Asthme : principes du traitement

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ASTHME
Dr Camille Taillé
Service de Pneumologie A,
Hôpital Bichat.
Quelques chiffres….
• prévalence en augmentation dans les pays industrialisés
depuis les 60’s
• 6 à 12 % des enfants
• 6 à 9 % des adultes
• Plus fréquente dans les zones urbaines : rôle de l’environnement ?
• 2000 morts/ an en France
• 1% des coûts médicaux
• 75% des asthmatiques ont une rhinite
• 20 % des patients avec une rhinite ont un asthme
Asthme : définition
« Inflammation des voies aériennes, secondaire à un infiltrat inflammatoire
polymorphe comprenant des mastocytes, des lymphocytes T et des
éosinophiles.
Sur un terrain particulier, cette inflammation entraîne des symptômes
en rapport avec une obstruction bronchique diffuse et variable, réversible
spontanément ou sous traitement.
Elle est aussi responsable d’une hyperréactivité bronchique à de nombreux
stimuli. »
Crise d’asthme simple
• toux sèche
• dyspnée sifflante, souvent nocturne ou au petit matin
• cède sous bronchodilatateurs ou spontanément
• crachats perlés à la fin de la crise
• durée quelques minutes à quelques heures
• Souvent la nuit ou au petit matin
• peut se résumer à une toux
Asthme de l’adulte : diagnostic différentiel
•
•
•
•
BPCO post tabagique
Insuffisance cardiaque congestive
Embolie pulmonaire
Dysfonction des cordes vocales (fermeture paradoxale des
codes vocales au cours de la respiration)
• Obstruction mécanique des voies aériennes (tumeur
maligne ou bénigne laryngée, trachéale ou bronchique,
• corps étranger )
•
•
•
•
Toux médicamenteuse (IEC +++)
Inhalation récente de vapeurs toxiques
Sarcoïdose
Bronchiolite
Asthme de l’adulte : orientation diagnostique
• épisodes récurrents de dyspnée paroxystique sifflante
• variabilité dans le temps
• réversibilité
• circonstances favorisantes (exercice, froid, pollens, poussière, émotion…)
• antécédents familiaux
• mise en évidence d’une obstruction bronchique aux EFR
ou sur les tests de provocation : baisse du VEMS et du rapport
de Tiffeneau
• rechercher une rhinite ou un eczéma, tests allergo
Evaluer la sévérité de l’asthme
Critères de sévérité de l’asthme ( GINA 2002)
Intermittent
Persistant
Léger
Symptômes
Symptômes
nocturnes
EFR
§
<1 fois/
semaine
§
Asymptom
atique entre les
crises
§
DEP
normal entre les
crises
§
2
fois/ mois
§
VEMS  80%
théorique
§
Variabilité
DEP < 20%
§
> 1 fois
/semaine mais <
1 /jour
§
retentisse
ment sur le
sommeil et
l’activité
§
mois
> 2 fois/
§
VEMS 
80%
§
Variabilité
DEP 20 à 30%
Modéré
Sévère
§ quotidiens
§ activité
affectée par
les crise
§
Continu
s
§
Activité
physique
limitée
§
>1
fois/ semaine
§
ts
§
60%<VEM
S<80%
§
Variabilité
DEP >30%
fréquen
§
VEMS 
60%
§
Variabilité
DEP>30%
La classification est valide pour les patients sous traitement.
L’existence d’au moins un des éléments suffit à classer le patient dans la catégorie la plus sévère.
Chaque patient, quelle que soit sa sévérité, peut faire des crises légères, modérées ou sévères.
Asthme : principes du traitement
Traitement de fond
• Corticothérapie inhalée (Pulmicort, Bécotide, Prolair….)
