dossier thématique Influence du tabac sur la thyroïde et ses fonctions Influence of smoking on the thyroid and its functions Jean-Christophe Maiza*, Philippe Caron* »»L’influence du tabagisme sur la fonction thyroïdienne reste discutée, et semble modeste chez le sujet sain. »»Chez les sujets porteurs d’une hypothyroïdie avérée ou fruste, certains composants du tabac tels que les thiocyanates semblent réduire la sécrétion des hormones thyroïdiennes et entraîner une résistance à l’effet des hormones thyroïdiennes susceptible d’exacerber les signes périphériques. »»Le tabagisme constitue un facteur de risque de développer un goitre euthyroïdien, essentiellement en situation de carence iodée. »»Il existe une corrélation négative entre le tabagisme et le risque Impact du tabac sur la fonction thyroïdienne Plusieurs études se sont intéressées aux liens existant entre le tabagisme, son importance (niveau de consommation) et la fonction thyroïdienne, avec des résultats parfois discordants. Chez l’adulte sain, le tabac exerce peu d’effet sur la fonction thyroïdienne, éventuellement un effet faiblement stimulant. Les taux de tri-iodothyronine (T3l) sont en effet significativement supérieurs chez le fumeur alors que les taux de thyroxine (T4l) sont inchangés. La plupart des études rapportent une diminution du taux de TSH chez le fumeur, bien que d’autres travaux n’aient pas confirmé ce lien (1). Le mécanisme incriminé est incertain, mais plusieurs hypothèses ont été émises : l’activation thyroïdienne par le système sympathique induite par la nicotine, l’autonomisation relative du tissu thyroïdien. Parmi les patients atteints d’hypothyroïdie infraclinique ou fruste, les fumeurs présentent des concentrations supérieures de TSH, une T3l inférieure, un niveau de cholestérol total et de LDL-cholestérol plus élevé que les non-fumeurs. Par ailleurs, chez les patients atteints d’hypothyroïdie avérée, les fumeurs et les non-fumeurs sont caractérisés par des concentrations de TSH et d’hormones thyroïdiennes similaires, mais les patients fumeurs présentent plus de symptômes compatibles avec un hypométabolisme. Ainsi, dans un contexte d’hypothyroïdie infraclinique, le tabac semble réduire de cancer thyroïdien. »»L’incidence de la maladie de Basedow et de l’orbitopathie basedowienne est majorée chez les fumeurs ; le tabac constitue un facteur de résistance au traitement de ces pathologies. »»Durant la grossesse, le tabagisme maternel expose à des anomalies thyroïdiennes fœtales, tant fonctionnelles que morphologiques. Mots-clés : Tabagisme – Thyroïde – Auto-immunité – Grossesse. Keywords: Smoking – Thyroid – Auto-immunity – Pregnancy. la sécrétion des hormones thyroïdiennes et entraîner une résistance à l’effet des hormones thyroïdiennes susceptible d’exacerber les signes périphériques chez ces sujets, comme chez les patients porteurs d’une hypothyroïdie avérée (2). Les principaux composants du tabac incriminés dans les anomalies de la fonction thyroïdienne sont les thiocyanates. La détoxication des cyanides contenus dans la fumée de cigarette élève en effet la concentration plasmatique de thiocyanates. Or, ces molécules sont des inhibiteurs du symporteur sodium-iodure (NIS) et de l’organification de l’iode, entraînant une réduction de la synthèse hormonale thyroïdienne (figure, p. 70). Cet effet inhibiteur est dépendant des apports iodés. En effet, l’augmentation de l’apport iodé diminue les effets antithyroïdiens des thiocyanates (3). Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIII - n° 2 - mars-avril 2009 * Service d’endocrinologie, maladies métaboliques et nutrition, CHU de Toulouse. 