PSYCHOLOGIE DU DEVELOPPEMENT - Licence 1KARINE DURAND Université de Bourgogne 2011-2012 Plan Plan 1. La mémoire Plan 1. La mémoire 2. Le langage oral Développement de la mémoire 1. Introduction Introduction Fonction mentale supérieure Impliquée dans la plupart de nos activités Système de conservation des connaissances + schémas d’action Passé, Présent et Avenir Au cœur des Apprentissages Définition « La faculté de conserver et de rappeler des états de conscience passés et ce qui s’y trouve associé » Elle permet à l’expérience passée de retentir sur l’organisation d’une réponse ou d’une action Théorie du traitement de l’information Une tâche à effectuer Comment l’individu traite t-il l’information? Quels processus ? Analogie avec l’ordinateur (modèle de la pensée humaine) L’étude de la mémoire à la base de la théorie du traitement de l’information Approche Cognitiviste Une 1ère Définition = le stockage Composition du système mémoire Modules distincts (plusieurs composantes, sous-systèmes) Capacités de Stockage Délai de rétention Quelques secondes toute la vie Approche Cognitiviste 1ère Distinction entre plusieurs composantes MÉMOIRE A COURT TERME DES MEMOIRES Dissociation Neuropsychologie MÉMOIRE A LONG TERME Qu’est-ce que mémoriser ? Conserver une quantité de données accessibles Une opération mentale Trois phases : 1. Encodage 2. Stockage 3. Récupération Conserver une quantité de données accessibles Une opération mentale Trois phases : 1. Encodage 2. Stockage L’information circule de manière organisée 3. Récupération 1ère phase: Acquisition des données Former 1 représentation Sous la forme d’un code particulier 1. Encodage OUI-OUI Nos connaissances sont traduites dans plusieurs codes Phonologique Sémantique Visuel … Chauffeur de taxi OUI-OUI Mirou Miniville Chauffeur de taxi 2ème phase: Rétention des données Stockage Conservation 2. Stockage 3ème phase: Retrouver l’information emmagasinée Récupérer 3. Récupération Récupérer une information Plusieurs façons Reconnaitre ou se Rappeler 1. La reconnaissance Forme la plus simple Processus de base Activité de comparaison Quasi-permanente 1. La reconnaissance Présente dès la naissance 16 14 12 Durées en sec. 10 HABITUATION 8 6 4 2 0 Essais 1. La reconnaissance avec l’âge Difficulté si matériel abstrait (encodage) Effet de la stratégie/absence de stratégie 100 80 % de reconnaissance Performances ++ Reconnaissance (%) d’objets familiers parmi des objets nouveaux à 2 et 4 ans 60 40 20 0 2 ans 4 ans 2. Le rappel Nombre d’objets correctement rappelés à 3 et 4 ans (/10 objets) + difficile 10 Produire activement une Capacités de rappel + tardives (vs. Reconnaissance) 8 nombre d’objets information qui n’est pas présente 9 7 6 5 4 3 avec l’âge 2 1 0 3 ans 4 ans 2. Le rappel Des performances de rappel qui peuvent varier Effet de la stratégie Rappel meilleur si traitement sur le matériel à mémoriser Dès 3 ans Organisation du matériel en sous-catégories Les modèles de la Mémoire Modèles de la mémoire Atkinson et Shiffrin (1968) Un des 1ers modèles (3 REGISTRES) Registre d’informations sensorielles (Mémoire Sensorielle) Mémoire à court terme (MCT) Mémoire à long terme (MLT) Modèles de la mémoire Atkinson et Shiffrin (1968) Un des 1ers modèles (3 REGISTRES) Information Sensorielle provenant de l’environnement Mémoire Sensorielle (MS) Mémoire à court terme (MCT) Mémoire à long terme (MLT) 1. Mémoire Sensorielle (RIS) Très courte durée (mémoire visuelle ~ ½ seconde) (mémoire auditive ~ 2 secondes) Maintien l’information sensorielle sans déformation Extraction Oubli par détérioration 2. Mémoire à court terme Information retenue pour l’encodage 2 caractéristiques : capacité et durée limitées Ex, Numéro de téléphone Mémoire à court terme Capacité de Stockage Taille = Empan Mnésique Nombre d’éléments que l’on peut immédiatement restituer après les avoir entendus Miller (1956) : ‘Nombre magique’ 7 +/- 2 éléments Chunk (regroupement) Mémoire à court terme Durée limitée à ~ 20 secondes Capacité de stockage temporaire Oubli fréquent en MCT Interférence Absence d’autorépétition Mémoire de travail (MDT) Mémoire à court terme stockage temporaire de l’information Mémoire de travail stockage + manipulation de l’information (rôle double) Système de mémoire temporaire impliqué dans la réalisation d’activités +/- complexes Permet le maintien temporaire des informations qui alimentent une activité complexe Mémoire de travail (MDT) Mémoire active Impliquée dans •le raisonnement •la compréhension •les apprentissages Nécessaire ++ que les procédures ne sont pas encore automatisées Mémoire de travail (MDT) Système hiérarchisé complexe à plusieurs composantes articulées Modèle Baddeley et Hitch (1974) Trois composants L’administrateur central La Boucle phonologique Le calepin visuo-spatial Baddeley et Hitch (1974) ADMINISTRATEUR CENTRAL BOUCLE PHONOLOGIQUE CALEPIN VISUO-SPATIAL 2 systèmes qui stockent les informations de manière spécifique en fonction de la nature du matériel Modèle Baddeley et Hitch (1974) ADMINISTRATEUR CENTRAL • Amodal et à capacité limitée Contrôle les opérations de traitement Gère les ressources attentionnelles, réguleCALEPIN les BOUCLE informations perceptives, sélectionne les stratégies PHONOLOGIQUE VISUO-SPATIAL Coordonne le traitement et la récupération des infos en MLT • Dispose de 2 systèmes esclaves Modèle Baddeley et