Effet anti inflammatoire majeur
2 prises quotidiennes
Voix rauque, mycoses buccales
Pas d’effets systémiques
• Bronchodilatateurs de longue durée d’action
(Foradil, Sérévent…)
2 prises quotidiennes
Souvent en association avec le corticoïde inhalé
Une seule prise = meilleure observance
Sérétide, Symbicort …
• Bronchodilatateurs de courte durée d’action
Ventoline, Bricanyl…
À la demande, en cas de gêne
Action rapide
Risque de tachycardie
• autres molécules «accessoires »
anticholinergiques
Théophylline
Antileucotriènes (Singulair)
Antihistaminiques
Le choix du type d’inhalateur est fondamental
Asthme : principe du traitement
• Education +++
• prise correcte du traitement
• adaptation du traitement à l’évolution de la maladie
• connaissance et éviction des facteurs favorisants
• arrêt du tabac
• auto surveillance (peak flow, carnet…)
• reconnaissance des signes de gravité de la maladie
• conduite à tenir en cas de crise
• soutien psychologique, association de malades…
• adaptation du poste de travail (asthme professionnel)
= importance de « l’Ecole de l’Asthme »
Asthme : objectifs du traitement
• pas de symptômes nocturnes
• pas de gêne à l’effort
• pas de crise
• consommation minimale de médicaments
• Pas d’hospitalisations, de visite aux urgences
= vivre « normalement » ?
Asthme : principe du traitement de la crise
• Bronchodilatateurs d’action rapide en nébulisation
(Bricanyl, Ventoline, dosette 5mg)
Effet rapide ( qq minutes). Répéter les aérosols +++
Risque de tachycardie
• Anti inflammatoires : corticoïdes par voie générale
(orale ou IV)
Action retardée (qq heures)
Risque d’hyperglycémie, hypokaliémie
Cures courtes de 10 jours
• Traitement du facteur déclenchant
• puis reprise du traitement de fond,
•éducation
Critères de gravité d’une crise d’asthme
Signes d’alerte
•Augmentation de la consommation de ß2 mimétiques
•Diminution de l’efficacité des ß2 mimétiques
•Diminution du DEP
•Mauvaise tolérance à l’effort
•Troubles du sommeil
Signes de gravité
•FR > 30/min, FC >120 /min
•Difficulté à parler
•DEP < 30% des valeurs habituelles ou < 150 l/min
•Sueurs ,Cyanose
•Mise en jeu des muscles respiratoires accessoires, respiration paradoxale
•Silence auscultatoire
•Normo ou hypercapnie
•Agitation, confusion, troubles de conscience
•Pauses respiratoires
•Bradycardie, collapsus, choc
Patients à risque d’asthme aigu grave
• antécédent d’asthme aigu grave
• asthme difficile à traiter, corticodépendant
• mauvaise compliance au traitement
• conditions socio économiques défavorables, accès aux
soins difficile
• tabagisme actif, drogues inhalées
mais tout patient peut présenter un jour un asthme grave
Asthme aigu grave
• pose de voie veineuse (souvent avec du magnésium)
• oxygène nasal pour avoir une SpO > 92%
• mise en route rapide du traitement après avis médical :
aérosols répétés +++
corticoïdes IV
• rassurer le patient
• surveiller l’efficacité du traitement : diminution de la FR, de
la dyspnée, amélioration du PF
• en l’absence d’amélioration après 3 aérosols : avis réa
Asthme aigu grave : prise en charge en réa
• salbutamol
en IVSE
• adrénaline IV
• ventilation non invasive
• intubation trachéale = à très haut risque
Ventilation difficile , risque de pneumothorax
Mortalité élevée
• + sédation, curarisation
Séquelles neuro musculaires importantes
Crise d’asthme : évaluation par l’infirmière
1. Critères de gravité
Constantes
Peak flow +++
Gaz du sang
2. Efficacité du traitement
Mesure répétée du Peak flow
Diminution de la FR
Amélioration subjective de la dyspnée
3. Chercher les effets secondaires du traitement
Glycémie
FC lors des aérosols
• maladie fréquente, touche souvent le sujet jeune
• parfois mortelle
• nécessite (à vie ?) un traitement de fond à base de corticoïdes
inhalés
• l’éducation est l’élément clé de la prise en charge
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