La recherche de sécurité : nécessité et limites Dr Florence Bernachon Mme Magalie Bacquet Définition • Sécurité : absence de danger. Sureté, garantie, assurance. • Sensation de sécurité : Etat d’esprit confiant et tranquille en l’absence de danger (absence réelle ou imaginaire). Il peut y avoir une fausse impression de sécurité ou au contraire une névrose d’angoisse avec fausse impression d’insécurité. Recherche de sécurité à tout prix pour soi ou ses proches. • Danger : risque, péril : situation dans laquelle la vie ou les biens peuvent être perdus Quels risques pour le sujet âgé ? • Le nombre de maladies chroniques augmentent avec l’âge et se compliquent avec le temps • Le risque de souffrir de certaines pathologies augmentent avec l’âge : DMLA, RGO, arthrose, maladie Alzheimer, dépression, cancers (prostate, peau) … • Certains risques augmentent avec l’âge : chutes, confusion, iatrogénie, dénutrition, incontinence, infection, dépendance, suicide • D’autres risques sont liés à la fragilité du SA : canicule, agression physique, vol (téléachat, démarchage à domicile…), addictions (alcool, benzodiazépines, jeux pathologiques), risques liés à la conduite automobile Liste non exhaustive des risques auquel le sujet âgé est confronté • • • • • • • • • • Risques de chutes Risques de confusion Risques médicamenteux Risques lié à la chaleur Risques d’infection Risques cardiovasculaire : tabac, cholestérol, … Risques de fugues Risques de dépendance Risques suicidaires Risques de la consommation excessive d’alcool = chute, troubles du comportement, dépression = perte d’autonomie • Risques d’isolement social • Risques de vols et d’escroqueries, • Risques secondaires aux jeux pathologiques • Risques de maltraitance • Risques liés à la conduite automobile • Conduites à risques (sport extrême, jeu de mort en voiture…) =addiction au danger =recherche active de danger impliquant pour le sujet la mise en jeu de sa propre vie Prise de risque en pratique gériatrique • Faire les carreaux sur une chaise avec des ATCD de chutes • Aller à la cave sans lumière • Ne pas utiliser sa canne :« ça fait vieux ! » • Refuser l’institutionnalisation : « c’est l’hospice, le mouroir… » • Refuser les aides et se retrouver dans un état d’incurie avec des rats à domicile … Pourquoi le sujet âgé prend des risques ? • Choix du risque : confiance en soi, vision optimiste des événements, culture du dépassement de soi • Difficultés à accepter le vieillissement : mise à distance du danger, passivité, désarroi voire refus affiché du vieillissement et défi posé à l’entourage • Troubles psychiatriques : syndrome de persécution et délire, dépression hostile (irritabilité, obstination) • Risque méconnu : stade de pré-contemplation, déni, anosognosie DÉNI / ACCEPTATION La méconnaissance des troubles Elle est liée à 2 types de mécanismes : - Un mécanisme d’ordre biologique en rapport avec des lésions cérébrales entraînant la non reconnaissance du trouble par le patient = l’anosognosie -Un mécanisme de défense psychologique destiné à tenir à distance un vécu douloureux et à maintenir l’estime de soi = le déni (répandu chez tous les sujets pour surmonter un échec, une difficulté) DÉNI / ACCEPTATION Le travail de deuil → Le déni est aussi la 1ère étape du deuil → deuil = ensemble des réactions physiques, psychologiques, affectives et comportementales liées à la perte d’une pers aimée, mais aussi d’un animal, d’un objet ou d’une valeur auxquels on est fortement attaché. → L’avancée en âge est marquée par une succession de pertes et donc de mécanismes de deuils à réaliser. → Les étapes du deuil (Elisabeth Kübler-Ross) - le choc, le déni - la colère - le marchandage - la dépression - l’acceptation → Le déroulement complet du travail de deuil n’est en rien obligatoire et il est aussi fréquent d’osciller d’un stade à l’autre passant du consentement au déni, de la colère à la tristesse, parfois les 2 en même temps DÉNI / ACCEPTATION La prise en charge →fonction du trouble (déni alcool ≠ déni troubles mnésiques) →fonction du degré de méconnaissance : tous les intermédiaires existent entre la simple minimisation des troubles et le déni farouche de tout déficit →pas de persuasion directe : vouloir convaincre engendre encore plus de résistances →situations où il faut respecter le déni puisqu’il évite souvent au sujet d’être submergé par l’angoisse ou la dépression →être à l’écoute : permettre au