69 P o i nt s f o rt s P roblème majeur de santé publique, le tabagisme exerce des effets néfastes sur de nombreux organes et est à l’origine d’un excès de morbi­ mortalité globale. La thyroïde peut être considérée comme une cible directe et les effets du tabac sur cette glande endocrine commencent à être mieux connus. Dans cette synthèse, nous étudierons successivement l’impact du tabagisme sur la fonction thyroïdienne et sur le volume thyroïdien, le lien entre tabagisme et auto-immunité thyroïdienne, et finalement les rapports entre tabagisme maternel et retentissement sur la thyroïde fœtale. dossier thématique Influence du tabac sur le volume thyroïdien Goitre euthyroïdien La consommation de tabac est classiquement associée à une augmentation du volume thyroïdien. Lors de l’étude SU.VI.MAX, comportant des sujets âgés de 25 à 60 ans séjournant en France, le volume thyroïdien mesuré par échographie est supérieur chez les fumeurs. Cet effet goitrigène semble sous la dépendance des thiocyanates, puisqu’il existe une corrélation positive entre le volume thyroïdien et le niveau de concentration urinaire des thiocyanates (4). Une méta-analyse de 25 études s’intéressant au lien entre tabac et dysthyroïdie rapporte une majoration du risque de développer un goitre multinodulaire non toxique chez les fumeurs, particulièrement chez les femmes, avec un risque relatif modérément, mais significativement, élevé de 1,29 (IC95 : 1,01-1,65) [5]. Plusieurs études antérieures suggéraient un lien entre goitre thyroïdien et tabagisme, mais uniquement dans les zones de carence iodée. Plus récemment, deux études rapportent l’impact du statut iodé sur le lien entre volume thyroïdien et tabagisme. La première s’intéresse aux variations du volume thyroïdien chez des fumeurs dont le statut iodé est modifié par supplémentation alimentaire sur une période de 4 ans. Cette correction de la carence iodée a permis de réduire l’impact du tabagisme sur le volume thyroïdien : la différence de volume thyroïdien entre les fumeurs et les non-fumeurs diminue de 24 % (IC95 : 19-29 %) à 12 % (IC95 : 6-18 %) avec I– Pendrine Thyrocyte (cellule folliculaire) Colloïde Tpo I– Clathrine Pinocytose Endosome Tabagisme et auto-immunité thyroïdienne Lysosome Na+ ATP ase K+ Noyau Dégradation I– Na+ Na+ K+ Capillaire HT Figure. Impact du tabagisme sur la synthèse des hormones thyroïdiennes. Cibles moléculaires de l’effet inhibiteur des thiocyanates sur la synthèse des hormones thyroïdiennes. 70 Cancer thyroïdien Plusieurs travaux rapportent une diminution du risque de cancer thyroïdien chez les patients présentant une intoxication tabagique. Une étude cas-témoin a en particulier évalué l’impact du tabac sur le risque de développer un cancer thyroïdien : plus de 1 200 sujets canadiens atteints de cancers thyroïdiens différenciés ont été appariés avec 2 600 sujets témoins. Par comparaison avec les sujets non fumeurs, le risque de développer un cancer thyroïdien était inférieur chez les fumeurs avec un risque relatif de 0,77 (IC95 : 0,581,02) parmi la population masculine et, de 0,71 (IC95 : 0,60-0,83) parmi la population féminine. Le bénéfice semble persister chez les anciens fumeurs (8). Chez les femmes, la réduction du risque est plus marquée avant la ménopause ou lorsque le tabagisme a débuté tôt, avant l’âge de 15 ans. Deux hypothèses sont émises pour expliquer cette corrélation négative entre tabagisme et risque de cancer thyroïdien. Comme précédemment décrit, le niveau de TSH est diminué chez le fumeur et il est parfaitement connu que le risque de développer un cancer thyroïdien différencié est influencé par le niveau de TSH. Par ailleurs, le métabolisme des œstrogènes peut être impliqué dans la pathogénie du cancer thyroïdien et l’effet anti-œstrogène du tabac a été démontré (9). Transcytose Golgi I– Nis I Thox Thyroglobuline Réticulum endoplasmique I l’apport iodé (6). La deuxième étude compare le volume thyroïdien de sujets fumeurs et non fumeurs dans une région ayant bénéficié d’une correction récente de la carence iodée : la corrélation entre le tabagisme et le volume thyroïdien s’avère négative chez les sujets de moins de 40 ans, mais positive chez les sujets âgés de plus de 60 ans (7). Ainsi, le tabagisme constitue un facteur de risque de développer un goitre euthyroïdien, essentiellement dans les populations présentant une carence iodée. Maladie de Basedow L’incidence de la maladie de Basedow est majorée chez les fumeurs, avec un risque relatif compris entre 1,9 (IC95 : 1,1-2,7) et 3,3 (IC95 : 2,09-5,22) par comparaison avec les non-fumeurs et selon les études (5, 10). Les mécanismes de cette association ne sont pas connus et le taux d’anticorps antirécepteurs de la TSH ne semble pas impliqué. Par ailleurs, le risque de récidive est conditionné par