Hitch (1974) ADMINISTRATEUR CENTRAL BOUCLE PHONOLOGIQUE •Stockage des infos verbales (auditives ou visuelles • Responsable des processus articulatoires (compréhension+production langage) CALEPIN • Responsable de l’auto-répétition mentale (maintien des infos en MDT transfert en MLT) VISUO-SPATIAL • Fait entrer dans le stock phonologique, les informations verbales présentées visuellement Rafraîchissement constant de l’information à disposition de l’Administrateur central (ex, n° tél.) Modèle Baddeley et Hitch (1974) ADMINISTRATEUR CENTRAL BOUCLE PHONOLOGIQUE • Composée deCALEPIN 2 sous-systèmes VISUO-SPATIAL Stock phonologique Répétition subvocale Baddeley et Hitch (1974) ADMINISTRATEUR CENTRAL • Stockage des informations visuelles et spatiales (non verbales) • Gestion des images mentales • impliqué dans les tâches d’imagerie mentale (rotation, parcours…) CALEPIN VISUO-SPATIAL Rafraîchissement constant de l’information visuelle à disposition de l’Administrateur central (ex, le nombre de fenêtre dans sa maison) Mémoire de travail Evaluation de la mémoire de travail Mémoire de travail Rappel de chiffres envers 4-8-7-2 Écoute phrases / rappel de Les pommes tombent mots du ciel Il écrit sur une cerise La voiture a un moteur 2-7-8-4 Ciel – Cerise – Moteur 3. Mémoire à long terme Système à très grande capacité En théorie, 2 caractéristiques : stockage et maintien illimités Bibliothèque : l’ensemble des connaissances, souvenirs, savoirs… de toute une vie Construction de l’Identité MÉMOIRE A LONG TERME DECLARATIVE (explicite) Sémantique Habilités Motrices PROCEDURALE (implicite) Episodique Réponses autonomes Conditionnement classique Acquisition perceptive Amorçage verbal Fonctionnement de la mémoire Tulving (1972) Mémoire SEMANTIQUE/ Mémoire EPISODIQUE Fonctionnement de la mémoire Mémoire SEMANTIQUE Regroupe les connaissances générales, savoirs, concepts sur le monde Indépendamment du moment et du lieu d’encodage Absence de lien avec le temps et l’espace Partagés par un grand nombre d’individus Savoir : que la guitare est un instrument, le mot guitare est féminin, etc… Fonctionnement de la mémoire Mémoire EPISODIQUE Informations situées dans l’espace et dans le temps Des ‘épisodes’ Mémoire autobiographique Subjective et récupération fortement liée au contexte Mémoire des événements vécus dans un contexte (lieu, date, émotions…) Savoir : que j’ai cours de guitare tous les jours à 17h, que le soir de mon concert de guitare, je portais un pantalon rouge, etc..… Fonctionnement de la mémoire Mémoires Sémantique et Episodique Mémoire DECLARATIVE ~ Mémoire explicite Toutes les informations accessibles à une récupération consciente et pouvant être exprimées par le langage S’appuie sur 1 Système de représentations verbalisables Fonctionnement de la mémoire Mémoire PROCEDURALE ~ Mémoire Implicite Toutes les informations relatives à la manière de faire quelque chose Les compétences motrices, actes, aptitudes, savoir-faire Ex, savoir conduire une voiture S’appuie sur 1 Système d’action et de représentation perceptive Les systèmes de la mémoire Mémoires temporaires Registre d’informations sensorielles (mémoire sensorielle) (~millisecondes) Mémoire à court terme /MDT (~secondes à quelques minutes) Mémoire permanente Mémoire à long terme Le développement de la mémoire ** L’étude du développement de la mémoire Selon l’âge Différentes questions Différents paradigmes Décrire les caractéristiques de la mémoire à différents âges Décrire les facteurs à l’origine du développement La mémoire du nourrisson La petite enfance Mémoire et Petite enfance Regards passés Incapacité du bébé à se souvenir ‘Cognitivement’ immature L’amnésie infantile Deux théories influentes: Freud et Piaget Mémoire et Petite enfance Regards actuels Pas d’apprentissage sans mémoire Or, une période très féconde Récemment, mise en évidence de capacités mnésiques précoces Une mémoire avant la naissance? Mémoire fœtale Systèmes sensoriels fonctionnels Sensibilité aux informations extérieures Mise en évidence d’une capacité à mémoriser Des sons et des odeurs La mémoire du fœtus Mémoire des sons DeCapser et Fifer (1980), DeCasper et Spence (1986) La succion non nutritive La mémoire du fœtus DeCapser et Fifer (1980) Reconnaissance de la voix maternelle DeCasper et Spence (1986) Reconnaissance d’une histoire familière In utero, le fœtus mémorise des informations auditives Reconnaissance à la naissance des informations entendues in utero La mémoire du fœtus Kisilevsky et al. (2003) Modification du rythme cardiaque du fœtus à l’écoute d’un poème lu par la mère vs. une femme étrangère In utero: capacité de discrimination, reconnaissance Mémoire La mémoire du fœtus Mémoire des odeurs Schaal et coll. (1997; 1998; 2006; 2010) Le choix préférentiel La mémoire du fœtus Schaal, Marlier et Soussignan (1998) Reconnaissance du liquide amniotique Schaal, Marlier et Soussignan (2000) Reconnaissance d’une odeur d’anis rencontrée in utero Schaal et al. (2006) Reconnaissance de l’odeur maternelle In utero, le fœtus mémorise des informations olfactives Reconnaissance à la naissance des informations traitées in utero Les compétences mnésiques périnatales Chez le nouveau-né, Habituation-réaction à la nouveauté Activité de comparaison entre une information encodée et stockée(représentation) et le stimulus présenté Mémoire Les compétences