sujet de dire ce qu’il pense ou ce qu’il ressent, favoriser une alliance thérapeutique pour sortir progressivement du déni lorsque c’est possible MOTIVATION AU CHANGEMENT PHASE DE PRECONTEMPLATION : Pas de problème RECHUTE PHASE DE MAINTENANCE : Comportement adopté PHASE DE CONTEMPLATION : Le problème est reconnu PHASE DE DETERMINATION : Intention de changer PHASE D’ACTION : Modification du comportement MOTIVATION AU CHANGEMENT chez le patient ayant des troubles cognitifs • anosognosie • troubles du jugement • troubles de la mémoire PHASE DE PRECONTEMPLATION : Pas de problème PHASE DE CONTEMPLATION : Le problème est reconnu PHASE DE DETERMINATION : Intention de changer RECHUTE PHASE DE MAINTENANCE : Comportement adopté PHASE D’ACTION : Modification du comportement Alors comment prévenir les risques ? • A chaque risque, des causes identifiées : causes environnementales, génétiques, comportementales ... • A chaque risque, des recommandations avec éléments de preuve ou non : HAS, INPES, culture populaire. • Médecine préventive : – Prévention primaire : avant que le problème n’arrive – Prévention secondaire : pour que l’accident ne se reproduise pas – Prévention tertiaire : éviter les complications du problème Comment limiter les prises de risques 1 • Evaluation des risques • Information et éducation : du patient, de son entourage, des soignants • Utiliser des support papier : inpes, réseau reper’âge… • Avoir le même discours entre soignants • Faire un projet de vie et de soin en prenant en compte ce que le patient veut, ce que le soignant veut, ce que la science veut … • Freins : manque de confiance ou confiance dans la mauvaise information, information qui change trop vite ou non diffusée Comment limiter les prises de risques 2 • Motivation au changement : – Connaitre les stades de motivation au changement – Appliquer les techniques de motivation au changement • Incitation économique • Prévention/Répression • Balance entre bénéfice/risque : exemple de la conduite de jeux • Conduites sécuritaires Comment limiter les prises de risques 1 • Evaluation des risques • Information et éducation : du patient, de son entourage, des soignants • Utiliser des support papier : inpes, réseau reper’âge… • Avoir le même discours entre soignants • Faire un projet de vie et de soin en prenant en compte ce que le patient veut, ce que le soignant veut, ce que la science veut … • Freins : manque de confiance ou confiance dans la mauvaise information, information qui change trop vite ou non diffusée Evaluation des risques • Dépistage des facteurs de risque gériatrique et des pathologies gériatriques: troubles de mémoire, troubles de l’humeur, dénutrition, chutes • EGS : MMS–GDS -MNA-GET UP AND GO TEST – Autonomie (ADL et IADL, GIR) -bilan social • Doit déboucher sur la mise en œuvre de prévention de ces risques EVALUATION DU RISQUE SUICIDAIRE Epidémiologie difficile : Suicide des aînés tabou et sous-évalué Les tentatives de suicide sont moins fréquentes que chez le sujet jeune mais plus souvent létales LE RISQUE SUICIDAIRE Les facteurs de risque Multiples facteurs socioculturels, environnementaux et psychopathologiques (âge, sexe, catégorie socio-professionnel, problématique psychiatrique,…) Facteurs + spécifiques du sujet âgé : Le traitement de la douleur : sous-estimé, sous demandé (repli sur soi, diminution des habitudes sociales) L’isolement : social, sensoriel, dans l’espace Les conditions de vie : le veuvage, les réductions financières, les changements brutaux de mode de vie La dépression : souvent méconnue et incorrectement traitée LE RISQUE SUICIDAIRE Etiologie psychopathologique (1) • La dépression et ses symptômes fondamentaux Humeur dépressive : tristesse, sentiment de vide, douleur morale Perte de goût et d’intérêt Ralentissement idéo-moteur Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive Anxiété et plaintes somatiques Perturbation du sommeil – Trouble de l’appétit • La dépression et ses différentes formes cliniques Dépression mélancolique Dépression réactionnelle Dépression névrotique Dépression masquée : dépression souriante, dépression hypochondriaque, dépression hostile, dépression pseudo-démentielle, dépression délirante LE RISQUE SUICIDAIRE Etiologie psychopathologique (2) • Les états anxieux aigus : angoisse insoutenable où le geste auto-agressif exprime la détresse du sujet • Les troubles délirants : suicide en réaction à l’impression