ch-7_defaillances_marches_diapo2

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3. Les débats autour des réponses aux défaillances des
marchés
 Développement d’une conception théorique selon laquelle l’Etat est
complémentaire au marché pour assurer l’efficacité
Existence d’un « domaine réservé » grâce auquel l’Etat peut
dépasser les limites du marché et améliorer l’efficacité globale de
l’économie
 Légitimité de l’intervention publique : question devient alors celle des
instruments à mettre en oeuvre
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3.1 La question de l’imposition
 Analyse microéconomique privilégie la mise en place de taxes
forfaitaires pour financer les actions publiques
Taxe forfaitaire pèse directement sur les acteurs économiques
sans modifier le système des prix (redevance TV, « poll tax »)
Permet de maintenir l’optimalité au sens de Pareto
 Taxe forfaitaire suscite des interrogations en termes de justice
sociale
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 taxes non forfaitaires (TVA) entraînent une perte de surplus social
(dissociation entre prix payé par le consommateur et prix perçu par le
producteur)
 Raisonnement valable également pour les droits de douane
 Réflexion moderne porte sur la « fiscalité optimale » (J. Mirlees) : Etat doit
prélever un niveau donné de ressources à partir d’un nombre d’outils limités
et doit tenir compte d’objectifs en termes d’efficacité (question des
désincitations) mais également de justice sociale
 Complexité de la réponse apportée à cette question qui doit, entre
autres, tenir compte du degré d’ouverture du pays (Ramsey : question
de l’élasticité des bases fiscales)
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3.2 Le traitement des externalités
 Logique marchande conduit à une surproduction de biens générant
des externalités négatives
 Traitement public des externalités (Pigou)
Intervention d’un règlementeur qui détermine le
niveau souhaitable de production dans le marché
concerné et met en place un mécanisme de
contrainte ou d’incitation permettant d’atteindre
l’objectif visé
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 Débat autour des externalités négatives
1- Réglementation
Définition de normes édictées par les pouvoirs publics
destinées à ne pas dépasser un niveau de pollution jugé optimal
Mise en œuvre de différents types de normes (de résultat ou de
procédé)
Questions : observabilité de l’effet des normes, détermination
de l’objectif, effets pervers des réglementations
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2- La taxation (taxes pigouviennes)
Principe général : rapprocher les coûts (ou les rendements) privés et
sociaux
Logique de marché : pas de
détermination d’un niveau optimal
de pollution mais production à
l’intersection du coût social
marginal et du prix de marché
Principe de la taxe carbone qui doit entraîner une modification des
usages énergétiques
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3- Permis d’émission et droits de propriété
 Le théorème de Coase
Analyse de Coase (The problem of social cost - 1960)
En l’absence de coûts de transaction et avec
une attribution complète de droits de
propriété aux agents concernés, la solution
optimale à la question des externalités passe
par une négociation directe entre les acteurs
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 Interprétation libérale (G. Stigler) :
Solution aux problèmes d’externalité passe par l’attribution de
droits de propriétés étendus aux agents
Autre lecture du texte de Coase :
Hypothèse d’absence de coûts de transaction ne peut être
effectivement vérifiée
Détermination des droits de propriété est très complexe
 Réponse libérale apparaît difficilement réalisable
Ch. 6 - Défaillances du marché - Diapo 2
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 Système « cap and trade » (marché de droits d’émission)
Attribution de droits d’émission aux acteurs sur un marché avec
mise en place d’un marché permettant la mise en œuvre de
transactions et la détermination d’un prix pour les permis
Possibilité pour les acteurs de réaliser un calcul économique avec
mise en œuvre des mesures les plus efficaces en matière de
réduction de la pollution
Question des règles de fonctionnement du marché et de
l’attribution des droits (grandfathering)
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3.3 Une mise en perspective globale : le théorème du
« second best »
Lancaster et Lipsey - 1956
 Question : s’il est impossible d’atteindre l’optimum de Pareto suite à
l’absence de marchés complets, existe-t-il une « deuxième meilleure
solution » (second best) dans le domaine de l’efficacité de l’allocation
des ressources ?