mnésiques périnatales Bushnell et coll. (1984) Nourrissons de 3 à 7 semaines Formes visuelles géométriques Temps de regard stimulus nouveau > stimulus familier Réaction aux changements de couleur et de forme géométrique 15 MN/15J HABITUATION TEST Les compétences mnésiques périnatales Amélioration rapide des compétences mnésiques A 6 mois : mémorisation de visages en quelques secondes (Pascalis et coll. 1998) Deux paradigmes pour l’étude de la mémoire chez le nourrisson L’imitation Le conditionnement L’imitation Comportement spontané et naturel Réalisation d’une action effectuée par un modèle Immédiatement après l’action ou après un délai variable Imiter un modèle en son absence suppose la création d’une représentation du modèle Piaget (1936) : capacité tardive ~ 18mois L’imitation néonatale Meltzoff & Moore (1977; 1983) Expressions faciales (à partir de 42 minutes de vie) Meltzoff & Moore (1994) 6 semaines: Reproduction des expressions faciales 24 heures après Capacité précoce Mémorisation des expressions produites par l’expérimentateur Maintien d’une information dans le temps, et la récupère ultérieurement L’imitation chez le nourrisson Meltzoff (1988) Paradigme d’imitation différée Démonstration : un expérimentateur présente au bébé un objet et réalise devant lui une action sur l’objet Ex, une petite marionnette attrape une cloche et la fait sonner Test : imitation spontanée des actions sur les mêmes objets Comparaison Groupe expérimental vs. Groupe contrôle Rappel testé après un délai de quelques heures à plusieurs années Mémoire déclarative (non verbale) ≠ procédurale (demande plusieurs essais, du temps) L’imitation chez le nourrisson Avec l’âge, augmentation du délai de rétention 24mois 12m Bauer (1994) 14 mois 7j Meltzoff (1988) 6 mois 24h • 13 mois : Rappel dans l’ordre des actions effectuées • 20 mois : Performances = entre rappel immédiat et rappel différé L’imitation chez le nourrisson Facteurs de la mémorisation Répétition de la séquence (Sheffield & Hudson, 1994) consolide la trace en mémoire Liens de causalité entre les actions ≠ arbitraire (Bauer et coll., 1994) augmente la capacité à mémoriser la séquence avec précision Le paradigme du mobile Rovee-Collier (1969): Mémoire à long terme chez le jeune enfant Conditionnement opérant : faire bouger un mobile qui se trouve au dessus de leur lit grâce à des mouvements spontanés de pédalage Mesure du nombre de coups de pieds/minute Deux phases : Apprentissage et Test Le paradigme du mobile APPRENTISSAGE (3 phases) 2 sessions (15mn) identiques séparées par 24h 1. Etablissement du niveau de référence (base) (3mn) Nombre de coups de pieds/ minute en l’absence de renforcement (en moyenne 6-8) 2. Apprentissage + renforcement conjugué (9mn) Le ruban relie le pied de l’enfant au support avec mobile. Mouvement du mobile correspond au rythme des coups de pieds. Augmentation progressive de la fréquence des coups de pieds (double ou triple) 3. Phase qui teste la rétention immédiate Enregistrement du nombre de coups de pieds/ minute sans aucun renforcements Carolyn Rovee-Collier Le paradigme du mobile TEST Après le délai Phase test = phase apprentissage 1 Indice enregistré : Nombre de coups de pieds/ minute Nombreuses variations possibles quels effets sur la mémoire Délai, Mobile, Contexte Développement de la mémoire DUREE DE RETENTION (Jours) Rovee-Collier & Hayne (1987) 46 41 36 31 26 21 16 11 6 3 jours 1 2 3 6 Age (mois) 9 à 12 Développement de la mémoire DUREE DE RETENTION (Jours) Rovee-Collier & Hayne (1987) 46 41 36 31 26 21 16 7 jours 11 6 1 2 3 6 Age (mois) 9 à 12 Développement de la mémoire DUREE DE RETENTION (Jours) Rovee-Collier & Hayne (1987) 46 41 36 31 26 15 jours 21 16 11 6 1 2 3 6 Age (mois) 9 à 12 Développement de la mémoire Rovee-Collier & Hayne (1987) DUREE DE RETENTION (Jours) 6 à 8 semaines 46 Paradigme du train 41 36 31 26 21 16 11 6 1 2 3 6 Age (mois) 9 à 12 Développement de la mémoire L’ensemble des résultats Mise en évidence des capacités de mémorisation du bébé au cours des 2 1ères années de vie Développement de la mémoire 1 an : durées de rétention relativement brèves Possibilité d’allongement Protocole de réactivation des souvenirs Par ex, Hildreth et coll. (2003) 6 mois (rappel moyen = 15 j) Paradigme de mobile 3 sem. après phase d’apprentissage réactivation (2 mn : l’expérimentateur fait bouger le mobile) Nombre Coups de pieds > Base pendant 13 jours après réactivation Développement de la mémoire Ce que l’on peut retenir Développement de la mémoire Les nourrissons mémorisent : encodage, stockage et récupération Des changements aux différentes étapes Développement de la mémoire Avec l’âge, Augmentation de la vitesse d’encodage de l’information Développement de la mémoire Avec l’âge, Augmentation de la durée de maintien des informations Même procédure résultats comparables Développement linéaire (3j. à 2 mois; 13 sem. à 18 mois) Développement de la mémoire Avec l’âge, Augmentation de la flexibilité de récupération des souvenirs 2-6 mois: récupération très dépendante du contexte d’apprentissage Elément nouveau perte du souvenir Développement de la mémoire** Une mémoire à très long terme Delaunay El Allam et coll. (2010) Camomille Développement de la mémoire Après l’incapacité à former des souvenirs, 1ère question Nature de la mémoire du nourrisson ? Développement de la mémoire Débat