deux facteurs principaux : la persistance d’un taux élevé d’anticorps antirécepteur de la TSH et la consommation Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIII - n° 2 - mars-avril 2009 Influence du tabac sur la thyroïde et ses fonctions tabagique. Glinoer et al. rapportent en effet un taux de récidive de 18 % chez le non-fumeur contre 57 % chez le fumeur en l’absence d’anticorps antirécepteur de la TSH, et de 86 % chez le non-fumeur contre 100 % chez le fumeur en cas de persistance des anticorps antirécepteur de la TSH (11). De même, le risque de développer une orbitopathie basedowienne est nettement plus élevé chez le fumeur que chez le non-fumeur, avec des risques relatifs estimés entre 4,4 et 7,7 selon les études (12, 13). Toutes les études sont concordantes pour établir ce lien et le nombre de fumeurs est nettement supérieur parmi les patients ayant développé une orbitopathie que parmi les sujets présentant une maladie de Basedow sans complication oculaire. De plus, le risque de développer une orbitopathie est corrélé au niveau de consommation tabagique. Par ailleurs, la gravité de l’orbitopathie est en rapport avec le niveau d’intoxication tabagique comme cela a été décrit : par rapport aux non-fumeurs, le risque relatif de développer une diplopie est de 1,8 (IC95 : 0,8-4,3) pour une consommation de 1 à 10 cigarettes par jour, de 3,8 (IC95 : 1,9-9,7) pour une consommation de 11 à 20 cigarettes par jour et de 7 (IC95 : 3,0-16,5) pour une consommation supérieure à 20 cigarettes par jour (14). Plusieurs hypothèses mécanistiques sont avancées pour expliquer l’effet du tabac sur l’apparition d’une orbitopahie. Il est probable que l’irritation oculaire locale par la fumée soit un facteur aggravant. Sur le plan immunologique, la diminution de l’activité des lymphocytes T suppresseurs chez le fumeur pourrait concourir au développement de l’auto-immunité cellulaire responsable de l’orbitopathie basedowienne. L’hypothèse d’une altération de la structure du récepteur de la TSH par le tabac a également été proposée. Plus récemment, une étude in vitro a mis en évidence un lien entre les produits de dégradation de la fumée de tabac, d’une part, et l’augmentation de la production de glycosaminoglycanes et la stimulation de l’adipogenèse, d’autre part (15). Ainsi, les produits chimiques issus de la fumée de cigarette, transportés jusqu’à la cavité orbitaire par le courant circulatoire, pourraient stimuler les fibroblastes avec pour conséquence une expansion du volume tissulaire. La stimulation de l’adipogenèse est sous la dépendance de l’interleukine 1 (IL-1). L’utilisation d’un antagoniste de l’IL-1, déjà utilisé pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, pourrait donc représenter une stratégie thérapeutique efficace en inhibant les effets stimulants des produits de dégradation de la fumée sur l’adipogenèse et donc limiter la progression de l’orbitopathie basedowienne. Finalement, le tabagisme est un facteur de résistance au traitement de l’orbitopathie basedowienne. L’efficacité des traitements immunosuppresseurs (corticothérapie, radiothérapie orbitaire) est réduite chez le fumeur. Le risque d’apparition ou d’aggravation d’une orbitopathie basedowienne après irathérapie est également majoré chez le fumeur (16, 17). En pratique, ces données imposent un arrêt du tabagisme actif ou passif chez les patients présentant une maladie de Basedow, a fortiori s’ils présentent une orbitopathie, afin de diminuer la gravité de l’atteinte oculaire et d’augmenter l’efficacité des traitements immunomodulateurs. Maladie d’Hashimoto Il semble exister une relation inverse entre la consommation tabagique et le risque de maladie d’Hashimoto. En effet, dans une cohorte hollandaise, il a été rapporté une diminution significative de la présence d’anticorps antithyropéroxydase (anti-TPO) chez les femmes poursuivant une intoxication tabagique avec un risque relatif de 0,69 (IC95 : 0,48-0,99) par rapport aux non-fumeurs. Des résultats similaires ont été rapportés dans l’étude NHANES III au cours de laquelle les anticorps anti-TPO et antithyroglobuline (anti-Tg) ont été mesurés chez 15 592 sujets indemnes de toute pathologie thyroïdienne aux États-Unis, ainsi