
La reconstruction des images
Après détection des photons c, une reconstruction tomogra-
phique est effectuée afin d’obtenir des images. La localisa-
tion du point d’annihilation est déterminée par l’intersec-
tion des lignes de coïncidence consécutives à de nombreux
événements radioactifs enregistrés par les détecteurs. Le
nombre d’événements survenus pendant un temps tpermet
de calculer la distribution et la concentration de la radioac-
tivité dans le volume des coupes définies par les couronnes
pendant ce temps t.
Les photons cémis au niveau des différents organes vont
traverser l’os et les tissus mous avant d’atteindre les détec-
teurs. Au cours de ce trajet, ils vont subir une atténuation
qui varie selon le trajet emprunté, et en particulier avec
l’épaisseur et la nature des différents tissus. Afin d’obtenir
une quantification exacte, plusieurs méthodes de correction
de cette atténuation sont utilisées. La plus courante consiste
à mesurer un facteur de correction pour chaque ligne de
coïncidence (méthode dite de transmission). Avant chaque
examen, une source externe de rayons X (par exemple du
Germanium 68) tourne autour de l’objet étudié permettant
d’obtenir une carte des coefficients d’atténuation de la
radioactivité émise par cette source sur chaque ligne de
coïncidence et pour les caméras couplées à un scanner ce
dernier est utilisé pour corriger l’atténuation. Les informa-
tions obtenues par cette mesure sont ensuite prises en
compte lors de la reconstruction des images. Cette techni-
que nécessite de faire l’acquisition d’images dites de trans-
mission, d’une durée variable (quelques minutes en
moyenne). Sont également utilisées des techniques auto-
matiques de correction d’atténuation basées sur des estima-
tions mathématiques moyennes de l’atténuation. Ces der-
nières sont moins précises, mais ne nécessitent pas la
réalisation d’une image de transmission. Elles permettent
d’écourter la durée d’un examen en TEP.
L’analyse des images
Les progrès sont considérables dans le traitement des ima-
ges obtenues permettant, soit une analyse individuelle, soit
une analyse de groupe. Les analyses peuvent être qualitati-
ves ou quantitatives. Comme pour toutes les autres techni-
ques d’imagerie, l’analyse visuelle des images est générale-
ment suffisante dans un but clinique. Seules des analyses
quantitatives sont utilisées en recherche pour détecter de
très faibles variations des paramètres fonctionnels et bien
évidemment obtenir des variables quantitatives indispensa-
bles pour effectuer des analyses statistiques. On dispose
actuellement de logiciels de traitement d’images qui in-
cluent une analyse statistique des données d’un sujet ou
d’un groupe en comparaison avec des données de référence
obtenues chez des sujets témoins. Les analyses quantitati-
ves peuvent être réalisées avec la technique des régions
d’intérêt (ROI) ou avec des logiciels d’analyse statistique
portant sur l’ensemble des pixels, comme SPM (statistical
parametric mapping). Les données obtenues à partir des
images dépendent du traceur administré. En oncologie, une
analyse sémi-quantitative est le plus souvent réalisée en
calculant un index (le standard uptake value ou SUV)
obtenu en divisant l’activité moyenne dans une ROI (en
MBq/mL) par la dose injectée (en MBq) et par le poids du
sujet (en g) ou par sa surface corporelle (en m
2
), corrigé ou
non pour la glycémie.
Étude du métabolisme
Les études du métabolisme sont actuellement réalisées en
utilisant comme traceur le 2-déoxy-D-glucose (2DG), un
analogue du glucose, dont l’un des groupements hydroxy-
les (OH) a été remplacé par un atome de fluor radioactif
(
18
F), sans conséquences sur les propriétés biochimiques de
la molécule. Il s’agit du traceur le plus utilisé, tout particu-
lièrement en oncologie. Les mesures du métabolisme gluci-
dique sont essentiellement basées sur la méthode autora-
diographique au [
14
C]-déoxyglucose décrite chez le rat par
Sokoloff et al. [2] (figure 2). Pour entrer dans les cellules, le
2DG utilise le même transporteur (GLUT1 et GLUT3 pour
le cerveau, GLUT1 et GLUT4 pour le cœur et les muscles)
que le glucose, par diffusion facilitée, et est en compétition
avec le glucose, mais, à l’inverse du glucose qui est ensuite
rapidement métabolisé dans le cycle de Krebs, le 2DG ne
peut entrer dans aucune voie métabolique et est ainsi piégé.
Le 2DG est phosphorylé, comme le glucose, en 2-déoxy-D-
glucose-6-phosphate (2 DG-6P). C’est après cette étape
que le métabolisme du 2 DG s’arrête, car le 2 DG-6P n’a
d’affinité ni pour la glucose-6-phosphate isomérase, ni pour
la glucose-6-phosphate déshydrogénase. De même, puis-
que le 2 DG-6P ne traverse pas les membranes cellulaires, il
y a piégeage métabolique intracellulaire sous forme de
2 DG-6P. Après 35 minutes, la majorité de la radioactivité
est piégée sous forme de 2 DG-6P et reste stable au moins
30 minutes. Pendant cette période, ces images tomographi-
ques qui reflètent la distribution de l’émetteur de positon
peuvent être obtenues, puis sont transformées en images
métaboliques en utilisant un modèle mathématique. Ce
modèle repose sur l’hypothèse que la mesure de la vitesse
de formation de 2 DG-6P devrait permettre de fournir, à
une valeur de proportionnalité près, la vitesse de formation
de glucose-6-phosphate, qui, à l’état stationnaire, est égale
à la consommation de glucose (figure 3).
Ce principe, développé par Sokoloff pour une application
autoradiographique chez l’animal, a été transposé avec
STV, n° 9, vol. 16, novembre 2004
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