Mémoire Implicite (présente à la naissance) vs Mémoire Explicite (développement continu en lien avec l’avènement du langage) Développement de la mémoire Débat Certains auteurs considèrent Méthode basée sur Conditionnement opérant Mémoire non déclarative Méthode basée sur Imitation (utilisée chez l’adulte) Mémoire déclarative NON verbale (forme rudimentaire) (Rovee-Collier et coll. 2001) Mémoire Episodique ? Conscience du souvenir compréhension de ses états mentaux et capacité à ressentir un vécu personnel… Perner (2000) : vers 5-6 ans Développement de la mémoire Après l’incapacité à former des souvenirs, 2ème question Devenir des représentations en mémoire chez le nourrisson ? Développement de la mémoire 2 remarques contradictoires Amnésie infantile Absence de souvenirs des 3 1ères années de vie Traces inaccessibles à long terme Théories basées sur la petite enfance pour le développement affectif et relationnel Rôle clé des événements vécus pendant cette période Développement de la mémoire Amnésie infantile ? Facteurs maturationnels Mémoire épisodique suppose une maturation biologique Rôle du cortex préfrontal Développement de la mémoire Amnésie infantile ? Défaut de structure organisatrice Absence de langage compétences narratives conventionnelles pour construire et interpréter le souvenir Développement de la mémoire Amnésie infantile ? Défaut de structure d’encodage/modification de la qualité de l’encodage Disponibilité ≠ Accessibilité La représentation a été stockée mais incapacité à la récupérer codes du bébé ≠ codes de l’adulte Développement de la mémoire Conclusion Présence de représentations non accessibles Expériences du nourrisson : base de leur développement bien que non accessibles à la conscience L’enfant plus âgé L’étude de la mémoire Mémoire autobiographique Développement Mémoire autobiographique Evénements vécus personnellement Souvenirs personnels mémoire Episodique Mémoire autobiographique mémorisation d’évènements relativement anciens et associés à un fort sentiment de vécu personnel Pas une copie Des transformations (lacunes, réinterprétations…) Mémoire autobiographique Intérêt récent chez l’enfant (amnésie infantile) Contraintes liées aux études : Evènements réels Evocation verbale du souvenir Mémoire autobiographique Langage exploration de la capacité du jeune enfant à se souvenir d’événements passés 18 mois: éléments rapportés incomplets Épisodes familiers et récurrents de la vie quotidienne Ex, Faire un gâteau Mémoire autobiographique 2-3 ans : des rappels avec beaucoup de détails des évènements distinctifs de leur vie datant de plus de 3 mois (Fivush et al., 1987) Mémoire autobiographique 4 ans : des rappels détaillés, mieux organisés et moins dépendants du caractère directif des questions posées par l’interviewer (Hamond et al., 1990) Mémoire autobiographique Remarques (amnésie infantile) Passage de 2-3 ans à 4 ans marqué par un changement Quantitatif et Qualitatif 4-5 ans: les faits marquants sont susceptibles de laisser une trace durable Mémoire autobiographique Question : Durée de rétention des premiers souvenirs ? Pillemer et al. (1994) Enfants de 3-4 ans Déclenchement d’une alarme d’incendie évacuation des enfants 1er rappel : 2 semaines 2ème rappel : 7 ans Résultats • 7 ans plus tard : Rappels les + précis Enfants ayant produits les rappels les mieux organisés dès la 1ère session Rappel (%) 60 50 57% 40 30 20 10 18% 0 3-4 ans 7 ans D’après Pillemer et al., 1994 Mémoire autobiographique Question : Facteurs pour un souvenir précoce et durable ? 1. Episode distinctif, marquant se détacher des autres événements de la vie de l’enfant Limite les confusions Mémoire autobiographique 1. Episode distinctif, marquant Suppose: Capacités d’évaluation Scripts et de schémas généraux de connaissances pour juger un évènement comme étant ‘extra-ordinaire’ (Nelson, 1993) 2-3 ans: se rappellent un évènement distinctif en insistant sur ce qui le rapproche d’un évènement familier 4 ans : les enfants mettent en avant les éléments qui précisément le rendent singulier (Fivush et al., 1990) Mémoire autobiographique 2. Emotion et niveau de Stress Plus l’événement est traumatisant et plus le souvenir sera précis Mémoire autobiographique Bahrick et al. (1997) Lien non linéaire entre niveau de stress et qualité de rappel Enfants (3-4 ans) ayant été confrontés à un ouragan 3 groupes en fonction de leur degré d’exposition directe à la catastrophe (faible, modéré, élevé) Interrogés 6 ans plus tard Mémoire autobiographique Bahrick et al. (1997) Rappels riches chez tous mais plus particulièrement chez les enfants à niveau d’exposition modéré Les plus fortement exposés produisent moins d’éléments + accès plus difficile à ces souvenirs Beaucoup de stress un impact négatif sur la mémoire? Mémoire autobiographique Question : Rôle des éventuelles évocations, récapitulations et discussions au sujet de l’évènement (entre l’encodage et rappel) Importance des ré-évocations Peu de temps après l’évènement ‘rafraîchissent’ (voire complètent) la trace en mémoire Allongent la durée du souvenir (Hamond et al., 1990) L’amnésie infantile Retenons de ce qui précède Hypothèse non valide Entre 3 et 4 ans: réorganisation complète de la mémoire (empêchant l’accès aux souvenirs) L’amnésie infantile Hypothèse valide Modification qualitative de l’encodage des informations au cours du