentes à gauche, probablement pour des raisons anatomiques (trajet plus long de ce coté).
Les atteintes du système nerveux en dehors du trajet du nerf sont dominées par les atteintes
bulbaires que ce soit par accident vasculaire (syndrome de Wallenberg) ou par atteinte des
motoneurones (Syringobulbie, sclérose latérale amyotrophique, malformation d’Arnold
Chiari…). Les atteintes du système extrapyramidal peuvent conduire à des immobilisations
complètes. Leur fréquence de part leur méconnaissance est difficile à établir.
Les atteintes articulaires peuvent être liées à différents processus :
- les arthrites et ankyloses sont liées
* à des pathologies inflammatoires d’ordre rhumatologique (spondylarthrite
ankylosante, polyarthrite rhumatoïde…), d’ordre digestif (maladie de Crohn, rectocolite
hémoragique..) ou des connectivites
* à une radiothérapie ou à un traumatisme prolongé par une sonde
d’intubation ou nasogastrique. Celui ci peut être favorisé par le reflux gastro-oesophagien.
- les subluxations et luxations liées à un traumatisme laryngé interne (intubation
principalement) ou externe.
Les atteintes musculaires sont plus rares. Il faut noter les pathologies de la jonction
neuromusculaire avec la myasthénie et les myopathies dont la myopathie de Steinert. Elles
donnent généralement des atteintes bilatérales.
Enfin, de nombreuses étiologies peuvent provoquer une immobilité par plusieurs mécanismes
concomittants. Par exemple :
Le lupus par atteinte du nerf (neuropathie inflammatoire) et/ou par atteinte articulaire
(arthrite inflammatoire),
L’atrophie multisystémique par le syndrome extrapyramidal et par une atteinte
bulbaire
Aucune étude ne permet de déterminer l’incidence respective de chaque mécanisme. L’usage
abusif du terme de paralysie laryngée ou récurentielle devant un larynx immobile pérennise
cette situation et soulève le problème du diagnostic positif d’une réelle paralysie récurentielle.