d’être traqué, volé et acculé au désespoir • La confusion onirique : conséquence d’une intoxication ou d’une infection ou d’épisodes aigus dans l’évolution démentielle → suicide au caractère involontaire, pulsionnel, irraisonné LE RISQUE SUICIDAIRE Les équivalents suicidaires • Le désinvestissement : plutôt que de pendre une part active à sa propre mort, la personne âgée va adopter des attitudes dangereuses avec refus alimentaire, alitement, refus des contacts, refus des traitements et des soins • Le syndrome de glissement : décompensation rapide de l'état général faisant suite à une affection aiguë qui est en voie de guérison ou qui parait guérie. La personne semble refuser inconsciemment de vivre. Cette décompensation évolue en quelques jours ou semaines et conduit à la mort à travers des troubles neuropsychiques et biologiques sévères. • La régression psycho-motrice : troubles de la posture et de la marche, signes neurologiques, anomalies psychocomportementales. Elle peut survenir après une chute, lorsque la personne est restée longtemps au sol, après la perte d’un proche, après une maladie invalidante. • Les conduites addictives anxiolytiques, somnifères… tardives et massives : alcool, LE RISQUE SUICIDAIRE Evaluation • Repérer les différents signes de la dépression et les traiter Echelle de dépression gériatrique GDS Echelle de Cornell (MMS < 15) • Rechercher l’existence d’idées de suicide dans les situations de crise et dans les pathologies psychiatriques en phase aigüe • Toujours prendre au sérieux l’évocation d’une idée suicidaire • Etre alerté par certains indices prédictifs (les idées suicidaires sont rarement énoncées spontanément chez la personne âgée) → Indices verbaux : plainte sur lassitude de la vie « je suis fatigué de la vie » « vous n’aurez plus longtemps à me supporter », propos avec des adieux aux proches, expression des dernières volontés. Les pers âgées parlent aussi plus facilement du sentiment d’inutilité et de la charge qu’elles représentent pour l’entourage → Indices comportementaux : abandon des derniers intérêts, repli sur soi, indifférence affective, refus alimentaire, remaniement du testament, arrangement funéraire Comment limiter les prises de risques 1 • Evaluation des risques • Information et éducation : du patient, de son entourage, des soignants • Utiliser des support papier : inpes, réseau reper’âge… • Avoir le même discours entre soignants • Faire un projet de vie et de soin en prenant en compte ce que le patient veut, ce que le soignant veut, ce que la science veut … • Freins : manque de confiance ou confiance dans la mauvaise information, information qui change trop vite ou non diffusée Conseil pour limiter les risques pour le sujet âgé • • • • • • • Bien vieillir Prévention des risques liés à la chaleur Diminuer le risque de confusion Diminuer le risque de chute Diminuer le risque de vol Diminuer le risque de fugue Diminuer le risque d’accident de voiture Bien vieillir : • Pratique régulière d’une activité physique en extérieur • Régime normal et équilibré • Arrêt du tabac • Limitation de l’alcool • Appareillage (auditif , dentaire) et lunettes • Traitement HTA , diabète et comorbidités associées • Maintenir une vie sociale Diminuer le risque de confusion • ADAPTER L’ENVIRONNEMENT : éviter le bruit et l’agitation • APPAREILLAGE DES DEFICITS NEUROSENSORIELS : lunettes, appareil auditif • FAVORISER les mesures qui permettent au sujet âgé de retrouver ses REPÈRES (présence famille, objets familiers, calendrier…) • FORMATION DE L’ENTOURAGE : avoir un ton calme et rassurant, prendre le temps, ne pas mettre en situation d’échec (utilisation des phrases simples, ne pas interrompre le patient, aider si le patient cherche ses mots) • EVALUATION MEMOIRE (à distance de la confusion) Diminuer Risque de chute • ADAPTER L’ENVIRONNEMENT : enlever tout équipement inutile, augmenter l’éclairage, limiter les sols glissants • SE FAIRE ACCOMPAGNER lors des déplacements, • AIDES TECHNIQUES : chaussures adaptées, lunettes, barres d’appui, déambulateur… • KINESITHERAPIE • SAVOIR SE RELEVER • NUTRITION • PREVENTION OSTEOPOROSE (alimentation riche en calcium, sortir au soleil 10 mn tous les jours) Diminuer le risque d’infection • VACCINATION : GRIPPE, PNEUMOCOQUE • NUTRITION (surveillance poids) • Se laver les mains le plus souvent possible • Jetez les mouchoirs dans la poubelle • Porter un masque Diminuer le