développement Brainerd et al., (2001) : fuzzy-trace theory ou ‘théorie des traces floues’ Les jeunes enfants encoderaient principalement l’information sous une forme très détaillée mais très fragile Les enfants plus âgés s’appuieraient davantage sur une version reconstruite à partir de l’essentiel, moins précise mais plus résistante L’amnésie infantile Explications alternatives Emergence de la conscience de soi Howe et al. (1997) : la mémoire autobiographique est liée au développement de la conscience de soi Apporte une dimension essentiellement personnelle et expérientielle Le rôle du langage ‘Linguistic minds are different from non-linguistic minds’ (Nelson, 2007) Une nouvelle façon de penser le monde et soi-même Une façon fondamentalement différente d’organiser ses souvenirs par le biais de la structure narrative Le rôle du langage Entendre raconter et raconter le passé : Une façon de structurer les séquences d’évènements Selon leur causalité, leur signification, leur temporalité Permet l’expression d’un point de vue, d’émotions, d’une subjectivité (Reese et al., 1993) Le rôle du langage Le langage modèle la pensée de l’enfant 2 - 6 ans : les évocations des enfants se rapprochent peu à peu de la structure narrative de l’adulte Le cadre conventionnel narratif devient un mode de se souvenir Raconter un souvenir Question : Exactitude et vulnérabilité du souvenir ? Le témoignage d’enfants (témoins ou victimes) Travaux sur la suggestibilité Raconter un souvenir 5 ans : suggestibles et exposés ++ : risque d’incorporer dans le rappel des informations erronées racontées ou simplement suggérées (Ceci et al., 1993) Situations de questionnement (interviews multiples incluant des questions fortement inductrices) une altération de la trace en mémoire chez l’enfant jeune Raconter un souvenir Facteurs impliqués 1. Facteurs sociaux liés au contexte L’adulte représentant une autorité et auquel l’enfant va naturellement accorder crédit Raconter un souvenir 2. Facteurs cognitifs Reconstruction possible (voire de remplacement) sur la base des différentes informations contradictoires Difficulté à différencier les sources d’informations Distinguer ce qui est effectivement arrivé de ce qui a été dit à propos d’un évènement La mémoire de travail Développement au cours de l’enfance La mémoire de travail Case (1985): rôle fondamental dans le développement cognitif général acquisitions fondamentales chez l’enfant Vocabulaire, lecture : MCT Compréhension de textes, mathématiques : MDT Rapide 8 ans Ralentissement 12 ans Plateau • Empans (le maximum d’éléments pouvant être rappelés immédiatement après la leur présentation) •Dempster (1981) •Augmentation avec l’âge • 2 items à 2 ans • 6 items à 12 ans Empans simples Amélioration des performances chez l’enfant ? 3 Facteurs MDT 1. Vitesse de traitement de l’information Mémoire de Travail 1. Vitesse de traitement de l’information Accélération du traitement des items Identification plus rapide MDT 2. Utilisation de stratégies Qualitativement, les changements seraient en lien avec l’apparition de la stratégie de répétition Vers 6-7 ans (Gathercole et al., 1993) MDT Répétition mentale Modèle de Baddeley Une explication à l’amélioration Rappel Informations verbales la boucle phonologique rafraichissement La boucle fonctionne par un processus de répétition MDT Répétition mentale L’apparition de la stratégie de répétition Permet d’augmenter le nombre d’éléments maintenus en MCT L’accroissement de la vitesse articulatoire rend plus efficace la répétition Plus grand nombre d’items répétés mentalement et plus de fois pendant le délai Lors du rappel, l’augmentation de la vitesse articulatoire permet de produire plus d’items MDT Flavell (1966) 5, 7 et 10 ans Listes de 7 images Après un délai de 15 sec. l’enfant doit en répéter 3 désignés par l’expérimentateur MDT Résultats 10 ans : auto-répètent mentalement pendant l’intervalle de rétention (10% à 5 ans contre 80% à 10 ans) Analyse des mouvements de lèvres Avant 6 ans: Absence de recours spontané à un encodage verbal en présence d’images à mémoriser MDT ** Les plus jeunes peuvent utiliser une stratégie mais absence de Généralisation Coût cognitif trop élevé 8-9 ans : l’utilisation est spontanée mais pas optimale L’enfant ne répète qu’une partie du matériel 10 ans : stratégie la plus utilisée Adulte : utilisation d’autres stratégies Profondeur : phrases, regroupement,… MDT Rafraîchir la trace 1ères manifestations : DeLoache et al., (1985) ~ 2 ans Jouet caché Signes précoces de répétition pour éviter l’oubli : regard, pointage, répétition MDT 3. Mémoire à long terme Informations stockées à long terme influencent la capacité de MCT Association L’existence en MLT d’informations associées aux items à mémoriser favorise la rétention d’infos à court terme Empans listes mots familiers > listes de pseudomots Avec l’âge, augmentation des connaissances lexicales augmentation des empans verbaux Synthèses et Conclusions La prime enfance Nouvelle perspective concernant le développement de la mémoire Capacités précoces de mémorisation Synthèses et Conclusions Avec l’âge, l’enfant mémorise mieux Il encode plus rapidement Sur une durée de temps plus longue Avec une meilleure récupération Synthèses et Conclusions L’enfant qui parle Le rappel se structure et s’enrichit Moins dépendant des questions adultes et