Si dans un secteur il n’est pas possible d’atteindre un optimum
paretien car la CPP ne peut s’appliquer, alors il n’est pas souhaitable
d’un point de vue paretien que les autres secteurs cherchent à
respecter les conditions de Pareto
 Dès lors que l’intervention de l’Etat est nécessaire dans un secteur on
ne peut a priori déterminer les limites des conditions d’intervention de
l’Etat
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4. Marché et information imparfaite
4.1 Le cadre général d’analyse
 Question : comment fonctionne un marché lorsque les agents ne
disposent pas de la même information ?
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 Origine de l’information imparfaite
Question des préférences des acteurs de la relation marchande
Question des caractéristiques des biens :
Search goods (produits « sensoriels ») : caractéristiques
mesurables et connues avant l’achat
Experience goods (produits d’expérience) : caractéristiques
ne peuvent être connues qu’au moment de la
consommation
Credence goods (produits de confiance) : caractéristiques
ne sont pas connues même quand on commence à
consommer
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L’article fondateur : The market for lemons – G. Akerlof - 1970
 Marché des voitures d’occasion aux Etats Unis :
Vendeur connaît les caractéristiques de son véhicule (peach ou
lemon)
Acheteur n’a pas d’éléments d’information précis
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 Prix apparaît comme un élément d’information (niveau du prix par
rapport à une valeur moyenne)
Comportement rationnel du vendeur d’un « lemon » : augmenter le
prix de vente demandé
Elève le niveau de prix moyen du marché
Comportement rationnel du vendeur d’une « peach » : accroître son
prix de vente
mais risque de ne pas trouver de demande pour son
véhicule (d’autant plus que les acheteurs sont réticents à
payer un prix trop élevé)
Voitures d’occasion de qualité sont retirées du marché : dégradation
de la qualité moyenne des véhicules disponibles
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Yoram Bauman & Grady Klein, The
Cartoon Introduction to Economics,
pages 48-49, 2010
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4.2 Les questions liées à l’information imparfaite
 La sélection adverse (ou antisélection)
Situation ou l’acheteur ne connaît pas la totalité des
caractéristique du bien qu’il souhaite acquérir (apparaît avant la
conclusion du contrat)
Acheteur peut être victime de comportements opportunistes des
vendeurs ou fournisseurs
Question clé : comment faire émerger l’information pertinente ?
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Théorie du signal (M. Spence) :
Vendeur va « émettre un signal » pour prouver la qualité de ce qu’il
vend
Signal doit être couteux pour être efficace
Exemple 1 : garantie d’un véhicule automobile
Exemple 2 : formation des individus (cf ch. 8 – ESH)
Études n’apparaissent pas comme un moyen d’accroître la
productivité des individus (théorie du capital humain) mais
comme un élément de sélection
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La tarification différenciée (domaine des assurances)
Supposons, pour simplifier, que la population puisse être répartie en deux groupes
homogènes : les «bons risques», qui ont une espérance de vie élevée, et les «mauvais
risques», dont l'espérance de vie est plus faible. Que se passe-t-il si les assureurs,
faute de pouvoir distinguer les bons risques des mauvais, offrent un contrat unique
à tous les assurés potentiels ? Pour éviter de faire des pertes, les assureurs vont
calculer la prime du contrat en fonction de l'espérance de vie moyenne dans la
population ; mais les bons risques vont refuser de souscrire ce contrat, dont les
primes sont trop coûteuses au vu de leur forte espérance de vie. En revanche, les
mauvais risques vont trouver le contrat avantageux et y souscrire en masse. Sans le
chercher, l'assureur a sélectionné ses assurés dans la population, et le résultat est
contraire à ses espérances puisqu'il n'assure plus que les mauvais risques : c'est
l'origine de l'expression de «sélection adverse», qui est souvent utilisée dans ce
domaine. Le malheureux assureur fera des pertes sur le contrat offert et le retirera
donc, si bien que la population sera laissée sans assurance.
Bernard Salanié, Microéconomie. Incitations et contrats, Encyclopedia
Universalis, 2010.
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 L’aléa moral (moral hazard)
Situation où l’acheteur d’un bien ne peut contrôler précisément
l’exécution d’un contrat
Possibilité de comportement opportunistes post contractuels :
surconsommation, prise de risque excessive
Question clé : comment contrôler l’exécution correcte du contrat ?
