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Anaïs Potron a obtenu un Master en Microbiologie à l’Université Diderot Paris 7 puis un doctorat en Pharmacie et un diplôme d’études spécialisées en Biologie Médicale en 2010. Elle est actuellement assistante
hospitalo-universitaire dans le laboratoire de Bactériologie dirigé par le Pr. Nordmann au centre hospitalieruniversitaire de Bicêtre. Elle effectue en parallèle, et dans le cadre d’une thèse d’Université, des travaux de
recherche portant sur les bactéries multirésistantes.
La famille des entérobactéries regroupe une vingtaine de genres bactériens différents ayant en commun
quelques caractéristiques biochimiques ainsi que leur habitat : le tube digestif de l’homme ou celui des
animaux. Elles font partie des pathogènes les plus fréquents et peuvent être responsables de divers types
d’infections comme des infections digestives, urinaires, respiratoires ou sanguines, notamment en milieu
hospitalier.
L’émergence d’entérobactéries résistantes à l’ensemble des antibiotiques de la classe des beta-lactamines,
en particulier aux carbapénèmes, est en passe de devenir un risque de santé publique majeur. En effet, les
beta-lactamines sont les antibiotiques les plus largement utilisés et les carbapénèmes constituent les antibiotiques de dernier recours utilisés pour le traitement des infections dues à des bactéries déjà résistantes
à un certain nombre d’antibiotiques. Il est donc capital de conserver l’efficacité des carbapénèmes, mais la
résistance vis à vis de ces derniers, conséquence de l’acquisition de gènes codant pour diverses enzymes
capable de détruire les carbapénèmes, est cependant en forte progression depuis 2008.
Les travaux d’Anaïs Potron ont permis la caractérisation d’une de ces nouvelles enzymes, capable d’hydrolyser les carbapénèmes. Cette nouvelle enzyme, une beta-lactamase appelée OXA-181, a été identifiée dans
une souche d’entérobactérie isolée dans le Sultanat d’Oman chez un patient ayant auparavant voyagé en
Inde. Cette enzyme semble maintenant avoir largement disséminée dans le sous-continent indien. Anaïs
Potron a également mis en evidence les éléments génétiques ayant conduit à l’acquisition de cette enzyme
par certaines entérobactéries. Ses travaux se sont ensuite portés sur l’identification du progéniteur de cette
enzyme, à savoir l’espèce bactérienne qui héberge de façon naturelle le gène codant pour cette enzyme.
Cette bactérie a été identifiée dans des prélèvements d’eaux stagnantes effectués en Inde. Il s’agit d’une
bactérie environmentale appelée Shewanella sp. A partir de cette bactérie de l’environnement, le gène codant pour la beta-lactamase OXA-181 a pu être mobilisé grace à des éléments génétiques mobiles, et a pu
être transféré vers des bactéries pathogènes que sont les entérobactéries.
Pour le Prix franco-suédois pour les jeunes chercheurs, Anaïs Potron a présenté les articles :
- “Characterization of OXA-181, a carbapenem-hydrolyzing class D beta-lactamase from Klebsiella pneumoniae”, Antimicrobial Agents and Chemotherapy, 2011; 55:4896-4899.
- “Origin of OXA-181, an emerging carbapenem-hydrolyzing oxacillinase, as a chromosomal gene in Shewanella xiamenensis”, Antimicrobial Agents and Chemotherapy, 2011; 55:4405-4407.
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