moins sujet aux faux souvenirs et à la suggestibilité Synthèses et Conclusions Amélioration MCT et MDT Et avec les capacités cognitives complexes (en étroite association avec le développement des stratégies) Le développement du langage Un long voyage qui commence dès la période fœtale Le langage Longue période d’apprentissage Dès avant la naissance adolescence et bien après Un paradoxe : aucune difficulté pour apprendre à parler Capacités langagières nombreuses et variées Des sons produits compréhension-production de longs récits Le langage Deux Fonctions Le langage Fonction de représentation Un outil pour décrire le monde et construire des connaissances Le langage Fonction de communication Un instrument au service des relations interpersonnelles : transmettre des informations, persuader ou agir sur autrui Une activité sociale qui repose sur des règles, des conventions Le langage Trois activités Le langage Compréhension Interlocuteur qui doit interpréter un message Le langage Production Locuteur qui doit produire un message Le langage Métalinguistique Observateur – activités de réflexion autour du langage Les étapes de l’acquisition du langage De la Perception à la Production Apprendre à parler Suppose différentes compétences Compétences phonologiques Compétences sémantiques Compétences syntaxiques, grammaticales Apprendre à parler Plusieurs étapes Production de sons articulés (analogues à ceux des langues) Acquisition de l’organisation phonologique propre à sa langue Lier les schémas sonores entendus/produits aux représentations des personnes, objets, situations… Organiser les connaissances linguistiques en fonction des principes grammaticaux de sa langue Etape prélinguistique 1ère année de la vie Perception du langage Développement du langage Longtemps avant les 1ers mots (12 mois) Dès la période fœtale Rappel 20 semaines AG : système auditif fonctionnel pour traiter certains sons Voix de la mère Mélodie de la langue maternelle La Prosodie Perception du langage Trois étapes pour la reconnaissance de la langue maternelle (apprendre les mots puis les produire) la Prosodie Voyelles et Consonnes Combiner les Phonèmes Perception du langage Le langage : un objet physique à organiser Découpage = 1ère étape la parole Les 1er travaux : années 70’ Sensibilité précoce aux sons du langage Perception catégorielle s’applique aux sons de la parole Distinction entre des phonèmes proches 1 mois (Eimas et al., 1971) /pa/ vs /ba/ /pa/ ou /ba/ /pa/ vs /pa/ Eimas et al., 1971 A 1 mois Perception des changements de catégories phonétiques = adultes : sensibles aux contrastes phonétiques tout en ignorant les variations acoustiques relatives à un même phonème = Base pour distinguer deux mots Percevoir les contrastes phonétiques Dans un premier temps S’applique à l’ensemble des langues naturelles Y compris une langue étrangère Pour tous les bébés humains Percevoir les contrastes phonétiques Dans un deuxième temps sensibilité aux voyelles et consonnes 4-6 mois: sensibilité aux phonèmes de langue maternelle (chaque langue utilise un nombre de phonèmes restreints) Déclin à partir de 6-8 mois Werker et Tees (1984) •Werker et Tees (1984) • Enfants anglais (6-10 mois • •Contrastes phonétiques d’une langue étrangère • 6-8 mois : Discrimination • 8-10 mois : Discrimination partielle • 10-12 mois : Absence Werker et Tees (1984) Capacité universelle qui décline à partir de 6-8 mois Impact de la langue maternelle sur la perception du langage Absence de certaines sonorités Dans le même temps, développement d’une expertise pour les sons de sa propre langue Perception du langage** Sensibilité à la mélodie de la langue La Prosodie musique de la langue L’ensemble des variations qui accompagnent la parole L’intonation, le débit, l’accentuation, le rythme Perception du langage Sensibilité à la Prosodie explique la Préférence pour la voix maternelle Absence si le texte lu par la mère est entendu à l’envers (vs texte d’une voix étrangère) Si fréquences sonores > 400hertz sont gommées : préférence pour la voix maternelle Perception du langage Préférence pour la langue maternelle Basée sur les informations prosodiques Avant 5 mois, classes rythmiques différentes Après 5 mois, même classe rythmique Expertise pour les sons de sa propre langue Perception du langage Sensibilité à la prosodie Rythme ou Intonation ? Ramus et al., (2000) Préserve ou modifie indépendamment le rythme et l’intonation Exemples Rythme neutralisé : durée constante entre voyelles successives Intonation neutralisée: hauteur mélodique constante Perception du langage Sensibilité à la prosodie Rythme ou Intonation ? Rythme > Intonation Les bébés reconnaissent la langue maternelle lorsque le rythme est conservé (et intonation éliminée) mais pas l’inverse Toutefois, Reconnaissance +++ en présence des deux sources Perception du langage 1ère année de la vie Sensibilité à la prosodie Permet de découper le flot de parole « Quoi grouper » et « où segmenter » dans la chaine sonore parlée Trouver les mots! Perception du langage Loin de l’âge de la parole, que savons nous actuellement de la capacité à reconnaître des mots? Les mots ne sont pas séparés par des silences… Comment repérer un mot dans ce flot continu? Fin 1ère année: reconnaît des mots familiers Vers 12 m : 40-50 mots Perception du langage 3ème étape : combiner les phonèmes 6-9 mois: