Chapitre 1
S’exprimer en mathématiques
Depuis le début du XXesiècle, l’utilisation du vocabulaire de la théorie des ensembles
a permis de clarifier, simplifier, unifier toutes les mathématiques. Depuis de nombreuses
années, ce vocabulaire s’est fixé et est devenu la langue universelle de celles et de ceux
qui font ou utilisent des mathématiques. Cependant, son usage excessif rend les énoncés
mathématiques difficiles à déchiffrer. Nous utiliserons donc ce langage avec modération,
chaque fois qu’il permet de préciser, de clarifier une notion ou de valider une démonstra-
tion mais sans jamais perdre de vue le sens des notions mathématiques manipulées.
1.1 Introduction
Pour établir une théorie mathématique, on dispose au départ d’un "domaine intuitif
de base". Ce sont les "termes primitifs" qui sont donnés et les "propositions primitives"
que l’on déclare vraies a priori appelées axiomes.
Dans le cadre d’une théorie mathématique donnée, une assertion est un énoncé (en gé-
néral une phrase mathématique) susceptible de prendre l’une ou l’autre des deux valeurs
logiques, le vrai (V en abrégé) ou le faux (F en abrégé).
La véracité d’une assertion qui n’est pas un axiome doit résulter d’une démonstration.
Les assertions démontrées sont appelées propositions. Un théorème est une proposi-
tion importante. Un lemme est un résultat préalable utile à une démonstration plus
conséquente. Un corollaire est une assertion vraie qui découle rapidement d’un résultat
précédent. Certaines propositions sont appelées propriétés.
Les démonstrations sont effectuées à l’aide des règles de la logique.
Une théorie mathématique se présente sous la forme d’une suite d’énoncés (définitions,
propositions) telle que toute définition soit donnée au moyen de "termes primitifs" ou
déjà définis et que toute proposition soit démontrée à l’aide d’axiomes ou de propositions
déjà établies. Les définitions, les propositions et leurs démonstrations sont énoncées avec
les mots d’une langue (le grec pour Euclide, le français pour nous) en leur laissant leur
acceptation courante si aucune confusion n’est à craindre, en précisant certains termes
dans le cas contraire.
Exemple : Le premier essai de constitution d’une théorie mathématique remonte à
Euclide (IVe- IIIesiècle avant J.C.). On le trouve dans l’ouvrage Axiomes d’Euclide.
Exemple d’axiome : Un point étant donné, on peut mener par ce point une et une seule
parallèle à une droite donnée.
Exemple de proposition : La somme des angles d’un triangle est égale à π. Pour démontrer
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