que dans une étude danoise récente rapportant un risque relatif de 0,66 (IC95 : 0,550,79) en faveur des fumeurs (18). Enfin, il a été montré récemment que le sevrage tabagique expose au risque de développer une auto-immunité thyroïdienne, avec une recrudescence de l’apparition d’anticorps anti-TPO et anti-Tg (19). Il n’existe pas d’explication rationnelle pour cette diminution du risque d’auto-immunité thyroïdienne en lien avec l’intoxication tabagique, bien que des hypothèses aient été émises, notamment l’effet anti-inflammatoire de la nicotine sur le système immunitaire. Cependant, à ce jour, aucune de ces hypothèses n’a pu être confirmée expérimentalement. Tabagisme maternel et fonction thyroïdienne fœtale L’équilibre thyroïdien est modifié pendant la grossesse en raison des modifications du métabolisme de l’iode, principalement caractérisées par une diminution du pool iodé maternel liée à une augmentation de la clairance rénale de l’iodure et au transfert transplacentaire de l’iode vers le versant fœtal. Or, dans le même temps, la thyroïde maternelle est stimulée du fait d’une augmentation de la TBG sous l’effet des œstrogènes et de Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIII - n° 2 - mars-avril 2009 71 dossier thématique la sécrétion placentaire d’HCG. La grossesse est donc une période de fragilité pour la fonction thyroïdienne de la mère. De plus, les paramètres de l’environnement exerçant un effet sur la thyroïde sont à même de modifier l’équilibre thyroïdien dans cette situation particulièrement vulnérable. Une étude récente s’est intéressée aux liens entre les fonctions thyroïdiennes maternelle et fœtale et le tabagisme (20). Les paramètres fonctionnels thyroïdiens ont été explorés chez 1 428 femmes au cours du premier trimestre de leur grossesse et chez 927 femmes durant le troisième trimestre. Dans les deux cohortes, la concentration maternelle de TSH était plus basse et la concentration de T3l plus élevée chez les fumeuses, ce qui est également observé en dehors de la grossesse. Parmi les femmes ayant interrompu le tabagisme en début de grossesse, les paramètres fonctionnels thyroïdiens sont identiques à ceux des femmes n’ayant jamais fumé. La fonction thyroïdienne du fœtus a, quant à elle, été évaluée sur le sang du cordon lors de l’accouchement. La TSH des fœtus nés de mères ayant poursuivi une intoxication tabagique pendant la grossesse est significativement plus basse. La T3l est supérieure dans ces conditions, mais de manière non significative, contrairement aux résultats d’une étude antérieure (21). Enfin, les enfants nés de mères tabagiques sont plus fréquemment hypotrophes, ce qui pourrait s’expliquer en partie par ce profil d’hyperfonctionnement thyroïdien. Sur le plan morphologique, il existe une relation positive entre le taux des thiocyanates mesuré au cordon et le rapport volume thyroïdien/poids de naissance. Une augmentation des concentrations de thyroglobuline a de surcroît été rapportée chez les nouveau-nés de mères fumeuses actives ou passives (22). Ainsi, le tabagisme maternel expose à des anomalies thyroïdiennes fœtales, tant fonctionnelles que morphologiques. Même si la relation directe entre l’hyperthyroxinémie et l’hypotrophie fœtale n’est pas établie et que les conséquences à long terme sur le risque de pathologie thyroïdienne chez les enfants nés de mères tabagiques n’ont pas été évaluées, la normalité des paramètres fonctionnels thyroïdiens observés à la naissance en cas d’arrêt de l’intoxication tabagique au début de la grossesse doit inciter à proposer une aide au sevrage tabagique chez toutes les femmes qui envisagent une grossesse. ■ Références 1. Utiger RD. Effects of smoking on thyroid function. Eur J 9. Galanti MR, Hansson L, Lund E et al. Reproductive history 16. Eckstein A, Quadbeck B, Mueller G et al. Impact of smoking Endocrinol 1998;138:368-9. and cigarette smoking as risk factors for thyroid cancer in women: a population-based case-control study. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev 1996;5(6):425-31. on the response to treatment of thyroid associated ophthalmopathy. Br J Ophthalmol 2003;87(6):773-6. 17. 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