deviennent sensibles aux régles phonotactiques de leur langue successions de phonèmes permises ou non à l’intérieur des mots En français, aucun mot ne comporte la succession «mk», qui est par contre possible en hollandais 9 mois : découvrent la structure des mots: En anglais : la première syllabe qui est le plus souvent accentuée A 9 mois (mais pas à 6 mois), préfèrent écouter des listes de mots bisyllabiques accentués sur la première syllabe plutôt que des listes de mots accentués sur la dernière syllabe (Jusczik et al., 1993) Perception du langage Gleitman et Wanner (1982) : l’ analyse prosodique : un élément stratégique primordial pour découvrir les mots de la langue La structure prosodique des énoncés permettrait une première segmentation du signal en unités plus courtes Les nourrissons utiliseraient des caractéristiques comme l’allongement de la syllabe finale ou la baisse de l’intonation, qui signalent généralement la fin d’un groupe prosodique Perception du langage Au niveau de l’Unité prosodique : Analyse des probabilités de transitions entre différents phonèmes Analyse distributionnelle découverte des suites de phonèmes fréquemment rencontrées, donc à l’intérieur des mots, des suites de phonèmes plus rares, donc entre les mots Perception du langage Les nourrissons sont donc capables d’isoler des mots en analysant les probabilités de transitions entre syllabes. Une telle analyse permettrait aux nourrissons français de remarquer que la suite de phonèmes « tr » est plus fréquente que « lr », donc que « tr » peut exister dans un mot alors que « lr » est peu probable et donc qu’il doit exister une frontière de mots entre « l » et « r » comme dans l’expression « une gazelle rapide ». Perception du langage Ces études suggèrent que les nourrissons remarquent des formes acoustiques de mots bien avant d’en connaître le sens (≠ adultes qui apprennent une langue : forme acoustique liée au sens). Perception du langage Les nourrissons peuvent mémoriser ces formes sonores plusieurs jours indépendamment du sens des mots (A 8 mois, écoutent ½h pendant 10j. des histoires + mots clefs 15 jours plus tard, préfèrent entendre des listes de mots extraits des histoire que listes de mots nouveaux) Perception du langage Ce n’est pas le sens qui permet de découvrir les mots, les nourrissons seraient d’abord sensibles aux formes acoustiques Fin 1er année: possèdent une connaissance « un moule », une forme acoustique de ce que sont les mots de sa langue Ensuite, nouvelle étape: correspondance entre les formes acoustiques et le sens des mots stock lexical Perception du langage A la fin de la première année Les étapes essentielles de l’acquisition du langage sont franchies Connaît les sons de sa propre langue Sait comment ils peuvent se combiner dans les mots Peut extraire des mots de la parole Pas évident: le langage est un signal continu, aucune pause ne signale le début et la fin des mots… (reconnaissance vocale! Tâche difficile) Perception du langage Trois étapes pour la reconnaissance de la langue maternelle (apprendre les mots puis les produire) la Prosodie Voyelles et Consonnes Combiner les Phonèmes Production du langage Production du langage Avant les 1ers mots, Nécessité d’apprendre à produire des sons linguistiques Communique avec son entourage proche Échanges vocaux alternés mère-enfant Les 1ers mois Appareil vocal immature Absence de sons articulés 1 mois Absence de maitrise des productions vocales Sons les plus fréquemment émis Pleurs, cris, gazouillis, productions végétatives Les 1ers mois A partir de 1 - 2 mois Répertoire sonore s’étend Le bébé commence à jouer avec sa voix : rit, vocalise, gazouille des sons de voyelles Gazouillis : combinaison des sons de voyelles /aeu/ Au départ, des sons de toutes les langues Augmentation progressive en durée et en complexité Mande et al., 2009 : les nourrissons ne pleurent pas de la même façon selon leur langue maternelle (français vs allemands) Les 1ers mois Vers 4-5 mois Jeux vocaux Augmentation et Variation des productions sonores Utilisation du larynx Les sons sont modulés : tonalité, intensité varient Début d’une communication élémentaire Le babillage Le Babillage Apparition abrupte : 6-7 mois Activité langagière Combinaison de sons de voyelles avec des sons de consonnes pour former une sorte de syllabe /babababa/ ou /dadadadada/ Conformes aux syllabes de toutes les langues naturelles Moitié des sons produits par le bébé (avec les pleurs) Le babillage Babillage Canonique : 7-10 mois Production de syllabes simples constituées d’une consonne- voyelle souvent répétées à la suite /pa/ /ba/ /ma/ ; /papapapa/ /babababa/ /mamamama/ Universel : production de sons ≠ à la langue parlée Génétique ? : Enfant sourds ≠ entendants lié à la perception des sons d’une langue ~ 6 mois : distinction entre les babillages selon la langue parlée ~ 70% des adultes repèrent correctement le babillage d’un bébé français de 8 mois Le babillage Babillage varié ou dupliqué : vers 10 mois Combinaisons complexes constituées consonnes- voyelles avec des modulations /paba/ Influence de la langue maternelle : forme de babillage restreint aux sons entendus ( le répertoire de consonnes) Le babillage Fonctions du babillage 1. Plaisir pour les parents Le babillage 2. Boysson-Bardies (1996) : préparation au langage parlé Acquisition du modèle d’intonation de la langue parlée (Prosodie) Inflexion montante à la fin d’une suite de sons : un désir, une demande Inflexion descendante à la fin : une protestation, un non désir Communication + Le babillage // langage gestuel (9-10 mois) Des gestes, Combinaisons de gestes et de sons pour exprimer une demande Se raidir pour exprimer son mécontentement + gémissements Fermeture/ouverture de la main pour avoir Fait au revoir… Le babillage 3. Préparation à l’exercice articulatoire Débat Cas d’un enfant qui n’a pas babillé et qui parle plus tard comme les autres Compréhension du langage Que comprend l’enfant vers la fin de la 1ère année? 