risque de vol Diminuer le risque de fugue • Adapter l’environnement : calme avec une architecture adaptée et sécurisée = possibilité de déambuler. Porte sécurisée par un code ou un portique avec bracelet de détection de passage • Programmer des sorties et de l’exercice physique • Proposer des occupations et éviter l’ennui • Accompagner les déplacements • Chercher à comprendre le sens des déclarations et des comportements de la personne âgée • Avoir des coordonnées en bracelet ou en médaille • En cas de Fugue : prévenir la police, s’informer au près des urgences du CH le plus proche Prévenir le risque d’accident de voiture • Tout conducteur est supposé s’assurer de lui-même de son aptitude à la conduite automobile en cas de survenue d’un handicap, d’une pathologie ou d’un traitement médical susceptible d’entrainer un risque au volant. Il doit contacter un médecin agréé ou la commission médicale du permis de conduire. Le non respect de cette obligation peut mettre en cause sa responsabilité en cas d’accident • Le médecin est tenu d’information sur la pathologie et le traitement vis-à-vis de son patient et il lui incombe de prouver qu’il a exécuté cette information. Il doit convaincre le patient de signaler sa pathologie. Pathologies et contre indications médicales à la conduite • Insuffisance cardiaque très sévère permanente (grade IV) / Cardiomyopathie hypertrophique symptomatique • Acuité visuelle inférieure à 5/10ème de loin en utilisant les 2 yeux après correction optique ou chirurgicale / Rétrécissement majeur du champ visuel des 2 yeux /Fermeture permanente et incontrôlable des paupières/Diplopie • Instabilité chronique à l’origine de troubles graves de l’équilibre et de la coordination, • Dépendance avéré à l’alcool ou aux drogues avec retentissement psycho comportemental • Somnolence • Démence très évoluée • Trouble neurologique majeur (paralysie) sans possibilité de prothèse ou d’adaptation du véhicule • Psychose aigue et chronique • Médicaments de classe 3 Prévenir le risque d’accident de voiture et démence • Dès que le diagnostic est posé, il faut convaincre le patient d’arrêter de conduire et mettre en place des aides pour les courses et les déplacements • Si le patient refuse, il faut convaincre les proches de signaler le cas à l’administration : courrier adressé au préfet du lieu de résidence en précisant que en raison de son état de santé, Mr ou Mme X semble présenter des risques au volant. Le conducteur sera convoqué devant une commission médicale de permis de conduire Comment limiter les prises de risques 2 • Motivation au changement : – Connaitre les stades de motivation au changement – Appliquer les techniques de motivation au changement • Incitation économique • Prévention/Répression • Balance entre bénéfice/risque : exemple de la conduite de jeux • Conduites sécuritaires Motivation au changement : l’alcool et l’Intervention Brève Opportuniste • Lors d’un entretien clinique pour un autre sujet, quelque soit le stade motivationnel • Efficacité prouvée d’intervention de 5 mn • But : diminuer la consommation à risque et à problème = prévention secondaire • Trop d’alcool, c’est combien ? – Femme : 2 verres/j, 14 verres/semaine, 3 verres occasionnels – Homme : 3 verres/j, 21 verres/semaine, 5 verres occasionnels Intervention Brève Opportuniste • Distribuer un questionnaire • Quantifier la quantité d’alcool consommé • Informer sur les limites de consommation définies par l’OMS • Expliquer les conséquences de l’alcoolisation • Susciter une réaction chez le patient • Expliquer les avantages et les inconvénients de l’alcoolisation • Demander au patient de se fixer un objectif • Conseils - Renforcer le sentiment d’efficacité personnelle du patient • Reprendre sur les avantages à diminuer l’alcool • Remettre une brochure Comment limiter les prises de risques 2 • Motivation au changement : – Connaitre les stades de motivation au changement – Appliquer les techniques de motivation au changement • Incitation économique • Prévention/Répression • Balance entre bénéfice/risque : exemple de la conduite de jeux • Conduites sécuritaires Conduites de jeux du SA • Sous estimation du problème ? Échelles non adaptées • Pourquoi ? : – Le SA joue dans l’espoir de gagner de l’argent (ne pense pas avoir un don) – Pour échapper à la solitude, passer le temps • Quel jeux ? : Machines à sous au casino, jeux par correspondance, loto et PMU, rapido. Peu