Feuille no 2 MM2 Applications linéaires Exercice 1. C est à la fois un C-espace vectoriel et un R-espace vectoriel. On considère les applications suivantes : c : C → C, z 7→ z̄, r : C → C, z 7→ Re(z), i : C → C, z 7→ Im(z). 1. L’application c est-elle C-linéaire, est-elle R-linéaire ? 2. L’application c est-elle un C-automorphisme, un R-automorphisme ? 3. Montrer que r et i sont des applications R-linéaires. 4. Calculer les noyaux et les images de r et i. Exercice 2. Soient E et F deux espaces vectoriels. On note f ∈ L(E, F ) et {ai }i une famille (non vide) d’éléments de E. 1. Démontrer que si (f (ai ))i est libre alors (ai )i est libre. 2. Démontrer que si (ai )i est libre et f est injective, alors (f (ai ))i est libre. 3. Les implications réciproques sont-elles vraies ? 4. Démontrer que si (ai )i engendre E, alors (f (ai ))i engendre Im f . Exercice 3. Soit E un espace vectoriel. Une application linéaire p de E dans E s’appelle un projecteur si p = p ◦ p. 1. Montrer que pour tout y ∈ Im p, alors p(y) = y. On dit que y est invariant. 2. Démontrer que E = ker p ⊕ Im p. 3. Montrer que f ∈ L(E) est un projecteur si, et seulement si, tout vecteur de Im f est invariant. 4. Soit f ∈ L(E). On considère g = IdE − f . Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes : (a) f est un projecteur, (b) Im f ⊂ ker g, (c) Im g ⊂ ker f . Exercice 4. E est un R−espace vectoriel, F et G deux sous-espaces supL plémentaires de E : E = F G. On pose s(u) = uF L − uG où u = uF + uG est la décomposition (unique) obtenue grâce à E = F G. s est la symétrie par-rapport à F de direction G. 1 1. Montrer que s ∈ L(E), que u ∈ F ⇔ s(u) = u, u ∈ G ⇔ s(u) = −u, donner Ker(s) et calculer s2 . E 2. Réciproquement si f ∈ L(E) vérifie f 2 = idE . On pose p = f +id 2 . Calculer f (u) en fonction de p(u) et u. Vérifier que p est un projecteur, calculer son noyau et son image. Montrer que f est la symétrie par rapport à F = {u ∈ E|f (u) = u} de direction G = {u ∈ E|f (u) = −u}. Exercice 5. Soient E et F deux espaces vectoriels de dimension finie. On considère des applications linéaires f ∈ L(E, F ) et g ∈ L(F, E) telles que : f ◦g◦f =f et g ◦ f ◦ g = g. 1. Montrer que h = g◦f est une application linéaire de E dans E. Vérifier que h est un projecteur, i.e. h = h ◦ h. 2. Montrer que E = ker f ⊕ Im g. 3. Montrer que f , g et g ◦ f sont de même rang. Exercice 6. Soit E un espace vectoriel de dimension finie. Soit f ∈ L(E). Montrer que les propriétés suivantes sont équivalentes : 1. ker f = ker f ◦ f , 2. Im f = Im f ◦ f , 3. E = ker f ⊕ Im f . Exercice 7. Soit E = R3 [X] l’espace vectoriel des polynômes de degré ≤ 3, et f : E → E définie par : 0 f (P ) = P + (1 − X)P . Montrer que f ∈ L(E), donner une base de Im f et de Ker(f ). Exercice 8. Soit K = R ou C et a0 , . . . , an ∈ K deux à deux distincts. On considère l’application ϕ : K2n+1 [X] → K2n+2 définie par ∀P ∈ K2n+1 [X], ϕ(P ) = (P (a0 ), P 0 (a0 ), . . . , P (an ), P 0 (an )) Montrer que ϕ est un isomorphisme de K-espaces vectoriels. Exercice 9. Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie. On dit qu’une application f : E → K est une forme linéaire sur E si f : (E, +, .) → (K, +, .) est une application linéaire entre les K-espaces vectoriels E et K. On dit qu’un sous-espace vectoriel H de E est un hyperplan si H admet un supplémentaire de dimension 1. 2 1. Soit H un sous-espace vectoriel de E. Montrer que H est un hyperplan de E si et seulement si il existe a ∈ E, a 6= 0E tel que E = H ⊕ Ka avec Ka = {λa | λ ∈ K}. 2. Montrer que si f est une forme linéaire sur E, alors soit Ker f est égal à E, soit Ker f est un hyperplan de E. 3. Réciproquement, montrer que tout hyperplan H de E est le noyau d’une forme linéaire de E, c’est-à-dire il existe une forme linéaire f de E tel que H = Ker f . 4. Soit f et g deux formes linéaires de E. Montrer que Ker f ⊂ Ker g si et seulement si il existe λ ∈ K tel que g = λf . Exercice 10. Soit E un K-espace vectoriel de dimension 3 et u un endomorphisme de E tel que u ◦ u = 0L(E) . Montrer qu’il existe une forme linéaire f de E et a un vecteur de E tels que ∀x ∈ E, u(x) = f (x)a Exercice 11. Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie n. On appelle dual de E, l’ensemble des formes linéaires sur E. On le note E ∗ . 1. Montrer que E ∗ est un K-espace vectoriel. 2. Soit (e1 , . . . , en ) une base de E. Montrer qu’il existe n formes linéaires de E e∗1 , . . . , e∗n tels que ∀i, j ∈ {1, . . . , n}, e∗i (ej ) = δij avec δij = 1 si i = j, 0 si i 6= j. 3. Montrer que (e∗1 , . . . , e∗n ) est une base de E ∗ . 4. En déduire que E et E ∗ sont isomorphes. Cependant, cet isomorphisme n’est pas canonique au sens où il dépend d’un choix pris au départ (ici, la base (e1 , . . . , en )). 5. On note E ∗∗ = (E ∗ )∗ le dual de E ∗ qu’on appelle aussi bidual de E. Montrer que E et E ∗∗ sont canoniquement isomorphes. 3