9-10 mois ~ 20-30 mots Fenson et al., 1994 Mères interrogées 10 mois ~ 30 mots Estimation du nombre de mots compris entre 8 et 16 mois Etape Linguistique Les premiers mots : de 1 à 2 ans Les premiers mots Forte variabilité interindividuelle Elaboration du stock de mots de la langue = lexique ~ 12 mois: l’entrée dans la production Le mot Son (groupe de sons) utilisé de façon constante pour faire référence à une chose, une action, une qualité L’enfant qui utilise la syllabe /bi/ pour désigner son biberon prononce un mot (même si le mot n’existe pas dans la langue) Les premiers mots Caractéristiques des 1ers mots Versions souvent simplifiées ou déformées Suppression de syllabes /Ka/ : canard Réduction de consonnes /ké/ : clef Harmonisation entre les consonnes /tato/ : gâteau Les premiers mots Versions souvent approximatives – absence de référence précise Surgénéralisation ou sur-extension Application d’un mot à une catégorie trop large (tous les objets qui possèdent les mêmes caractéristiques qu’un concept acquis sont désignés par ce mot) /toutou/ désigne le chien et tout ce qui a 4 pattes /bébé/ pour tous les enfants MOT VALISE Les premiers mots Phénomène inverse Sous généralisation ou sous extension Utilisation restreinte et personnelle du mot /chaussures/ pour désigner sa parie de tennis et pas les autres chaussures Les premiers mots L’enfant apprend chaque mot comme quelque chose d’associé à un contexte précis mais ne saisit pas encore la propriété symbolique Représentation du mot globale, vague Au départ, s’appuie sur les traits saillants (nombre de syllabes, accentuation) pour reconnaitre et produire le mot Les premiers mots Apprentissage lent Nombreuses répétitions Au départ, L’enfant utilise les mots dans des situations bien précises dit le mot ‘nez’ que si on lui demande « qu’est-ce que c’est? » Estimation du nombre de mots produits entre 8 et 16 mois Décalage entre production (langage expressif) et compréhension (langage réceptif) L’enfant comprend beaucoup plus de mots qu’il n’en produit Les premiers mots Enoncés d’un seul mot Initialement, l’enfant communique en combinant un mot et des gestes L’enfant qui pointe son doigt en direction de son biberon et dit /bibi/ pour signifier qu’il a faim Holophrases Des mots uniques qui servent à exprimer une idée complexe ou une phrase Beaucoup utilisées entre 12 et 18 mois Les premiers mots Entre 12 et 18 mois Répertoire lexical augmente lentement ~ 50 mots Compréhension lexicale De 1 à 2 ans Compréhension lexicale Lorsque l’enfant commence à parler, bond en avant de la compréhension 12 mois 50 mots et certains verbes « regarde » ; « donne » 14 mois Compréhension est avant tout basée sur une activité de reconnaissance que sur la compréhension symbolique des mots Compréhension lexicale Activité de compréhension s’étend aux relations entre les mots 17 mois Différencie en utilisant l’ordre des mots « un chien regarde un bébé » et « un bébé regarde un chien » Le développement lexical et les premières phrases simples L’explosion du vocabulaire 18-24 mois L’explosion du vocabulaire Après l’étape des 50 mots 18-24 mois : apparition spectaculaire et impressionnante de nouveaux mots « Explosion du vocabulaire » « Explosion lexicale » Production de 4 à 10 nouveaux mots/jour! Acquisition qui semble facile sans de nombreuses répétitions… Compréhension parfaite L’explosion du vocabulaire Aspects quantitatifs 17 mois ~ 50 mots 20 mois ~ 200 mots 24 mois ~ 400 – 600 mots 36 mois ~ 1500 mots (adulte : 20 000 - 40 000) L’explosion du vocabulaire Aspects qualitatifs Mots entiers La sur-généralisation n’est plus systématique L’enfant peut encore inventer ses propres mots Grande variabilité interindividuelle L’explosion du vocabulaire Bassano (2000) : 3 étapes du développement lexical 1. 100 mots (18-20 mois) : prédominance des noms d’objet ou de personne Les objets manipulés par l’enfant, les noms d’animaux et les bruits des animaux, noms de personne 2. > 100 mots : les verbes, les adjectifs /pati/ pour signifier l’absence 3. > 400 mots : augmentation brusque des mots appartenant à la classe fermée : articles, pronoms, prépositions Les premières phrases simples Le style télégraphique Les premières phrases simples Lorsque l’enfant possède ~ 50 mots Cherche à associer les mots Au départ, Phrases courtes, simples : langage télégraphique Juxtaposition de deux ou trois mots pseudo- phrases agrammaticales (aucun repère grammatical, aucune flexion) « papa pati » « loulou miam miam » Les premières phrases simples Kail (2000) : Un premier niveau d’organisation permet au bébé d’exprimer des relations avec des significations variées « loulou gato » Le gâteau de loulou (possession) Loulou mange un gâteau (sujet – objet)