de cyberaddiction. • Effets + : Processus de sociabilisation, stimulation des fonctions cognitives et diminution dépression, augmentation de l’activité (pour aller au bureau de jeu) • Effets - : consommations d’alcool et de tabac associé, obésité et maladie chroniques, conflits familiaux, conséquences financières • Donc risque financier mais bénéfice possible Comment limiter les prises de risques 2 • Motivation au changement : – Connaitre les stades de motivation au changement – Appliquer les techniques de motivation au changement • Incitation économique • Prévention/Répression • Balance entre bénéfice/risque : exemple de la conduite de jeux • Conduites sécuritaires Quelles conduites sécuritaires ? • Le placement « catastrophe » • L’enfermement • La contention • La gestion des relations LES PRATIQUES SECURITAIRES Solutions (1) Les pratiques sécuritaires prennent source dans les craintes liées aux responsabilités → La société a de + en + de mal à accepter qu’un préjudice demeure sans réparation et les soignants craignent de devoir répondre de leurs actes devant la justice en raison de l’attitude procédurière de certaines familles → Intérêt des formations sur l’éthique des pratiques, la connaissance des droits des personnes âgées, sur la responsabilité des soignants LES PRATIQUES SECURITAIRES Solutions (2) Du personnel en nombre suffisant et de la formation → La charge de soins et de nursing est en constante évolution et le manque de temps, le manque de personnel conduisent les professionnels à parer au plus pressé et à parfois négliger les aspects psychologiques, relationnels → Manque de formations gérontologiques : la formation initiale des soignants met l’accent sur une conception curative des soins alors qu’auprès des personnes âgées, il faut privilégier le confort, l’accompagnement, le relationnel → Surabondance d’interprétations, de projections, de fantasmes d’où nécessité de formation sur les questions liées au vieillissement et à sa compréhension LES PRATIQUES SECURITAIRES Solutions (3) L’information et le soutien des familles → Souffrances familiales avec des comportements qui vont du maternage à l’abandon → Soutenir les familles pour apaiser leurs craintes, leur culpabilité et travailler leur souci de surprotection « attachez-la pour éviter qu’elle tombe » → Développer une meilleure collaboration au moment de l’entrée en institution en essayant de préciser leurs attentes, les possibilités et les positions de l’établissement → Impliquer la famille dans les choix de prise en charge de manière à leur faire partager le risque pris LES PRATIQUES SECURITAIRES Solutions (4) Favoriser l’expression des souhaits de la personne et permettre le risque Prendre en compte le choix d’une personne âgée c’est la considérer comme un adulte à part entière dont la parole et les désirs gardent tout leur poids. Ce droit au choix implique un droit au risque. On ne peut de toute façon pas exclure le risque des pratiques soignantes ou des pratiques relationnelles. Favoriser l’expression directe de la personne âgée et son écoute, il faut qu’il y ait des temps de parole, la possibilité de parler de soi, de ses souhaits, de ses peurs. Pour les personnes qui ne peuvent plus exprimer clairement leurs souhaits, il faut porter attention au patient, à ce qu’il manifeste et se questionner : « suis-je bien sûr d’avoir respecté la personne ? » « au service de qui est prise la décision ? ». C’est l’intérêt de la personne âgée qui doit être au centre de la réflexion. Ce travail exige la participation de tous les membres de l’équipe. LES PRATIQUES SECURITAIRES Solutions (5) Le travail en équipe pluridisciplinaire → Analyse au cas par cas → Croisement des infos de chaque intervenant (pour décrypter le comportement de certaines personnes) → Prises de décision encadrées, collectives dans le respect de la personne âgée → Permet à l’équipe de poser le bon geste, de mettre en place la procédure adaptée à la situation → Permet le partage des responsabilités → Élaboration du projet de vie individuel où l’on formalise le niveau de risque « accepté » et « partagé » dans le respect de la liberté du sujet âgé Accepter le risque • Le risque zéro n’existe pas • Si l’espérance de vie s’allonge, l’être humain est par essence même mortel • La décision de prendre un risque est un compromis insatisfaisant entre – Le libre arbitre d’un sujet, – L’avis familial, – L’avis médical …