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L’exemple de la santé
[Pour les tenants de l’alea moral] Les patients, lorsque leurs soins de santé sont remboursés,
ont tendance à multiplier les visites inutiles chez le médecin et à demander des soins dont ils
n’ont pas besoin; les médecins, de leur côté, multiplient les examens et traitements inutiles,
parce que cela les enrichit et que le patient, qui ne paie pas, est ravi de pouvoir bénéficier de
tant d’égards. La raison? Les patients ne subissent pas suffisamment de conséquences
lorsqu’ils consomment des ressources médicales; les médecins ne subissent pas de pénalités
quand ils administrent à un patient des examens ou des traitements inutiles. (…)
Pour les tenants de l’aléa moral, la solution au problème est la multiplication
d’incitations conduisant médecins et patients à limiter leur consommation à ce qui
est strictement nécessaire. Il faut laisser l’assurance santé segmenter les individus
selon leurs comportements, afin qu’elles fassent payer plus cher ceux qui coûtent plus du
fait de leur mode de vie (les gens qui fument, qui boivent trop, qui mangent trop, qui ne
font pas assez d’exercice physique). Les remboursements doivent faire l’objet de
franchises élevées pour que les gens ressentent les dépenses qu’ils imposent au système de
santé. Les paiements aux médecins sont forfaitaires et prédéfinis pour que ceux-ci ne
soient pas tentés de multiplier les examens médicaux.
Alexandre Delaigue - http://econoclaste.org.free.fr/econoclaste/?p=6793
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Alea moral et finance
 Analyse du cas Lehman Brothers :
faut-il laisser Lehman Brothers faire faillite ou renflouer la
banque (bail out) ?
Justification de la faillite en termes d’alea moral :
existence d’une garantie publique
empêchant la faillite pousse à une prise de
risque excessive
Question de la confiance et des enjeux
macroéconomiques
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4. 3 Un cadre global : la relation d’agence
« Les directeurs de ces sortes de compagnies (les sociétés par actions) étant
les régisseurs de l'argent d'autrui plutôt que de leur propre argent, on ne peut
guère s'attendre à ce qu'ils y apportent cette vigilance exacte et soucieuse que
des associés apportent souvent dans le maniement de leurs fonds. Tels les
intendants d'un riche particulier, ils sont portés à croire que l'attention sur les
petites choses ne conviendrait pas à l'honneur de leurs maîtres et ils se
dispensent très aisément de l'avoir. Ainsi, la négligence et la profusion doivent
toujours dominer plus ou moins dans l'administration des affaires de la
compagnie. »
Adam Smith – essai sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776
« un contrat par lequel une ou plusieurs personnes (principal) ont recours aux
services d’une autre personne (agent) pour accomplir en son nom une tâche
quelconque, ce qui implique une délégation de nature décisionnelle du
principal »
Jensen - 1976
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4 conditions pour une relation d’agence
divergence de besoins (et/ou d’intérêt) entre le principal et le(s)
agent(s)
incertitude de la relation : contrat incomplet par rapport aux
aléas de son exécution (surtout si l'environnement est turbulent
et s'il n'existe pas d'instantanéité de l'action de l'agent par
rapport au contrat)
contrôle difficile de l'agent par le principal
asymétrie d'informations : l'agent est plus informé de sa tâche
que le principal du fait de la délégation qu'il accomplit.
Ch. 6 - Défaillances du marché - Diapo 2
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Coûts de la relation d’agence
Pour le principal : coût de surveillance pour éviter les comportements
opportunistes de l'agent
Pour les deux parties : coût d'opportunité du fait que les intérêts ne
sont jamais atteints de manière optimale
Pour l'agent : coût d'obligation pour mettre le principal en confiance
sur les parties formalisées du contrat afin de ménager ses degrés de
liberté et ne pas rompre le contrat
Exemple : Mise en place de stock options apparait comme un moyen de
répondre au problème d’Adam Smith
Question des modalités précises d’attribution et de mise en œuvre des
options : valeur, temporalité
Ch. 6 - Défaillances du marché - Diapo 2
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