Figure 5. Membrane sous-valvulaire aortique.
Figure 6. Sténose supra-
valvulaire aortique,
syndrome de Williams
et Beuren.
La Lettre du Cardiologue • n° 454-455 - avril-mai 2012 | 31
DOSSIER THÉMATIQUE
Chez un sujet jeune hypertendu souffrant de claudi-
cation des membres inférieurs, il faut chercher un
CoA de l’aorte abdominale.
Les anomalies associées à rechercher sont : les
obstacles étagés du cœur gauche, la bicuspidie
aortique (jusqu’à 80 % des CoA), la dilatation de
l’aorte ascendante, l’hypertrophie ventriculaire
gauche, la communication interventriculaire.
Le traitement d’une CoA native chez l’adulte est
encore débattu, mais, le plus souvent, il est endo-
vasculaire par angioplastie et mise en place d’un
stent. Le traitement par aspirine à dose antiagré-
gante, la prévention antioslérienne et la surveil-
lance tensionnelle sont indiqués à vie (un tiers
des patients restent hypertendus, malgré la levée
optimale de la CoA [8]).
Souffle systolique éjectionnel
avec valve aortique normale :
sténose sous-valvulaire
et supravalvulaire aortique,
sténose pulmonaire
La sténose sous-valvulaire aortique représente
jusqu’à 30 % des obstacles de la voie d’éjection
gauche (9). C’est une lésion d’évolution progressive,
qui peut ne pas être découverte jusqu’à l’âge adulte.
La lésion causale est une membrane fibreuse loca-
lisée (figure 5) ou, plus rarement, un tunnel fibro-
musculaire. Une anomalie de l’insertion de l’appareil
sous-valvulaire mitral peut participer à l’obstruction.
Un bilan lésionnel précis est important et déter-
mine la stratégie chirurgicale. Il ne faut pas oublier
d’examiner toute la voie gauche, car l’obstacle du
cœur gauche peut être étagé (supra- et sous-valvu-
laire mitral, supra- et sous-valvulaire aortique, et
coarctation de l’aorte). Le risque à long terme est
la récidive (jusqu’à 30 % des cas), et une progres-
sion vers l’insuffisance et vers la sténose valvulaire
aortique (9-11). La sténose supravalvulaire aortique
est plus rare (8 % des obstacles d’éjection gauche).
Elle est le plus souvent associée à un syndrome de
Williams et Beuren (9). L’aorte a typiquement un
aspect en sablier, la sténose se situant au niveau
de la jonction sinotubulaire (figure 6).
Un gradient doppler moyen supérieur à 50 mmHg
chez un patient symptomatique, un patient asymp-
tomatique mais avec une hypertrophie ventriculaire
gauche, une fraction d’éjection inférieure à 50 %, une
insuffisance aortique sévère avec dilatation VG ou
une réponse tensionnelle anormale à l’effort sont des
indications à la chirurgie pour les sténoses sous- et
supravalvulaires aortiques (3).
La sténose valvulaire pulmonaire représente 10 %
des cardiopathies congénitales, avec 2 à 3 % de
récurrences familiales (3). L’aspect typique est celui
de la valve en dôme (figure 7, p. 32). Une dilata-
tion du tronc et de l’artère pulmonaire (AP) gauche
peuvent être associées. Plus rarement, la valve est
dysplasique et épaissie, et peut s’associer à une
sténose supravalvulaire en sablier, comme dans
le syndrome de Noonan. Une vitesse supérieure à
4 m/s (gradient maximum supérieur à 64 mmHg)
avec un ventricule droit (VD) normofonctionnel
est habituellement retenue comme indication
de l’intervention (3). Pour une sténose valvulaire
typique, une dilatation percutanée au ballon est la
procédure de choix.
Un autre obstacle de la voie d’éjection du VD est
la sténose médioventriculaire (double chamber