Résolution approchée d’équations 267
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1. Position du problème
1.1 Introduction et notations
Soit donc à résoudre de façon approchée une équation du type f(x) = 0, où f est une fonction définie et
continue sur un intervalle I de et à valeurs dans .
L’idée est de construire une suite, au moyen de diverses méthodes que nous allons étudier… suite
convergeant, de préférence rapidement, vers la solution cherchée.
On supposera de plus que l’étude de la fonction f a permis de déterminer un intervalle [a ; b] sur
lequel f est strictement monotone et change de signe
. Moyennant ces hypothèses, l’équation n’a
qu’une seule solution, notée
, sur l’intervalle [a ; b].
En isolant un intervalle [a ; b]. sur lequel n’existe qu’une seule solution à l’équation, on dit que l’on a
procédé à la séparation des racines.
1.2 Quelles équations résoudre ?
La résolution, même approchée, des équations est un problème essentiel que l’on rencontre dans tous
les domaines des mathématiques. Passons en revue quelques situations classiques.
Calcul de constantes célèbres
C’est la première idée qui vient : on calcule facilement les constantes mathématiques qui sont des
nombres algébriques
par la résolution d’équations polynomiales simples, à coefficients dans
.
Par exemple, en appliquant une méthode de résolution approchée aux équations x2 – 2 = 0 ou
x3 – 2 = 0, on obtiendra une valeur approchée de
ou
.
Remarquons d’ailleurs que ce n’est pas parce qu’on les désigne mathématiquement avec un radical
que l’on est plus avancé sur la valeur qu’ils ont
!
Une équation proposée par Léonard de Pise (ou Fibonacci 1175-1250).
Dans un court traité, Flos, « Fleurs de solutions de certaines questions relatives au nombre et à la
géométrie », Léonard de Pise résout vers 1225 quinze problèmes de nature algébrique
: treize du
premier degré, un du second et un du troisième. Il s’agit, nous dit l’auteur, « de questions épineuses
exposées d’une manière fleurie » : on appréciera la métaphore.
C’est bien sûr le problème du troisième degré, un de ceux proposés par l’Empereur, qui nous intéresse
ici : résoudre l’équation du troisième degré x3 + 2x2 + 10x = 20
.
Fibonacci en propose une solution comportant 9 décimales exactes, à une époque où les formules
générales de résolution
n’étaient pas connues :
x
1,368808107.
Autrement dit, f(a) × f(b) < 0.
C’est-à-dire solutions d’équations polynomiales à coefficients entiers.
Une notation comme
relève du calcul littéral pur et simple : ce n’est qu’une façon commode de désigner le nombre positif qui a pour
carré 2... On aurait pu l’appeler
et faire du calcul littéral avec cette lettre, en remplaçant partout
2 par 2. C’est d’ailleurs peu ou prou ce
que l’on fait avec
.
Dont trois avaient été proposés par l’Empereur Germanique Frédéric II.
Le 20 est dans le membre de droite pour éviter les nombres négatifs, qu’on n’appréciait pas à l’époque.
Elles furent mises en évidence à la Renaissance Italienne, au XVIe siècle, notamment par Jérôme Cardan.